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�v�nements contenant la ou les locutions cherch�es



38 �v�nements affich�s, le premier en 1844 - le dernier en 1935


Raphaël Dreyfus

Mariage de Rapha�l Dreyfus avec Jeanne Libmann-Weill

Rapha�l Dreyfus �pouse Jeanette Libman ou Jeanne Libmann-Weill (1817-1886). Leurs enfants sont :



Naissance d'Alfred Dreyfus

Alfred Dreyfus na�t � Mulhouse le 9 octobre 1859, fils de Rapha�l Dreyfus et de Jeanne Libmann-Weill.

Jeanne Libmann-Weill, sa m�re tombe malade � la suite de sa naissance.

Henriette Dreyfus, sa s�ur a�n�e, est pour le timide Alfred Dreyfus comme une seconde m�re.

Alfred Dreyfu, benjamin de la famille, passe son enfance :



Alfred Dreyfus � Paris

En 1873, Alfred Dreyfus est envoy� � Paris poursuivre ses �tudes o� il passe le baccalaur�at.

Il entre au coll�ge Sainte-Barbe pour pr�parer le concours d'entr�e � l'�cole polytechnique.



Alfred Dreyfus � l'�cole polytechnique

En 1878, Alfred Dreyfus est re�u � l'�cole polytechnique 182e sur 236.



Alfred Dreyfus � l'�cole d'application d'artillerie de Fontainebleau

En 1880, Alfred Dreyfus sort de l'�cole polytechnique 128e sur 286.

Alfred Dreyfus acc�de, avec le grade de sous-lieutenant, � l'�cole d'application d'artillerie de Fontainebleau.

Alfred Dreyfus reste 2 ans � Fontainebleau, o� il est bien not� par ses sup�rieurs.



Alfred Dreyfus Lieutenant au 31 r�giment d'artillerie du Mans

Le 1er octobre 1882, Alfred Dreyfus est nomm� lieutenant au 31e r�giment d'artillerie du Mans.



Alfred Dreyfus � la premi�re division de cavalerie de Paris

� fin 1883, Alfred Dreyfus est affect� aux batteries � cheval de la premi�re division de cavalerie de Paris.

L'appr�ciation de ses sup�rieurs est �logieuse :

intelligent, consciencieux, z�l�, officier plein d'entrain, tr�s hardi cavalier, instruit, intelligent, excellent lieutenant de batterie � cheval, meilleur lieutenant du groupe des batteries.



Alfred Dreyfus est nomm� capitaine au 21e r�giment d'artillerie

En septembre 1889, Alfred Dreyfus est nomm� capitaine au 21e r�giment d'artillerie, d�tach� comme adjoint � l'�cole centrale de pyrotechnie militaire de Bourges.

Alfred Dreyfus, qui a brillamment r�ussi ses examens, se voit attribuer un 5 par le g�n�ral Bonnefond � l'�cole d'application de Bourges, note que partage le seul autre de ses condisciples juif.


Alfred Dreyfus - Lucie Hadamard - Pierre Dreyfus - Jeanne Dreyfus

Mariage d'Alfred Dreyfus avec Lucie Hadamard

Alfred Dreyfus pr�pare les examens d'admission � l'�cole de guerre.

Il y est re�u le 20 avril 1890.

Alfred Dreyfus �pouse le 21 avril 1890 Lucie Hadamard (23 ao�t 1869-14 d�cembre 1945), issue d'une famille ais�e de diamantaires originaire de Metz. Leurs enfants sont :

Alfred Dreyfus entre � l'�cole de guerre � l'automne 1890.

Les appr�ciations de ses sup�rieurs sont une nouvelle fois excellentes.



Sortie de l'�cole de guerre d'Alfred Dreyfus

En novembre 1892, Alfred Dreyfus sort de l'�cole de guerre avec la mention tr�s bien, class� 9e sur 81.



Alfred Dreyfus Stagiaire � l'�tat-major de l'arm�e, au minist�re de la Guerre

Alfred Dreyfus est appel� en tant que stagiaire � l'�tat-major de l'arm�e, au minist�re de la Guerre, le 1er janvier 1893, avec le grade de capitaine.

En tant que stagiaire, il passe successivement dans chacun des bureaux de l'�tat-major.


Photographie du bordereau - la lettre-missive adressée à Max von Schwartzkoppen - datée du 13 octobre 1894 - L'original a disparu entre 1900 et 1940 Le général Auguste Mercier - ministre de la Guerre en 1894

D�couverte du bordereau

Recherche de l'auteur du bordereau

Le personnel de la section de statistique ou Service de Renseignements militaire ou service d'espionnage et de contre-espionnage de l'arm�e affirme qu'en septembre 1894, la voie ordinaire a apport� de l'ambassade d'Allemagne une lettre, surnomm�e par la suite le bordereau.

C'est madame Bastian, employ�e comme femme de m�nage, mais en fait membre des services d'espionnage l'a apport�.

Elle ram�ne soit toutes les semaines, soit toutes les deux semaines, le contenu des corbeilles de l'ambassade d'Allemagne, qu'elle remet au commandant Hubert-Joseph Henry dans la p�nombre d'une chapelle de l'�glise Sainte-Clotilde.

Cette lettre-missive, d�chir�e en 6 grands morceaux, �crite sur du papier pelure, non sign�e et non dat�e, est adress�e � Max von Schwartzkoppen, l'attach� militaire allemand en poste � l'ambassade d'Allemagne.

Elle �tablit que des documents militaires confidentiels, mais d'importance relative, sont sur le point d'�tre transmis � une puissance �trang�re.

Jean Sandherr, le chef de la Section de statistiques, un mulhousien, en informe Auguste Mercier, le ministre de la Guerre,

Le Service de Renseignement soup�onne des fuites depuis le d�but 1894, et recherche leur auteur.

Pour rehausser son image, Auguste Mercier diligente imm�diatement 2 enqu�tes secr�tes, l'une administrative et l'autre judiciaire.

Pour trouver le coupable, le raisonnement est grossier :

Ce raisonnement du lieutenant-colonel d'Aboville se r�v�lera faux.

Le coupable id�al est identifi� : le capitaine Alfred Dreyfus, polytechnicien et artilleur, de confession isra�lite et alsacien d'origine, issu de la m�ritocratie r�publicaine.

Mais l'antis�mitisme, qui n'�pargne pas les bureaux d'�tat-major, devient rapidement le centre de l'affaire d'instruction.

Alfred Dreyfus est � ce moment-l� le seul officier juif �tant pass� r�cemment par l'�tat-major g�n�ral.

De fait, la l�gende du caract�re froid et renferm�, voire hautain de l'homme, et de sa curiosit�, jouent fortement contre lui.


Le commandant Armand du Paty de Clam Alphonse Bertillon

Enqu�te tentant d'�tablir la culpabilit� d'Alfred Dreyfus

Personne n'est comp�tent en mati�re d'analyse d'�critures � l'�tat-major.

Le commandant Armand du Paty de Clam se pique d'expertise en �critures.

Pour confondre Alfred Dreyfus, les �critures du bordereau et d'Alfred Dreyfus sont compar�es.

le 5 octobre 1894, Armand du Paty de Clam mis en pr�sence des 2 documents conclut d'embl�e � l'identit� des 2 �critures.

Apr�s une journ�e de travail compl�mentaire, Armand du Paty de Clam assure dans un rapport que, malgr� quelques dissemblances, les ressemblances sont suffisantes pour justifier une enqu�te.

Alfred Dreyfus est l'auteur probable du bordereau pour l'�tat-major.

Auguste Mercier, tenant un coupable, met exag�r�ment en valeur l'affaire.

Auguste Mercier consulte et informe toutes les autorit�s de l'�tat.

Malgr� les conseils de prudence et les objections exprim�es par Gabriel Hanotaux lors d'un petit conseil des ministres, Auguste Mercier d�cide de poursuivre.

Armand du Paty de Clam est nomm� officier de police judiciaire charg� d'une enqu�te officielle.

Pendant ce temps plusieurs informations sont ouvertes parall�lement, les unes sur la personnalit� d'Alfred Dreyfus, les autres consistant � s'assurer de la r�alit� des identit�s d'�criture.

L'expert Gobert trouve de nombreuses diff�rences et �crit m�me que la nature de l'�criture du bordereau exclut le d�guisement graphique.

D��u, Auguste Mercier fait alors appel � Alphonse Bertillon, l'inventeur de l'anthropom�trie judiciaire, mais nullement expert en �critures.

Il n'est d'abord pas plus affirmatif que Gobert, en n'excluant pas une copie de l'�criture d'Alfred Dreyfus.

Mais par la suite, sous la pression des militaires, il affirme qu'Alfred Dreyfus s'est autocopi� et d�veloppe sa th�orie de l'autoforgerie.



Arrestation d'Alfred Dreyfus

Le 13 octobre 1894, sans preuve tangible et avec un dossier vide, Auguste Mercier fait convoquer le capitaine Alfred Dreyfus pour une inspection g�n�rale, en tenue bourgeoise, c'est-�-dire en civil.

L'objectif de l'�tat-major est d'obtenir par surprise un aveu en faisant �crire une lettre inspir�e du bordereau sous la dict�e.

Le 15 octobre 1894 au matin, Alfred Dreyfus subit cette �preuve, mais n'avoue rien.

Armand du Paty de Clam tente de lui sugg�rer le suicide en pla�ant un revolver devant lui.

Alfred Dreyfus refuse d'attenter � ses jours, affirmant qu'il veut vivre afin d'�tablir son innocence.

Armand du Paty de Clam fait tout de m�me arr�ter Alfred Dreyfus et l'inculpe d'intelligence avec l'ennemi afin qu'il soit traduit devant un Conseil de guerre.

Alfred Dreyfus est incarc�r� � la prison du Cherche-Midi � Paris.

Lucie Hadamard est inform�e de l'arrestation le jour m�me, par une perquisition de l'appartement du jeune couple.

Elle est terroris�e par Armand du Paty de Clam qui lui ordonne de garder le secret sur l'arrestation de son mari.

En octobre 1894, alors qu'il est � Mulhouse, Mathieu Dreyfus re�oit un t�l�graphe de Lucie Hadamard, sa belle-s�ur, lui demandant de rejoindre Paris au plus t�t.

En toute ill�galit�, Alfred Dreyfus est mis au secret dans sa prison o� Armand du Paty de Clam l'interroge jour et nuit afin d'obtenir des aveux, ce qui �choue.

Armand du Paty de Clam recommande l'abandon des poursuites en l'absence de preuves, par crainte d'�tre d�savou� par une cour de justice.

Alfred Dreyfus est soutenu moralement par Ferdinand Forzinetti, commandant les prisons militaires de Paris, le premier dreyfusard.

Le 29 octobre 1894, l'affaire est r�v�l�e par un entrefilet d'Adrien Papillaud dans le journal antis�mite d'�douard Drumont, La Libre Parole, marquant ainsi le d�but d'une tr�s violente campagne de presse jusqu'au proc�s.

Arriv� le 1er novembre 1894, Mathieu Dreyfus apprend qu'Alfred Dreyfus, son fr�re est arr�t� pour trahison.

Mathieu Dreyfus obtient alors un rendez-vous avec Armand du Paty de Clam,.

Celui-ci lui indique que les charges sont accablantes et que, d'ailleurs, Alfred Dreyfus est sur la voie des aveux.

Convaincu de l'innocence de son fr�re, Mathieu Dreyfus propose � Armand du Paty de Clam un march� : Laissez-moi p�n�trer aupr�s de mon fr�re,

Vous assisterez derri�re un rideau � notre entretien.

Si, par impossible, il a commis une erreur, il me dira tout � moi, et moi-m�me je lui mettrai le pistolet dans les mains.

Du Paty refuse.

Sans attendre, Mathieu Dreyfus se met � la recherche d'un avocat, et retient l'�minent p�naliste Edgar Demange.

Le 13 d�cembre 1894, � quelques jours de la comparution d'Alfred Dreyfus en conseil de guerre, Mathieu Dreyfus r�ussit � rencontrer le colonel Jean Sandherr, chef du service des renseignements, et mulhousien comme lui, qui se retranche derri�re le secret militaire.

Mathieu Dreyfus contacte alors Joseph Reinach, journaliste et d�put�, convaincu lui aussi de l'innocence de Dreyfus.

Joseph Reinach demande au pr�sident de la R�publique, Casimir-P�rier, que le proc�s ne se d�roule pas � huis clos. C'est peine perdue.

D�sempar�, Mathieu Dreyfus s'adresse m�me, avec l'aide du Dr Joseph Gibert, � L�onie Leboulanger, une voyante normande qui lui r�v�le l'existence du " dossier secret " utilis� contre Dreyfus en violation des r�gles de proc�dure.

Mathieu Dreyfus se voit menac� d'arrestation pour complicit�.

Armand du Paty de Clam soup�onne Mathieu Dreyfus un moment d'avoir lui-m�me �crit le bordereau.


Petit Journal du 23 décembre 1894 Alfred Dreyfus en 1894

Conseil de guerre de 1894

Le 3 novembre 1894, � contrec�ur, le g�n�ral F�lix-Gustave Saussier donne l'ordre d'informer.

Le commandant d'Ormescheville, rapporteur aupr�s du Conseil de guerre, r�dige un rapport � charge dans lequel les �l�ments moraux de l'accusation sont d�velopp�s bien plus longuement que les �l�ments mat�riels.

Les �l�ments moraux vont de ragots concernant les m�urs d'Alfred Dreyfus et sa pr�tendue fr�quentation de cercles-tripots � sa connaissance de l'allemand et sa m�moire remarquable.

Les �l�ments mat�riels consistent en la lettre missive � Max von Schwartzkoppen.

Cette raret� m�me sert � la charge : c'est une preuve de culpabilit�, car Alfred Dreyfus a tout fait dispara�tre.

Le manque complet de neutralit� de l'acte d'accusation conduit �mile Zola � le qualifier de monument de partialit�.

Le 4 d�cembre 1894, Alfred Dreyfus est renvoy� devant le premier Conseil de guerre.

Le secret est lev� et Me Demange peut pour la premi�re fois acc�der au dossier.

Apr�s sa lecture, la confiance de l'avocat est absolue.

Le proc�s s'ouvre le 19 d�cembre 1894 � 13 heures. Le huis clos est presque imm�diatement prononc�.

La cour est compos�e de 7 officiers qui sont � la fois juges et jur�s. Le pr�sident du Conseil de guerre est le colonel �milien Maurel.

Ce huis clos n'est d'ailleurs pas conforme juridiquement puisque le commandant Georges Picquart et le pr�fet Louis L�pine sont pr�sents � certaines audiences en violation du droit.

Ce huis clos permet n�anmoins aux militaires de ne pas divulguer le contenu du dossier au grand public et d'�touffer les d�bats.

Les discussions de fond sur le bordereau montrent que l'hypoth�se que le capitaine Alfred Dreyfus en soit l'auteur rencontre de tr�s nombreuses contradictions.

L'accus� clame son innocence, et se d�fend point par point.

Ses d�clarations sont appuy�es par une dizaine de t�moignages � d�charge.

La question d'un mobile p�cuniaire est apport�e dans le dossier d'accusation.

Mais Alfred Dreyfus est ais� : alors qu'il est capitaine, il a des revenus personnels issus de l'h�ritage de son p�re et de la dot de sa femme �quivalents � ceux d'un g�n�ral commandant de r�gion.

Il n'a donc aucune raison p�cuniaire de trahir.

La justification par la jud�it� d'Alfred Dreyfus, seule retenue par la presse de droite, ne saurait pourtant l'�tre par un tribunal.

Alphonse Bertillon est pr�sent� � la cour comme un savant de premi�re importance.

Il avance la th�orie de l'autoforgerie � l'occasion de ce proc�s et accuse Alfred Dreyfus d'avoir imit� sa propre �criture, expliquant les diff�rences graphiques par l'emploi d'extraits de l'�criture de son fr�re Mathieu et de son �pouse Lucie.

Cette th�orie, bien que consid�r�e plus tard comme farfelue et sid�rante semble avoir un certain effet sur les juges.

Le commandant Hubert-Joseph Henry, adjoint du chef du Service de Renseignement fait une d�claration th��trale en pleine audience.

Il affirme qu'une suspicion de fuites existe depuis le mois de f�vrier 1894 � propos d'une trahison � l'�tat-major et qu'une personne honorable accuse Alfred Dreyfus.

Il jure sur l'honneur que le tra�tre est Alfred Dreyfus, en d�signant le crucifix accroch� au mur du tribunal.

Alfred Dreyfus sort de ses gonds et exige d'�tre confront� � son accusateur anonyme, ce qui est refus� par l'�tat-major.

L'incident a un effet incontestable sur la cour.

La conviction des juges est �branl�e par l'attitude ferme et les r�ponses logiques de l'accus�.

Les juges partent d�lib�rer.


Max von Schwartzkoppen Alessandro Panizzardi

Transmission d'un dossier secret aux magistrats

Les t�moins militaires du proc�s alertent le commandement sur les risques d'acquittement.

Dans cette �ventualit�, la Section de statistiques a pr�par� un dossier, contenant, en principe, 4 preuves absolues de la culpabilit� d'Alfred Dreyfus, accompagn�es d'une note explicative.

Le contenu de ce dossier secret est incertain encore de nos jours, car aucune archive dressant la liste des pi�ces ne nous est parvenue.

Des recherches r�centes indiquent l'existence d'une num�rotation induisant la pr�sence d'une dizaine de documents.

Parmi ceux-ci, des lettres � caract�re �rotico-homosexuel posent la question des m�thodes d'intoxication du Service de statistiques.

Le dossier secret est remis au d�but du d�lib�r�, en toute ill�galit�, � �milien Maurel, le pr�sident du Conseil de guerre, sur ordre d'Auguste Mercier.

En droit militaire de l'�poque, toutes les preuves de culpabilit� doivent �tre remises � la d�fense afin d'�tre d�battues contradictoirement, ce qui n'�tait pas obligatoire pour la justice ordinaire.

Ce dossier contient, outre des lettres sans grand int�r�t, dont certaines �taient truqu�es, une pi�ce rest�e c�l�bre sous le nom de " Canaille de D� ".

C'est une lettre de Max von Schwartzkoppen � Alessandro Panizzardi intercept�e par le Service de Renseignement.

Max von Schwartzkoppen a toujours affirm� n'avoir jamais connu Alfred Dreyfus.

Alessandro Panizzardi est l'attach� militaire italien, ami de Schwartzkoppen.

La missive est cens�e accuser d�finitivement Alfred Dreyfus, puisque d'apr�s ses accusateurs, il est d�sign� par l'initiale de son nom.



Condamnation d'Alfred Dreyfus

Le 22 d�cembre 1894, apr�s plusieurs heures de d�lib�ration, le verdict tombe.

� l'unanimit� des 7 juges, Alfred Dreyfus est condamn� pour intelligence avec une puissance �trang�re � la peine maximale applicable en vertu de l'article 76 du code p�nal, la d�portation perp�tuelle dans une enceinte fortifi�e, c'est-�-dire au bagne ainsi qu'� la destitution de son grade et � la d�gradation militaire.

Alfred Dreyfus n'est pas condamn� � mort, celle-ci ayant �t� abolie pour les crimes politiques depuis 1848.

Pour les autorit�s, la presse et le public, les quelques doutes d'avant proc�s sont dissip�s, la culpabilit� est certaine.

L'antis�mitisme atteint des sommets dans la presse et se manifeste dans des populations jusqu'� pr�sent �pargn�es.

Le 31 d�cembre 1894, le commandant du Paty se rend � la prison et propose � Alfred Dreyfus un all�gement de sa peine en �change de ses aveux, ce que le capitaine refuse.

� cette date, l'opinion comme la classe politique fran�aise est unanimement d�favorable � Alfred Dreyfus.

Certaine de l'incoh�rence de cette condamnation, derri�re Mathieu Dreyfus, son fr�re, la famille du capitaine, tente de prouver son innocence, engageant � cette fin le journaliste Bernard Lazare.


Dégradation d'Alfred Dreyfus - Dessin d'Henri Meyer en couverture du Petit Journal du 13 janvier 1895 - légendé Le traître

D�gradation d'Alfred Dreyfus

Un �v�nement, que l'on surnomme la l�gende des aveux, se d�roul� avant la d�gradation.

Dans le fourgon qui l'am�ne � l'�cole militaire, Alfred Dreyfus aurait confi� sa tra�trise au capitaine Lebrun-Renault.

En r�alit�, le capitaine de la Garde r�publicaine s'est vant� et Alfred Dreyfus n'a fait aucun aveu.

Le 5 janvier 1895, la c�r�monie de la d�gradation se d�roule dans la Cour Morlan de l'�cole militaire � Paris o� 4 000 soldats form�s en carr� entourent le tra�tre tandis que 20 000 personnes s'amassent en foule.

Les tambours roulent, Alfred Dreyfus est accompagn� par 4 artilleurs qui l'am�nent devant un huissier qui lui lit le jugement.

Un adjudant de la Garde r�publicaine lui arrache les insignes, les fines lani�res d'or de ses galons, les parements des manches et de la veste.

Les t�moins signalent la dignit� d'Alfred Dreyfus, qui continue de clamer son innocence tout en levant les bras : Soldats, on d�grade un innocent, soldats on d�shonore un innocent. Vive la France ! Vive l'arm�e !

L'adjudant brise le sabre du condamn� sur son genou puis Alfred Dreyfus d�file au ralenti devant ses anciens compagnons.

Le prisonnier est mis au secret dans une cellule en attendant son transfert.


La case d'Alfred Dreyfus sur l'île du Diable en Guyane Alfred Dreyfus à l'île du Diable - 1898 - Stéréoscopie vendue par F. Hamel - Altona-Hambourg - New York - collection Fritz Lachmund

D�portation d'Alfred Dreyfus

Le 17 janvier 1895, Alfred Dreyfus est transf�r� au bagne de l'�le de R�.

Il a le droit de voir sa femme 2 fois par semaine, dans une salle allong�e, chacun � un bout, le directeur de la prison au milieu.

� l'initiative d'Auguste Mercier, un projet de loi est transmis au conseil des ministres, r�tablissant les �les du Salut en Guyane comme lieu de d�portation en enceinte fortifi�e, afin qu'Alfred Dreyfus ne soit pas envoy� � Ducos, en Nouvelle-Cal�donie o� les conditions de d�tentions sont r�put�es trop douces.

�mile Chautemps, nouveau ministre des Colonies depuis le 31 janvier 1895, demande peu de jours apr�s sa nomination que le projet soit port� devant la Chambre.

Le 8 f�vrier 1895, sachant par avance que la loi sera vot�e, �mile Chautemps �crit Camille Charvein, gouverneur de la Guyane, pour faire part des inqui�tudes du gouvernement, et des instructions que le gouverneur aura � appliquer lorsqu'Alfred Dreyfus sera sous sa responsabilit�.

Le 9 f�vrier 1895, le projet de loi est adopt� par la Chambre, sans d�bat.

Le 21 f�vrier 1895, Alfred Dreyfus embarque sur le vaisseau Ville-de-Saint-Nazaire.

Le 22 f�vrier 1895, le navire fait cap vers la Guyane.

Le 12 mars 1895, apr�s une p�nible travers�e de 15 jours, le navire mouille au large des �les du Salut.

Alfred Dreyfus reste un mois au bagne de l'�le Royale.

Alfred Dreyfus est transf�r� � l'�le du Diable le 14 avril 1895.

Avec ses gardiens, Alfred Dreyfus est le seul habitant de l'�le, logeant dans une case de pierre de 4 m�tres sur 4.

Le commandant du bagne fait vivre un enfer au condamn� alors que les conditions de vie sont d�j� tr�s p�nibles :

Alfred Dreyfus tombe malade, secou� par les fi�vres qui s'aggravent d'ann�e en ann�e.

Alfred Dreyfus est autoris� � �crire sur un papier num�rot� et paraph�.

Il subit la censure du commandement de m�me que lorsqu'il re�oit du courrier de sa femme Lucie, par lequel ils s'encouragent mutuellement.



Publication de L'Antis�mitisme, son histoire et ses causes

En f�vrier 1895, alors qu'Alfred Dreyfus vient d'�tre d�port�, Mathieu Dreyfus rencontre le journaliste anarchiste Bernard Lazare, qui vient de publier L'Antis�mitisme, son histoire et ses causes.

Pendant l'�t� 1895, Mathieu Dreyfus lui fournit tous les documents n�cessaires pour r�diger le premier dossier consacr� � l'affaire, dont s'inspirera �mile Zola pour �crire J'accuse.


Le lieutenant-colonel Georges Picquart en tenue de chasseurs d'Afrique

Ferdinand Walsin Esterhazy Le vrai tra�tre

En mars 1896, Georges Picquart exige de recevoir directement les documents vol�s � l'ambassade d'Allemagne, sans interm�diaire.

Il y d�couvre un document surnomm� le petit bleu : une carte t�l�gramme destin�e � �tre envoy�e via la r�seau pneumatique de Paris, jamais envoy�e, �crite par von Schwartzkoppen et intercept�e � l'ambassade d'Allemagne d�but mars 1896.

Celle-ci est adress�e au commandant Ferdinand Walsin Esterhazy, 27 rue de la Bienfaisance, Paris, un officier fran�ais,.

Une autre lettre au crayon noir de von Schwartzkoppen d�montre les m�mes relations d'espionnage avec Ferdinand Walsin Esterhazy.

Georges Picquart s'aper�oit avec stup�faction que son �criture est exactement la m�me que celle du bordereau qui a servi � incriminer Alfred Dreyfus.

Il se procure le dossier secret remis aux juges en 1894, et devant sa vacuit�, acquiert la certitude de l'innocence de Dreyfus.

Georges Picquart diligente une enqu�te en secret, sans l'accord de ses sup�rieurs.

Elle d�montre qur Ferdinand Walsin Esterhazy a connaissance des �l�ments d�crits par le bordereau et qu'il �tait bien en contact avec l'ambassade d'Allemagne.

Il est �tabli que l'officier vend aux Prussiens de nombreux documents secrets dont la valeur �tait cependant assez faible.

Homme � la personnalit� trouble, � la r�putation sulfureuse, cribl� de dettes, il est pour Georges Picquart un tra�tre probable anim� par un mobile certain : l'argent.

Georges Picquart communique alors les r�sultats de son enqu�te � l'�tat-major, qui lui oppose l'autorit� de la chose jug�e.

D�sormais, tout est fait pour l'�vincer de son poste, avec l'aide de son propre adjoint, le commandant Henry.

Il s'agit avant tout, dans les hautes sph�res de l'Arm�e, de ne pas admettre que la condamnation d'Alfred Dreyfus puisse �tre une grave erreur judiciaire.

L'�tat-major affecte Georges Picquart en Afrique du Nord.



Aggravation des conditions de vie d'Alfred Dreyfus

En 1896, Mathieu Dreyfus tente de regagner l'int�r�t du public en lan�ant une rumeur par l'interm�diaire du journal anglais The Daily Chronicle : son fr�re s'est �chapp� du bagne de l'�le du Diable.

L'information est reprise sans aucune v�rification par la presse fran�aise.

Elle sera vite d�mentie.

Mais elle a pour cons�quence d'aggraver les conditions de d�tention d'Alfred Dreyfus le 6 septembre 1896.

Alfred Dreyfus est mis � la double boucle, supplice obligeant le for�at � rester sur son lit, immobile, les chevilles entrav�es.

Sa case esst entour�e d'une palissade de 2,50 m de haut.

Pendant 2 longs mois, elle plonge Alfred Dreyfus dans un profond d�sespoir.

� ce moment, il est persuad� que sa vie s'ach�vera sur cette �le lointaine.

Tr�s pol�mique, le dossier de Bernad Lazare est finalement remani� et publi� en novembre 1896 sous le titre Une erreur judiciaire.

Bernard Lazare y d�monte l'accusation point par point et demande la r�vision du proc�s.

Mais le dossier ne r�ussit pas � mobiliser les personnalit�s auxquelles il a �t� adress�.


Photographie du faux Henry - L'entête (mon cher ami) et la signature (Alexandrine) sont de Panizzardi (quadrillage)

Fabrication du faux Henry

Affaire Georges Picquart

Hubert-Joseph Henry est conscient de la fragilit� du dossier d'accusation.

� la demande de sa hi�rarchie, Raoul Le Mouton de Boisdeffre, chef d'�tat-major g�n�ral, et de Charles-Arthur Gonse, Hubert-Joseph Henry est charg� de faire grossir le dossier afin d'�viter toute tentative de r�vision.

Incapable de trouver la moindre preuve, il d�cide d'en fabriquer.

Le 1er novembre 1896, Hubert-Joseph Henry fabrique un faux, le faux Henry, en conservant l'ent�te et la signature d'une lettre quelconque de Panizzardi, en r�digeant lui-m�me le texte central :

J'ai lu qu'un d�put� va interpeller sur Dreyfus.

Si on demande � Rome nouvelles explications, je dirai que jamais j'avais les relations avec ce Juif.

C'est entendu.

Si on vous demande, dites comme �a, car il ne faut pas qu'on sache jamais personne ce qui est arriv� avec lui.

Les g�n�raux Charles-Arthur Gonse et Raoul Le Mouton de Boisdeffre, sans se poser de questions, am�nent la lettre � Jean-Baptiste Billot, leur ministre.

Fort de cette trouvaille, l'�tat-major d�cide de prot�ger Ferdinand Walsin Esterhazy et de pers�cuter le Georges Picquart, qui n'a rien compris.

Georges Picquart, qui ignore tout du faux Henry, se sent rapidement isol� de ses coll�gues militaires.

Litt�ralement accus� de malversations par Hubert-Joseph Henry, il proteste par �crit et rentre � Paris.

Georges Picquart se confie � l'avocat Louis Leblois, son ami, � qui il fait promettre le secret.

Ce dernier en parle pourtant � Auguste Scheurer-Kestner, un alsacien vice-pr�sident du S�nat, lequel est � son tour touch� par le doute.

Sans citer Georges Picquart, le s�nateur r�v�le l'affaire aux plus hautes personnalit�s du pays.

Mais l'�tat-major soup�onne quand m�me Georges Picquart d'�tre � l'origine des fuites.

C'est le d�but de l'affaire Georges Picquart, une nouvelle conspiration de l'�tat-major contre l'officier.

Hubert-Joseph Henry, jaloux, m�ne une op�ration d'intoxication afin de compromettre Georges Picquart.

Il se livre � diverses malversations :



Identification formelle de l'�criture comme celle du commandant Ferdinand Walsin Esterhazy

Mathieu Dreyfus fait afficher la reproduction du bordereau qui est publi�e par Le Figaro.

En novembre 1897; Jacques de Castro, un banquier, identifie formellement l'�criture comme celle de Ferdinand Walsin Esterhazy, son d�biteur, et pr�vient Mathieu Dreyfus.

Le 11 novembre 1897, lors d'une rencontre entre Auguste Scheurer-Kestner et Mathieu Dreyfus, Mathieu Dreyfus obtient enfin la confirmation du fait que Ferdinand Walsin Esterhazy est bien l'auteur du bordereau.

Le 15 novembre 1897, Mathieu Dreyfus porte plainte aupr�s du minist�re de la Guerre contre Ferdinand Walsin Esterhazy.

L'arm�e n'a plus d'autre choix que d'ouvrir une enqu�te.

Fin 1897, Georges Picquart, revenu � Paris, fait conna�tre publiquement ses doutes sur la culpabilit� d'Alfred Dreyfus, du fait de ses d�couvertes.

Afin de discr�diter Georges Picquart, Ferdinand Walsin Esterhazy envoie sans effet des lettres de plainte � F�lix Faure.


Émile Zola en 1898

�largissement du mouvement dreyfusard

Le mouvement dit dreyfusard, est anim� par Bernard Lazare, Mathieu Dreyfus, Joseph Reinach et Auguste Scheurer-Kestner.

�mile Zola, inform� mi-novembre 1897 par Auguste Scheurer-Kestner du dossier, est convaincu de l'innocence d'Alfred Dreyfus et s'engage officiellement.

Le 25 novembre 1897, �mile Zola publie Auguste Scheurer-Kestner dans Le Figaro, premier article d'une s�rie qui en compte 3.

�mile Zola est alors au sommet de sa gloire : les 20 volumes des Rougon-Macquart ont �t� diffus�s dans des dizaines de pays. C'est une sommit� du monde litt�raire, et en a pleinement conscience.

Devant les menaces de d�sabonnements massifs de ses lecteurs, le directeur du journal cesse de soutenir �mile Zola.

De proche en proche, fin novembre-d�but d�cembre 1897, les �crivains :

s'investissent dans le combat pour la r�vision du proc�s.

L�on Blum tente fin novembre 1897 de faire signer � son ami Maurice Barr�s une p�tition demandant la r�vision du proc�s, mais ce dernier refuse.

Maurice Barr�s rompt avec �mile Zola et L�on Blum d�but d�cembre 1897.

Si l'Affaire Alfred Dreyfus occupe de plus en plus les discussions.

Le monde politique ne la reconna�t toujours pas et Jules M�line d�clare en ouverture de la s�ance de l'Assembl�e nationale, le 7 d�cembre 1897 :

Il n'y a pas d'affaire Dreyfus en ce moment et il ne peut pas y avoir d'affaire Dreyfus.


Émile Zola, J'accuse… !

Publication par �mile Zola de J'accuse�!

Scandalis� par l'acquittement de Ferdinand Walsin Esterhazy, �mile Zola d�cide de frapper un coup.

Le 13 janvier 1898, �mile Zola publie en premi�re page de L'Aurore un r�quisitoire dreyfusard qui entra�ne le ralliement de nombreux intellectuels

L'article de 4 500 mots sur 6 colonnes est une lettre ouverte au pr�sident F�lix Faure.

Georges Clemenceau trouve le titre : J'Accuse� !

Vendu habituellement � 30 000 exemplaires, le journal en diffuse ce jour-l� pr�s de 300 0000.

Cet article est une attaque directe, explicite et nominale.

Tous ceux qui ont complot� contre Alfred Dreyfus sont d�nonc�s, y compris le ministre de la Guerre et l'�tat-major.

L'article comporte de nombreuses erreurs, majorant ou minorant les r�les de tel ou tel acteur, mais �mile Zola n'a pas pr�tendu faire �uvre d'historien.

J'accuse�! apporte pour la premi�re fois la r�union de toutes les donn�es existantes sur l'Affaire.

Le but d'�mile Zola est de s'exposer volontairement afin de forcer les autorit�s � le traduire en justice.

Son proc�s servira d'occasion pour un nouvel examen public des cas Alfred Dreyfus et Ferdinand Walsin Esterhazy.

Il va ici � l'encontre de la strat�gie d'Auguste Scheurer-Kestner et de Bernard Lazare, qui pr�nent la patience et la r�flexion.

Le 15 janvier 1898, Le Temps publie une p�tition r�clamant la r�vision du proc�s.

Y figurent les noms :



Proc�s d'�mile Zola

Le 19 janvier 1898, les d�put�s socialistes prennent leurs distances face aux " deux factions bourgeoises rivales ".

Le 20 janvier 1898, � la suite d'une intervention � la Chambre des d�put�s d'Albert de Mun, un �lu catholique, contre �mile Zola, la Chambre des d�put�s d�cide les poursuites par 312 voix contre 122.

Jean-Baptiste Billot, ministre de la Guerre, porte plainte contre �mile Zola et Alexandre Perrenx, le g�rant de L'Aurore, qui passent devant les Assises de la Seine du 7 au 23 f�vrier 1898.

La diffamation envers une autorit� publique est alors passible des Assises, alors que l'injure publique prof�r�e par la presse nationaliste et antis�mite n'am�ne que tr�s peu de poursuites, et surtout quasiment aucune condamnation.

Le ministre ne retient que 3 passages de l'article, soit 18 lignes sur plusieurs centaines.

Il est reproch� � �mile Zola d'avoir �crit que le Conseil de guerre avait commis une ill�galit� par ordre.

�mile Zola fait l'objet :

Fernand Labori, l'avocat d'�mile Zola, fait citer environ 200 t�moins.

La r�alit� de l'Affaire Dreyfus, inconnue du grand public, est diffus�e dans la presse.

Plusieurs journaux, dont Le Si�cle d'Yves Guyot, autre militant dreyfusard, et L'Aurore, publient les notes st�nographiques in extenso des d�bats au jour le jour, ce qui �difie la population.

Celles-ci constitueront pour les dreyfusards un outil primordial pour les d�bats post�rieurs.

Ce proc�s est le lieu d'une v�ritable bataille juridique, dans laquelle les droits de la d�fense sont sans cesse bafou�s.

� l'�vidence, la Cour a re�u des instructions pour que la substance m�me de l'erreur judiciaire ne soit pas �voqu�e.

Le pr�sident Delegorgue pr�textant l'allongement de dur�e des audiences, jongle sans cesse avec le droit pour que le proc�s ne traite que de la diffamation reproch�e � �mile Zola.

Sa phrase la question ne sera pas pos�e, r�p�t�e des dizaines de fois, devient c�l�bre.

�mile Zola est condamn� � un an de prison et � 3 000 francs d'amende, la peine maximale.

Octave Mirbeau paie de sa poche les 7 525 francs, repr�sentant le montant de l'amende et des frais de justice, le 8 ao�t 1898.

Le proc�s �mile Zola est plut�t une victoire pour les dreyfusards.

Le 2 avril 1898, une demande de pourvoi en cassation re�oit une r�ponse favorable.

Il s'agit de la premi�re intervention de la Cour de cassation dans cette affaire judiciaire.

La plainte aurait en effet d� �tre port�e par le Conseil de guerre et non par le ministre.

Le procureur g�n�ral Manau est favorable � la r�vision du proc�s Alfred Dreyfus et s'oppose fermement aux antis�mites.

Les juges du Conseil de guerre, mis en cause par �mile Zola, portent plainte pour diffamation.

L'affaire est d�f�r�e devant les assises de Seine-et-Oise � Versailles o� le public passe pour �tre plus favorable � l'Arm�e, plus nationaliste.

Le 23 mai 1898, d�s la premi�re audience, Me Labori se pourvoit en cassation en raison du changement de juridiction.

Le proc�s est ajourn� et les d�bats sont repouss�s au 18 juillet 1898.

Labori conseille � �mile Zola de quitter la France pour l'Angleterre avant la fin du proc�s, ce que fait l'�crivain, en partant seul pour un exil d'un an en Angleterre.

Les accus�s sont de nouveau condamn�s.


Jacques Marie Eugène Cavaignac - ministre de la Guerre - photo de Nadar Un dîner en famille --- dessin de Caran d'Ache - dans le Figaro du 14 février 1898

Jacques Marie Eug�ne Cavaignac Ministre de la Guerre

Mort d'Hubert-Joseph Henry

Jacques Marie Eug�ne Cavaignac devient ministre de la Guerre le 28 juin 1898.

Jacques Marie Eug�ne Cavaignac, antir�visionniste farouche, veut d�montrer d�finitivement la culpabilit� d'Alfred Dreyfus.

Apr�s avoir rencontr� le capitaine Lebrun-Renault, le principal t�moin, Jacques Marie Eug�ne Cavaignac est renforc� dans cette id�e par la l�gende des aveux.

Jacques Marie Eug�ne Cavaignac veut au passage tordre le cou � Ferdinand Walsin Esterhazy, qu'il tient pour un mythomane et un ma�tre chanteur.

Jacques Marie Eug�ne Cavaignac a l'honn�tet� d'un doctrinaire intransigeant, mais ne conna�t absolument pas les dessous de l'Affaire, que l'�tat-major s'est gard� de lui enseigner.

Jacques Marie Eug�ne Cavaignac a la surprise d'apprendre que l'ensemble des pi�ces sur lesquelles l'accusation se base n'ont pas �t� expertis�es, Raoul Le Mouton de Boisdeffre ayant une confiance absolue en Hubert-Joseph Henry.

Jacques Marie Eug�ne Cavaignac d�cide d'enqu�ter lui-m�me, dans son bureau avec ses adjoints, et rapatrie le dossier secret qui compte alors 365 pi�ces.

Le 7 juillet 1898, lors d'une interpellation � la Chambre, Jacques Marie Eug�ne Cavaignac fait �tat de 3 pi�ces accablantes, entre mille, dont 2 n'ont aucun rapport avec l'Affaire, et l'autre est le faux d'Hubert-Joseph Henry.

Le discours de Jacques Marie Eug�ne Cavaignac est efficace.

Les d�put�s l'ovationnent et votent l'affichage du discours avec la reproduction des 3 preuves dans les 36 000 communes de France � 572 voix.

Mais Jacques Marie Eug�ne Cavaignac reconnait implicitement que la d�fense d'Alfred Dreyfus n'a pas eu acc�s � toutes les preuves.

Le 8 juillet 1898, Georges Picquart d�clare dans Le Temps au pr�sident du Conseil : Je suis en �tat d'�tablir devant toute juridiction comp�tente que les 2 pi�ces portant la date de 1894 ne sauraient s'appliquer � Alfred Dreyfus et que celle qui portait la date de 1896 a tous les caract�res d'un faux.

Georges Picquart est condamn� � 11 mois de prison.

Le 13 ao�t 1898 au soir, le capitaine Cuignet, attach� au cabinet de Jacques Marie Eug�ne Cavaignac, qui travaille � la lumi�re d'une lampe, observe que la couleur du l�ger quadrillage du papier de l'ent�te et du bas de page ne correspondent pas � la partie centrale.

Jacques Marie Eug�ne Cavaignac ne tait pas la d�couverte du capitaine Cuignet.

Un conseil d'enqu�te est form� pour enqu�ter sur Ferdinand Walsin Esterhazy, devant lequel celui-ci panique et avoue ses rapports secrets avec Armand du Paty de Clam.

La collusion entre l'�tat-major et Ferdinand Walsin Esterhazy est r�v�l�e.

Le 30 ao�t 1898, Jacques Marie Eug�ne Cavaignac se r�signe � demander des explications � Hubert-Joseph Henry, en pr�sence de Raoul Le Mouton de Boisdeffre et de Charles-Arthur Gonse.

Apr�s une heure d'interrogatoire men� par le ministre lui-m�me, Hubert-Joseph Henry s'effondre et fait des aveux complets.

Il est plac� aux arr�ts de forteresse au Mont-Val�rien

Le 31 ao�t 1898, Hubert-Joseph Henry se suicide en se tranchant la gorge avec un rasoir.

La demande de r�vision d�pos�e par Lucie Hadamard ne peut plus �tre repouss�e.

Raoul Le Mouton de Boisdeffre d�missionne le 2 septembre 1898 se retire de la vie publique.

Le 3 septembre 1898, Henri Brisson incite Mathieu Dreyfus � d�poser une demande en r�vision du Conseil de guerre de 1894.

Henri Brisson, le pr�sident du Conseil, force Jacques Marie Eug�ne Cavaignac � d�missionner le 5 septembre 1898.

Le 6 septembre 1898, l'antidreyfusard Charles Maurras publie un �loge d'Hubert-Joseph Henry dans La Gazette de France, qu'il qualifie de serviteur h�ro�que des grands int�r�ts de l'�tat.

La Libre Parole, journal antis�mite de Drumont, propage la notion de faux patriotique.

Le gouvernement transf�re le dossier � la Cour de cassation, pour avis sur les 4 ann�es de proc�dures pass�es.

La France est r�ellement divis�e en 2 :

Le clivage transcende les religions et milieux sociaux, comme l'illustre la c�l�bre caricature de Caran d'Ache Un d�ner en famille.


Magistrats de la chambre criminelle dans Le Petit Journal

�mile Zurlinden � nouveau Ministre de la Guerre

D�mission d'�mile Zurlinden

Jules Chanoine Ministre de la Guerre

D�mission d'Henri Brisson

Charles Dupuy pr�sident du Conseil

La demande de r�vision du proc�s d'alfred Dreyfus recevable par la Cour de cassation

�mile Zurlinden redevient ministre de la Guerre le 5 septembre 1898.

�mile Zurlinden, influenc� par l'�tat-major, rend un avis n�gatif � la r�vision du proc�s d'Alfred Dreyfus le 10 septembre 1898, confort� par la presse extr�miste pour laquelle, la r�vision, c'est la guerre.

�mile Zurlinden d�missionne le 17 septembre 1898.

Jules Chanoine remplace comme ministre de la Guerre.

Le gouvernement vote le recours � la Cour de cassation pour l'Affaire Dreyfus le 26 septembre 1898,

Jules Chanoine, lors d'une interpellation � la Chambre, donne sa d�mission le 25 octobre 1898,

La confiance est refus�e au cabinet d'Henri Brisson qui est contraint � la d�mission le 26 octobre 1898.

Le 29 octobre 1898, � l'issue de la communication du rapport d'Alphonse Bard, rapporteur la chambre criminelle de la Cour de cassation d�clare la demande recevable et dit qu'il sera proc�d� par elle � une instruction suppl�mentaire.

L'Aurore du 29 octobre 1898 titre Victoire dans les m�mes caract�res que J'Accuse�!.

Le rapporteur Louis Loew pr�side.

Le travail d'enqu�te est repris par la chambre criminelle.

Jacques Marie Eug�ne Cavaignac fait une d�position de 2 jours, mais ne parvient pas � d�montrer la culpabilit� d'Alfred Dreyfus.

Au contraire, il le disculpe involontairement par une d�monstration de la datation exacte du bordereau (ao�t 1894).

Georges Picquart d�montre l'ensemble des rouages de l'erreur puis de la conspiration.

Le 1er novembre 1898, le progressiste Charles Dupuy est nomm� pr�sident du Conseil � la place de d'Henri Brisson.

Charles Dupuy annonce qu'il suivra les arr�ts de la Cour de cassation, barrant la route � ceux qui veulent �touffer la r�vision et dessaisir la Cour.

Le 5 d�cembre 1898, � la faveur d'un d�bat � la Chambre sur la transmission du dossier secret � la Cour de cassation, la tension monte encore d'un cran.

Les injures, invectives et autres violences nationalistes font place aux menaces de soul�vement.

Paul D�roul�de d�clare : S'il faut faire la guerre civile, nous la ferons.

Dans une d�cision du 8 d�cembre 1898, Georges Picquart est �cart� du Conseil de guerre par la chambre criminelle.

Le dossier secret est analys� � partir du 30 d�cembre 1898, et la chambre de cassation demande la communication du dossier diplomatique, ce qui est accord�.



D�couverte par Alfred Dreyfus de la dimension de l'Affaire

� la fin 1898, Alfred Dreyfus, prisonnier, n'est en rien au courant des �v�nements qui se d�roulent � des milliers de kilom�tres de lui.

Ni des complots ourdis pour que jamais il ne puisse revenir, ni de l'engagement d'innombrables honn�tes hommes et femmes � sa cause.

L'administration p�nitentiaire filtre les informations qu'elle juge confidentielles.


Arrêt de la cour de cassation affiché dans toutes les communes de France à partir du 5 juin 1899.

Cassation du jugement d'Alfred Dreyfus de 1894

Quesnay de Beaurepaire, pr�sident de la chambre civile, accuse par voie de presse la chambre criminelle de la Cour de cassation de dreyfusisme.

Quesnay de Beaurepaire d�missionne le 8 janvier 1899 en h�ros de la cause nationaliste.

Le 9 f�vrier 1899, la chambre criminelle rend son rapport en mettant en exergue deux faits majeurs :

Ces 2 faits majeurs an�antissent toutes les proc�dures � l'encontre d'Alfred Dreyfus � eux seuls.

Le pr�sident Mazeau instruit une enqu�te sur la chambre criminelle, qui aboutit au dessaisissement de celle-ci au profit des chambres r�unies.

Le 28 f�vrier 1899, Waldeck-Rousseau s'exprime au S�nat sur le fond et d�nonce la conspiration morale au sein du gouvernement et dans la rue.

La r�vision n'est plus �vitable.

Le 1er mars 1899, Alexis Ballot-Beaupr�, nouveau pr�sident de la chambre civile de la Cour de cassation, est nomm� rapporteur pour l'examen de la demande de r�vision.

Il aborde le dossier en juriste et d�cide d'un suppl�ment d'enqu�te.

Dix t�moins compl�mentaires sont interrog�s, lesquels affaiblissent encore la version de l'�tat-major.

Dans le d�bat final et par un mod�le d'objectivit�, le pr�sident Ballot-Beaupr� d�montre l'inanit� du bordereau, la seule charge contre Alfred Dreyfus.

Le procureur Manau abonde dans le sens du pr�sident.

Me Mornard qui repr�sente Lucie Hadamard plaide sans aucune difficult� ni opposition du parquet.

Alfred Dreyfus re�oit 2 mois apr�s sa publication le dossier d'enqu�tes de la Cour de cassation.

� la lecture de ce dossier, Alfred Dreyfus apprend avec stup�faction la dimension r�elle de l'Affaire :

Le 3 juin 1899, les chambres r�unies de la Cour de cassation cassent le jugement de 1894 en audience solennelle. Malgr� les men�es de l'arm�e pour �touffer cette affaire, le premier jugement condamnant Alfred Dreyfus est cass� par la Cour de cassation au terme d'une enqu�te minutieuse

L'affaire est renvoy�e devant un nouveau Conseil de guerre � Rennes.

Par cet arr�t, la Cour de cassation s'impose comme une v�ritable autorit�, capable de tenir t�te � l'arm�e et au pouvoir politique.

Les cons�quences sont imm�diates :

Pour de nombreux dreyfusards, cette d�cision de justice est l'antichambre de l'acquittement du capitaine ; ils oublient de consid�rer que c'est de nouveau l'arm�e qui le juge.

La Cour, en cassant avec renvoi, a cru en l'autonomie juridique du Conseil de guerre sans prendre en compte les lois de l'esprit de corps.


Émile Loubet

Mort de F�lix Faure

�mile Loubet Pr�sident de la R�publique

F�lix Faure est un farouche opposant � la r�vision d'Alfred Dreyfus.

F�lix Faure meurt soudainement le 16 f�vrier 1899.

�mile Loubet est �lu Pr�sident de la R�publique.

�mile Loubet est favorable � la r�vision d'Alfred Dreyfus.


Port Haliguen à Quiberon où Alfred Dreyfus débarque en juin 1899

Retour d'Alfred Dreyfus

Le 5 juin 1899, Alfred Dreyfus est pr�venu de la d�cision de cassation du jugement de 1894.

Le 9 juin 1899, Alfred Dreyfus quitte l'�le du Diable, cap vers la France, enferm� dans une cabine comme un coupable qu'il n'est pourtant plus.

Alfred Dreyfus d�barque le 30 juin 1899 � Port-Haliguen, sur la presqu'�le de Quiberon, dans le plus grand secret, par une rentr�e clandestine et nocturne.

Alfred Dreyfus retrouve le sol natal, mais il est imm�diatement enferm� d�s le 1er juillet 1899 � la prison militaire de Rennes, aujourd'hui le lyc�e �mile-Zola.


Le nouveau procès d'Alfred Dreyfus au Conseil de guerre de Rennes La défense d'Alfred Dreyfus à Rennes - Edgar Demange et Fernand Labori Le colonel Jouaust lit le verdict de condamnation - à la une de l'hebdomadaire Le monde illustré

Conseil de guerre de Rennes de 1899

Nouvelle condamnation pour Alfred Dreyfus

D�cret de gr�ce

Le proc�s s'ouvre le 7 ao�t 1899 dans un climat de tension extr�me.

Alfred Dreyfus appara�t, l'�motion est forte.

Son apparence physique bouleverse ses partisans et certains de ses adversaires.

Malgr� sa condition physique d�grad�e, il a une ma�trise compl�te du dossier, acquise en seulement quelques semaines.

Mathieu Dreyfus a imagin� une compl�mentarit� entre les 2 avocats assurant la d�fense d'Alfred Dreyfus selon des strat�gies oppos�es.

Ferdinand Walsin Esterhazy, qui a avou� la paternit� du bordereau, en exil en Angleterre, et Armand du Paty de Clam, se sont fait excuser.

Tout l'�tat-major t�moigne contre Alfred Dreyfus sans apporter aucune preuve.

On ne fait que s'ent�ter et on consid�re comme nuls les aveux d' Hubert-Joseph Henry et d'Ferdinand Walsin Esterhazy.

Le proc�s tend m�me � d�raper, dans la mesure o� les d�cisions de la Cour de cassation ne sont pas prises en compte.

On discute notamment du bordereau, alors que la preuve a �t� apport�e de la culpabilit� d'Ferdinand Walsin Esterhazy.

Auguste Mercier, champion des antidreyfusards, intervient constamment dans la presse, pour r�affirmer l'exactitude du premier jugement : Alfred Dreyfus est bien le coupable.

Avant le proc�s, Auguste Mercier ne cesse de faire �tat d'une preuve d�cisive : un pseudo bordereau annot� par le Kaiser

Pourtant, Auguste Mercier se fait huer � la sortie de l'audience.

La presse nationaliste et antidreyfusarde se perd en conjectures sur son silence � propos de la preuve d�cisive.

Le 14 ao�t 1899, Me Labori est victime d'un attentat sur son parcours vers le tribunal. Il se fait tirer dans le dos par un extr�miste qui s'enfuit et ne sera jamais retrouv�.

L'avocat est �cart� des d�bats pendant plus d'une semaine, au moment d�cisif de l'interrogatoire des t�moins.

Le 22 ao�t 1899, son �tat s'�tant am�lior�, Me Labori est de retour.

Les incidents entre les 2 avocats d'Alfred Dreyfus se multiplient, Labori reprochant � Demange sa trop grande prudence.

Le gouvernement, devant le raidissement militaire du proc�s, pouvait agir encore de deux mani�res pour infl�chir les �v�nements ; en faisant appel � un t�moignage de l'Allemagne ou par l'abandon de l'accusation.

Mais ces tractations en arri�re-plan sont sans r�sultats.

L'ambassade d'Allemagne adresse un refus poli au gouvernement.

Gaston de Galliffet, le ministre de la guerre, fait envoyer un mot respectueux au commandant Louis Carri�re, commissaire du gouvernement.

Il lui demande de rester dans l'esprit de l'arr�t de r�vision de la Cour de cassation.

L'officier feint de ne pas comprendre l'allusion et aid� de l'avocat nationaliste Auffray, �me v�ritable de l'accusation, il fait un r�quisitoire contre Alfred Dreyfus.

Du c�t� de la d�fense, il faut prendre une d�cision, car l'issue du proc�s s'annonce mal, malgr� l'�vidence de l'absence de charges contre l'accus�.

Au nom du pr�sident du Conseil, Waldeck-Rousseau, aid� de Jean Jaur�s et d'�mile Zola, Me Labori est convaincu de renoncer � sa plaidoirie pour ne pas heurter l'arm�e.

On d�cide de jouer la conciliation en �change de l'acquittement que semble promettre le gouvernement.

Mais c'est un nouveau jeu de dupes.

Le 9 septembre 1899, le colonel Jouaust, pr�sident du Conseil de guerre, lit le verdict de condamnation obtenu par par 5 voix contre 2.

Alfred Dreyfus est reconnu une nouvelle fois coupable de trahison avec circonstances att�nuantes et est condamn� � 10 ans de r�clusion, et � une nouvelle d�gradation..

Contrairement aux apparences, ce verdict est au bord de l'acquittement � une voix pr�s.

Le code de justice militaire pr�voit en effet le principe de minorit� de faveur � 3 voix contre 4.

Ce verdict absurde a les apparences d'un aveu coupable des membres du Conseil de guerre.

Ils semblent ne pas vouloir renier la d�cision de 1894, et savent bien que le dossier ne repose que sur du vent.

Mais on peut aussi interpr�ter cette d�cision comme un verdict habile, car les juges, tout en m�nageant leurs pairs ainsi que les mod�r�s angoiss�s par les risques de guerre civile, reconnaissent implicitement l'innocence d'Alfred Dreyfus, peut-on trahir avec des circonstances att�nuantes ?.

Le lendemain du verdict, Alfred Dreyfus, apr�s avoir beaucoup h�sit�, d�pose un pourvoi en r�vision.

Waldeck-Rousseau, dans une position difficile, aborde pour la premi�re fois la gr�ce.

Pour Alfred Dreyfus, c'est accepter la culpabilit�.

Mais � bout de force, �loign� des siens depuis trop longtemps, Alfred Dreyfus sur le conseil de Mathieu Dreyfus, accepte.

Le d�cret de gr�ce est sign� le 19 septembre 1899

Alfred Dreyfus est lib�r� le 21 septembre 1899.

La France aspire � la paix civile et � la concorde � la veille de l'exposition universelle de 1900 et avant le grand combat que la R�publique s'appr�te � mener pour la libert� des associations.


Les obsèques d'Émile Zola

Mort de �mile Zola

Le 29 septembre 1902, �mile Zola meurt asphyxi� par la fum�e de sa chemin�e.

Alexandrine, son �pouse, en r�chappe de justesse.

Anatole France exige qu'Alfred Dreyfus soit pr�sent aux obs�ques.

Le Pr�fet de police souhaite son absence pour �viter les troubles

Anatole France lit l'oraison fun�bre, l'hommage � son ami.


Réhabilitation d'Alfred Dreyfus par la Cour de cassation

R�habilitation d'Alfred Dreyfus

Le 12 juillet 1906, un arr�t sans renvoi de la Cour de cassation innocente et r�habilite d�finitivement Alfred Dreyfus.

Alfred Dreyfus est r�int�gr� dans l'arm�e au grade de commandant.

Un repas de f�te r�unit la famille Dreyfus, boulevard Malesherbes � Paris, pour c�l�brer l'�v�nement.

Mathieu Dreyfus retourne � Mulhouse.



Transfert des cendres d'�mile Zola au Panth�on

Le 4 juin 1908, � l'occasion du transfert des cendres d'�mile Zola au Panth�on, Alfred Dreyfus est la cible d'un attentat.

Louis Gr�gori, journaliste d'extr�me droite, adjoint de Drumont, tire 2 coups de revolver et blesse Alfred Dreyfus l�g�rement au bras.

Il s'agit, pour l'Action fran�aise, de perturber au mieux cette c�r�monie en visant les deux tra�tres : �mile Zola et Alfred Dreyfus.


Tombe d'Alfred Dreyfus au cimetière du Montparnasse division 28 Alfred Dreyfus en 1935

Mort d'Alfred Dreyfus

Alfred Dreyfus meurt � Paris le 12 juillet 1935 dans l'indiff�rence g�n�rale.


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