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591 événements affichés, le premier en 481 - le dernier en 1880


Anneau sigillaire de Childéric Ier de Francie Fourreau de glaive en or et grenat de Childéric Ier de Francie Abeilles en or semées sur lemanteau de Childéric Ier de Francie Clovis Ier

Mort de Childéric Ier de Francie

Clovis Ier Roi des Francs Saliens puis Roi des Francs

Childéric Ier de Francie meurt le 26 décembre 481. Il est enterré à Tournai.

Le 27 mai 1653, à Tournai, un ouvrier, Adrien Quinquin, creusant les fondations d'un hospice à construire près de l'église Saint Brice, plante sa pioche dans une bourse pleine de pièces d'or. Il venait de découvrir un trésor :

Le trésor vécut quelques pérégrinations :

Le tombeau de Childéric Ier de Francie est le monument le plus ancien de la monarchie française.

Il était protégé par un grand tumulus de terre.

Il comprend, outre la sépulture, plusieurs étalons de guerres qui ont été sacrifiés et enterrés dans des fosses avoisinantes.

Dans sa tombe, on découvre le roi portant un bracelet en or et ses armes de cavaliers.

À cotés de lui se trouve un cheval richement harnaché.

Sur le crâne du cheval, il y a une pendeloque en forme de tête de taureau.

Le Roi est vêtu d'une cuirasse avec un manteau de soie pourpre semé d'abeilles en or.

Le pourpre symbolise les généraux romains.

Une fibule en or cruciforme ferme le manteau.

C'est le symbole des grands fonctionnaires romains.

Childéric Ier de Francie se considére à la fois un général et un gouverneur romain de la Gaule du Nord.

On retrouve un anneau sigillaire avec la figure du roi qui lui sert à authentifier ses actes.

On peut y lire une inscription CHILDIRICI REGIS.

Ses cheveux tressés avec soin sont placés à l'un de ses doigts.

Ceci semble devoir être mis en corrélation avec la sacralité conférée à la chevelure des monarques francs.

On a également retrouvé un remarquable fourreau de glaive en or et grenat.

Childéric Ier de Francie lègue à son fils un royaume encore restreint mais déjà puissant et respecté.

En 481, Clovis Ier est élu roi à Tournai dans l'actuelle Belgique et élevé sur le pavois.

Le véritable nom semble avoir été Hlodwig ou Khlodowig, mais on trouve des variantes avec Chlodweg ou Chlodoweg ou Clodovech.

Tous signifieraient "chemin de gloire" ou bien "illustre au combat".

Ce nom fut ensuite latinisé en Chlodovicus ou Clovis puis progressivement, l'usage simplifia son nom en Hludovicus puis Ludovicus signifiant Louis en latin.

En l'honneur de ce glorieux roi, de nombreux princes et 19 rois de France portèrent par la suite ce nom.



Création du Comté de Nice

En 1391, au terme du délai de 3 ans fixé par la charte de Dédition de Nice, Ladislas Ier de Durazzo est incapable de rembourser les dépenses d'Amédée VII de Savoie.

Le pays niçois revient définitivement à la Savoie en prenant le nom de terres neuves de Provence puis comté de Nice.

Le mot comté a un sens administratif et non féodal puisqu'il n'y aura jamais de Comte de Nice, hormis Louis XIV.



Mariage de Gilles de Souvré avec Françoise de Bailleul

Gilles de Souvré épouse le 9 mai 1582 Françoise de Bailleul (vers 1562-1617), Dame de Renouard, fille de Jean de Bailleul, chevalier de l'ordre du Roi, sieur de Le Renouard, baron de Messey. Leurs enfants sont :



Soumission de Philippe-Emmanuel de Lorraine

Édit de Nantes

Henri IV de France marche en personne contre Philippe-Emmanuel de Lorraine et reçoit sa soumission à Angers le 20 mars 1598.

En échange, César de Bourbon est fiancé avec Françoise de Lorraine-Mercœur.

Henri IV de France accorde son pardon à Gabriel de Goulaine et aux principaux lieutenants de Philippe-Emmanuel de Lorraine :

L'article 6 du traité de soumission donne la possibilité aux gens de guerre de rejoindre l'armée royale.

Jacques-Auguste de Thou prend une part importante à la rédaction cet Édit.

Pour sceller cette reddition, Henri IV de France choisit Nantes pour signer le fameux Édit de Nantes, le 30 avril 1598 (et non le 13 avril cette date étant due à une erreur de l'époque) qui règle le problème protestant.

L'édit de Nantes n'est pas un acte gracieux, dû à la volonté du roi, mais un traité dont les articles sont débattus comme avec des belligérants.

L'édit garantit la liberté de conscience et marque un tournant dans l'histoire des mentalités.

Sa signature marque la distinction entre :

L'homme se coupe en deux : une moitié publique, et une moitié privée.

Les actions et les actes sont soumis sans exception à la loi du monarque.

L'édit autorise la liberté de culte aux protestants partout dans le royaume dans les lieux où le protestantisme était installé avant 1597 ainsi que dans 3 500 châteaux de seigneurs justicieux et dans deux localités par bailliage, Dans certaines villes, le culte protestant est interdit : Paris, Rouen, Dijon, Toulouse ou encore Lyon.

Les Réformés ne sont pas privés de leurs droits civils, ils peuvent ouvrir des académies.

Une dotation de 45 000 écus est prévue pour les pasteurs.

Dans d'autres c'est l'inverse, le culte catholique est interdit à Saumur, La Rochelle, Montauban ou Montpellier.

Les catholiques qui veulent garder la foi de leurs pères ne peuvent se rendre à l'église : elle est détruite, ou la porte en est barrée par des piquets, sur ordre d'un chef protestant.

Dans certaines villes : Bordeaux, Grenoble, Castres, les protestants sont jugés par des tribunaux constitués pour moitié de protestants.

L'édit accorde aux protestants 150 lieux de refuges, dont 51 places de sûreté.

Ces places pourront être défendues par une armée potentielle de 30 000 soldats.

Le mot de tolérance ne figure pas dans l'Édit.

À cette époque ce mot est synonyme d'endurer ou encore de supporter alors qu'il peut signifier aujourd'hui accepter la pensée de l'autre comme aussi vraie que sa propre opinion.

Au XVIe siècle, dans le domaine religieux, chacun est sûr de détenir la vérité, sachant que l'autre est dans l'erreur et joue son destin éternel.

Il serait criminel de l'abandonner et de renoncer à un droit d'ingérence pour le sauver, y compris par la force.

Ce qui fait la différence entre les édits de tolérance précédents et l'édit de Nantes, c'est la mise en application réelle de ce dernier grâce à l'autorité d'Henri IV de France.

Il ne faut pas croire non plus que ce traité soit accueilli avec soulagement.

Des villes comme Paris, Rennes, Rouen ou autres villes catholiques ne le ratifieront qu'au bout de 10 ans sous la menace d'Henri IV.

Des personnes comme Théodore Agrippa d'Aubigné le qualifient d'abominable édit.

Les Catholiques voient cet édit comme un moyen de contenir les protestants en attendant leur disparition, une sorte de pis-aller en somme.

De leur côté les protestants ne considèrent cet édit que comme une pause dans la conversion des catholiques.

La promulgation de cet édit constitue une amnistie mettant fin à la guerre civile.

Que la mémoire de toutes choses passées d'une part et d'autre depuis le commencement du mois de mars 1585 jusqu'à notre avènement à la couronne et durant les troubles précédents et à l'occasion d'iceux, demeurera éteinte et assoupie comme de chose non advenue.

Et ne sera loisible ni permis à nos procureurs généraux ni autres personnes quelconques publiques ni privées, en quelques temps ni pour quelque occasion que ce soit, en faire mention, procès ou poursuite en aucune cour ou juridiction que ce soit.

L'édit conduit finalement la France à sacraliser un roi à un degré sans équivalent en Europe.

Il fonde, autour d'une religion d'État dont le souverain est le pivot, l'absolutisme.

Son aboutissement est une véritable religion royale, qui culminera avec Louis XIV à Versailles.

Une découverte historiographique récente montre que l'édit de Nantes n'a pas été scellé avec de la cire verte, utilisée pour les édits perpétuels, mais avec de la cire brune, comme un édit temporaire.

Problème de chancellerie ou calcul politique ? Le débat reste ouvert.

Léonor Chabot est délégué par ses coreligionnaires pour avoir des éclaircissements sur l'Édit de Nantes.


Château de Cadillac

Construction du château de Cadillac

Jean-Louis de Nogaret fait édifier le château de Cadillac en 1599.

Pour le bâtir, une partie de la ville fortifiée est rasée.

A l'origine, le château et deux ailes entourent une cour sur trois côtés.

Une des ailes sera démontée pour en vendre les pierres au XVIII siècle.

Il n'en subsiste que le corps de bâtiment principal avec ses deux ailes en retour d'équerre, la cour d'honneur et les jardins.

À l'intérieur, les cheminées monumentales en pierre sculptée et en marbre, les plafonds peints du 17e siècle et les tapisseries témoignent du faste de cette résidence qui accueillit Louis XIII et Louis XIV.

Il y avait un cabinet de travail que les domestiques appelaient familièrement "la moutarde", tant étaient craintes les sautes d'humeur du duc.



Mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche

Mariage de Philippe IV d'Espagne avec Élisabeth de France

Installation d'Anne d'Autriche au Louvre

Marie de Médicis et Philippe III d'Espagne se rapprochent par un double mariage.

Louis XIII épouse à Burgos le 18 octobre 1615 Anne d'Autriche. Louis XIII n'est pas physiquement présent, mais représenté par le Duc d'Uceda.

L'infant Philippe IV d'Espagne, frère d'Anne, épouse à Bordeaux le 18 octobre 1615 Élisabeth de France, fille d'Henri IV de France et de Marie de Médicis. Leurs enfants sont :

Par le dépit que lui cause l'attitude de la Régente, Henri II de Rohan prend brusquement le parti d'aider Henri II de Bourbon-Condé qui veut empêcher le duc Henri de Guise de ramener Anne d'Autriche à Bordeaux. Trahi par de nombreuses défections, Henri II de Rohan ne prend que quelques villes de Gascogne.

Les princesses sont échangées sur l'île des Faisans, située dans la Bidassoa, près d'Hendaye.

Charles II de Cossé accompagne en 1615 Louis XIII, qui va en Guyenne au-devant d'Anne d'Autriche.

Louis XIII épouse à la cathédrale Saint-André de Bordeaux le 21 ou le 28 novembre 1615 Anne d'Autriche, fille de Philippe III d'Espagne et de Marguerite d'Autriche-Styrie, Archiduchesse d'Autriche. Leurs enfants sont :

Bien que les jeunes mariés n'aient que 14 ans, le mariage est immédiatement consommé, pour des raisons politiques. Marie de Médicis, alors régente, ne veut pas qu'on puisse remettre en question cette union. Cependant, du fait de l'inexpérience des mariés, la nuit de noce semble s'être assez mal passée. Le petit roi la vit comme une véritable humiliation. Il en garde rancune contre sa mère, mais surtout, il ne s'approchera plus de son épouse pendant les années suivantes. Conformément au souvenir de son père, Louis XIII ne voit en Anne qu'une Espagnole et par conséquent une ennemie.

Installée dans les appartements du Louvre avec sa suite, Anne d'Autriche reçoit tous les égards dus à son rang. Marie de Médicis continue à porter avec hauteur le titre de Reine de France, sans la moindre déférence à l'égard de sa belle-fille.

Louis XIII a une nature complexe et sa timidité l'empêche de s'accorder avec Anne d'Autriche qui partage avec son époux une timidité et une inexpérience qui n'arrange pas la situation.

Entourée par une petite cour peuplée d'une centaine de dames espagnoles, elle continue à vivre à la mode espagnole et son français est encore très hésitant. Anne éprouve ainsi des difficultés à communiquer avec sa nouvelle famille.

La colère des grands reprend flamme et les protestants s'inquiètent du rapprochement avec l'Espagne.



Mariage de Constant d'Aubigné a vec Jeanne Isabelle de Cardaillac de Lomné

Constant d'Aubigné (1585-1647), Seigneur des Landes-Guinemer, épouse à Bordeaux le 27 décembre 1627 Jeanne Isabelle de Cardaillac de Lomné, qu'il a rencontrée en prison. Leurs enfants sont :

Le.contrat est signé chez Me Justian.

Constant d'Aubigné dépense rapidement la dot de sa femme.


Filles de Gabriel de Rochechouart de Mortemart - De gauche à droite : Gabrielle de Rochechouart de Mortemart - Marie-Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart - Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart - tableau au Chateau du Bouchet (Indre)

Mariage de Gabriel de Rochechouart de Mortemart avec Diane de Grandseigne

Gabriel de Rochechouart de Mortemart (vers 1607-1675) épouse en 1632 Diane de Grandseigne ou de Grandsaigne (vers 1610-11 février 1666). Leurs enfants sont :

Grâce à sa position, Gabriel de Rochechouart offre à ses enfants des places de premier plan à la cour.

Les relations des époux sont marquées par des dissensions liées à leurs caractères profondément opposés :



Sécession du Languedoc du Royaume de France.

Claude de Hautefort Prisonnier

Mort de Claude de Hautefort

Le 22 juillet 1632, la province de Languedoc fait sécession du Royaume de France.

Une partie de la petite noblesse suit Henri II de Montmorency dans la rébellion mais la ville de Toulouse reste fidèle au roi.

Carcassonne et Narbonne refusent d'accueillir l'armée des rebelles qui erre alors dans le Languedoc sans but précis.

En 1632, suite à une sombre affaire de Cour, Claude de Hautefort, Vicomte de Cheylane et Privas, gouverneur du Puy, commandant en Vivarais pour Gaston de France et Henri II de Montmorency, est battu et fait prisonnier par Jacques Nompar de Caumont.

Claude d'Hautefort de Lestrange, Vicomte de Lestrange, de Cheylane et de Privas, Baron de Boulogne, Gouverneur du Puy en 1621

Un jugement du 23 août 1632 condamne Claude d'Hautefort et les officiers de son régiment à avoir la tête tranchée pour avoir pris les armes en faveur du parti de Gaston de France, contre Louis XIV et avoir assiégé la ville de Tournon, près de Privas, dont il s'empare et qu'il fait fortifier.

Conduit au Pont-Saint-Esprit dans le Gard, Claude d'Hautefort est fouetté publiquement en août 1632.

Claude d'Hautefort meurt à Toulouse le 23 août 1632 décapité par Machault, intendant de Languedoc, malgré Jacques Nompar de Caumont, qui lui a fait grâce de la vie.

Les privadois assiste à cette humiliation en mémoire de laquelle un pont sur l'Ouvèze est construit.

Cet épisode scelle la réconciliation des privadois avec le pouvoir royal.



Mariage de Michel-Laurent Mancini avec Hiéronime Mazarin

Michele Lorenzo ou Michel-Laurent Mancini épouse le 6 août 1634 Hiéronime Mazarin, fille de Pierre Mazarin. Leurs enfants sont :


Charles II Gonzague

Mort de Charles Ier Gonzague

Charles II Gonzague Duc de Nevers, de Rethel, de Mantoue et de Montferrat

Charles II Gonzague Marquis de Sommerive

Charles II Gonzague Comte de Rodigo et Rivalta, de Villars, de Tende

Incorporation du duché d'Aiguillon à la couronne de France

Marie de Mantoue Régente

Charles Ier Gonzague meurt dans son palais ducal de Mantoue le 14 juin 1637.

Toute sa vie, il aura montré l'image d'un prince-soldat de la Renaissance menant grand train, croyant, cultivé et bâtisseur.

Charles Ier Gonzague et Catherine de Mayenne sont sincèrement pieux.

En atteste leur quasi-frénésie de création de fondations pieuses, abbayes, monastères, collèges ou hôpitaux, les projets de croisade toutefois déçus ou le décès de Charles Ier Gonzague vêtu en moine franciscain.

Charles II Gonzague est le seul descendant masculin de Charles Ier Gonzague.

Il devient :

Le duché d'Aiguillon est requis par Richelieu qui le réintègre à la couronne de France.

Marie de Mantoue sa mère assure la régence jusqu'en 1647.

Marie de Mantoue adopte une politique sociale honnête et se fait aimer du peuple en réduisant les taxes.

Marie abandonne rapidement la politique pro-française de son beau-père, pour se rapprocher de l'Empire, beaucoup plus présent en Italie du nord.

Pour consacrer les liens avec les Habsbourg, Marie de Mantoue organise :

Elle déchaîneainsi la colère de Louis XIV.



Conception de Louis XIV

Louis XIII vient plusieurs fois s'entretenir avec Louise Angélique Motier de La Fayette au parloir de son couvent.

On prétend que c'est grâce à Louise que le roi se réconcilie avec son épouse, Anne d'Autriche.

On affirme même que c'est suite à une visite du roi chez la visitandine, le 5 décembre 1637, que le couple royal conçoit le futur Louis XIV.

Une autre rumeur attribue ce rapprochement à un orage providentiel qui, empêchant Louis XIII de rejoindre Saint-Maur, l'aurait forcé à passer la nuit chez la reine, au Louvre.

Mais la chronologie dément cette rumeur puisqu'elle indique que le couple royal séjournait à St Germain lors de la semaine du 23 au 30 novembre 1637 (semaine présumée de la conception de Louis XIV).

Malgré un climat de défiance, Anne d'Autriche est enceinte peu après.


Anne d'Autriche et Louis XIV Louis XIII Anne d'Autriche et le dauphin Louis XIV faisant des offrandes à la Vierge Marie (extrait)

Naissance de Louis XIV

Louis XIV Premier fils de France

Louis XIV Dauphin de Viennois

Les difficultés que Louis XIII rencontre en août 1638, ainsi que son tempérament très pieux l'amènent à consacrer la France à la Vierge Marie.

Louis-Dieudonné ou Louis XIV, dit le Grand et surnommé le Roi-Soleil, naît au Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye le dimanche 5 septembre 1638 vers 11 heures, fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche après 23 ans de mariage.

Il est surnommé " l'enfant du miracle".

Se produisant après 23 ans d'un mariage sans enfant, il est prénommé Dieudonné car on voit en sa venue une grâce du ciel après cette consécration de la France à la Vierge Marie.

Le petit Louis reçoit le titre de premier fils de France et le titre plus traditionnel de Dauphin de Viennois.

Les mémorialistes diffèrent sur l'attitude du roi à l'égard de son héritier :

Louis est le fruit d'unions multiculturelles puisque ses grands-parents paternels Henri IV de France et Marie de Médicis, étaient français et italien.

Son grand père maternel, Philippe III d'Espagne était espagnol et sa grand mère maternelle, Marguerite d'Autriche-Styrie autrichienne, bien que tous deux Habsbourg, proches parents l'un de l'autre.

La naissance de Louis XIV éloigne du trône Gaston de France, le frère de Louis XIII, comploteur impénitent dont le cardinal de Richelieu craint qu'il ne mène, en cas d'accession au trône, une politique favorable aux nobles et aux Habsbourgs.

Gaston de France perd son crédit financier, et ne peut poursuivre la reconstruction du château de Blois qu'il a entrepris.



Perrette Dufour Nourrice de Louis XIV

Dès sa naissance, Louis XIV a 2 dents.

Il mord ses nourrices lors des tétés.

Plusieurs démissionnent.

Selon la légende, le médecin de Louis XIII remarque à Montesson, Perrette Dufour épouse d'Étienne Ancelin qui allaite son fils Louis Ancelin.

Elle devient la nourrice de Louis XIV.

Elle aurait utilisé une astuce campagnarde consistant à protéger la pointe de son sein par une couenne de lard.

Une grande affection naît entre Louis XIV et Perrette !

Lorsqu'on lui retirera le dauphin, Perrette devient femme de chambre d'Anne d'Autriche.



Mariage de Laurent V de la Baume le Blanc avec Françoise le Provost

Françoise le Provost est veuve de Pierre Besnard.

Laurent V de la Baume le Blanc épouse le 24 novembre 1640 Françoise le Provost. Leurs enfants sont :



Mariage d'Henri du Plessis-Guénégaud avec Isabeau de Choiseul

Henri du Plessis-Guénégaud épouse par contrat du 22 février 1642 Isabeau de Choiseul (vers 1610-9 août 1677), fille du maréchal Charles de Choiseul. Leurs enfants sont :

La dot s'élève à 56 000 livres tournois, et Isabeau de Choiseul renonce à tous ses droits au profit de son frère François, marquis de Praslin depuis la mort de leur père.

Henri du Plessis-Guénégaud apporte les 200 000 livres de don en avance d'hoirie de la part de Marie de La Croix, sa mère.



Marie Catherine de La Rochefoucauld Gouvernante de Louis XIV

Marie Catherine de La Rochefoucauld devient gouvernante de Louis XIV de 1643 à 1646



Charlotte-Marguerite de Montmorency Marraine de Louis XIV

En avril 1643, Charlotte-Marguerite de Montmorency est choisie par Anne d'Autriche pour être marraine du jeune Louis XIV.



Testament de Louis XIII

Mort de Louis XIII

Louis XIV Roi de France

Anne d'Autriche Régente du royaume

Gaston de France Lieutenant général du royaume

Libération de Charles de L'Aubespine

Juste avant de mourir, Louis XIII rédige un testament visant à limiter les prérogatives de sa femme dont la loi impose qu'elle soit nommée Régente à sa mort.

Après 6 semaines de terribles coliques et vomissements, Louis XIII meurt à Saint-Germain-en-Laye le 14 mai 1643 d'un mal aujourd'hui identifié comme la maladie de Crohn.

Il est toutefois probable que cette maladie chronique ne fit que l'affaiblir et que le coup de grâce lui est donné par son médecin, Bouvard, qui laisse le bilan de 34 saignées, 1 200 lavements et 250 purges pratiquées sur le roi dans les deux dernières années de sa vie.

Son corps est porté le 19 mai 1643 à la basilique Saint-Denis, sans aucune cérémonie, selon son propre désir : en effet, il ne voulut pas accabler son peuple par une dépense excessive et inutile.

Aux obsèques de Louis XIII, Guy XXI de Laval remplit la charge de grand-maître.

Son règne est marqué par l'abaissement des Grands et des protestants, ainsi que par la lutte contre la maison de Habsbourg.

Louis-Dieudonné devient roi sous le nom de Louis XIV.

Comme il n'a que 5 ans, sa mère, Anne d'Autriche, devient régente.

Avec l'aide du chancelier Pierre II Séguier, dès qu'elle en a connaissance, Anne d'Autriche fait casser, par le Parlement de Paris, le testament de Louis XIII, qui limitait ses prérogatives.

Entre la mort de Richelieu et celle de Louis XIII, Jules Mazarin contacte tout l'entourage religieux de la reine et se présente comme un digne successeur de Richelieu.

Quand la pieuse Anne d'Autriche demande conseil autour d'elle au moment du choix de son premier ministre, elle a la même réponse auprès de tous ses conseillers : Jules Mazarin !

À la stupéfaction générale, elle choisit Jules Mazarin, déjà présent dans le Conseil de régence, comme premier ministre, en dépit de la désapprobation des cercles politiques français de l'époque dont beaucoup parmi eux n'apprécient pas qu'un Italien, fidèle de Richelieu, dirige la France.

On la soupçonne d'ailleurs d'avoir contracté un mariage secret avec Jules Mazarin (sans qu'aucun élément probant n'ait jamais été apporté, mais avec des indices).

La Fère est donnée en douaire à la reine Anne d'Autriche

Henri II de Bourbon-Condé devient le chef du conseil de régence pendant la minorité de Louis XIV,

Gaston de France est tout de même nommé lieutenant général du royaume.

Gaston de France prend le nom de Grand Monsieur par opposition à Philippe Ier d'Orléans, son neveu nommé le Petit Monsieur.

Gaston étant surnommé le Grand Monsieur, par extension, Anne-Marie-Louise d'Orléans, sa fille est appelé la Grande Mademoiselle.

Charlotte-Marguerite de Montmorency revient à la Cour, très appréciée de la régente.

Anne d'Autriche, le jeune Louis XIV et Jules Mazarin quittent le Louvre pour habiter le Palais-Royal.

C'est à cette époque qu'il prend ce nom.

Marie Aimée de Rohan perd tout pouvoir.

Charles de L'Aubespine est libéré.



Accident de Louis XIV

À 5 ans, en 1643, Louis XIV manque de se noyer dans un des bassins du jardin du Palais-Royal.

Il est sauvé in extremis.



Jean de Gassion Maréchal de France

Jean de Gassion est fait Maréchal de France en 1643 par Louis XIV.



Mariage d'Henri Roger du Plessis-Liancourt avec Anne-Élisabeth de Lannoy

Les fiançailles datent du 24 novembre 1643 célébrées au Palais Royal en présence de Louis XIV.

Henri Roger du Plessis-Liancourt, Comte de La Roche-Guyon, épouse le 25 novembre 1643 Anne-Élisabeth de Lannoy. Leur enfant est :


François-Étienne de Caulet

François-Étienne de Caulet Évêque de Pamiers

À la suite de la suggestion de Vincent de Paul, Louis XIV nomme François-Étienne de Caulet Évêque de Pamiers en 1644.

François-Étienne de Caulet succède à Henri de Sponde.

François-Étienne de Caulet n'a pas cherché les honneurs épiscopaux, mais une fois évêque il se lance avec zèle dans la réforme du clergé.

François-Étienne de Caulet :

François-Étienne de Caulet sanctionne les manquements et traque les entorses aux lois de l'Église chez les fidèles.

De plus, François-Étienne de Caulet effectue la visite annuelle de son diocèse, stimulant :

François-Étienne de Caulet fait relever la cathédrale de Pamiers, ruinée par les guerres de religion.

Tout le cœur qu'il met à l'ouvrage ne manque pas de soulever l'opposition.

Les chapitres de Foix et de Pamiers, qu'il essaie de réformer avec rigueur, se révoltent ouvertement.



Hardouin de Péréfixe de Beaumont Précepteur de Louis XIV

Hardouin de Péréfixe de Beaumont fait ses études à l'Université de Poitiers et à Paris.

Hardouin de Péréfixe reçoit en Sorbonne le bonnet de docteur en théologie de la faculté de Paris.

En 1644, Hardouin de Péréfixe de Beaumont devient précepteur de Louis XIV, qui fait aussi de lui son confesseur.



Naissance de François de Neufville

François de Neufville naît à Lyon le 7 avril 1644, fils de Nicolas V de Neufville de Villeroy de Villeroy, Duc de Villeroy, et de Madeleine de Blanchefort de Créquy.

Il est élevé à la cour de France et est un ami d'enfance du roi Louis XIV, dont son père est le gouverneur.

Mme de Sévigné le surnommera le charmant.



Mariage de Claude de Rouvroy avec Diane-Henriette de Budos

Les fiançailles de Claude de Rouvroy et de Diane-Henriette de Budos sont célébrées au Palais Royal le 7 septembre 1644 en présence de Louis XIV.

Claude de Rouvroy épouse à Saint-Maximin dans l'Oise le 26 septembre 1644 Diane-Henriette de Budos, Marquise de Portes, fille d'Antoine Hercule de Budos et de Louise de Crussol. Leurs enfants sont :



Mariage de Charles de Lévis-Ventadour avec Marie de La Guiche

Charles de Lévis-Ventadour épouse le mercredi 8 février 1645 Marie de La Guiche, fille de Jean-François de La Guiche, Comte de la Palice (vers 1569-1632) et de Susanne Aux Épaules (née vers 1585) :

Le contrat de mariage est signé par Louis XIV au Palais-Royal.



Mort de Paul Fieschi

Jacques Le Bret Évêque de Toul

Mort de Jacques Le Bret

À la mort de Paul Fieschi, le pape Innocent X fait valoir son droit à nommer les évêques de Toul.

Sans consulter Louis XIV, Innocent X désigne Jacques Le Bret 84e Évêque de Toul le 24 avril 1645.

Il est consacré le 7 mai 1645.

L'ambassadeur de France lui annonce qu'il a grandement manqué à ses devoirs en se faisant consacrer évêque sans demander l'avis du roi.

Affecté par cette remontrance, Jacques Le Bret tombe malade et meurt le 15 juin 1645.



Mariage de Charles de Souvré avec Marguerite Barentin

Le contrat de mariage est signé le 16 mai 1645 au Palais Royal à Paris.

Charles de Souvré (vers 1616-1646), Seigneur de La Chapelle épouse le 17 mai 1645 Marguerite Barentin. Leur enfant est :

.Les témoins sont :


César Ier de Choiseul

César Ier de Choiseul Maréchal de France

César Ier de Choiseul, Duc de Choiseul est fait Maréchal de France en juin 1645 par Louis XIV.


Josias de Rantzau - Maréchal de France - Collection particulière - photo G. Curis

Josias de Rantzau Maréchal de France

Josias de Rantzau, Comte de Rantzau, est fait Maréchal de France le 30 juin 1645 par Louis XIV.


Marguerite de Rohan

Mariage d'Henri de Chabot avec Marguerite de Rohan

Henri de Chabot Duc de Rohan et Pair de France

Les prétendants de Marguerite de Rohan sont nombreux, convoitant l'héritière et son riche domaine.

Elle fait un mariage d'inclination.

Bien que huguenote, elle arrête son choix sur un seigneur catholique.

Le contrat de mariage est signé à Paris le 6 juin 1645.

Henri de Chabot, Seigneur de Jarnac et d'Apremont, épouse à Sully dans le Loiret le 13 juin 1645 Marguerite de Rohan (1617-1684). Leurs enfants sont :

Louis XIV permet cette union à la condition que les enfants soient élevés dans la religion catholique.

Malgré l'opposition de ses cousins Rohan de la branche cadette, la plus illustre, Marguerite obtient du roi que les enfants du couple prennent le nom de Rohan-Chabot.

Ils fondent la branche des Rohan-Chabot.

Les deux époux habitent Paris, dans leur hôtel de la rue du Temple.

Les titres et possessions d'Henri II de Rohan passent dans la Maison de Chabot.

Le titre de Duc de Rohan est recréé pour Henri de Chabot qui devient Pair de France.

Il devient également Prince de Léon, Comte de Porhoët et de Lorges, Marquis de Blain et de la Garnache, Baron de Mouchamps, Seigneur de Héric et de Fresnay (terre en Plessé), Premier baron de la noblesse et président-né des États de Bretagne.


Françoise de Souvré en compagnie de Louis XIV et de Philippe Ier d'Orléans - tableau anonyme - conservé au château de Versailles - vers 1653

Françoise de Souvré Gouvernante de Louis XIV

Françoise de Souvré devient Gouvernante de Louis XIV en 1646.


Louis XIV en costume romain

Jules Mazarin Surintendant au gouvernement et à la conduite de la personne du roi et de celle de Monsieur le duc d'Anjou

Hugues de Lionne Secrétaire des commandements de la régente

En plus de ses fonctions ministérielles, Jules Mazarin, parrain de Louis XIV, se voit attribuer par la reine en mars 1646 la responsabilité de l'éducation du jeune monarque et de son frère.

Jules Mazarin devient également surintendant au gouvernement et à la conduite de la personne du roi et de celle de Monsieur le duc d'Anjou.

Malgré les efforts des différents précepteurs engagés pour prodiguer cours de latin, histoire, mathématiques, italien et dessin, Louis n'est pas un élève très travailleur.

Mais, suivant l'exemple du grand collectionneur d'art qu'est Jules Mazarin, Louis XIV se montre très sensible à la peinture, à l'architecture, à la musique et surtout à la danse qui est à l'époque une composante essentielle de l'éducation d'un gentilhomme : on dit que le jeune Louis s'entraîne à danser environ deux heures par jour de l'âge de 7 à 27 ans ! Il est aussi grand amateur de chasse et du jeu de paume.

En 1646, Hugues de Lionne devient secrétaire des commandements de la régente Anne d'Autriche.



Nicolas V de Neufville de Villeroy Gouverneur de Louis XIV

En mars 1646, Nicolas V de Neufville de Villeroy est nommé par Anne d'Autriche, la Reine mère, comme gouverneur de Louis XIV, sous l'autorité du cardinal Jules Mazarin.

Jules Mazarin est surintendant au gouvernement et à la conduite du Roi.

Il est difficile de lui attribuer quelque influence, bonne ou mauvaise, sur la formation du jeune roi.


Nicolas V de Neufville de Villeroy par Joseph-Nicolas Robert-Fleury -1834

Nicolas V de Neufville de Villeroy Maréchal de France

Nicolas V de Neufville de Villeroy est nommé Maréchal de France le 20 octobre 1646 par Louis XIV grâce à la protection de Jules Mazarin.



Exil d'Henriette-Anne Stuart

Craignant pour la vie d'Henriette-Anne Stuart, Lady Morton s'échappe durant l'été 1646 pour rejoindre les réfugiés anglais à la cour de Louis XIV, déguisée en paysanne et faisant passer l'enfant pour son fils.

Elle est accueillie assez fraîchement par la reine Henriette-Marie de France, puis congédiée assez rapidement.

Henriette-Anne Stuart est élevée dans le catholicisme le plus strict au couvent de Chaillot par les Sœurs de la Visitation.

La princesse grandit dans le souvenir de Charles Ier Stuart, son père.

Elle est très liée avec son frère aîné Charles II Stuart.

Elle est entourée de beaucoup d'égards par sa tante, Anne d'Autriche, régente de France.



Écriture d'un recueil de maximes latines

Hardouin de Péréfixe de Beaumont compose pour Louis XIV un recueil de maximes latines en 1647.



Louis XIV atteint de la variole

À 10 ans, le 10 novembre 1647, Louis XIV est atteint de la variole.

Dix jours plus tard, les médecins n'ont plus aucun espoir mais le jeune Louis se remet miraculeusement.



Dernier feu de la Saint-Jean Place de Grèves

La ville de Paris a coutume de célébrer la Saint-Jean Place de Grèves.

Le feu de la Saint Jean est allumé par Louis XIV en personne en 1648 pour la dernière fois.


Banquet de la garde civique d'Amsterdam à l'occasion de la paix de Münster par Bartholomeus van der Helst - peint en 1648 Carte de l'Europe après la Paix de Westphalie en 1648 Conquêtes de Louis XIV de France sur l'Espagne et l'Empire Charles Ier Louis du Palatinat

Les traités de Westphalie

Paix de Münster

Paix d'Osnabrück

Pendant les négociations préparatoires aux traités de Westphalie :

Incapable de lutter contre de pareils adversaires, Ferdinand III de Habsbourg se voit forcé de signer le 24 octobre 1648, les traités de Westphalie.

Ces traités concluent la guerre de Trente Ans et la guerre de Quatre-vingts ans.

Négociés pendant plusieurs années, ces traités sont signés en deux lieux distincts :

Hugues de Lionne remplit une mission lors de ce traité.

La guerre entre la France et l'Espagne n'est pas incluse dans leurs dispositions.

Charles IV de Lorraine, ayant échoué dans ses négociations avec Jules Mazarin, est également exclu de ces traités.

Les décisions remodèlent l'Europe pour de longues années.

La France annexe :

L'indépendance des Provinces-Unies (Pays-Bas) est reconnue par l'Europe.

La Suède annexe la Poméranie occidentale et d'autres territoires qui lui donnent le contrôle des bouches de l'Oder, de l'Elbe et de la Weser.

Wismar, l'île Poel et la ville de Neukloster deviennent suédoise.

Wismar prend alors le nom de Wisborg.

Le Brandebourg annexe la Poméranie orientale.

La dignité électorale de Maximilien Ier de Bavière est confirmée ainsi que sa possession du Haut-Palatinat

Charles Ier Louis du Palatinat rentre en possession du Bas-Palatinat, qu'a perdu son père, et obtient, en dédommagement du reste de ses États héréditaires, l'investiture d'un huitième électorat, qui est créé en sa faveur, ainsi que la charge d'architrésorier de l'empire.

Élisabeth Stuart, sa mère, reste cependant en Hollande.

L'indépendance des Cantons suisses est reconnue.

Ces traités accordent la liberté de conscience à l'Allemagne, reconnaissaient les 3 confessions, catholique, luthérienne et calviniste dans le Saint-Empire : les princes conservent le droit d'imposer leur religion à leurs sujets.

Le Saint Empire se trouve morcelé en 350 petits États, sonnant le glas de la puissance des Habsbourg.

Le traité également érige l'État-nation souverain comme socle du droit international, mettant fin (en théorie) au droit du plus fort.

C'est une nouvelle conception de la souveraineté.

Guillaume Ier de Bade-Bade recouvre ses possessions lors de cette Paix.

Louis XIV permet à Henri-Charles II de La Trémoïlle d'envoyer un représentant pour soutenir ses droits devant le congrès réuni à Munster.



Fronde Parlementaire

Dés le début de son gouvernement, Jules Mazarin s'enrichit énormément en confondant les caisses de l'État avec sa caisse personnelle.

Il perçoit de nombreux pots de vin en échange de charges et profite de la faillite d'amis banquiers pour reconstituer à bon compte sa bibliothèque dispersée pendant la Fronde et enrichir sa collection d'œuvres de Titien, Caravage ou Raphaël, de statues, de médailles, de bijoux.

De cet enrichissement personnel naquirent les mazarinades, chansons créées par les ouvriers parisiens en signe de protestations.

Les difficultés financières s'aggravent, rendant les lourdes mesures fiscales de Jules Mazarin de plus en plus impopulaires.

L'une d'elles déclenche la première Fronde, la Fronde Parlementaire en 1648.

Jean-François Paul de Gondi convoite le gouvernement de Paris, détenu par Hercule de Rohan-Guémené.

Par ambition, il désir aussi obtenir le chapeau de cardinal.

Par goût naturel pour l'intrigue, il se lance dans la Fronde dès son début.

En 1648, les cours souveraines : le Parlement, la Cour des aides, le Grand Conseil et la Chambre des comptes, se réunissent en Chambre Saint-Louis.

Les magistrats proposent 27 articles qui reviennent à établir une nouvelle constitution.

Dans le long conflit qui s'ensuit entre Anne d'Autriche et le Parlement, Mathieu Molé, sans rien céder des droits de la juridiction, joue un rôle de conciliation.

Jean-François Paul de Gondi tente au départ de s'imposer comme médiateur entre Anne d'Autriche et les parlementaires.

Anne d'Autriche le congédie sans ménagement, et le jette ainsi dans le camp des Frondeurs.

Louis II de Bourbon-Condé adopte une attitude ambiguë et soutient d'abord la cour de Louis XIV et Anne d'Autriche, la reine mère.

D'abord proche des Frondeurs, Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon se rallie à Jules Mazarin et obtient le commandement des armées royales.

François VI de La Rochefoucauld défend d'abord les intérêts de la Cour.

Mais Jules Mazarin n'est guère généreux avec François VI de La Rochefoucauld.

Il lui refuse le duché à titre personnel, et le tabouret à la Cour pour sa femme.

En décembre 1648, François VI de La Rochefoucauld rejoint donc la Fronde.

Louis II de Vendôme reste attaché au parti royal pendant la Fronde.

Louis Nicolas de Clerville prend le parti du roi pendant la Fronde.



Gaspard IV de Coligny Maréchal de France

Gaspard IV de Coligny, Duc de Coligny, est fait Maréchal de France en 1649 par Louis XIV.



Jean-Baptiste Colbert Conseiller du Roi Louis XIV

Michel IV Le Tellier fait nommer Jean-Baptiste Colbert conseiller du roi en 1649.



Expédition contre Casal

Casal, la capitale du duché de Montferrat, est un sujet de préoccupation pour Charles II Gonzague. Depuis le traité de Westphalie, cette citadelle est occupée par les troupes françaises.

Charles II Gonzague, fort des nouveaux liens de parenté avec la maison impériale des Habsbourg, organise une expédition contre Casal pour en chasser les français, aidé en cela par les troupes espagnoles.

Charles II Gonzague justifie cette action auprès de Louis XIV par la simple volonté de retrouver sa capitale. Il garantit au souverain français que la cité restera dans le giron mantouan.



Première communion de Louis XIV

Louis XIV célèbre sa première communion à l'église Saint-Eustache le 25 décembre 1649.



Bernardin Gigault Mestre de camp du régiment de Champagne

Favori du jeune roi Louis XIV, Bernardin Gigault est Mestre de camp du régiment de Champagne en 1650 et 1651.


Louis d'Arpajon

Louis d'Arpajon Duc d'Arpajon et pair de France

Pour s'assurer de son soutien au cours de la Fronde, Louis XIV nomme Louis d'Arpajon Duc d'Arpajon et pair de France le 16 septembre 1650.

Le duché-pairie est érigé sur la localité de Sévérac-le-Château en Aveyron, province de Rouergue en décembre 1650


Louis II de Bourbon-Conde dit le Grand Condé - par David Teniers le Jeune Louis II de Bourbon-Condé - par Juste d'Egmont (1602-1679)

La Fronde des princes

Louis II de Bourbon-Condé, Armand de Bourbon-Conti et Henri II de Valois-Longueville Prisonniers

Destruction du château de Verteuil

De 1650 à 1652, la Fronde des princes est une contestation de l'autorité royale par la haute noblesse. Elle va marquer durablement Louis XIV.

En réaction à ces événements, Louis XIV s'appliquera plus tard à affaiblir les membres de la noblesse d'épée en les obligeant à servir comme membres de sa cour en transférant la réalité du pouvoir à une administration très centralisée et à la noblesse de robe.

En 1650, par rivalité avec Jules Mazarin, Louis II de Bourbon-Condé passe du côté des frondeurs, ce qui déchire le cœur de Charlotte-Marguerite de Montmorency.

La Fronde est dès lors codirigée par Armand de Bourbon-Conti, Louis II de Bourbon-Condé et Henri II de Valois-Longueville.

Louis II de Bourbon-Condé, avide de récompenses pour lui et sa clientèle, s'oppose aux appétits du Cardinal.

Anne d'Autriche ne peut que se tourner vers Jean-François Paul de Gondi et sa puissante coterie. Grâce à Charlotte de Lorraine, sa maîtresse, Jean-François Paul de Gondi se retrouve conseiller intime de Gaston de France, oncle du roi. Anne d'Autriche rencontre Jean-François Paul de Gondi au cloître Saint-Honoré. Jean-François Paul de Gondi accepte de faire défection à la Fronde, en échange du chapeau de Cardinal tant convoité.

Sur ordre de Jules Mazarin, Armand de Bourbon-Conti, Louis II de Bourbon-Condé et Henri II de Valois-Longueville sont arrêtés au Palais-Royal le 14 ou 16 ou le 18 janvier 1650 et emprisonné au château de Vincennes, puis au château de Marcoussis et enfin au fort du Havre. Ils resteront 13 mois en détention.

Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, Duchesse de Longueville, quitte la France.

Pendant la Fronde, Henri de Lorraine-Guise reste fidèle à la régente, mais il finit par se brouiller avec Jules Mazarin, et se retire en Alsace.

Durant la Fronde des Princes, François VI de La Rochefoucauld joue un rôle important.

Le château de Verteuil est rasé, par mesure de représailles.

Mais François VI de La Rochefoucauld est amnistié en septembre 1650.

Le 25 novembre 1650, après avoir transféré les princes au Havre, hors de portée de Jean-François Paul de Gondi, Jules Mazarin lui refuse la barrette de Cardinal.

De nouveau, Jean-François Paul de Gondi se retourne, entraînant Gaston de France avec lui. Il réclame le renvoi de Jules Mazarin.

Informé qu'Anne d'Autriche va emmener Louis XIV à Saint-Germain où a fui le cardinal, Jean-François Paul de Gondi ameute la foule, qui va au Palais-Royal vérifier que le roi est bien dans son lit.

Deux meneurs surveillent le sommeil royal. Louis XIV ne pardonnera jamais cette humiliation à Jean-François Paul de Gondi.

Antoine II de Nicolaï défend avec énergie l'autorité du roi durant les troubles de la Fronde.

Les princes tentent d'entraîner la chambre des comptes dans leurs intérêts. Antoine II de Nicolaï fait à Louis II de Bourbon-Condé cette fière réponse : Quand un prince, monseigneur, souffre que l'on méprise l'autorité du roi, il instruit les peuples au mépris de lui-même.



Entrée de Louis XIV au conseil

Louis XIV qui n'a alors que 12 ans, entre au conseil en 1650.



Visite de Louis XIV au château de Chenonceau

Louis XIV, en visite au château de Chenonceau, offre un grand portrait d'apparat qui est exposé dans le salon Louis XIV le 14 juillet 1650.



Gabriel de Rochechouart de Mortemart Duc de Mortemart

Gabriel de Rochechouart de Mortemart 1er Prince de Tonnay-Charente

Gabriel de Rochechouart de Mortemart est érigé 1er Duc et Pair de France par lettres patentes de décembre 1650.

En tant que premier gentilhomme de la chambre du roi, Gabriel de Rochechouart de Mortemart continue de partager l'intimité de Louis XIV.

Gabriel de Rochechouart de Mortemart devient 1er Prince de Tonnay-Charente par brevet le 24 novembre 1650.

Mais celui-ci est demeuré sans suite. D'autres terres sont érigées en duché-pairie de Mortemart.


Henri II de La Ferté-Senneterre Henri II de La Ferte-Senneterre

Henri II de La Ferté-Senneterre Maréchal de France

Henri II de La Ferté-Senneterre, Duc de la Ferté-Senneterre, est intronisé Maréchal de France le 5 janvier 1651 par Louis XIV.



Première visite de Louis XIV à Versailles

Louis XIV visite pour la première fois Versailles en 1651.


Antoine d'Aumont de Rochebaron

Antoine d'Aumont de Rochebaron Maréchal de France

Antoine d'Aumont de Rochebaron est fait Maréchal de France en 1651 par Louis XIV.



Jacques d'Étampes Maréchal de France

Jacques d'Étampes, marquis de la Ferté-Imbert est fait Maréchal de France en 1651 par Louis XIV.


Charles de Monchy

Charles de Monchy Maréchal de France

Charles de Monchy, Marquis d'Hocquincourt, est fait Maréchal de France le 5 janvier 1651 par Louis XIV.


Jacques Rouxel

Jacques Rouxel Maréchal de France

Jacques Rouxel, Comte de Grancey, est élevé à la dignité de Maréchal de France en janvier 1651 par Louis XIV. Il est surnommé Maréchal de Grancey



Exil de Jules Mazarin

Libération de Louis II de Bourbon-Condé, Armand de Bourbon-Conti et Henri II de Valois-Longueville

Le 7 février 1651, devant l'union des Frondes et suite à des émeutes, Jules Mazarin s'enfuit, obligé de s'exiler en Allemagne.

Le Parlement vote l'expulsion de Jules Mazarin qui a pris les devants.

Louis II de Bourbon-Condé, Armand de Bourbon-Conti et Henri II de Valois-Longueville sont libérés.

Armand Jean de Vignerot du Plessis se range dans le parti de Louis II de Bourbon-Condé.

Dominique d'Estampes-Valençay est membre du conseil de Louis II de Bourbon-Condé, aux côtés d'Armand de Bourbon-Conti et de François VI de La Rochefoucauld en 1651.

Le 8 février 1651, Anne d'Autriche et le jeune Louis XIV essaient de rejoindre Jules Mazarin en exil mais le peuple envahit le Palais du Louvre et empêche la famille royale de partir.

Officiellement, Nicolas Fouquet, procureur général, instruit contre Jules Mazarin.

En sous-main, il tient Jules Mazarin informé jusqu'à son retour en grâce, via son frère Basile Fouquet, dit l'abbé Fouquet, chef de la police secrète du cardinal.

Jules Mazarin continue de gouverner par l'intermédiaire d'Anne d'Autriche et de fidèles collaborateurs comme Hugues de Lionne et Michel IV Le Tellier.

Adepte du népotisme, Michel IV Le Tellier crée un réseau important de clients qui lui permettront d'asseoir son pouvoir à la cour.

Louis II de Bourbon-Condé devenu incontournable dans la direction de l'État, empêche Armand de Bourbon-Conti, son frère, d'épouser Charlotte-Marie de Lorraine, fille de Claude de Lorraine et de Marie Aimée de Rohan.

Armand de Bourbon-Conti se retire à Pézenas, en Languedoc

François-Henri de Montmorency-Bouteville partage les succès et revers de Louis II de Bourbon-Condé, son cousin pendant la Fronde des Princes.

Claude de Rouvroy se tient à l'écart des affaires politiques, bien qu'il prenne le parti d'Anne d'Autriche et de Jules Mazarin lors de la Fronde.

Léon Bouthillier reprend un peu de pouvoir pendant une courte période d'exil de Jules Mazarin en avril 1651.

Léon Bouthillier retombe ensuite dans ses petites intrigues qui ne mènent à rien.



Majorité de Louis XIV

Le 7 septembre 1651, le lit de justice déclare la majorité légale du roi, âgé de 13 ans. Tous les grands du royaume viennent lui rendre hommage sauf Louis II de Bourbon-Condé qui, de Guyenne, lève une armée pour monter sur Paris.



Louis Nicolas de Clerville Maréchal de camp

En 1652, la fidélité de Louis Nicolas de Clerville à Louis XIV et Jules Mazarin lui vaut le grade de maréchal de camp.



Prieuré de Moncé Érigé en abbaye

À la demande de Louis XIV, le prieuré de Moncé est érigé en abbaye par le Pape Innocent X en 1652.



Premières armes de Claude de Choiseul en Champagne

Claude de Choiseul prend la place de Louis de Choiseul, son père, en tant que capitaine au régiment de Condé.

En 1652 et 1653, Claude de Choiseul fait ses premières armes en Champagne, où s'affrontent Jules Mazarin et Louis II de Bourbon-Condé.

Claude de Choiseul y gagne la confiance de Louis XIV et devient un de ses principaux officiers.



Démantèlement du Château de Coucy

Pendant la Fronde le château de Coucy occupé a refusé de se soumettre à Louis XIV.

Louis XIV ordonne son démantèlement et son abandon, ce qui est fait en 1652 sous le contrôle de Jules Mazarin.


Anne-Marie-Louise d'Orléans - La Grande Mademoiselle

Projets de mariage d'Anne-Marie-Louise d'Orléans

Exil de Gaston de France

Exil de Louise d'Orléans de Montpensier

Gaston de France participe à la Fronde. Jules Mazarin le fait exiler dans son château de Blois en 1652.

Jaloux de la richesse d'Anne-Marie-Louise d'Orléans, sa fille, Gaston de France lui porte peu d'affection, alors que beaucoup de soupirants sont attirés par le meilleur parti d'Europe. Malgré son physique plutôt disgracieux, plusieurs projets de mariages sont montés avec divers souverains, mais ils échouent tous, car la duchesse souhaite un mari de son niveau. Son cousin Louis XIV, même s'il a 11 ans de moins qu'elle, lui conviendrait bien mais Jules Mazarin fait tout pour s'y opposer.

Louise d'Orléans de Montpensier s'en rend compte, elle prend elle aussi Jules Mazarin en grippe et rejoint son père dans le clan des Frondeurs contre le pouvoir royal. Cet engagement ruinera sa réputation.

Exilée, après la Fronde, sur ses terres de Saint-Fargeau, de 1652 à 1657, elle se lance dans l'écriture de ses mémoires qu'elle poursuivit au château d'Eu en Normandie, dans ce récit elle raconte ses souvenirs comme une poignante confession.

Elle brosse son portrait, confie ses états d'âmes sans fausse pudeur, avec même un certain talent, teinté d'égotisme. Encore lus de nos jours, ses mémoires sont un témoignage important et somme toute unique, de la vie au XVIIe siècle d'une femme, finalement prisonnière de son éducation et de son rang particulier dans la Cour du roi soleil.



Bataille de Bléneau

Siège d'Étampes

Exclu des traités de Westphalie, Charles IV de Lorraine reprend la guerre et est en position de menacer Paris en 1652.

Louis II de Bourbon-Condé, à la tête d'une armée espagnole, marche sur Paris.

Louis XIV réussit à persuader Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon de prendre la tête des troupes royales.

Louis II de Bourbon-Condé détruit une partie de l'armée royale à la Bataille de Bléneau le 7 avril 1652.

Charles de Monchy est battu lors de cette bataille.

Louis II de Bourbon-Condé échoue à exploiter sa victoire.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon regroupe ses forces et fait le siège des rebelles à Étampes en mai 1652.



Bataille du faubourg St Antoine

Charles Amédée II de Savoie-Nemours est blessé au combat près de Châtillon.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon poursuit les rebelles jusqu'au faubourg Saint-Antoine à Paris.

Anne-Marie-Louise d'Orléans fait tirer le canon sur les troupes royales pour permettre à Louis II de Bourbon-Condé, son cousin, de se réfugier dans Paris.

Par sa victoire du faubourg St Antoine, le 2 juillet 1652, Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon obtient définitivement le pardon de Louis XIV pour sa participation initiale à la fronde.

Charles Amédée II de Savoie-Nemours est blessé dans ce combat.

François VI de La Rochefoucauld est blessé à la tête par un coup de mousquet. On pense qu'il va perdre les yeux.



Acte d'amnistie

Louis XIV rentre à Paris en octobre 1652.

Lors du lit de justice du 22 octobre 1652, après la lecture de l'acte d'amnistie, Nicolas Fouquet prononce un grand discours louant la clémence du roi et fustigeant ses collègues restés fronder à Paris.

Par la suite, Nicolas Fouquet se montrera impitoyable avec les partisans de Condé.



Fidélité au roi de François de Créquy

Charles III de Blanchefort-Créquy Comte de Créquy et Pair de France

François de Créquy gagne les faveurs de Louis XIV par sa fidélité envers la Cour lors de la seconde Fronde de 1652 à 1653.

Pour le remercier de ses bons et loyaux services pendant la minorité du roi, Anne d'Autriche et Jules Mazarin font Charles III de Blanchefort-Créquy Comte de Créquy et l'élèvent à la dignité de pair de France en 1652. Il est le seul à avoir porté ce titre.



Armand Nompar de Caumont Maréchal de France

Armand Nompar de Caumont, Duc de La Force, est fait Maréchal de France en 1652 par Louis XIV.



Jean-François Paul de Gondi Prisonnier

Le 16 décembre 1652, Louis XIV fait jeter en prison Jean-François Paul de Gondi à Vincennes, sans aucun motif.


Nicolas Fouquet par Édouard Lacretelle

Mort de La Vieuville

Nicolas Fouquet surintendant des finances

Réévaluation de la livre tournois

Le duc de La Vieuville, surintendant des finances, meurt subitement en février 1653.

Nicolas Fouquet, soutenu par des amis financiers, se porte aussitôt candidat à sa succession. D'autres candidats de première importance sont :

Jules Mazarin, répugnant à trancher, nomme le diplomate Abel Servien à cette charge.

Mais finalement, Nicolas Fouquet est nommé Surintendant des finances le 7 février 1653.

À la surintendance est assorti un brevet de ministre, qui permet à Fouquet de siéger au Conseil d'En-Haut, la plus puissante instance monarchique.

Nicolas Fouquet est ainsi le plus jeune responsable des Finances de l'Ancien Régime.

Il doit sa nomination à sa bonne conduite durant la Fronde, mais aussi à l'influence de son frère Basile Fouquet.

Les finances royales sont alors dans un état désastreux.

Les besoins d'argent de la couronne sont immenses, à la fois pour financer la guerre et pour les dépenses personnelles de Louis XIV.

Le Trésor est en banqueroute. Les tailles ne rentrent plus et le stock de métaux précieux disponible, insuffisant.

Au contraire des manipulations monétaires passées, Nicolas Fouquet impose en juillet 1653 une réévaluation de la livre tournois. La pistole d'or passe de 12 à 10 livres. Le crédit se fait plus abondant et la situation s'améliore.

Loin d'inciter à la sagesse, cette embellie provoque de nouvelles dépenses inconsidérées.

Nicolas Fouquet sait d'expérience que le principal problème de l'État français est son manque de crédit : les traitants, fermiers et autres bailleurs de fonds ne lui font pas confiance.

Il s'emploie donc à restaurer le crédit en respectant les contrats passés entre ces traitants et le Trésor et en leur consentant des taux avantageux.

Nicolas Fouquet assigne sur de nouveaux fonds de vieux billets de l'Épargne, compensant ainsi une partie de la banqueroute de 1648.

Nicolas Fouquet crée et vend des charges, crée des droits nouveaux, procède à l'émissions de rentes et de prêts, le tout dans des conditions très avantageuses pour les traitants.



Érection en marquisat de La Mailleraye

En 1653, Jacques de Grimouville obtient de Louis XIV l'érection en marquisat de la terre de La Mailleraye et plusieurs fiefs environnants.


Philippe de Clérembault - École française

Philippe de Clérembault Maréchal de France

Son commandement aux sièges d'Ypres, de Bellegarde et de Montrond, ainsi que sa fidélité au Roi lors de la Fronde lui valent le bâton de maréchal de France.

Philippe de Clérembault, Comte de la Palluau, est fait Maréchal de France le 18 février 1653 par Louis XIV.


Camille de Neufville de Villeroy

Camille de Neufville de Villeroy Archevêque de Lyon et Comte de Lyon

Sous la Fronde, Camille de Neufville de Villeroy affirme sa fidélité à Louis XIV, et maintient sous l'autorité royale Lyon, la seconde ville du royaume.

En reconnaissance, Marie-Thérèse d'Autriche lui propose le siège d'archevêque de Lyon.

Camille de Neufville de Villeroy devient Archevêque de Lyon et comte de Lyon, primat des Gaules en 1653.


Ferdinand-Maximilien de Zähringen Louise-Christine de Savoie-Carignan

Mariage de Ferdinand-Maximilien de Zähringen avec Louise-Christine de Savoie-Carignan

Depuis 1631, la monarchie française et les princes de Savoie-Piémont sont en paix.

Des négociations ont lieu entre Jules Mazarin, agissant pour le compte du jeune Louis XIV, et Krebs, chancelier du prince de Bade.

Ferdinand-Maximilien de Zähringen épouse en l'église Saint-Eustache à Paris le 15 mars 1653 Louise-Christine de Savoie-Carignan. Leur enfant est :

L'église Saint-Eustache est proche de l'hôtel de Soissons appartenant à la famille de la mariée

Leur contrat de mariage, signé le 15 mars 1653, est conservé à l'Institut de France, parmi les manuscrits de la collection Godefroy.

Ferdinand-Maximilien de Zähringen est de religion catholique.



Fin de la fronde

Retour de Louis XIV à un Paris

La fronde s'achève en 1653.

La lassitude et l'épuisement facilitent le retour de Louis XIV, acclamé dans un Paris ainsi soumis.

Plus tard, Jules Mazarin revient également.

En 1653, Armand de Bourbon-Conti fait sa soumission à Louis XIV.

S'étant soumis, François de Vendôme se réconcilie avec la Couronne en 1653.

Quand l'ordre est rétabli, Pierre Broussel est excepté de l'amnistie.



Récompense de Perrette Dufour

Perrette Dufour, nourrice de Louis XIV, reçoit une maison à Montesson et une pension.

Étienne Ancelin, son mari, obtient le privilège des voitures entre Paris et les grandes villes de l'est de la France...

Il est anobli en 1653.



Antonio Barberini Évêque de Poitiers

Antonio Barberini est grand aumônier de France.

Antonio Barberini est nommé Évêque de Poitiers par Louis XIV en 1653.



Jacques de Rougé du Plessis-Bellière Commandant en chef de l'armée de Catalogne

Jacques de Rougé du Plessis-Bellière Lieutenant-général

Jacques de Rougé du Plessis-Bellière devient Gouverneur de La Bassée, puis de Dieppe.

Jacques de Rougé du Plessis-Bellière devient commandant en chef de l'armée de Catalogne en 1653 et Lieutenant-général.

Bernardin Gigault suit le marquis du Plessis-Bélière en Catalogne.

Jacques de Rougé du Plessis-Bellière est proche collaborateur de Jules Mazarin et de Louis XIV.

Louis XIV le retient pour sa prochaine promotion de chevaliers du Saint-Esprit et souhaite le nommer Maréchal de France.



Louis de Foucault de Saint-Germain Beaupré Maréchal de France

Louis de Foucault de Saint-Germain Beaupré, Comte du Daugnon, est fait Maréchal de France en 1653 par Louis XIV.


César Phœbus d'Albret

César Phœbus d'Albret Maréchal de France

César Phœbus d'Albret, Comte de Miossens, fait preuve d'attachement de à Anne d'Autriche et à Jules Mazarin pendant la Fronde.

Par lettres du 15 février 1653, César Phœbus d'Albret est nommé Maréchal de France le 1er juin 1653 par Louis XIV.

Il quitte alors le nom de Miossens pour prendre celui d'Albret.



Passage de Louis XIV à Fresnes-sur-Marne

Le 9 décembre 1653, Henri du Plessis-Guénégaud a l'honneur de recevoir pour dîner dans son château de Fresnes-sur-Marne Louis XIV qui se rend de La Ferté-sous-Jouarre à Paris.



René de Voyer Comte de Rouffiac-en-Angoumois

Le 25 janvier 1654, Louis XIV érige en faveur de René de Voyer en comté, la terre de Rouffiac-en-Angoumois.


Louis XIV en costume de sacre - 1648 - par Henri Testelin (1616–1695)

Sacre de Louis XIV

Louis XIV est sacré officiellement Roi le 7 ou le 14 juin 1654 à Reims mais il laisse les affaires politiques à Jules Mazarin, tandis qu'il continue sa formation militaire auprès de Henri de la Tour

Nicolas V de Neufville de Villeroy assiste à ce sacre du roi et y représente le grand maître de France.

Simon Legras, évêque de Soissons, officie lors de cette cérémonie.

François Faure se trouve au sacre de Louis XIV et y assiste, comme sous-diacre.


Château de Chamarande

Cession de la seigneurie de Bonnes

Construction du château à Chamarande

En 1654, la terre et seigneurie de Bonnes sont vendues

Pierre Mérault est un ancien fermier des gabelles, enrichi et anobli par l'acquisition d'une charge d'écuyer et secrétaire de Louis XIV.

Les Miron cèdent :

Ainsi qu'en jouissait Jean Langlois fermier dicelles du bail fait en 1547.

Également délaissent les portes croisées cœur de cheminée non encore posées au chasteau.

En contre eschange de 4 012 lt de rente montant à un principal de 85 000 lt et 16 456 livres de soulte...

Et mesme attendu qu'Anne de Baillon avait droit d'habitation au chasteau de Bonnes, suivant son contrat de mariage, icelle dame a renoncé au droit d'habitation, ... n descharge le sieur Jacquinot a fourni à ladite dame 1 500 lt pour son dédommagement…

Le couple Miron délivre également 2 000 livres pour leurs chaisne et épingle.

Ladite terre et seigneurie sera mise en adjudication pour purger les hypothèques.

L'ensemble représente 103 000 lt en tout.

Cette énumération montre à l'évidence les ravages causés par la Fronde et d'autre part la construction en cours d'un château avant les troubles.

Pierre Mérault fait alors construire l'actuel château de Chamarande dans le plus pur style Louis XIII, attribué à Nicolas de L'Espine, Architecte du roi.

Le quadrilatère entouré de douves comprend alors le logis, flanqué latéralement par les communs.

L'entrée de la cour d'honneur est cantonnée de 2 pavillons, celui de gauche abritant la chapelle dotée d'une coupole de style baroque, et dont la décoration en stuc est due au sculpteur Louis Lerambert, elle conserve deux grands vitraux qui évoquent le rang élevé de ses anciens seigneurs.

Le domaine est alors orné de canaux, bassins et fontaines dans le goût des jardins à la française.


Jacques de Rougé Marquis du Plessis-Bellière - Par Jean Bernard Duseigneur - Galerie des batailles du château de Versailles

Mort de Jacques de Rougé du Plessis-Bellière et de Faÿ-lès-Nemours

Bernardin Gigault participe à l'expédition de Castellammare.

Jacques de Rougé du Plessis-Bellière a sous ses ordres le régiment de Plessis-Bellière-infanterie.

Jacques de Rougé du Plessis-Bellière meurt à Torre d'Anunziata près de Castellamare dans la région de Naples le 24 novembre 1654 lors d'une charge de cavalerie.

Jules Mazarin réagit ainsi après l'annonce de sa mort:

Je suis au désespoir de la mort du Plessis-Bellière.

Le roi Louis XIV demande pour le marquis du Plessis-Bellière les Honneurs du Louvre, réservés aux Ducs et Pairs de France.

Suzanne de Bruc de Monplaisir, sa veuve, les refuse.


Olympe, Hortense et Marie Mancini - Nièces de Jules Mazarin - Petit Palais - Paris par Mignard Olympe Mancini

Liaison de Louis XIV avec Olympe Mancini

Louis XIV courtise les nièces de Jules Mazarin.

Louis XIV commence à courtiser Olympe Mancini, la perle des précieuses, à partir de 1654.

Pour elle, il organise beaucoup de fêtes où il la mène toujours danser.

Olympe n'était pas particulièrement belle mais son charme repose sur ses yeux pleins de feu.

Louis XIV a une liaison avec Olympe Mancini.

Leur enfant est probablement :



Construction du pavillon du Roi à Vincennes

Soucieux de la sécurité du jeune Louis XIV et de la préservation de ses collections d'art, Jules Mazarin confie à l'architecte Louis Le Vau les travaux de construction de nouveaux bâtiments à Vincennes.

En 1654, Le Vau entreprend la construction du pavillon du Roi en doublant le pavillon de Marie de Médicis.

Les travaux dureront jusqu'en 1661.

Anne d'Autriche y séjournera en compagnie du jeune Louis XIV et de Jules Mazarin.



Prise du Quesnoy

Le Quesnoy n'a jamais été française

Le Quesnoy est prise par l'armée royale française d'Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon en 1654.

Le jeune roi Louis XIV reçoit la ville en cadeau de sacre.

La ville est alors prise en main par Talon dit du Quesnoy, un homme de Jules Mazarin, qui administre la ville.

Lors de cette période, de nombreux biens immobiliers des bourgeois quercitains passent sous contrôle de profiteurs de guerre aussi bien français que locaux.



Siège de Stenay

Sébastien Le Prestre Capitaine

Louis XIV fait mettre le siège devant Stenay, ville au centre du territoire contrôlé par Louis II de Bourbon-Condé.

Le siège, dirigé par Abraham de Fabert d'Esternay, durera 32 jours.

Sébastien Le Prestre est assez sérieusement blessé au neuvième jour du siège.

Rétabli, il est chargé de marquer l'emplacement où le mineur placera sa mine et il est à nouveau blessé par un coup de pierre.

La ville est finalement prise le 6 août 1654, en présence de Louis XIV.

Au lendemain de ce siège, Sébastien Le Prestre est promu capitaine, ce qui lui vaut une solde de 50 livres, que lui versera chaque mois le trésorier des fortifications au titre de sa fonction d'ingénieur ordinaire.



Assemblée générale du clergé

Henri du Plessis-Guénégaud est un des commissaires de Louis XIV à l'assemblée générale du clergé de 1655.



Naissance de Louis-Guillaume Ier de Bade-Bade

Ludwig Wilhelm von Baden-Baden ou Louis-Guillaume Ier de Bade-Bade dit Louis le Turc ou Louis le Rouge naît à Paris le 8 avril 1655, fils de Ferdinand-Maximilien de Zähringen et de Louise-Christine de Savoie-Carignan.

Le parrain est le roi Louis XIV de France.


Portrait de Laure Martinozzi, d'après une peinture à l'huile dans le monastère de l'Ordre de la Visitation de Sainte Marie à Modène

Mariage d'Alphonse IV d'Este avec Laure Martinozzi

Alphonse IV d'Este épouse en la chapelle du château de Compiègne le 30 mai 1655 Laure Martinozzi, nièce de Jules Mazarin. Leurs enfants sont :

Louis XIV et d'Anne d'Autriche assiste à ce mariage qui renforce les liens du duché d'Este avec la France.



Renflouement des caisses de l'État

Le 13 avril 1655, Louis XIV décrète 17 édits visant à renflouer les caisses de l'État.

La légende raconte qu'à cette occasion, il aurait déclaré aux parlementaires réticents le célèbre mais contesté : l'État c'est moi ! En fait, il ne l'a jamais déclaré.



Transmission du secrétariat d'État à la Guerre de Michel IV Le Tellier à François Michel Le Tellier

Le 14 décembre 1655, Michel IV Le Tellier, son père, obtient, pour François Michel Le Tellier de Louis XIV, la transmission de son secrétariat d'État à la Guerre, alors qu'il n'a même pas 15 ans.



Mariage de Louis-Henri de Loménie de Brienne avec Henriette Bouthillier

Louis-Henri de Loménie de Brienne épouse à Paris le 15 janvier 1656 Henriette Bouthillier. Leurs enfants sont :

Les témoins sont :



Mort de François-Marie de Broglie

Victor-Maurice de Broglie Comte de Broglie et de Revel

Victor-Maurice de Broglie Marquis de Senonches et de Brezolles

Victor-Maurice de Broglie Gouverneur de La Bassée

François-Marie de Broglie meurt le 2 juillet 1656.

François-Marie de Broglie est le fondateur d'une illustre famille aristocratiques de France.

Victor-Maurice de Broglie hérite des comtés de Revel et de Broglie et du marquisat de Senonches.

Le 14 juillet 1656, Victor-Maurice de Broglie reçoit le gouvernement de La Bassée, près de Lille.

En considération des services rendus par François-Marie de Broglie, son père, Louis XIV gratifie Victor-Maurice de Broglie de toutes les confiscations qui lui appartiennent dans le gouvernement de la Bassée tout en laissant jusqu'à sa majorité le gouvernement à son oncle Charles.



Siège de Valenciennes

Mort de Louis d'Estrées

En 1656, les Français ne parviennent pas à s'emparer du Hainaut.

En juin et juillet 1656, le siège de Valenciennes voit l'affrontement des troupes :

Le siège est dirigé par Henri II de La Ferté-Senneterre.

Sébastien Le Prestre est blessé au début du siège.

Dans son Mémoire pour servir d'instruction à la conduite des sièges, il porte un jugement sévère sur cette opération : Jamais les lignes ne furent plus mal faites et plus mal ordonnées, et jamais ouvrage plus mal imaginé que la digue à laquelle on travailla prodigieusement pendant tout le siège, et qui n'était pas encore achevée lorsqu'on fut obligé de le lever.

Louis d'Estrées meurt devant Valenciennes.

Henri II de La Ferté-Senneterre est fait prisonnier.

Henri II de La Ferté-Senneterre voit sa rançon payée par Louis XIV.

Les Français perdent plusieurs milliers d'hommes.

Louis II de Bourbon-Condé, par sa contre-attaque, reprend Condé-sur-l'Escaut.

Louis II de Bourbon-Condé est près de faire tomber Saint-Ghislain qui est sauvée grâce à l'armée de relève d'Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon.



Baptême de Louis-Joseph de Vendôme

Louis-Joseph de Vendôme est baptisé en la Sainte Chapelle du château de Vincennes le 27 octobre 1656.

Son Parrain est Louis XIV.

Sa marraine est Anne d'Autriche (1601-1666)



Mariage d'Eugène-Maurice de Savoie-Carignan avec Olympe Mancini

Certains s'imaginent que Louis XIV espère épouser Olympe Mancini, mais c'est compter sans Anne d'Autriche.

Jules Mazarin décide alors de marier Olympe Mancini au comte de Soissons.

Louis XIV ne s'en offusque pas.

Eugène-Maurice de Savoie-Carignan épouse à Paris le 20 ou le 21 février 1657 Olympe Mancini, fille de Michel-Laurent Mancini et d'Hiéronime Mazarin. Leurs enfants sont :

Le comte de Soissons est dépité de voir Louis XIV se détourner d'Olympe.



Consécration de l'église Saint-Montain de La Fère

César d'Estrées consacre l'église Saint-Montain de La Fère, dans l'Aisne, en 1657, en présence:



Naissance de Louis-Thomas de Savoie-Carignan

Louis-Thomas de Savoie-Carignan naît le 1er août 1657, fils de Louis XIV de France et d'Olympe Mancini (1638-1708), Comtesse de Soissons.

Il est supposé être fils naturel de Louis XIV, car il nait 6 mois après le mariage d'Eugène-Maurice de Savoie-Carignan et d'Olympe Mancini.


Bataille des dunes - Au premier plan Turenne sur son cheval - par Charles-Philippe Larivière Plan de la bataille des Dunes avec blocus de la flotte anglaise Jacques de Castelnau-Bochetel - gravure par Robert Nanteuil

Bataille des Dunes

Prise de Dunkerque

Cession de Dunkerque aux Anglais

Jacques de Castelnau-Bochetel Maréchal de France.

Mort de Jacques de Castelnau-Bochetel Marquis de Castelnau

Prise de Bergues

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon marche sur Dunkerque défendue par le marquis de Leyde avec 800 cavaliers et 2 200 fantassins.

Après des détours, il met le siège devant Dunkerque le 25 mai 1658.

L'archiduc Juan José d'Autriche, soutenu par un corps de gardes suisses aux ordres de Louis II de Bourbon-Condé, fait marcher au secours de la place, arrivant en vue des positions françaises le 13 juin 1658, fatigués, divisés et sans leur artillerie et bagages.

Ayant reçu de bons renseignements de ses éclaireurs, Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon laisse quelques bataillons face à la ville et marche sur l'armée espagnole avec 15 000 hommes.

Très jeune, François-Louis Rousselet participe à cette bataille.

Jacques de Castelnau-Bochetel commande l'aile gauche de l'armée française, assistée d'un contingent anglais, lors de cette bataille.

Nicolas II François de Vaudémont s'illustre avec son fils Charles V de Lorraine durant cette bataille.

L'affrontement à lieu dans les dunes de Leffrinckoucke le 14 juin 1658.

Le centre et la droite de l'archiduc sont enfoncés en un clin d'œil, mais la gauche avec Louis II de Bourbon-Condé, d'abord ébranlée, reprend une brillante offensive.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon peut concentrer sa cavalerie et aidé par les navires anglais repousse les gardes suisses.

Les Franco-Anglais ont perdu 500 hommes, par contre les Espagnols et le corps de Louis II de Bourbon-Condé laissent sur le terrain plus de 6 000 hommes dont 3 à 4 000 prisonniers.

C'est une des premières grandes victoires du jeune Louis XIV.

De retour à Dunkerque, avec ses troupes, Jacques de Castelnau-Bochetel enlève aux Espagnols le fort de Léon et y entame des travaux de consolidation pour s'y maintenir.

Henri Goyon de Matignon participe à la prise de Dunkerque.

Lors d'une inspection de ces travaux le 16 juin 1658, Jacques de Castelnau-Bochetel reçoit une balle de mousquet qui ne ressort pas.

Jacques de Castelnau-Bochetel est fait Maréchal de France le 20 juin 1658 par Louis XIV.

Le 23 juin 1658 Dunkerque, espagnole le matin, française à midi est finalement anglaise le soir, puisque Louis XIV la remet le jour même aux Anglais.

Jacques de Castelnau-Bochetel meurt le 15 juillet 1658 des suites de sa blessure.

Son corps est transporté à Bourges où il est inhumé en l'église des Jacobins.



Intoxication alimentaire de Louis XIV

Le 30 juin 1658, Louis XIV est victime d'une grave intoxication alimentaire lors de la prise de Bergues dans le Nord.

Le lundi 8 juillet 1658, on donne à Louis XIV les derniers sacrements et on commence à préparer la succession.

Des courtisans affluent alors autour de Philippe Ier d'Orléans, son frère, premier dans l'ordre de succession, mais qui par l'éducation reçue n'aurait pas été prêt pour cette charge.

Mais Guénaut, le médecin d'Anne d'Autriche, donne à Louis XIV un émétique à base d'antimoine et de vin qui guérit miraculeusement le Roi.


Godefroid-Maurice de la Tour d'Auvergne

Godefroy Maurice de la Tour d'Auvergne Grand Chambellan de France

Godefroy Maurice de la Tour d'Auvergne devient Grand Chambellan de France en 1658 sous Louis XIV.

Il le restera jusqu'en 1715.



Jean de Schulemberg Maréchal de France

Jean de Schulemberg, Comte de Montejeu, est fait Maréchal de France en 1658 par Louis XIV.


Abraham de Fabert

Abraham de Fabert d'Esternay Maréchal de France

Abraham de Fabert, Marquis d'Esternay, est fait maréchal de France le 28 juin 1658 par Louis XIV.

C'est le 1er roturier à être élevé à cette dignité.

Une délégation vient tout exprès de Metz lui porter les félicitations de sa ville natale.

Celui qui prononce le discours n'est autre que Jacques-Bénigne Bossuet, grand archidiacre de Metz,.


Maquette du château de Saint-Cloud - Musée historique du parc

Achat du château de Saint-Cloud

Le 8 octobre 1658, Barthélemy Hervart organise à Saint-Cloud une fête somptueuse en l'honneur du jeune Louis XIV, de Philippe Ier d'Orléans, de leur mère Anne d'Autriche et de Jules Mazarin.

Quelques jours plus tard, le 25 octobre 1658, Philippe Ier d'Orléans achète le domaine de Saint-Cloud pour 240 000 livres.

On pense que cette vente a été imposée par Jules Mazarin, qui contribue ainsi à la politique de constitution d'un réseau de châteaux royaux dans l'Ouest parisien.

Jusqu'à sa mort, Philippe Ier d'Orléans fera des travaux au château de Saint-Cloud.

Ils sont dirigés par son architecte, Antoine Le Pautre.

Le château affecte la forme d'un U ouvert vers l'est, face à la Seine.

Le château des Gondi est intégré dans l'aile gauche.

Sur l'arrière, une longue orangerie forme aile dans le prolongement de l'aile droite sur cour.

L'avenue d'entrée, bordée par les communs et les dépendances (conservés), part en biais en direction du pont.

Hardouin-Mansart construit dans l'aile gauche un grand escalier dans le style de l'escalier des Ambassadeurs de Versailles.

Il sera détruit en 1752.

Le décor intérieur de l'appartement de l'aile gauche, l'appartement de Madame, est exécuté en 1660 par Jean Nocret

Celui de la galerie d'Apollon, longue de 45 mètres, située dans l'aile droite, est réalisé par Pierre Mignard de 1677 à 1680.

La magnificence de cet ensemble vaut au peintre de supplanter à Versailles son rival Charles Le Brun.

L'orangerie, quant à elle, est décorée de fresques par Jean Rousseau.

Le parc de Saint-Cloud est considérablement agrandi, entre 1659 et 1695, quasiment jusqu'à l'emprise actuelle.

André Le Nôtre l'ordonne comme il en a l'habitude, selon deux axes perpendiculaires dont l'un est parallèle à la Seine.

Il tire parti d'un relief accidenté, le château se trouvant implanté à mi-colline.

La Grande Cascade, aujourd'hui conservée, est construite en 1664 et 1665 par Antoine Le Pautre.

Le bassin et le canal du bas sont ajoutés par Hardouin-Mansart en 1698.

Le montant des achats ainsi réalisés atteint 156 000 livres.


Guillaume Ier de Lamoignon

Guillaume Ier de Lamoignon Premier président du Parlement de Paris

Jules Mazarin nomme Guillaume Ier de Lamoignon Premier président du Parlement de Paris le 2 octobre 1658.

Il succède à Pomponne II de Bellièvre.

Louis XIV, en lui apprenant sa nomination, lui dit : Si j'avais connu un plus homme de bien, un plus digne sujet, je l'aurais choisi.

Il occupera ce poste jusqu'à sa mort.



Convocation à la Cour lacérée

Louis XIV ordonne aux chefs de l'opposition de venir le trouver.

L'entrevue a lieu à Paris le 6 janvier 1659.

Ensuite les incidents se multiplient.

Henri de Forbin-Maynier, baron d'Oppède, président du parlement de Provence estime que seule une intervention personnelle du roi est indispensable pour soumettre Marseille et propose cette solution à Jules Mazarin.

L'occasion est fournie par un grave incident.

Gouvernelle, lieutenant des gardes de Mercœur, est chargé de porter à Gaspard de Glandevès de Niozelles une nouvelle convocation à la Cour.

Ce document portant la signature du roi lui est arraché et est lacéré.



Louis XIV à nouveau à Fresnes-sur-Marne

Le 29 juin 1659, Louis XIV s'arrête une deuxième fois à Fresnes-sur-Marne.

Mais Louis XIV ne fait pas grand cas des mérites de son ministre.

Dans ses Mémoires pour l'instruction du Dauphin, Louis XIV écrit :

Les 2 autres secrétaires d'État, Phélypeaux de la Vrillière et Henri du Plessis-Guénégaud, sont de bonnes gens dont les lumières paraissent assez proportionnées à l'exercice de leurs charges, dans lesquelles il ne tombe rien de fort important.

Il ne nomme pas Henri du Plessis-Guénégaud ministre d'État.


Marie Mancini - par Jacob Ferdinand Voet - Musée de Berlin

Amour de jeunesse de Louis XIV

En 1659, adolescent, Louis XIV fait la rencontre de Marie Mancini, une grande et platonique passion, contrariée par Jules Mazarin.

Olympe Mancini est très jalouse de la passion du roi pour sa sœur Marie Mancini.


Entrevue de Louis XIV et de Philippe IV d'Espagne dans l'Île des Faisans en 1659 - On distingue Marie-Thérèse d'Autriche derrière son père Philippe IV Conquêtes de Louis XIV de France sur l'Espagne et l'Empire

Traité des Pyrénées

Retour en France de Louis II de Bourbon-Condé et de François-Henri de Montmorency-Bouteville

Hugues de Lionne, ministre d'état, est le négociateur du traité des Pyrénées.

Le Traité des Pyrénées est signé entre l'Espagne et la France le 7 novembre 1659.

Il scelle la paix, et met fin à 30 ans de guerre entre la France et l'Espagne.

Il fixe les frontières entre la France et l'Espagne.

Une clause prévoit le mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Philippe IV d'Espagne et d'Élisabeth de France.

Hugues de Lionne insiste pour insérer la clause de la dot de 500 000 écus d'or pour Marie-Thérèse d'Autriche en échange du renoncement à ses droits sur la couronne d'Espagne.

Le traité des Pyrénées assure à Louis II de Bourbon-Condé et à François-Henri de Montmorency-Bouteville le pardon royal, proclamé à Aix-en-Provence.

Louis II de Bourbon-Condé, François-Henri de Montmorency-Bouteville et Henri Jules de Bourbon-Condé reviennent alors en France.

Le Quesnoy devient officiellement français par ce traité.

Fort de son alliance française, Alphonse IV d'Este reçoit la ville de Correggio.

Landrecies revient aux Pays-Bas espagnols.



Armand de Bourbon-Conti Pensionné

Le 16 janvier 1660, Louis XIV lui accorde une pension annuelle de 60 000 livres.

Armand de Bourbon-Conti se mêle à des actions dans le cadre de la Compagnie en multipliant les œuvres pies, en fondant des collèges, en œuvrant à la conversion des protestants.

Armand de Bourbon-Conti s'efforce également de moraliser la population tout en s'attelant à réduire son fardeau fiscal.

L'administration de sa province avec justice et sagesse vaut à Armand de Bourbon-Conti une grande popularité.

Armand de Bourbon-Conti est alors installé au château de la Grange-des-Prés, et se consacre à l'étude et au mysticisme.



Élisabeth Marguerite d'Orléans Duchesse d'Alençon

Élisabeth Marguerite d'Orléans devient Duchesse d'Alençon en 1660.

Élisabeth Marguerite d'Orléans passe alors tous les étés dans son duché d'Alençon, et les hivers à la cour de Louis XIV.

Très dévote, Élisabeth Marguerite d'Orléans commande des pièces religieuses à Marc Antoine Charpentier ainsi que des pastorales religieuses qui sont souvent mis en scène devant la cour royale.



Anne-Lucie de la Mothe-Houdancourt Fille d'honneur de Marie-Thérèse d'Autriche

Dès 1660, Louis XIV fait la connaissance d'Anne-Lucie de la Mothe-Houdancourt alors qu'elle est fille d'honneur de Marie-Thérèse d'Autriche.



Assemblée générale du clergé

Henri du Plessis-Guénégaud est un des commissaires de Louis XIV à l'assemblée générale du clergé de 1660.


Fort Saint-Nicolas à Marseille

Construction du fort Saint-Nicolas

L'intervention de Louis XIV devient inévitable devant une telle rébellion.

De la côte basque où il vient de signer le traité des Pyrénées, Louis XIV, accompagné de Jules Mazarin, d'Anne d'Autriche et de la Cour, se rend à Toulouse, Beaucaire, Tarascon.

Louis XIV est à Arles le 13 janvier 1660.

Louis XIV est à Aix-en-Provence le 18 janvier 1660.

Le 19 janvier 1660, Louis XIV adresse une lettre à Louis II de Vendôme précisant sa décision d'envoyer des troupes sur Marseille afin d'empêcher la continuation des désordres.

Cette lettre est accompagnée d'une instruction qui prescrit à Louis II de Vendôme plusieurs obligations dont la construction d'une citadelle en l'endroit de ladite ville qui sera jugé le plus propre.

Ce projet a été suggéré à Jules Mazarin par Louis II de Vendôme et Henri de Forbin-Maynier.

Jules Mazarin envoie à Marseille Louis Nicolas de Clerville, qu'il fait venir exprès de Nancy.

Louis Nicolas de Clerville procède en premier lieu au choix de l'implantation qui doit permettre à la fois la surveillance de la ville mais également sa protection contre une attaque en provenance de la mer.

Louis Nicolas de Clerville écarte la colline Saint-Charles car trop éloignée du rivage pour permettre un ravitaillement par mer.

Louis Nicolas de Clerville retient donc l'emplacement actuel, derrière l'abbaye de Saint Victor et dont l'étendue est suffisante pour y maintenir pour jamais l'autorité du roi.

Cet emplacement est de plus doté d'une fontaine d'eau douce qui figure sur les anciennes cartes.

Jules Mazarin ne se range pas immédiatement à cet avis et envoie à Marseille César Ier de Choiseul pour avoir une autre opinion.

Celui-ci aurait préféré une implantation à l'endroit où se trouve actuellement le palais du Pharo, mais se range à l'avis de Louis Nicolas de Clerville.

La construction durera jusqu'en 1664.



Victor-Maurice de Broglie Gouverneur d'Avesnes

La Bassée est rasée après le traité des Pyrénées.

Le 22 mars 1660, Louis XIV donne à Victor-Maurice de Broglie la charge de gouverneur de la ville et place d'Avesnes, en survivance l'une de l'autre.



Mort de Gaston de France Duc d'Anjou et d'Orléans Comte d'Eu

Philippe Ier d'Orléans Duc d'Orléans et de Chartres

Gaston de France meurt dans son château de Blois, dans l'aile François Ier alors décatie, le 2 février 1660.

Il est inhumé à la basilique de Saint-Denis, ultime privilège attaché au sang royal.

Cultivé et raffiné mais velléitaire et inconstant, Gaston de France passa sa vie à intriguer, d'abord contre le cardinal de Richelieu, puis contre le cardinal Jules Mazarin.

Ces conspirations échouèrent toujours, faute de réel projet politique.

Gaston dénonça souvent ses complices, puis les vit périr (voir d'Ornano, Chalais, Montmorency, et Cinq-Mars).

Louis XIV, confère alors en apanage les titres de duc d'Orléans et de Chartres à son propre frère Philippe de France.

Il est alors dénommé Philippe Ier d'Orléans.

Cependant Louis XIV lui refuse

qui auraient aussi dû lui échoir.

Claude Le Peletier est désigné comme tuteur des filles de Gaston de France.

Le Palais du Luxembourg passe par succession à Marguerite de Lorraine, veuve de Gaston de France.



Séjour de Louis XIV, Anne d'Autriche et Jules Mazarin au Château de l'Empéri

Louis XIV, Anne d'Autriche et Jules Mazarin séjournent au Château de l'Empéri à Salon-de-Provence en 1660.


Catherine Charlotte de Gramont par Charles Beaubrun

Mariage de Louis Ier Grimaldi avec Catherine Charlotte de Gramont

Avec la bénédiction de Louis XIV, Louis Ier Grimaldi, Duc de Valentinois, épouse le 30 mars 1660 Catherine Charlotte de Gramont.

Parmi leurs 6 enfants citons :

Louis Ier Grimaldi est un Italien glorieux et avare.

Catherine Charlotte de Gramont est réputée belle, fraîche comme un sorbet et ayant beaucoup d'esprit.



Voyage de Louis XIV

De 1659 à 1660, Louis XIV entreprend un voyage vers Saint-Jean-de-Luz pour s'y marier avec Marie-Thérèse d'Autriche.

Le cortège royal, parcourt 3 200 km, via 95 villes étapes.

Il passage à Vic-Fezensac, le 25 avril 1660.



Mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche

Louis XIV est amoureux de Marie Mancini.

Conscient des intérêts de la France et des siens, Jules Mazarin préfère faire épouser Louis XIV et l'infante d'Espagne.

En 1670, Jean Racine s'inspirera de l'histoire du Roi et de Marie Mancini pour écrire "Bérénice".

Louis XIV accepte bon gré, mal gré de respecter une des clauses du traité des Pyrénées pour rapprocher la France de l'Espagne.

Antoine III de Gramont, Ambassadeur à Madrid, organise le mariage de Louis XIV.

C'est encore lui qui accueille à Bayonne Louis XIV, Anne d'Autriche, Mazarin et le reste de la Cour.

Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche se rencontrent sur l'île des Faisans en plein milieu la rivière de la Bidassoa.

Louis XIV épouse à Saint-Jean-de-Luz le 9 juin 1660 l'infante Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Philippe IV d'Espagne, et d'Élisabeth de France. Leurs enfants sont :

Il est à noter que les époux sont doublement cousins germains :

Louis XIV donne procuration à Antoine III de Gramont pour le représenter au mariage célébré à Madrid.

Louis XIV ne connaît sa femme que depuis 3 jours.

Celle-ci ne parle pas un mot de français.

Mais le Roi l'honore fougueusement et devant témoins dès la nuit de noce.

Marie Mancini tombe en disgrâce après le mariage du roi.

Olympe Mancini conserve l'estime du roi et demeure à la cour avec Eugène-Maurice de Savoie-Carignan, son époux, et ses enfants.

Marie-Françoise de Paule de Béthisy est sous-gouvernante des filles d'honneur de la reine Marie-Thérèse d'Autriche.

Perrette Dufour devient femme de chambre de Marie-Thérèse d'Autriche.

Antoine III de Gramont accueille à Bayonne Louis XIV, Anne d'Autriche, Mazarin et le reste de la Cour.



Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon Maréchal général des camps et armées du roi

En 1660, Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon est récompensé par Louis XIV et reçoit le titre de Maréchal général des camps et armées du Roi.



Les dragonnades

À partir des années 1660 et jusqu'en 1685, une politique de conversion des protestants au catholicisme est entreprise par Louis XIV à travers le royaume.

Elle s'exerce par un travail missionnaire, mais aussi par diverses persécutions, comme les dragonnades.

Les dragonnades consistent à obliger les familles protestantes à loger un dragon, membre d'un corps de militaires.

Le dragon se loge au frais de la famille protestante, et exerce diverses pressions sur elle.

Cette politique de conversions plus ou moins forcées est efficace, au moins officiellement, et on voit se développer une pratique clandestine du protestantisme, chez de nouveaux convertis au catholicisme.

Le nombre de protestants officiels chute fortement, et l'édit de Nantes, formellement toujours valide, est vidé de son contenu.

François Michel Le Tellier organise des dragonnades mais cela lui attire la haine de Françoise d'Aubigné.



Charles-Paris d'Orléans-Longueville Abbé commendataire de Saint-Étienne de Caen

En 1661, Charles-Paris d'Orléans-Longueville est nommé par Louis XIV Abbé commendataire de Saint-Étienne de Caen.

Alors que le gouvernement de ses prédécesseurs, uniquement intéressés par les revenus qu'ils pouvaient tirer de cette riche abbaye royale, avait été marqué par des conflits avec les frères.

Le passage de Charles-Paris d'Orléans-Longueville à la tête de l'abbaye caennaise, assisté par Henri II de Valois-Longueville et Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, est marqué par la générosité de cette famille envers les religieux.



Rédaction d'une Histoire du roy Henry le Grand

Hardouin de Péréfixe de Beaumont rédige pour Louis XIV une Histoire du roy Henry le Grand qui paraît en 1661.

L'ouvrage connaît un très grand nombre d'éditions et est traduit dans plusieurs langues.


Anne d'Autriche par Moncornet en 1660 Louis XIV en 1661 par Charles Le Brun.

Mort de Jules Mazarin

Prise du pouvoir par Louis XIV

Retraite d'Anne d'Autriche au Val-de-Grâce

Ayant brisé toutes les oppositions, Jules Mazarin reste premier ministre jusqu'à sa mort.

Deux jours avant sa mort, le 7 mars 1661, Jules Mazarin fait appeler les 3 ministres du Conseil :

et les recommande chaudement au Roi.

À la mort de Jules Mazarin, le palais Mazarin est partagé entre Hortense Mancini et Philippe-Julien Mancini.

Jules Mazarin suggère à Louis XIV de prendre Jean-Baptiste Colbert à son service.

Mais le lendemain, veille de sa mort, sur les conseils de Jean-Baptiste Colbert, Jules Mazarin revient sur ses propos concernant Nicolas Fouquet jugé trop ambitieux et conseille au Roi de s'en méfier et de choisir Jean-Baptiste Colbert comme Intendant des finances.

Jules Mazarin meurt au château de Vincennes le 9 mars 1661 des suites d'une longue maladie.

À la mort de Jules Mazarin, le 9 mars 1661, la première décision de Louis XIV âgé de 23 ans, est de supprimer le poste de premier ministre et de prendre le contrôle du gouvernement.

Le règne personnel du Roi-Soleil commence, devenant monarque absolu.

Également connu sous le nom de Louis le Grand, Louis XIV renforce la monarchie qui devient monarchie absolue de droit divin.

Principal soutien de la Compagnie du Saint-Sacrement, Anne d'Autriche se retire jusqu'à sa mort au Val-de-Grâce, bien que toujours tenue en grande vénération par son fils.

Outre l'héritage politique, Jules Mazarin laisse une fortune de 35 millions de livres, dont 8 millions en espèces, soit l'équivalent de l'encaisse de la Banque d'Amsterdam, banque la plus importante du monde à l'époque.

Jules Mazarin a tout perdu tout pendant la Fronde, il avait donc accumulé ces richesses entre 1652 et sa mort, soit en moins de 9 ans.

Sous l'Ancien Régime, aucun héritage n'atteignit ce niveau, les plus élevés étant ceux du Cardinal de Richelieu (16 millions nets) et de Charles Gonzague (5,5 millions en 1637).

Sa rapacité était telle qu'il songe même, lui qui ne fut jamais ordonné prêtre, à devenir Archevêque d'un des riches territoires nouvellement conquis, mais le pape s'oppose à un zèle si intéressé.

Pour éviter que ne soit fait un inventaire de ses biens, et donc de ses agissements, il lègue tous ses biens au Roi, qui hésite 3 jours avant de les accepter, puis l'ayant fait, les laisse à ses héritiers, manœuvre classique en ces temps pour éviter les recherches de justice.

Louis XIV s'installe au Louvre.

Philippe Ier d'Orléans son frère reçoit le Palais-Royal en apanage.

Philippe-Julien Mancini hérite d'une partie de la colossale richesse de Jules Mazarin.

Après la mort de Mazarin, Anne Ier de Noailles devient Premier capitaine des gardes.



Madeleine Charlotte de Clermont-Tonnerre Duchesse de Piney-Luxembourg

En 1661, Henri Léon d'Albert-Luxembourg, handicapé mental sous tutelle de sa famille, renonce à ses titres pour se faire diacre.

Marguerite Charlotte de Luxembourg, sa mère, transmet le titre à Madeleine Charlotte de Clermont-Tonnerre, sa fille, qui devient cinquième Duchesse de Piney-Luxembourg

Louis XIV autorise le transfert à la condition que le duché soit considéré pour les questions de préséance, comme créé en 1661.


Henriette-Anne Stuart Portrait posthume-par Samuel Cooper à la demande de Charles II Stuart-frère d'Henriette Henriette-Anne Stuart-par Mignard

Mariage de Philippe Ier d'Orléans avec Henriette-Anne Stuart

Louis XIV souhaite resserrer les liens avec Angleterre.

De retour en France, Henriette-Marie de France marie sa fille à son propre neveu Philippe Ier d'Orléans.

Hugues de Lionne conclut ce mariage.

Philippe Ier d'Orléans épouse le 31 mars 1661 Henriette-Anne Stuart, sa cousine germaine. Leurs enfants sont :

Les relations du couple ne seront jamais bonnes.

Henriette-Anne Stuart devient Madame et ne vit que de fêtes.

Elle aura plusieurs amants, dont, selon les historiens, Louis XIV lui-même, ce qui irritera Philippe Ier d'Orléans.

Mais Philippe respectera sa belle-mère Henriette-Marie de France.



Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart au service d'Henriette-Anne Stuart

Anne de Rochechouart de Mortemart, tante de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, est une des camarades de jeu d'Anne d'Autriche

Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart arrive à la Cour de France, grâce à l'intervention d'Anne d'Autriche.

Elle est attachée au service d'Henriette-Anne Stuart, belle-sœur de Louis XIV.


Françoise Louise de La Baume Le Blanc et ses enfants

Françoise Louise de La Baume Le Blanc Demoiselle d'honneur d'Henriette-Anne Stuart

Liaison de Louis XIV avec Françoise Louise de La Baume Le Blanc

En 1661, Françoise Louise de La Baume Le Blanc entre comme demoiselle d'honneur dans la Maison d'Henriette-Anne Stuart, dite Madame.

Discrète, modeste, Françoise Louise de La Baume Le Blanc est une charmante jeune fille aux doux yeux clairs.

Olympe se lie d'amitié avec Henriette-Anne Stuart.

On soupçonne que Louis XIV et Henriette-Anne Stuart sont amants.

Ils font de longues promenades dans les bois pendant la nuit, en compagnie d'Olympe Mancini, ce qui fait jaser la cour et surtout la reine Marie-Thérèse d'Autriche.

Le rapprochement entre le Roi et Mademoiselle de La Vallière se fait à travers la stratégie dite, à l'époque, du paravent ou du chandelier : le Roi doit feindre de la courtiser afin que l'attention de la Cour ne se porte plus sur son idylle avec Henriette-Anne Stuart.

Certains affirment qu'Olympe Mancini est à l'origine de ce stratagème.

François Honorat de Beauvilliers, Comte de Saint-Aignan, pousse Françoise Louise de La Baume Le Blanc dans les bras du jeune Louis XIV.

Françoise Louise de La Baume Le Blanc, qui est secrètement amoureuse de Louis XIV, est ravie.

Louis XIV tombe amoureux de Françoise Louise de La Baume Le Blanc et se détourne d'Henriette-Anne Stuart qui s'emploie alors, avec la complicité d'Olympe Mancini, à détrôner Françoise Louise de La Baume Le Blanc.

Rapidement, Louis XIV en fait sa maîtresse.

Leurs enfants sont :

La liaison est rapidement connue et provoque la colère des dévots comme Jacques-Bénigne Bossuet.

Olympe Mancini révèle à la reine l'adultère de Louis XIV, mais Marie-Thérèse d'Autriche est impuissante contre son époux.


Château de Vaux-le-Vicomte Nicolas Fouquet

Visite de Louis XIV au château de Vaux-le-Vicomte

Nicolas Fouquet Prisonnier

Suppression du poste de surintendant aux finances

Jean-Baptiste Colbert Intendant des finances

Suzanne de Bruc de Montplaisir se lie d'amitié avec Nicolas Fouquet.

Le 17 août 1661, Louis XIV se rend de Fontainebleau au château de Vaux-le-Vicomte pour assister à une grande fête donnée en son honneur par le surintendant Nicolas Fouquet.

L'entourage de Louis XIV n'est pas convaincu de sa stature d'homme d'État.

Louis XIV doit faire ses preuves et prouver son autorité.

Il a besoin de montrer qui dirige le pays et d'éliminer celui qu'il considère comme un trop grand ambitieux.

Suzanne de Bruc de Montplaisir tente de sauver Nicolas Fouquet et l'héberge en l'hôtel de Rougé à Nantes.

Le 5 septembre 1661, jour de ses 23 ans, le Roi, suivant les conseils de Jean-Baptiste Colbert, fait arrêter Nicolas Fouquet à Nantes par d'Artagnan.

Pierre II Séguier instruit le procès de Nicolas Fouquet.

Suzanne de Bruc de Montplaisir est internée par ordre du Roi au château de Montbrison.

Louis XIV supprime le poste de surintendant aux finances.

Même si Fouquet a effectivement commis quelques malversations, il n'en a pas commis plus que Jules Mazarin ou Jean-Baptiste Colbert.

Il s'est même montré plutôt efficace durant les 8 ans passés à son poste et, grâce à lui, les finances de la France se sont un peu remises des dépenses liées à la guerre de Trente Ans et à la Fronde de 1648.

Jean-Baptiste Colbert lui succède à la tête de l'administration des finances, d'abord comme intendant des finances.

Jean-Baptiste Colbert devient Surintendant des Bâtiments, arts et manufactures

Jean-Baptiste Colbert devient Surintendant des Postes.



Naissance de Louis le Grand Dauphin

Jacques-Bénigne Bossuet Précepteur de Louis le Grand Dauphin

Charles de Sainte-Maure Gouverneur de Louis le Grand Dauphin

Julie Lucie d'Angennes Gouvernante des Enfants de France

Louis de France, dit le Grand Dauphin ou Monseigneur, naît à Fontainebleau le 1er novembre 1661 fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche.

Il a :

Charles de Sainte-Maure sert assidument le Dauphin.

Louis le Grand Dauphin est un élève appliqué, mais reçoit une éducation qui lui apprend davantage l'obéissance à son père que de l'art de gouverner les Royaumes.

Charles de Sainte-Maure rédige des Maximes morales et politiques.

Julie Lucie d'Angennes devient Gouvernante des Enfants de France (enfants de Louis XIV) de 1661 à 1664.

Julie Lucie d'Angennes devient 1ère Dame d'honneur de Marie-Thérèse d'Autriche de 1661 à 1671.



Charles III de Blanchefort-Créquy et François Honorat de Beauvilliers à la Bastille

Charles III de Blanchefort-Créquy et François Honorat de Beauvilliers, gentilhommes de la chambre de Louis XIV, entrent en querelle et s'insultent mutuellement au Louvre en présence de Louis XIV qui les envoie à la Bastille du 27 décembre 1661 au 3 janvier 1662.



Nicolas V de Neufville de Villeroy Chef du Conseil royal des finances

Nicolas de Neufville Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit

Gaston-Henri de France Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit

Anne Ier de Noailles Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit

En 1661, Nicolas V de Neufville de Villeroy est personnellement colonel d'un régiment d'infanterie,

Louis XIV nomme Nicolas V de Neufville de Villeroy Chef du Conseil royal des finances.

Il conservera cette fonction jusqu'à sa mort.

Elle a une certaine importance au moment de la suppression de la surintendance des finances, mais deviendra ensuite largement honorifique.

Nicolas V de Neufville de Villeroy est fait Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 31 décembre 1661.

Nicolas de Neufville, Gaston-Henri de France et Anne Ier de Noailles sont fait chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 31 décembre 1661.



Liaison de Louis XIV avec Anne-Lucie de la Mothe-Houdancourt

Louis XIV a une liaison en 1662 avec Anne-Lucie de la Mothe-Houdancourt.

Décrite par madame de Créquy comme blonde, piquante, hardie, un brin effrontée, et experte en l'art de la coquetterie.



Dénonciation des amours de Louis XIV avec Françoise Louise de La Baume Le Blanc

François-René Crespin du Bec dénonce Louis XIV auprès de Marie-Thérèse d'Autriche au sujet de ses amours avec Françoise Louise de La Baume Le Blanc.

Sa trahison découverte, Louis XIV emprisonne François-René Crespin du Bec à la Bastille en 1662.

François-René Crespin du Bec est détenu ensuite pendant 18 mois en la citadelle de Montpellier.



Duel de Jean Baptiste Gaston Gruel contre Adrien-Blaise de Talleyrand-Chalais

Jean Baptiste Gaston Gruel est au bal au Palais royal.

En sortant, il pousse Adrien-Blaise de Talleyrand-Chalais à qui il en veut pour une maîtresse.

S'ils avaient eu des épées, il se serait probablement battu immédiatement mais chacun étant habillé pour le bal, ils fixent rendez-vous pour se battre le lendemain 3 contre 3.

Louis XIV en est averti, et envoie Pierre de Beauvilliers pour dire à Jean Baptiste Gaston Gruel qu'il lui défend ce duel, et que s'il passe outre, il lui fera couper le cou.

Pierre de Beauvilliers, qui est son cousin germain, l'ayant trouvé, lui fait son compliment.

Jean Baptiste Gaston Gruel répond qu'il est trop de ses amis pour rompre ce duel, et qu'il vaut bien mieux qu'il en soit lui-même, et qu'Adrien-Blaise de Talleyrand-Chalais trouvera bien un adversaire à lui donner.

Pierre de Beauvilliers, oubliant qu'il vient de la part du Roi, accepte la partie et l'on demande à Adrien-Blaise de Talleyrand-Chalais de chercher un homme de plus.

Le combat a lieu le 22 janvier 1662 sont :

Henri de Pardaillan de Gondrin est tué par Pierre de Beauvilliers.

Louis XIV est dans une furieuse colère, surtout contre Pierre de Beauvilliers qui est aussi plus à blâmer que les autres.

Cependant, leur sort est égal, car ils doivent tous à quitter le royaume.

Adrien-Blaise de Talleyrand-Chalais est exilé en Espagne où il entre en service du Roi d'Espagne.

Marie-Anne de La Trémoïlle, son épouse, l'y rejoint

Adrien-Blaise de Talleyrand-Chalais est fait prisonnier au Portugal.

Marie-Anne de La Trémoïlle passe plusieurs années à Madrid en attendant la libération de son mari et y apprend la langue et les usages.

Louis Alexandre de La Tremoille est exilé au Portugal.

François de Grossolles est exilé en Espagne.

Jean Baptiste Gaston Gruel et Nicolas Gruel pourront revenir à Paris après une longue période d'exil à Rome grâce à la Duchesse de Chaulnes.

Pierre de Beauvilliers et Tanneguy de Hangest sont exilés en Hongrie.


Louis Ier Grimaldi

Mort d'Honoré II Grimaldi

Louis Ier Grimaldi Prince de Monaco

Honoré II Grimaldi meurt le 10 janvier 1662.

Louis Ier Grimaldi, son petit-fils, devient Prince souverain de Monaco.

Louis Ier Grimaldi remet en vigueur le droit de péage sur les bateaux de commerce.

Quiconque passe au large de Monaco doit payer un droit de 1 % sur la cargaison.

Louis Ier Grimaldi et Catherine Charlotte de Gramont sont rappelés à la cour de France.

Catherine Charlotte de Gramont devient alors surintendante de la maison d'Henriette-Anne Stuart, belle-sœur de Louis XIV.

Sa grande beauté attire alors de nombreux courtisans.

La cour surnomme Catherine le Torrent et Madame de Sévigné la définit comme vorace de plaisirs.



Construction du château de Versailles

Louis XIV ordonné la construction du château de Versailles qui nécessite 20 ans de travaux.

Il le fera agrandir petit à petit tout au long de son règne.

Grand amateur de femmes, le Roi fait aménager des escaliers secrets pour rejoindre ses différentes maîtresses.


Hardouin de Péréfixe de Beaumont Hardouin de Péréfixe de Beaumont-Gravure par Nanteuil-vers 1663

Hardouin de Péréfixe de Beaumont Archevêque de Paris

En 1662, Louis XIV lui donne la chancellerie et le nomme Archevêque de Paris, Proviseur de Sorbonne, et Commandeur et chevalier des ordres du Roi.


Pierre II Séguier-en 1660-par Le Brun

Charles Le Brun Premier peintre de Louis XIV

Pierre II Séguier est jusqu'alors protecteur officiel Charles Le Brun

Charles Le Brun devient en 1662 premier peintre du Roi Louis XIV.



Révolte des Lustucrus

En mai 1662, une révolte a lieu dans le Boulonnais aussi appelée révolte ou guerre des Lustucrus.

Le 5 juillet 1662, 3 000 hommes viennent camper dans le village de Tingry avant de trouver refuge au château d'Hucquiers.

Vaincus, ils subissent une répression terrible ordonnée par Louis XIV plein d'une ardeur toute juvénile.

Ces jours malheureux demeurèrent dans les esprits sous le



Rencontre de Jean-François de La Baume Le Blanc et de Françoise Louise de La Baume Le Blanc

En 1662 : lors d'un défilé devant Louis XIV, Jean-François de La Baume Le Blanc surprend Françoise Louise de La Baume Le Blanc, sa sœur au côté de celui-ci et lui adresse un sourire.

Louis XIV prend mal la chose et interroge Françoise Louise de La Baume Le Blanc.

Cette dernière lui répond que le jeune homme est son frère.

Ravi de s'être trompé, le Roi (qui n'a jamais été sollicité par sa favorite) s'empresse de manifester sa reconnaissance envers la famille de la jeune femme.



Charles III de Créquy Ambassadeur à Rome

L'arrestation d'un malfrat sur ordre du Cardinal Flavio Chigi par les membres de la Garde corse dans les jardins de la villa de Rinaldo d'Este à Rome, provoque la colère de Rinaldo d'Este.

Rinaldo d'Este fait appel à des ministres étrangers aux fins d'arbitrage afin de régler ce litige avec le pape Alexandre VII.

Charles III de Créquy est nommé par Louis XIV ambassadeur à Rome en 1662.

Charles III de Créquy est insulté par la garde corse du pape Alexandre VII, issu du parti pro-autrichien.

La garde corse tire sur son hôtel et blesse ses gens, des valets de la Duchesse de Créquy.

Un des pages de l'ambassadeur est tué.

Ces relations conflictuelles débouche sur une crise diplomatique entre le Roi de France et le pape, appelé Affaire de la garde corse qui est réglée notamment par la dissolution de celle-ci.

Louis XIV exige que le Cardinal Flavio Chigi, gouverneur de Rome, neveu du pape, viennent en personne lui faire des excuses pour cette insulte et qu'une pyramide soit élevée à Rome en souvenir de la réparation.



Jean-François Paul de Gondi Abbé de Saint-Denis

Jean-François Paul de Gondi espère rentrer en grâce, sous-estimant la rancune de Louis XIV.

En 1662, Jean-François Paul de Gondi se résigne à renoncer à son siège d'Archevêque de Paris.

En échange, Jean-François Paul de Gondi obtient l'abbaye de Saint-Denis, un bénéfice considérable.



Personnalité du Roi-Soleil

C'est le 5 juin 1662, à l'occasion de la naissance du dauphin, que le surnom de " Roi Soleil " est donné à Louis XIV.

Lors du Carrousel donné à l'occasion de la grande fête, le Roi est symbolisé par un soleil dardant ses rayons sur le globe.

C'est aussi ce jour là qu'il adoptera sa devise : "Nec pluribus impar" dont diverses traductions existent mais dont la plus probable semble être : " Au-dessus de tous " (comme le soleil).

Louis XIV est relativement grand pour l'époque (autour de 1,75 m) mais voulant paraître encore plus grand, il porte d'importants talons (artifice de la mode masculine depuis Henri IV de France) et de hautes perruques qui lui permettent de paraitre 10 cm plus grand qu'il n'est.

Louis XIV veut que lui, comme la France, devienne le centre du Monde à tel point qu'il permet aux courtisans de suivre ses journées pas à pas comme s'il s'agissait d'un spectacle permanent.


Marie Charlotte de la Trémoïlle

Mariage de Bernard II de Saxe-Iéna avec Marie Charlotte de la Trémoïlle

Guillaume Ier de Saxe-Weimar, son père, envoie Bernard II de Saxe-Iéna en France.

Bernard II de Saxe-Iéna doit trouver une épouse parmi les dames de la cour, afin de renforcer les liens entre la branche ernestine la Maison de Wettin et Louis XIV.

Louis XIV fait sentir l'insignifiance que lui inspire le jeune Prince en le faisant attendre 1 an et 1/2 avant de lui accorder audience.

Bernard II de Saxe-Iéna épouse à Paris le 10 juin 1662 Marie Charlotte de la Trémoïlle.

Leurs enfants sont :

Bernard II de Saxe-Iéna et Marie Charlotte de la Trémoïlle déménagent dans le magnifique palais royal édifié à Weimar par le Duc d'Iéna.

En dépit de leurs nombreux enfants, le mariage est particulièrement malheureux.

Bernard II de Saxe-Iéna et Marie Charlotte de la Trémoïlle deviennent irréconciliables.


Charles III de Blanchefort-Créquy-par Pierre Mignard

Érection de la terre de Poix en duché-pairie

Charles III de Créquy Duc de Poix

Louis XIV érige la terre de Poix en Duché-pairie en faveur de Charles III de Blanchefort-Créquy par lettres patentes données à Melun en juin 1662.

Le duché-pairie comprend :



Alliance franco hollandaise contre l'Espagne

Cession de Dunkerque à la France

En 1662, Hugues de Lionne négocie l'alliance franco hollandaise contre l'Espagne.

Avide de plaisirs, Charles II Stuart emploie toutes sortes de moyens pour se procurer de l'argent.

Au conseil d'en haut, Hugues de Lionne négocie avec l'Angleterre le retour de Dunkerque.

Louis XIV rachète Dunkerque à Charles II Stuart pour la somme de 40.000£.



Jean-François de La Baume Le Blanc Cornette de la compagnie des chevau-légers de Monseigneur le Dauphin

Le 28 janvier 1663, Jean-François de La Baume Le Blanc est nommé cornette de la compagnie des chevau-légers de Monseigneur le Dauphin avec un traitement de 50 000 écus.

Le capitaine de cette compagnie est Louis XIV lui-même.

Le lieutenant est Louis le Grand Dauphin.

Jean-François de La Baume Le Blanc reçoit les traitements et soldes des chefs et des hommes ainsi que les sommes nécessaires à l'entretien des troupes.

Il semble qu'une fraction de cet argent échoue dans les caisses personnelles de Jean-François de La Baume Le Blanc.



Naissance de Louis II Bernin

Louis II Bernin est le fils de Louis Bernin (vers 1627-1709), Seigneur de Valentinay, et de Catherine Coudreau (1638-1713), Dame de Planchoury.

Louis II Bernin est baptisé à chapelle de la Reine-Mère le 21 juillet 1663.

Le Parrain est Louis XIV de France.

La marraine est Julie d'Angennes (1607-1671).



Charles II de la Porte Duc de La Meilleraye

En 1663, Louis XIV érige en duché-pairie les terres de Parthenay et de Gâtine. Charles II de la Porte devient Duc de La Meilleraye.



Démission de Charles-Paris d'Orléans-Longueville Abbé commendataire de Saint-Étienne de Caen

Charles-Paris d'Orléans-Longueville résigne ses fonctions d'Abbé commendataire de Saint-Étienne de Caen entre les mains de Louis XIV le 2 janvier 1664.



Présentation d'excuses d'Alexandre VII à Louis XIV

Le 29 juillet 1664, le cardinal Chigi, légat du pape Alexandre VII, est reçu en audience par Louis XIV à Fontainebleau. Il vient présenter les excuses d'Alexandre VII à la suite de l'échauffourée survenue à Rome en 1662 entre les gardes corses du pape et les domestiques de l'ambassadeur de France.


Henri II de Lorraine-Guise vers 1660

Mort d'Henri II de Lorraine-Guise

Henri II de Lorraine-Guise s'installe ensuite à Paris et devient grand chambellan de Louis XIV.

Henri II de Lorraine-Guise meurt à Paris le 2 juin 1664.

Selon l'historien Camille Bartoli, Henri II de Lorraine-Guise est l'homme au masque de fer le plus plausible.


Bataille de Saint-Gothard Bataille de Saint-Gothard Raimondo Montecuccoli

Bataille de Saint-Gothard

Traité de de Vasvár

Mort de Pierre II de Rougé du Plessis-Bellière

Les Turcs avance sur Vienne qui n'est pas très loin.

S'ils franchissent le Raab, ils peuvent atteindre Vienne et soumettre l'Autriche.

La bataille de Saint-Gothard ou Saint-Gotthard (Szentgotthárd) en Hongrie a lieu le 1er août 1664 de part et d'autre de la rivière de Raab.

Elle oppose les armées chrétiennes de l'Empire et de la France aux armées ottomanes d'Ahmed Köprülü:

C'est la seule bataille où le Roi de France n'a jamais été allié des Habsbourg contre les Ottomans.

Face à l'avancée turque, l'armée impériale commence à perdre pied.

L'armée commandée par Jean de Coligny-Saligny rétablit la situation et entreprend la contre-attaque.

Les Turcs sont mis en déroute, une partie de leur armée se noie dans le Raab.

Cette victoire stoppe net l'avancée turque et sauve l'Empire.

François de Neufville, Colonel d'infanterie, est blessé lors de cette bataille.

Claude de Choiseul participe à cette bataille.

Charles V de Lorraine s'illustre lors de cette bataille.

Pierre II de Rougé du Plessis-Bellière, Marquis du Plessis-Bellière, enseigne au régiment de la Ferté, engagé volontaire meurt lors de cette Bataille, en défendant son drapeau.

Le Turc qui avait percé les rangs pour le lui enlever tombe lui-même percé de coups sur la place

Une trêve de 20 ans est conclue au Traité de paix de Vasvár, permettant cependant au Sultan de conserver ses conquêtes faites depuis 1660, notamment aux dépens de Petar Zrinski, Seigneur de Cakovec.

Ce dernier y voit une trahison par Léopold Ier de Habsbourg de ses engagements de défense en tant que Roi de Hongrie.

Suite à cette victoire, Raimondo Montecuccoli reçoit l'Ordre de la Toison d'or et se consacre à son poste de chef du conseil de guerre et à des travaux théoriques sur la science et l'histoire militaire.


Débarquement français à Djidjelli (alias Gigeri) - Gravure d'époque

Expédition de Djidjelli

Cette campagne d'Afrique s'inscrit dans la politique de la France en tant que membre de la ligue du Rhin.

Les flottes de commerce des nations chrétiennes sont continuellement attaquées et pillées par les corsaires en provenance d'Alger, de Tunis et de Tripoli : régences barbaresques placées sous administration et protection ottomane.

Les différentes expéditions punitives menées par les Anglais, les Hollandais, les Génois, les Chevaliers de Malte et les Français échouent.

Pour assurer le libre passage en Méditerranée, Jean-Baptiste Colbert, exaspéré par ces échecs continuels, décide de porter un grand coup.

Il monte une expédition militaire qui vise à s'emparer d'un des ports du littoral de Kabylie, de le fortifier et d'en faire un poste avancé permettant des sorties rapides contre les corsaires.

Sont proposées les villes de :

C'est Jijel (renommé Djidjelli par les Français) à mi-chemin entre Alger et Tunis qui est retenue.

L'expédition est menée par le royaume de France, avec le concours :

Le commandant suprême de l'expédition est François de Vendôme, bien que son passé frondeur n'inspire pas confiance à Louis XIV

Les forces terrestres sont dirigées par le lieutenant-général Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne, assisté :

tous deux maréchaux de camp.

L'artillerie est dirigée par Monsieur de Bétancourt, le génie par Louis Nicolas de Clerville.

Forte de 63 bâtiments, dont 15 vaisseaux et frégates, et près de 9.000 hommes (équipages inclus, l'expédition se réunit au port royal de Toulon en mars 1664.

La flotte, aux ordres d'Abraham Duquesne et du Chevalier Paul, appareille de Toulon le 2 juillet 1664.

Elle fait un détour par les Baléares pour récupérer des galères de Malte.

Elle entre dans le golfe de Bougie le 21 juillet 1664

Elle mouille devant Djidjelli le 22 juillet 1664 au soir.

Les troupes royales s'emparent de Djidjelli le 23 juillet 1664.

François-Louis Rousselet se distingue lors de cette expédition.

Ils s'opposent dans un premier temps aux Kabyles du royaume de Koukou et de celui des Béni Abbès.

En effet en dissidence avec la Régence d'Alger, ces Kabyles refusent son aide dans un premier temps.

N'arrivant pas à reprendre la ville, ils finiront pas accepter le passage des troupes du bey de Constantine et de la Régence d'Alger.

Le choix de la ville est un sujet de discorde entre le commandant de l'expédition, son second et l'ingénieur chargé des fortifications.

Charles-Félix de Galéan souhaite débarquer ses troupes à Bougie alors abandonné, mieux situé et plus à portée des secours que Djidjelli.

La mésentente entre François de Vendôme et Charles-Félix de Galéan est notamment documentée, par un courrier du 12 septembre 1664 adressé par Louis XIV à Charles-Félix de Galéan.

Une attaque des Turcs et des Kabyles est repoussée par les assiégés le 6 octobre 1664.

Le marquis de Martel part le 18 octobre 1664 de Toulon.

Il arrive en renfort à la tête de 4 vaisseaux dont La Lune, transportant notamment des chevaux, le 22 octobre 1664.

Un message du roi enjoint à François de Vendôme de reprendre la mer pour mener la chasse aux pirates.

Il laisse le commandement des troupes à terre à Charles-Félix de Galéan.

François de Vendôme et sa flotte quittent définitivement Djidjelli le 22 octobre 1664.

La peste aurait été amenée en Provence dans des rouleaux de soierie de Smyrne transportés par un navire marchand, le Lion.

Le 8 août 1664, Toulon connait son premier cas de peste et dès le mois de septembre l'épidémie s'est étendue, d'abord à Toulon, où une moitié de la population périt, puis vers Ollioules et Hyères puis Cuers.

L'épidémie entraîne une serrade de 6 mois. Cela consiste à enfermer chaque famille dans sa maison en lui interdisant toute communication avec l'extérieur, ce qui comporte l'obligation de fournir à chacun tout ce qui lui est nécessaire pour subvenir à ses besoins.

La peste s'étant déclarée à Toulon, l'embarquement prévu de troupes de renfort et de munitions est annulé.

Assiégée par les troupes turques et maures et jugée trop difficile à garder, l'ordre est donné le 30 octobre 1664 d'évacuer Djidjelli.

Djidjelli est démolie, les Français rembarquent dans la nuit du 30 au 31 octobre 1664.

Ils abandonnent une partie de l'artillerie (46 canons et 50 mortiers en bronze) et un millier de mousquets, faute, notamment, de disposer de mâts de charge.

La retraite se fait en utilisant les vaisseaux du marquis de Martel demeurés sur place : le Dauphin, le Soleil, la Notre Dame et la Lune, une flute et un brûlot.

Durant la retraite, Louis Henri de Pardaillan de Gondrin sauve la vie de Saint-Germain, unique témoin de son héroïsme.

Mais Saint-Germain meurt d'une charge en pleine tête peu après l'avoir remercié et lui avoir promis une récompense.

Cet épisode est relaté dans le sixième chapitre du roman de Jean Teulé intitulé Le Montespan et paru en 2008.

L'armée a perdu 2.000 hommes.

La Lune est un trois-mâts de troisième rang armé de 48 canons, construit au début des années 1640, sous Louis XIII et Richelieu.

Le vaisseau est commandé par François de Livenne, Commandeur de Verdille, chevalier de Malte, compte 350 hommes d'équipage.

Il embarque 10 compagnies du 1er Régiment de Picardie soit environ 800 hommes, ce qui porte à près de 1.200 le nombre des hommes embarqués sur un bateau de moins de 43 mètres de long à la flottaison et 10 de large et d'un tonnage de 800 tonnes.

La Lune arrive tant bien que mal à Toulon le 6 novembre 1664.

L'amirauté prend alors la décision de mettre en quarantaine à Porquerolles les vaisseaux qui rentrent de Djidjelli.

Une partie du régiment de Picardie, environ 400 hommes, est transbordé depuis le La Lune à bord du Mercœur.

Le La Lune se trouve en piteux état et mal radoubé. 2 maitres charpentiers, envoyés par l'Intendant de la Marine Testard de la Guette, déclarent le La Lune apte à naviguer sur une aussi courte distance.

Il fait eau par l'avant et ses pompes de cale peinent à contenir l'envahissement dès son départ de Toulon. Malgré les protestations de son commandant, le La Lune appareille.

Le 8 novembre 1664, un dernier coup de vent a raison de lui, au sud-ouest du Cap Carqueiranne dans la rade de Toulon, en face des îles d'Hyères.

Le vaisseau se disloque, s'ouvre en 2 et coule à pic comme un bloc de marbre.

Plus de 700 hommes périssent noyés, avec parmi eux le général de la Guillotière.

Il y aura moins d'une centaine de rescapés, récupérés par les chaloupes du Saint-Antoine qui suit la Lune.

Une centaine de rescapés parviennent à regagner le Port-Cros, mais abandonnés sur cette île déserte de 7 km carré, ils meurent tous de faim.

Se réchappent à la nage :

On n'aurait compté en tout que 24 rescapés.



Siège de Marsal

Louis XIV envoient des troupes au secours des Hollandais contre l'évêque de Munster et la Ligue du Rhin.

Anne Jules de Noailles suit Louis XIV en Lorraine au siège de Marsal en 1665.

Anne Jules de Noailles y est nommé Brigadier de la première compagnie des Gardes-du-Corps.



Charles-Maurice Le Tellier Maître de la Chapelle royale

Dès 1665, Charles-Maurice Le Tellier est Maître de la Chapelle royale de Louis XIV, tout d'abord la Chapelle royale de Saint-Germain-en-Laye.



Assemblée générale du clergé

Henri du Plessis-Guénégaud est un des commissaires de Louis XIV à l'assemblée générale du clergé de 1665.



Éloignement d'Anne-Julie de Rohan-Chabot de Louis XIV

En 1665, Anne-Julie de Rohan-Chabot est une jeune femme rousse avec des yeux en amande.

Elle se fait remarquer par Louis XIV.

Ne voulant pas que sa fille soit compromise, Marguerite de Rohan éloigne Anne-Julie de Rohan-Chabot du roi de France.

Marguerite de Rohan désire que Anne-Julie de Rohan-Chabot, sa fille, soit toute dévouée à François de Rohan-Guémené, son époux, et à ses enfants.



Liaison de Louis XIV avec Catherine Charlotte de Gramont

Louis XIV, qui commence à se désintéresser de Françoise Louise de La Baume Le Blanc entreprend alors une relation de quelques mois avec Catherine Charlotte de Gramont en 1665.

En vérité, Henriette-Anne Stuart espère que Louis XIV se détournera de Françoise Louise de La Baume Le Blanc pour qu'il lui revienne, et met en évidence la princesse de Catherine Charlotte de Gramont dans ce but.

Françoise Louise de La Baume Le Blanc ne reproche rien à son amant, qui lui en sait gré car le Roi-Soleil préfère les femmes dociles.

Louis Ier Grimaldi quitte la cour pour aller s'illustrer à la guerre.

Mais le roi, au tempérament décidément ardent, délaisse vite Catherine Charlotte de Gramont, au profit de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.

Certains affirment que pendant le peu de temps que dura la faveur de Catherine, la princesse aurait eu des relations intimes avec Henriette d'Angleterre.



Marie-Catherine Antoinette de Gondi Religieuse

Marie-Catherine Antoinette de Gondi, après quelques passages à la cour de Louis XIV, laissant entrevoir une vie mondaine prometteuse, décide finalement en 1665 de devenir religieuse.

Pierre de Gondi, son père, tente, pendant un an, de convaincre sa fille d'abandonner son projet, mais finit par ne plus s'y opposer.

Marie-Catherine devient donc Sœur Antoinette de Sainte-Scholastique, le même nom utilisé jadis par Antoinette d'Orléans-Longueville, son arrière-grand-mère.

Le duc de Retz est chagriné par le départ de sa fille, qui doit partir au Calvaire de Nantes.



Partie de paume entre Louis XIV et Armand Jean de Vignerot du Plessis

En 1665, sur une partie de paume contre Louis XIV, Armand Jean de Vignerot du Plessis perd 25 tableaux de sa collection, dont 13 Poussin.



Fin du procès de Nicolas Fouquet

Simon Arnauld d'Andilly Ambassadeur extraordinaire à Stockholm

Le procès de Nicolas Fouquet s'achève en 1665.

Simon Arnauld d'Andilly a gardé des liens forts avec la cour et des protecteurs. Ils obtiennent son rappel dès la fin du procès du surintendant. Il rentre à Paris en février 1665.

Claude Le Peletier et Michel IV Le Tellier, ses amis, obtiennent rapidement le retour en grâce de Simon Arnauld d'Andilly.

Dès la fin de 1665, Simon Arnauld d'Andilly est nommé ambassadeur extraordinaire à Stockholm. Il est chargé d'assister le chevalier de Terlon, ambassadeur ordinaire.

La Suède, allié traditionnel de la France depuis la Guerre de Trente Ans est en train de s'éloigner d'elle. Alors que Louis XIV a fini par prendre le parti des Provinces-Unies pendant la Deuxième Guerre anglo-néerlandaise, la Suède penche du côté anglais.

Simon Arnauld d'Andilly doit donc obtenir une modification de la politique suédoise, ou du moins sa neutralité, en s'appuyant sur le parti français mené par le grand chancelier Magnus de La Gardie.

Simon Arnauld d'Andilly réussit à empêcher que la Suède prenne véritablement part à la guerre et à maintenir un parti français en Suède.


Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours par Robert Nanteuil - 1678

Traité de Montmartre

Exil de Charles V de Lorraine auprès de l'Empereur Léopold Ier

Mariage de Charles-Emmanuel II de Savoie avec Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours

Charles V de Lorraine s'oppose au Traité de Montmartre qui cède la Lorraine et le Barrois à la France.

Charles V de Lorraine est obligé de quitter le royaume de Louis XIV et à se réfugier auprès de l'Empereur Léopold Ier.

Ses fiançailles avec Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours sont rompues.

Charles-Emmanuel II est veuf de Françoise Madeleine d'Orléans et sans enfant.

Charles-Emmanuel II de Savoie épouse à Turin le 10 ou le 20 mai 1665 Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours, sa cousine. Leur enfant est :

Charles-Emmanuel II de Savoie a également plusieurs enfants illégitimes.



Querelle entre Jean-François de La Baume Le Blanc et Philippe de Lorraine-Armagnac

Démission de Jean-François de La Baume Le Blanc de sa charge de lieutenant au gouvernement d'Amboise

Jean-François de La Baume Le Blanc Maistre de camp

En 1665, Jean-François de La Baume Le Blanc se querelle avec Philippe de Lorraine-Armagnac qui courtise la même dame que lui.

Louis XIV, irrité, le sermonne.

En 1665, Jean-François de La Baume Le Blanc démissionne de sa charge de lieutenant au gouvernement d'Amboise.

Jean-François de La Baume Le Blanc est nommé par le roi en octobre 1665 capitaine lieutenant avec rang de maistre de camp.



Marquisat de La Ferté-Senneterre élevé en duché-pairie par Louis XIV en novembre 1665

En récompense des bons et loyaux services d'Henri II de La Ferté-Senneterre, le marquisat de La Ferté-Senneterre est élevé à la dignité de duché-pairie par Louis XIV en novembre 1665.



Choix de Rochefort pour construire un Arsenal

La marine française est en mauvais état, elle ne compte plus que quelques navires capables de prendre la mer.

Louis XIV veut remplacer le port de guerre Brouage qui s'est ensablé.

Louis XIV charge Charles Colbert de Terron de trouver un lieu sur la côte Atlantique capable d'accueillir un arsenal qui devienne un lieu de refuge, de défense et d'approvisionnement.

Après la tenue à Brouage d'une commission, en décembre 1665, Rochefort est choisie pour construire un Arsenal.

Ce choix est un compromis entre les propriétaires de 2 villes préalablement choisies :

Charles Colbert du Terron sait convaincre le conseil du roi de choisir à mi-chemin entre ces 2 villes.

Plusieurs raisons conduisent au choix de ce site :

Le possesseur de Rochefort est Jacques Henry, seigneur de Cheusses, qui possède aussi Laleu, la Jarrie et Fronsac.

Jacques Henry de Cheusses, Seigneur par sa femme de Rochefort, refuse car il est calviniste

Jacques Henry de Cheusses a le statut de seigneur engagiste du roi ce qui permet à celui-ci d'exiger son rachat à un prix qui est fixé à 120 000 livres.

Il est exproprié de ses terres moyennant 50 000 écus qu'il ne touchera jamais.

La Charente et les canaux permettent d'acheminer des bois, des vivres, des métaux, des toiles et des denrées depuis le Saintonge, le Périgord, le Limousin qui sont des pays riches.



Construction de l'Arsenal de Rochefort

En 1666, sur ordre de Louis XIV, les restes du château de Rochefort sont rasés.

L'Arsenal militaire est construit pour abriter la flotte du Ponant, accueillant un port sur le fleuve Charente, ateliers et magasins.

Le bâtiment de la corderie royale est construit.

Des plans sont tracés, des voies et des fortifications sont construites, la ville se développe alors rapidement sous l'impulsion de Charles Colbert du Terron.

A l'origine on dessine le plan d'une ville qui doit atteindre la superficie de Bordeaux.



Création de Sète

Pierre-Paul Riquet cherche un débouché sur la Méditerranée pour le Canal du Midi.

Louis XIV charge Jean-Baptiste Colbert de trouver une rade pour les galères royales et d'y créer un port d'exportation des produits du Languedoc.

Jean-Baptiste Colbert confie cette tâche à Louis Nicolas de Clerville.

Louis Nicolas de Clerville fixe le site le plus approprié pour la création du port au Cap de Sète, à l'époque appelé Cette.

Ce site est proche de la mer alors que le projet initial prévoyait un port lagunaire.

Louis Nicolas de Clerville délègue la surveillance des travaux à Alexis de La Feuille de Merville.

Les premiers enrochements de la jetée et le creusement de la plage pour relier mer et étang commencent le 29 juillet 1666.

Le môle Saint-Louis est ainsi édifié.

Cette jetée longue de 650 mètres protège l'entrée du vieux port et offre un abri aux bateaux depuis le XVIIe siècle.

Les populations des villages avoisinants :

viennent travailler à Sète.

Peu à peu la vie s'organise pour les premières nécessités avec la création de divers commerces.



Remise de l'abbaye de Daoulas à Louis XIV

Charles-Maurice Le Tellier Prêtre

Charles-Maurice Le Tellier remet l'abbaye de Daoulas entre les mains de Louis XIV en 1666, après en avoir joui pendant 15 ans.

Charles-Maurice Le Tellier est ordonné prêtre en 1666.


Françoise Louise de La Baume Le Blanc ou Louise de La Vallière

Officialisation de la liaison entre Louis XIV et Françoise Louise de La Baume Le Blanc

Rencontre de Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart

Après la mort d'Anne d'Autriche en 1666, Louis XIV affiche publiquement sa liaison avec Françoise Louise de La Baume Le Blanc.

Cela déplaît beaucoup à Françoise Louise de La Baume Le Blanc qui, aux fastes d'une liaison publique avec le roi, préfère les démonstrations de tendresse en aparté.

Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart se lie avec Françoise Louise de La Baume Le Blanc.

À partir de l'automne 1666, Louis XIV rencontre alors souvent Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart chez sa maîtresse et chez la reine.

Louis XIV ne fait tout d'abord pas attention à elle. Mais insensiblement, il remarque sa conversation piquante, naturelle et enjouée.

À la plus surprenante beauté, elle joint l'esprit le plus vif, le plus fin, le mieux cultivé, cet esprit héréditaire dans sa famille dira Mme de Sévigné.

Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, Madame de Montespan, ridiculise beaucoup de gens, uniquement pour amuser le roi. Ses sarcasmes sont craints des courtisans.



Jonction de la flotte les Provinces-Unies avec celle de Louis XIV

En 1666, Bernardin Gigault va dans les Provinces-Unies pour concerter la jonction de leur flotte avec celle du Roi commandée par François de Vendôme, le duc de Beaufort.



Inauguration des premières Grandes eaux de Versailles3

Le 17 août 1666, Louis XIV inaugure les premières Grandes eaux de Versailles.



Mort de Nicolas François Mansart

Nicolas François Mansart meurt rue Payenne à Paris le jeudi 23 septembre 1666 de maladie, sans descendance.

Il est inhumé en l'Eglise Saint-Paul à Paris le 25 septembre 1666.

Son influence sur l'architecture baroque qui va s'épanouir sous le règne de Louis XIV sera prédominante.



Naissance de Marie Anne de Bourbon

Marie Anne de Bourbon, dite la première Mademoiselle de Blois, naît à Vincennes le 2 octobre 1666, fille naturelle de Louis XIV et de Françoise Louise de La Baume Le Blanc.



Lettres de réhabilitation de noblesse de Pierre Paul Riquet

Pierre Paul Riquet reçoit des lettres de relief (de réhabilitation de noblesse) de Louis XIV le 18 ou le 20 novembre 1666 délivrées à Saint-Germain-en-Laye :

Lui avons accordé et accordons par lesdites présentes la réhabilitation de noblesse, et en tant que de besoin l'avons déclaré et déclarons noble, ensemble sa femme, leurs enfants et postérité nés et à naître en légitime mariage, pour jouir par eux de tous les privilèges de noblesse à perpétuité, sans qu'il puisse être censé ni réputé nouveau noble...car tel est notre bon plaisir.



Séparation d'Hortense Mancini d'avec Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye

Hortense Mancini rend la vie impossible à Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye par sa bigoterie, sa bizarrerie, son jansénisme extravagant, sa jalousie maladive et ses manies.

Hortense Mancini quitte Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye avec esclandre en 1667,

Hortense Mancini s'enfuit en Italie puis revient en France.

Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye fait alors enfermer Hortense Mancini dans une abbaye près de Melun.

Louis XIV fait libérer Hortense Mancini.



François de Rohan-Guémené Premier prince de Soubise

La seigneurie de Soubise en Charente-Maritime est érigée par lettres patentes (non enregistrées) de Louis XIV datées de mars 1667 en principauté de Soubise en faveur de François de Rohan-Guémené.



Anne-Julie de Rohan-Chabot Princesse de Soubise

Par des lettres patentes de 1667, Louis XIV érige en faveur d'Anne-Julie de Rohan-Chabot, la terre de Soubise en principauté.



Traité de Breda

Durant les étapes précédentes de la guerre, les Néerlandais se trouvaient en position favorable.

Michiel Adriaenszoon de Ruyter contrôle presque toutes les mers au sud de l'Angleterre depuis sa victoire à la bataille de Chatham, et sa présence incite les délégués anglais à signer la paix.

En 1667, Hugues de Lionne contribue au Traité de Breda.

La deuxième guerre hollandaise prend fin avec la signature du Traité de Breda.

Le Traité de Breda a été signé dans la ville néerlandaise de Breda, le 23 juillet 1667, par l'Angleterre, la République des Provinces-Unies, la France et le Danemark.

De façon précipitée, il met un terme à la deuxième guerre anglo-hollandaise (1665-1667), alors que les forces de Louis XIV commencent à envahir les Pays-Bas espagnols, mais laisse de nombreuses querelles territoriales non résolues.

Les négociations ne durèrent que 10 jours.

Elles conduisent à la restitution réciproque des colonies.

Les Néerlandais abandonnèrent aux Anglais les territoires des Nouveaux-Pays-Bas (dont la Nouvelle-Amsterdam – future New York) contre les fabriques de sucre du Suriname.

Du côté des Indes orientales, les Provinces-Unies s'assurèrent un monopole mondial sur la noix de muscade, en obligeant les Anglais à abandonner leur comptoir installé à Run, la plus éloignée des îles Banda.

En Amérique du Nord, l'Acadie est rendue à la France, sans que soient bien spécifiés quels territoires étaient concernés. Thomas Temple, le gouverneur résidant à Boston, possédait une charte octroyée par Oliver Cromwell, qui fut ignorée dans le traité, ce qui retarda sa mise en application jusqu'en 1670.

Charles II Stuart profite du conflit pour écarter le seigneur Clarendon de la Chambre des Communes, le désignant comme responsable de la guerre. Convaincu de haute trahison, Clarendon est condamné à la peine de mort et se sauve en France.



Première partie de la guerre de Dévolution

La guerre de Dévolution qui dure de 1667 à 1668, est déclenchée à la suite de la mort de Philippe IV d'Espagne. C'est la première guerre de Louis XIV.

Suite au mariage entre Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche, fille aînée de Philippe IV d'Espagne, la dot de 500 000 écus n'a pas été payée.

En vertu du droit de dévolution, coutume ancestrale originaire du Brabant, Louis XIV réclame sur les possessions d'Espagne Mons, le Luxembourg, Anvers, Cambrai, le Brabant, Malines, Namur, la Franche-Comté, la Haute-Gueldre et le Limbourg,.

La première partie de la guerre de Dévolution se déroule dans les Pays-Bas espagnols de mai 1667 à août 1667.

Hugues de Lionne pousse à cette guerre,

Dès mars-avril 1667 Louis XIV débute ses préparatifs militaires en ne les cachant que pour la forme.

Le marquis de Castel-Rodriguo, alerte en vain Madrid sur les intentions du jeune roi quant à la province qu'il gouverne.

En mai 1667 Louis XIV fait parvenir au souverain d'Espagne le Traité des droits de la Reine Très-Chrétienne, sa femme Marie-Thérèse d'Autriche dans lequel il réclame pratiquement tous les Pays-Bas espagnols, un tiers de la Franche-Comté et la moitié du Luxembourg.

Louis XIV prend la tête de l'armée, secondé par Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon.

Peu après Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon se voit confier le commandement de l'armée d'invasion, sous la direction de Louis XIV qui quitte Saint-Germain-en-Laye. L'objectif est de marcher sur Bruxelles.

Louis II de Bourbon-Condé et François-Henri de Montmorency-Bouteville se trouvent sans affectation.

Bernardin Gigault commande plusieurs détachements et est nommé gouverneur du pays d'entre-Sambre-et-Meuse, blessé alors à 8 reprises lors de sièges ou de combats.


Louis XIV visitant une tranchée pendant la guerre de Dévolution

Prise Binche

Prise d'Ath

Prise de Charleroi

Siège de Tournai

Siège de Douai

Déclaration de guerre de l'Espagne à la France

Siège de Lille

Prise d'Alost

Rattachement de la Flandre à la France

Charles-Paris d'Orléans-Longueville accompagne Louis XIV à la campagne de Flandre.

Louis XIV prend Binche et Ath.

Louis Victor de Rochechouart se distingue au siège d'Ath.

Henri-Louis d'Aloigny participe au siège d'Ath.

En juin 1667 après l'abandon de Charleroi par le gouverneur Castel-Rodriguo, celle-ci est prise par les Français.

Victor-Maurice de Broglie participe à ce siège.

Le roi veut alors s'emparer de Bruxelles alors qu'Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon préfère que ses troupes s'aguerrissent en assiégeant les principales villes flamandes.

Antoine d'Aumont de Rochebaron rejoint Louis XIV durant le siège de Tournai qui tombe le 25 juin 1667.

Louis Victor de Rochechouart se distingue lors de ce siège.

Henri-Louis d'Aloigny, Louis Ier de Rohan-Chabot, Nicolas Auguste de La Baume, Victor-Maurice de Broglie et Claude de Choiseul participent à ce siège.

Douai est assiégée et tombe en juillet 1667.

Un mois après le début de la campagne, la régente d'Espagne déclare la guerre à la France.

Louis XIV s'empare Audenarde.

Nicolas Auguste de La Baume participe au siège d'Audenarde.

Après 15 jours de siège, Lille capitule le 17 août 1667.

Jean-François de La Baume Le Blanc prend part à ce siège.

Louis Victor de Rochechouart se distingue lors de ce siège.

Nicolas Auguste de La Baume, Louis Ier de Rohan-Chabot, François VI de La Rochefoucauld, Claude de Choiseul et Victor-Maurice de Broglie y participent.

François VI de La Rochefoucauld met un terme à sa carrière militaire.

Jean-Gaspard-Ferdinand de Marsin commande les troupes espagnoles au nord de la France.

Jean-Gaspard-Ferdinand de Marsin est battu par le François de Blanchefort de Créquy.

Entré jeune dans l'armée, Charles-Auguste de Goyon-Matignon se distingue au siège de Lille en 1667 comme capitaine de cavalerie au régiment de Longueville.

Alost près de Bruxelles donne sa reddition à fin août 1667.

La Flandre, possession espagnole, est devenue française.

La campagne en Flandre se termine, la cour revient à Paris.

Jean-Gaspard-Ferdinand de Marsin se retire ensuite au château de Modave.

Il dépense toute sa fortune à sa restauration, qui durera 15 ans.


Madame de Montespan et ses enfants

Liaison de Louis XIV avec Madame de Montespan

Exil de Louis Henri de Pardaillan de Gondrin

Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart devient la maîtresse de Louis XIV, lors de la campagne des Flandres en mai 1667. Leurs enfants sont :

Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart a un appartement à peu de distance de celui de Louis XIV.

Les courtisans clairvoyants n'ont pas de peine à expliquer pourquoi l'un et l'autre se dérobent en même temps au cercle de la reine.

Une longue période de cohabitation débute alors entre Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart et Françoise Louise de La Baume Le Blanc qui est à nouveau un paravent devant dissimuler au public les amours du roi avec une femme mariée.

Dans l'espoir de regagner le cœur du roi qu'elle ne cesse d'aimer, Françoise Louise de La Baume Le Blanc essuie toutes les humiliations que lui inflige Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.

Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, mari de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, fait un scandale à la cour lorsqu'il apprend la liaison de sa femme. Il est promptement enfermé au For-l'Évêque, puis exilé sur ses terres, en Gascogne, d'où il ne sortira presque plus jusqu'à sa mort.

Seule Marie-Thérèse d'Autriche, la reine ne veut pas se douter de la liaison du Roi. Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart a su la persuader de sa vertu.



Naissance de Louis de Bourbon

Louis de Bourbon naît le 2 octobre 1667 fils de Louis XIV et de Françoise Louise de La Baume Le Blanc.



Disgrâce et bannissement d'Édouard Hyde

Le crédit dont jouit Édouard Hyde, son intolérance et quelques mesures impopulaires, comme la vente de Dunkerque à Louis XIV, lui font beaucoup d'ennemis. Édouard Hyde est notamment attaqué pour des violations de l'habeas corpus; il envoie sans autre forme de procès des prisonniers hors d'Angleterre par exemple à Jersey. Les révères militaires de la deuxième guerre Anglo-hollandaise mènent à sa disgrâce et à chute.

Charles II Stuart le dépouille de toutes ses titres et fonctions, et le parlement le bannit à perpétuité. Il s'exile en France en novembre 1667.

Édouard Hyde passe le reste de sa vie dans l'exil, travaillant à l'histoire de la rébellion et des guerres civiles en Angleterre. Le bénéfice de sa publication fut utilisé à construire le Clarendon Building à Oxford.



Baptême de Louis II de Mailly-Nesle

Louis II de Mailly-Nesle est baptisé le 24 mai 1668 à la chapelle du Vieux-Château de Saint-Germain-en-Laye.

Son parrain est Louis XIV. Sa marraine est Anne-Marie-Louise d'Orléans.


Fort Saint-Jean de Marseille

Construction du fort Saint-Jean à Marseille

La commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, établie à Marseille sur un éperon, prolongement de la butte Saint-Laurent, est expropriée.

Louis XIV y exige la construction d'un fort qui est réalisée de 1668 à 1671 par Louis Nicolas de Clerville.



Traité entre Léopold Ier de Habsbourg et Louis XIV

Louis XIV s'allie à l'électeur de Brandebourg.

Le 13 janvier 1668, l'empereur Léopold Ier de Habsbourg signe un traité secret avec Louis XIV dans lequel les deux souverains se partagent les possessions de Charles II d'Espagne alors que celui-ci est toujours vivant.

Le partage de l'empire espagnol y est décidé.

Entre autre, La France recevrait une partie des Pays-Bas espagnols (Belgique actuelle).



Triple alliance de La Haye

Les Provinces-Unies (Hollandais) s'inquiètent de la progression de la France dans leur direction.

Les Provinces-Unies de Johan de Witt profitent d'une défiance envers Louis XIV de l'Angleterre et de la Suède. La Triple alliance est conclue à La Haye le 23 janvier 1668 entre Les Provinces-Unies, l'Angleterre (son ancien ennemi) et la Suède pour freiner l'expansion de la France dans les Pays-Bas espagnols.

Les alliés s'engagent à conseiller, voire à imposer, aux Français et aux Espagnols un partage des Pays-Bas qui éviterait aux Provinces-Unies une proximité immédiate avec la France.

L'Angleterre et les Provinces-Unies s'engagent à déclarer la guerre à la France si celle-ci ne s'accommode pas des places fortes des Pays-Bas espagnols et ne renonce pas à la Franche-Comté.

Depuis plus de 10 ans, la Suède connaît une importante crise financière. Dans l'espoir de subsides, Charles XI de Suède rejoint cette Triple alliance

Simon Arnauld d'Andilly quitte la Suède en 1668.

Lui est alors confiée une seconde mission. L'envoi de Simon Arnauld d'Andilly, considéré comme un homme de paix, est considérée à La Haye comme un heureux présage.

Mais en réalité, sa mission consiste essentiellement à perdre du temps, pour permettre au roi de préparer la guerre.

Il parviendra à faire illusion pendant près de 2 ans de 1669 à 1671 pour permettre à la Diplomatie et à la Guerre de se préparer.



Conquête du Comté de Bourgogne

Louis XIV ne se laisse pas impressionner et rejoint ses troupes en février 1668.

Charles-Paris d'Orléans-Longueville prend part à l'expédition en Franche-Comté.

Louis II de Bourbon-Condé prend en un jour Besançon.

François-Henri de Montmorency-Bouteville qui a obtenu un grade de lieutenant général aux cotés de Louis II de Bourbon-Condé, prend en un jour Salins.

La ville de Dôle dans le Jura est prise après un siège de 4 jours. Pratiquement toute la Franche-Comté est ainsi conquise en 3 semaines.


Bernardin Gigault Marquis de Bellefonds - par Joseph Albrier

Bernardin Gigault Maréchal de France

Bernardin Gigault, Marquis de Bellefonds, est fait maréchal de France par Louis XIV, par lettres données à Saint-Germain-en-Laye le 8 juillet 1668. Il prête serment le lendemain.


François de Blanchefort de Créquy de Bonne

François de Blanchefort de Créquy de Bonne Maréchal de France

François de Blanchefort de Créquy de Bonne, Marquis de Marines, est fait Maréchal de France le 8 juillet 1668 par Louis XIV.



Louis de Crevant Maréchal de France

Louis de Crevant, Duc d'Humières, est fait Maréchal de France en 1668 par Louis XIV.


Conquêtes de Louis XIV de France sur l'Espagne et l'Empire

Paix d'Aix-la-Chapelle

Clément IX est médiateur dans les guerres de succession d'Autriche entre la France, l'Espagne, l'Angleterre et les Pays-Bas.

Pierre II, Roi du Portugal, décide de mettre fin à la guerre avec l'Espagne, libérant ainsi des troupes susceptibles d'être employées contre la France.

Le Duc de Lorraine promet 8 000 hommes aux adversaires de la France et Louis XIV décide pour conserver ses conquêtes de proposer en premier de traiter avec l'Espagne.

Charles Colbert de Croissy est l'un des plénipotentiaires du congrès d'Aix-la-Chapelle.

Hugues de Lionne contribue à la signature du Traité d'Aix-la-Chapelle dite "Clémentine" en 1668.

Pour garder une frontière nord-est alors morcelée et difficile à défendre.

L'Espagne abandonne à la France 12 places fortes :

Sébastien Le Prestre est envoyé dès la fin mai 1668 à la frontière nord afin de fortifier les places

Louis XIV démantèle les places fortes de la Franche-Comté qu'il restitue à l'Espagne.

Les fortifications de Charleroi sont perfectionnées par les Français par Thomas de Choisy.

La France sort victorieuse de cette guerre et confirme son hégémonie européenne, de par sa puissance démographique et militaire.

Mais cette guerre va inquiéter les puissances européennes, car elle n'est pas totalement justifiée sur le plan du Droit.

La paix n'est pas officiellement déclarée d'autant plus qu'elle semble provisoire, à Louis XIV le premier qui continue à maintenir ses intentions agressives.

Ces conquêtes marquent une avancée considérable, mais n'établissent pas une frontière défendable.

Deux saillants espagnols subsistent, entre Saint-Omer et Ypres d'une part, entre Valenciennes et Cambrai d'autre part.

Pendant les années de paix qui suivent, François-Henri de Montmorency-Bouteville cultive les faveurs de François Michel Le Tellier.



Naissance de Philippe-Charles de France

Philippe-Charles de France naît le 5 août 1668, fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche. Il est titré Duc d'Anjou.



Mariage de Gaston-Henri de France avec Charlotte Séguier de Villemor

Charlotte Séguier de Villemor est veuve de Maximilien III de Béthune.

Gaston-Henri de France épouse le 29 octobre 1668 Charlotte Séguier de Villemor (1622-1704), fille de Pierre II Séguier et de Madeleine Fabry.

Le contrat de mariage est signé le 26 octobre 1668 à Saint-Germain.

Sont témoins Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche.



Henri-Louis d'Aloigny sur les frontières de Lorraine

En 1669, Louis XIV envoie Henri-Louis d'Aloigny servir sous les ordres de François de Blanchefort de Créquy sur les frontières de Lorraine.



Démission d'Henri du Plessis-Guénégaud

Jean-Baptiste Colbert Secrétaire d'État de la maison du roi

Les bonnes relations ayant existé entre Nicolas Fouquet et Henri du Plessis-Guénégaud indisposent Louis XIV.

Aussi encourage-t-il les manœuvres de Jean-Baptiste Colbert pour obtenir la charge de secrétaire d'État de la maison du roi.

Comme Henri du Plessis-Guénégaud ne souhaite pas quitter le gouvernement, Jean-Baptiste Colbert fait entamer contre lui un procès en restitution de sommes qui auraient été reçue pendant la surintendance de Nicolas Fouquet.

Henri du Plessis-Guénégaud doit céder.

En février 1669, Henri du Plessis-Guénégaud démissionne du secrétariat d'État de la maison du roi.

Jean-Baptiste Colbert est immédiatement pourvu de la charge moyennant 600 000 livres payées à Henri du Plessis-Guénégaud.



Survivance des charges de Jean-Baptiste Colbert pour Jean-Baptiste Antoine Colbert

En février 1669, Jean-Baptiste Colbert obtient de Louis XIV pour Jean-Baptiste Antoine Colbert, son fils, la survivance de ses charges et entreprend de le préparer lui-même à les exercer.



Tentative d'empoisonnement de Jean-Baptiste Colbert

Jean-Baptiste Colbert subit une tentative d'empoisonnement au cours de son passage à Marseille avec Louis XIV, le 5 mai 1669.

Selon les correspondances de Madame de Sévigné, cette tentative est commise par Giafferi, un vénitien, et se traduit par des maux de ventre du ministre pendant plusieurs mois.



Séjour de Louis XIV et d'Anne-Julie de Rohan-Chabot à Chambord

En 1669, Louis XIV séjourne à Chambord alors qu'Anne-Julie de Rohan-Chabot y est également présente.

Les rumeurs éclatent disant que le roi l'a enfin mis dans son lit.

Mais devant la beauté de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, il est peu vraisemblable qu'Anne-Julie de Rohan-Chabot détrône cette favorite du roi-Soleil.



Claude de Choiseul Maréchal de camp

Louis XIV nomme Claude de Choiseul maréchal de camp en 1669.

Louis XIV envoie Claude de Choiseul au secours des Vénétiens.

Sa mission est un succès.



Gabriel de Rochechouart de Mortemart Gouverneur de Paris et de l'Île-de-France

Louis XIV nomme Gabriel de Rochechouart de Mortemart Gouverneur de Paris et de l'Île-de-France en 1669.



Disgrâce passagère d'Antonin Nompar de Caumont

Antonin Nompar de Caumont Capitaine des gardes

En 1669, Louis XIV promet à Antonin Nompar de Caumont la charge de Grand maître de l'artillerie de France, mais il a la maladresse de se vanter de cette promesse. Louis XIV la révoque.

S'ensuit une scène épouvantable, où Antonin Nompar de Caumont brise son épée devant le roi qui jette lui-même sa canne par la fenêtre pour ne pas frapper un gentilhomme.

Cet épisode vaut à Antonin Nompar de Caumont de séjourner quelques jours à la Bastille.

De retour à la Cour, Antonin Nompar de Caumont retrouve la faveur du roi qui le nomme capitaine des gardes.


Louis de Bourbon

Louis de Bourbon légitimé

Louis de Bourbon Amiral de France

Louis de Bourbon est légitimé par Louis XIV en 1669.

Louis de Bourbon reçoit le titre d'Amiral de France.

Il n'est âgé que de 2 ans. Cela permet à Louis XIV de garder la maîtrise de la marine pendant de nombreuses années.



Françoise d'Aubigné Gouvernante des enfants de Louis XIV et de Madame de Montespan

Françoise d'Aubigné refuse d'être la dame de compagnie de Marie Françoise de Savoie-Nemours, Reine du Portugal.

En 1669, sur la proposition de Mme d'Heudicourt, Françoise d'Aubigné accepte la charge de gouvernante des enfants illégitimes de Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.

Françoise d'Aubigné s'installe à Vaugirard et y rencontre pour la première fois Louis XIV qui y vient pour voir ses enfants.



Création du Code forestier

Édit sur les classes de la marine

Jean-Baptiste Colbert et Louis XIV ont besoin de bois pour les constructions de maisons et de bateaux.

De 1661 à 1669, un nouveau code est élaboré visant à réorganiser l'exploitation sylvicole et en assurer la pérennité.

Jean-Baptiste Colbert crée le Code forestier et l'édit sur les classes de la marine en 1669.

Les ordonnances imposent notamment de conserver plus d'arbres en futaie lors des coupes, ce qui est à l'origine du taillis sous futaie.

Le Maître des Eaux et Forêts a pouvoir de police en forêts publiques et privées.

La Marine peut réquisitionner des bois, y compris en dehors des forêts royales.

Tout contrevenant est passible du pilori, du fouet en public, du bannissement du Royaume ou des galères.

Jean-Baptiste Colbert fait planter la forêt de Tronçais pour la construction navale.



Françoise Louise de La Baume Le Blanc Supplantée par Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart

En 1669, Françoise Louise de La Baume Le Blanc est supplantée par Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart dans la faveur de Louis XIV.

Le roi désire éloigner Jean-François de La Baume Le Blanc, ce frère imprévisible, si possible en province.



Refus de Charles IV de Lorraine de licencier ses armées

Charles IV de Lorraine refusa en 1669 de licencier ses armées sur l'injonction de Louis XIV.


François Adhémar de Monteil de Grignan - par Nicolas de Largilliere - Collection du Marquis de Castellane

François Adhémar de Monteil de Grignan Lieutenant-général du Roi en Provence

Le 29 novembre 1669, Louis XIV nomme François Adhémar de Monteil de Grignan Lieutenant-général du Roi en Provence.



Voyage en Espagne de Louis XIV

Officialisation de la liaison avec Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart

En 1670, la faveur de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart est officialisée.

Lors d'un voyage en Espagne, Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart. voyage dans la voiture de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche.

Lorsqu'elle monte dans la sienne, 4 gardes du corps entourent les portières.



Naissance de Louis-Auguste de Bourbon

Louis-Auguste de Bourbon naît secrètement au château de Saint-Germain-en-Laye le 31 mars 1670, fils de Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.

L'enfant nait infirme et boitera toute sa vie d'où le sobriquet de Gambillard qui lui sera attribué.

Les amants craignent la réaction de Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, époux de la marquise de Montespan qui aurait pu faire reconnaître l'enfant comme sien.

Dès sa naissance, ils donnent Louis-Auguste de Bourbon en charge à Françoise d'Aubigné qui s'occupe déjà de Louise-Françoise de Bourbon, sa sœur aînée, et se réfugie incognito dans le village de Vaugirard près de Paris.

Rapidement, Louis-Auguste de Bourbon devient l'enfant préféré du roi.



Révolte du Roure

La misère causée par les guerres de Louis XIV est encore accrue par un hiver terrible de 1669 à 1670, suivi d'un printemps calamiteux (grêle) qui détruisit les récoltes

Tous les oliviers du Languedoc périssent, depuis Montpellier jusqu'à Aubenas.

En France, on se plaint partout de la multiplicité des impôts et des taxes extra-ordinaires.

Une rumeur d'impôts nouveaux - sur les chapeaux, sur les souliers, sur les chemises, sur les journées des travailleurs, sur la naissance des enfants - embrasa la région du Vivarais.

Le 30 avril 1670, Barthélemy Casse, commis des fermes à Béziers, est lapidé par des manœuvres et des femmes du quartier Saint-Antoine à Aubenas.

Bancatte, chef des émeutiers, est conduit en prison. Le lendemain, il est délivré par les manifestants.

Le mouvement se généralise en Vivarais, 4 000 paysans révoltés entrent à Joyeuse et Largentière.

Anthoine du Roure est un gentilhomme de La Chapelle-sous-Aubenas, connu pour ses idées libérales.

Éduqué et respecté, il a antérieurement servi dans l'armée royale.

Très populaire dans la région, il se voit obligé de se mettre à la tête des paysans.

Il marche sur Aubenas où demeurent les principaux oppresseurs du peuple.

Les paysans des environs s'assemblent au son du tocsin, la révolte est générale.

Le marquis de Castries, gouverneur du Languedoc, informé par les bourgeois d'Aubenas, lance du Bourg-Saint-Andéol, où il est arrivé par marches forcées, une ordonnance défendant, sous peine de mort, les attroupements et la mise en circulation de faux bruits irritant le peuple.

Une garnison de 200 hommes part pour Aubenas.

Le tocsin rassemble autour de la ville 6 000 hommes accourus de 20 paroisses.

Anthoine du Roure est proclamé généralissime et regardé comme le protecteur du peuple et le défenseur de ses droits.

L'armée en marche sur Villeneuve où se trouve le Grand Prévôt qui, ne s'attendant pas à faire des procédures contre tant de coupables, s'enfuit précipitamment.

Georges de Vogüé est :

Anthoine du Roure va attaquer Villeneuve.

Georges de Vogüé, qui a quelque influence sur Anthoine du Roure, son beau-frère, le 20 juillet 1670, le prie de suspendre les hostilités jusqu'à ce que l'on connaisse les nouvelles idées du Marquis de Castries.

Ce dernier ayant lancé une nouvelle ordonnance promettant l'abolition du passé, les troupes de Anthoine du Roure se séparent.

Le Languedoc, la Provence, le Dauphiné et la Guyenne regardent avec plaisir ce mouvement qu'elles se proposent d'imiter.

Le commerce et le travail reprennent, lorsque le châtelain d'Aubenas fait savoir que le Roi pardonne tout, sauf les meurtres, les sacrilèges et l'affichage des placards de révolte.

À cette nouvelle, les partisans d'Anthoine du Roure résolvent de ne plus rien ménager. Ils disent que leur tour est venu de gouverner un peu et qu'ils ne veulent plus marcher en aveugles. Ils assurent hardiment que les pots de terre doivent casser les pots de fer.

Cinquante paroisses envoient des députés à l'assemblée de Mercuer.

Constant et Dupuis promettent d'aller exposer au roi les griefs du peuple.

Pour mettre le comble à cette surexcitation, 200 hommes de garnison arrivent à Aubenas. Les bourgeois se réfugient au château et au collège des Jésuites.

Anthoine du Roure entre dans la ville avec 8 000 hommes.

Pendant quelques jours on tire de part et d'autre, on massacre aussi tous les pauvres diables qui ont omis de choisir entre le parti du peuple et celui du château.

L'armée des paysans, grossissant de jour en jour, le ravitaillement devient difficile.

Anthoine du Roure quitte Aubenas avec 2 000 hommes.

Des entrevues ont lieu à Alba où l'on promet à Anthoine du Roure et à ses lieutenants l'amnistie générale s'ils déposent les armes et s'ils font amende honorable.

Toutes ces négociations ont pour but de donner à l'armée royale le temps d'arriver.

Cette armée compte les mousquetaires de la Maison du Roi, dont d'Artagnan,, 3 000 fantassins, 1 600 cavaliers, et toute la noblesse des environs.

Le choc a lieu à Lavilledieu. Seul le bataillon commandé par Anthoine du Roure tire quelques coups d'arquebuse.

Une sévère répression s'ensuit.

L'armée royale entre dans Aubenas le 27 juillet 1670.

Sept des principaux révoltés sont pendus.

Le 28 juillet 1670, le procès des coupables commence devant la cour de justice de Nîmes.

Deux sont roués, 6 pendus sous les halles, 2 autres sont condamnés aux galères, un grand nombre est banni et deux femmes du quartier Saint-Antoine d'Aubenas sont condamnées au fouet.

Les fourrageurs de l'armée pillent tout dans les environs et passent au fil de l'épée ce qu'ils trouvent de gens.

La terreur règne dans le pays.

Il faut une ordonnance de l'Intendant du 20 août 1670 enjoignant, sous peine de mort, aux habitants de regagner leurs demeures, pour ramener un peu de calme dans le pays.

Le 21 août 1670, Anthoine du Roure, chef des séditieux du pays de Vivarais, est condamné à être rompu vif pour la réparation des crimes de lèse-majesté, rébellion, attroupements avec port d'armes, sacrilèges, incendies, cruautés énormes, expédition d'ordres et de passeports, convocation d'assemblée contre le service du roi.

Anthoine du Roure, las de mener la dure vie du proscrit, résout de présenter lui-même une requête à Louis XIV.

Il va demander conseil à son procureur de Toulouse, un certain Bouet, qui l'assure qu'il est un homme perdu s'il donne suite à ce projet et qui lui conseille plutôt de gagner l'Espagne.

Bouet, pris du remords de laisser échapper un criminel d'état, le fait arrêter à Saint-Jean-Pied-de-Port.

Anthoine du Roure est conduit à Montpellier où son procès est instruit de nouveau.

L'exécution a lieu dans cette ville le 29 octobre 1670.

Son corps est exposé sur le grand chemin de Montpellier à Nîmes et sa tête est exposée, quatre jours après, au-dessus de la porte Saint-Antoine à Aubenas et sur le portail Saint-Antoine.

Sa maison est démolie, les fondements en sont arrachés par l'exécuteur, ses bois sont dévastés et sa postérité est rendue infâme, ses biens sont confisqués et sa femme et ses enfants bannis du royaume.

Les clochers d'Aubenas, Lavilledieu, Vogüé, Lachapelle-sous-Aubenas, Ailhon sont coupés à hauteur du toit de l'église et leurs cloches descendues.

Aubenas, foyer de la rébellion, est condamnée à 500 écus d'amende envers le roi et La chapelle à 800, ainsi qu'aux frais de justice.

Résultats :

Les ecclésiastiques d'Aubenas et le prince d'Harcourt reçoivent une indemnité pour les pertes que l'armée d'Anthoine du Roure leur a fait subir dans leurs biens.

Le prince a fait surtout ressortir que la résistance de son château d'Aubenas a empêché Anthoine du Roure de porter dans toute la province du Languedoc l'étincelle révolutionnaire.



Françoise Louise de La Baume Le Blanc Carmélite

En 1670, après une longue maladie, peut-être une fausse couche, qui lui fait entrevoir la mort, Françoise Louise de La Baume Le Blanc se tourne vers la religion, rédigeant d'émouvantes "Réflexions sur la miséricorde de Dieu".

Sur les conseils de Bourdaloue, du Maréchal de Bellefonds, premier maître d'hôtel du roi, et de Jacques-Bénigne Bossuet, Françoise Louise de La Baume Le Blanc décide de quitter la Cour pour entrer au très strict couvent des Grandes-Carmélites du faubourg Saint-Jacques.

Obligée de solliciter l'autorisation de Louis XIV pour se retirer, Françoise Louise de La Baume Le Blanc rejette toute solution de couvent "plus douillet".

Afin de la dissuader, Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart lui fait dépeindre, par Françoise d'Aubigné, les privations et les souffrances auxquelles elle s'expose en entrant au Carmel, ainsi que le scandale que ne manquera pas de susciter une telle décision.

Avant de se retirer, Françoise Louise de La Baume Le Blanc tient même à faire des excuses publiques à la reine Marie-Thérèse d'Autriche, ce qui fait grand bruit.

Peu de temps après, elle prononce ses vœux perpétuels, prenant le nom de Louise de la Miséricorde.

Françoise Louise de La Baume Le Blanc confie ses enfants à Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, la belle-sœur du roi, la princesse palatine, Duchesse d'Orléans.

Au couvent, Françoise Louise de La Baume Le Blanc reçoit plusieurs fois la visite de Marie-Thérèse d'Autriche, de Bossuet, de la marquise de Sévigné et d'Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz.

Quelque temps plus tard, Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz ayant amené Louis de Bourbon et Marie Anne de Bourbon visiter leur mère en son couvent, celle-ci, toute à ses pénitences, refuse d'embrasser Louis de Bourbon, son fils, qui veut se jeter dans ses bras.



Aventure d'Anne-Marie-Louise d'Orléans avec Antonin Nompar de Caumont

En 1670, Anne-Marie-Louise d'Orléans a une aventure avec Antonin Nompar de Caumont, un gentilhomme, bellâtre et volage, de 6 ans son cadet. Elle le demande en mariage.

Louis XIV y consent mais, sans doute sur les représentations de la reine Marie-Thérèse d'Autriche et des princes du sang, se ravise après 3 jours.



Exil du Chevalier de Lorraine

De son côté, Henriette-Anne Stuart ne supporte pas les favoris de Philippe Ier d'Orléans.

Henriette-Anne Stuart obtient de Louis XIV l'exil du Philippe de Lorraine-Armagnac.



Rupture de la triple alliance

Traité de Douvres

Traité de Londres

Suite à la Guerre de Dévolution, Henry Bennet, Comte d'Arlington, principal ministre de Charles II Stuart est partisan d'une alliance avec la Suède et les Provinces-Unies pour s'opposer aux ambitions de Louis XIV.

Mais Charles II Stuart qui admire l'autorité de Louis XIV, cherche à résoudre ses ennuis financiers.

Charles II Stuart rompt la Triple alliance contre la France et promet à Louis XIV d'apporter son aide pour la campagne qui se prépare.

Louis XIV envoie à Londres sa belle-sœur Henriette-Anne Stuart qui négocie avec son frère Charles II Stuart.

Probablement en raison de ses liens avec l'Angleterre, Louis XIV missionne Henri de Massue pour les négociations secrètes du Traité de Douvres avec Charles II Stuart.

Henri de Massue s'acquitte avec brio de cette mission difficile.

Le traité de Douvres est signé en juin 1670.

La France, l'Angleterre, la Principauté de Munster et l'Électorat de Cologne s'unissent contre les Provinces-Unies.

Les Anglais s'engouffrent ainsi dans la Troisième Guerre anglo-néerlandaise.

Le traité de Londres est signé en décembre 1670 :

Charles II Stuart essaie de s'assurer que le Traité, particulièrement la clause de conversion, reste secret car il n'a pas réellement l'intention de se convertir.



Mort d'Henriette-Anne Stuart

Deux semaines après son retour de Londres, Henriette-Anne Stuart est saisie de violentes douleurs au côté après avoir bu un verre de chicorée.

Son agonie dure quelques heures.

Henriette-Anne Stuart meurt au château de Saint-Cloud le 30 juin 1670, à 2 heures 1/2 du matin environ.

La cause probable serait une porphyrie aiguë intermittente ou une péritonite biliaire.

Exilé à Rome, Philippe de Lorraine-Armagnac est soupçonné de l'avoir fait empoisonner.

Toutefois ce soupçon est écarté, car l'autopsie, exigée par Louis XIV ne révèle rien de tel.

Le soupçon restera toutefois entretenu par les mémoires de la princesse Palatine.

Jacques-Bénigne Bossuet compose pour Henriette-Anne Stuart la célèbre oraison funèbre:

Madame se meurt, Madame est morte.


Marie-Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart - Reine des abbesses

Marie-Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart Supérieure générale de l'abbaye de Fontevraud

Louis XIV, qui s'entend à distinguer le mérite, nomme Marie-Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart Supérieure générale de l'abbaye royale de Fontevraud, le 16 août 1670

Elle a à diriger des moines en même temps que des religieuses.

Sans négliger les devoirs de sa charge, elle n'oublie pas ses études favorites et transforme Fontevraud en foyer de rayonnement intellectuel et culturel.

Elle traduit :

Douée d'une grande justesse d'esprit, elle voit les meilleurs écrivains de l'époque frapper à sa porte pour lui demander avis et conseils. Toujours humble, elle les reçoit avec charité; ils se retirent satisfaits, honorés même d'avoir été admis auprès d'elle.

Sous son administration, l'ordre est en pleine prospérité. Son autorité sur l'abbaye-mère et la cinquantaine de prieurés qui en dépendent lui vaut le titre de reine des abbesses.

Comme le rapporte Saint-Simon, selon lequel son esprit surpasse celui de ses sœurs, et qu'elle y joint un savoir fort et étendu.

Louis XIV, avec lequel elle correspond régulièrement et qui l'appelle" la perle des abbesses ", tente de la retenir à la cour, mais elle refuse, préférant rester à Fontevraud.



Révolte des Mécontents de Hongrie

En 1670, les seigneurs croates Petar Zrinski et Franjo Kristof Frankopan complotent avec les "mécontents de Hongrie" pour détacher des Habsbourg la couronne de Hongrie-Croatie, la proposant :



Phélypeaux de la Vrillière Marquis de Tanlay

La seigneurie de Tanlay est érigée en marquisat en faveur de Phélypeaux de la Vrillière par Louis XIV en 1671.



Projet de fondation d'un monastère de Calvairiennes à Machecoul

Pierre de Gondi manifeste son désir de fonder à Machecoul un monastère de Calvairiennes afin de rapprocher de lui Marie-Catherine Antoinette de Gondi, sa fille.

Louis XIV donne un avis favorable en 1671.



Mort de Madeleine II de la Porte de La Meilleraye

Marguerite III Guidone de Cossé-Brissac Abbesse de Chelles

Madeleine II de la Porte de La Meilleraye meurt en 1671.

Marguerite III Guidone de Cossé-Brissac ou Marguerite Guyonne, est nommée Abbesse de Chelles par Louis XIV.



Simon Arnauld d'Andilly à nouveau à Stockholm

Louis XIV renvoie alors Simon Arnauld d'Andilly une seconde fois à Stockholm en 1671, à la demande d'Hugues de Lionne lui-même, afin d'obtenir que la Suède quitte à son tour la Triple Alliance.

Malgré de grandes difficultés, Simon Arnauld d'Andilly parvient à faire accepter un traité, qui n'achoppe que sur les énormes subsides demandées par la cour de Stockholm.



Mort d'Hugues de Lionne Marquis de Fresnes, Seigneur de Berny

Hugues de Lionne meurt à Paris le mardi 1er septembre 1671.

Louis XIV a dressé ce portrait d'Hugues de Lionne :

Pas un de mes sujets n'avait été plus souvent employé aux négociations étrangères ni avec plus de succès. Il connaissait les diverses Cours de l'Europe, parlait et écrivait facilement plusieurs langues, avait des belles-lettres, l'esprit aisé, souple, adroit, propre à cette sorte de traité avec les étrangers.

Saint-Simon a surnommé Lionne "le plus grand ministre du règne".

Hugues de Lionne laisse sa charge à son fils qui en a la survivance. Mais celui-ci n'est pas jugé assez compétent par le roi qui le force à renoncer à cette charge en échange de celle bien moins importante de "maître de la garde-robe". Le successeur d'Hugues de Lionne est son ami Pomponne.



Grâce de Louis II de Bourbon-Condé

Le 21 avril 1671, Louis II de Bourbon-Condé reçoit durant 3 jours Louis XIV alors âgé de 33 ans et les 3 000 membres de la cours de Versailles dans son Château de Chantilly.

Il y fait donner une fête fastueuse et des banquets somptueux organisés par François Vatel.

Louis II de Bourbon-Condé obtient de se réconcilier et d'obtenir la grâce et les faveurs de Louis XIV qui a besoin de son soutien.



Neutralité de l'empereur Léopold Ier

En novembre 1671, Louis XIV obtient la neutralité de l'empereur Léopold Ier.



Mariage de Philippe Ier d'Orléans avec Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz

Anne-Marie de Gonzague négocie le mariage d'Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, nièce de son mari et protestante.

Philippe Ier d'Orléans est un homosexuel notoire et catholique.

Philippe Ier d'Orléans est veuf d'Henriette-Anne Stuart.

Monsieur ne consent à se remarier qu'en échange de la rentrée en grâce de Philippe de Lorraine-Armagnac, son favori.

Ce mariage doit protéger le Palatinat des menées expansionnistes de Louis XIV.

Philippe Ier d'Orléans épouse à Châlons-en-Champagne le 19 novembre 1671 ou le 21 décembre 1671 Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, la Princesse Palatine. Leurs enfants sont :

Elle devient la duchesse d'Orléans ou Madame.

La princesse Palatine doit rapidement à contrecœur se convertir au catholicisme à Metz.

Philippe Ier d'Orléans ne s'intéresse pas beaucoup à elle, si ce n'est pour obtenir un héritier mâle.

Il n'y a pas d'amour entre eux mais un respect mutuel, Philippe Ier d'Orléans étant un mari plutôt conciliant.

Après avoir eu leurs enfants, ils se mettent d'accord pour s'épargner réciproquement le devoir conjugal.

Elle souffrira des avanies et des intrigues de l'entourage de Philippe Ier d'Orléans, son mari.

Elle atteindra le sommet de son art de marieuse en unissant contre leur gré, Monsieur, frère unique du roi et duc d'Orléans, pourtant homosexuel notoire et catholique, avec une nièce protestante de son mari, Élisabeth-Charlotte de Bavière, la fameuse " Palatine " qui sera la mère du régent et de la duchesse de Lorraine.


Louis de Béthune

Louis de Béthune Du de Charost

Louis XIV érige en la faveur de Louis de Béthune le comté de Charost en duché pairie en mars 1672.



Naissance de Louis César de Bourbon

Louis César de Bourbon naît au Génitoix en Seine-et-Marne en 1672, fils de Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.



Troisième Guerre de Hollande

Troisième Guerre anglo-néerlandaise

Déclaration de guerre de l'Angleterre aux Provinces-Unies

Déclaration de guerre de la France aux Provinces-Unies

La guerre de Hollande de 1672 à 1678 oppose :

Après la guerre de Dévolution, Louis XIV comprend qu'il doit se débarrasser de la Triple alliance de La Haye s'il veut continuer à revendiquer les territoires espagnols, héritage de son beau père Philippe IV d'Espagne.

De plus, malgré les tarifs douaniers français très protectionnistes de 1664 et 1667, les Hollandais sont de redoutables concurrents pour les marchands et fabricants français.

Une victoire sur la Hollande permettrait de réduire le problème.

Aussi Jean-Baptiste Colbert, responsable de la politique économique, pousse à la guerre.

Il en est de même de François Michel Le Tellier, qui depuis 1670, dirige le secrétariat d'État à la guerre.

La guerre contre les Provinces-Unies doit lui permettre de montrer au roi ses talents d'organisateur, voire de s'imposer face aux brillants chefs de guerre comme Louis II de Bourbon-Condé et Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon.

Hugues de Lionne prépare la guerre de Hollande en isolant les Provinces-Unies, en brisant la triple alliance de la Haye.

La Troisième Guerre anglo-néerlandaise qui a lieu de 1672 à 1674 est un conflit sous-jacent à la Guerre de Hollande.

Le 28 mars 1672, Charles II Stuart déclare la guerre aux Provinces-Unies.

Le 6 avril 1672, Louis XIV déclare la guerre aux Provinces-Unies.

Louis de Rohan-Guémené participe à cette guerre de Hollande de 1672 à 1673.

En 1672, Armand de Gramont participe à la Guerre de Hollande.



Charles-Paris d'Orléans Candidat au trône de Pologne

Prise d'Orsoy, Wesel, Rhinberg, Burick

Franchissement du Rhin au gué Tolhuis

Mort de Charles-Paris d'Orléans-Longueville

Occupation de Zwolle

Siège de Groenlo

Prise d'Arnheim

Mort d'Alexandre de Choiseul du Plessis-Praslin

Prise de Nimègue

Tentative de négociation des Hollandais avec Louis XIV

Charles-Paris d'Orléans est Duc de Longueville, d'Estouteville, Prince de Neufchâtel et de Valangin, Comte de Dunois et de Saint-Pol.

François de Callières travaille à faire élire Charles-Paris d'Orléans sur le trône vacant de Pologne.

Il est près de l'emporter sur son compétiteur, Michel Wiecnowiecki.

En 1672, François-Egon de Fürstenberg et Guillaume-Egon de Fürstenberg obtiennent la signature d'un traité d'alliance entre la France et Maximilien-Henri de Bavière, le prince-archevêque de Cologne, en vue de la guerre de Hollande.

En 1672, évitant les Pays-Bas espagnols, les Français entrent dans les Provinces-Unies.

Johan de Witt ne peut empêcher cette invasion.

Le 1er juin 1672, les troupes commandées par Bernhard von Galen, prince-évêque de Münster, contournent les défenses néerlandaises par le sud et envahissent l'est des Pays-Bas, assiégeant les villes d'Enschede, Almelo, Borculo et Groenlo ou Groningue, où les rejoignent les forces de France et de Cologne.

Les forces alliées comportent quelque 100 000 hommes.

Entourée de remparts et de fossés, Groenlo est bien fournie en provisions, et défendue par dix compagnies d'infanterie et une compagnie de cavalerie, soit 600 soldats commandés par le lieutenant-colonel d'infanterie Gustaff Tungel, disposant de 22 canons montés sur des nouveaux affûts.

La ville se rend le 10 juin 1672.

Les troupes de Bernhard von Galen détruisent les plus importantes fortifications de Groenlo. Elles occuperont la ville jusqu'en 1674.

Les alliés se tournent alors sur Deventer et d'autres villes.

Commencent alors ce que les néerlandais appelleront la Rampjaar, la pire année pour la République néerlandaise.

Louis XIV et Louis II de Bourbon-Condé prennent Orsoy, Wesel, la place forte de Rheinberg ou Rhinberg, Burick.

Le dimanche 12 juin 1672, ils passent le Rhin au gué de Tolhuis.

Melchior II de Vogüé participe à la bataille de Wesel et au passage du Rhin.

Lors d'un retour au camp après une soirée de plaisir passée à boire plus que de raison, Charles-Paris d'Orléans-Longueville aperçoit le bateau de Louis II de Bourbon-Condé, son oncle, s'apprêtant à traverser l'Issel.

Désespéré d'être laissé sur la rive et de ne point participer aux prochains combats, Charles-Paris d'Orléans-Longueville crie de la rive qu'on l'attende sinon il se jette à l'eau.

Louis II de Bourbon-Condé qui connait son neveu, donne l'ordre de retourner à terre et prend Charles-Paris d'Orléans-Longueville à bord.

Autre hypothèse : Charles-Paris d'Orléans passe le Rhin à la nage avec la cavalerie française.

À peine débarqué, Charles-Paris d'Orléans-Longueville se jette à bride abattue sur un corps retranché aux Pays-Bas et attaque une barrière détenue par un régiment de frisons.

Charles-Paris d'Orléans-Longueville meurt le 12 juin 1672 tombant de cheval percé de 5 à 6 coups.

Louis Victor de Rochechouart se trouve au passage du Rhin. Son cheval, appelé Jean Le Blanc, fait au milieu du fleuve un faux pas qui faillit renverser son maître dans les flots. Tout beau, Jean Le Blanc, dit tranquillement Vivonne, voudrais-tu faire mourir en eau douce un général des galères ? Au même moment, Louis Victor de Rochechouart reçoit à l'épaule gauche un coup de feu dont il ne guérira jamais, et qui le forcera toujours à porter son bras en écharpe, mais il supportra gaiement cette disgrâce.

Pendant ce temps, François-Henri de Montmorency-Bouteville occupe Zwolle.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon prend Arnheim.

César III Auguste de Choiseul et Alexandre de Choiseul du Plessis-Praslin, son frère aîné, participent à la bataille d'Arnheim.

Alexandre de Choiseul du Plessis-Praslin meurt le 14 juin 1672 tué d'un coup de canon.

César III Auguste de Choiseul prend alors le titre de comte du Plessis-Praslin.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon prend Nimègue.

Mais sur les conseils de François Michel Le Tellier, Louis XIV ne marche pas sur Amsterdam pourtant à portée.

Dès le 16 juin 1672, débordés, les Hollandais envoient des négociateurs qui proposent de céder les villes du Rhin, Maastricht, le Brabant et la Flandre hollandaise avec en sus une indemnité de 10 000 000 de livres.

Mais Louis XIV exige plus de terrain et le rétablissement de la liberté du culte catholique, c'est la rupture.

Le 20 juin 1672, les Hollandais rompent les écluses de Muyden et provoquent l'inondation du pays.

Les Français ne peuvent plus avancer.


Guillaume III d'Orange-Nassau

Guillaume III d'Orange-Nassau Stathouder de Hollande et de Zélande

Mort de Johan de Witt et Cornélius de Witt

Le 28 juin 1672, Guillaume III d'Orange-Nassau est nommé au poste de stathouder des Pays-Bas et capitaine général des forces s'opposant à l'invasion par la France dans le cadre de la Guerre de Hollande et de la Troisième Guerre anglo-néerlandaise.

Guillaume III d'Orange-Nassau est nommé :

Johan de Witt, Grand-pensionnaire chef de la diplomatie hollandaise, et Cornélius de Witt, son frère, meurent à La Haye le 20 août 1672 assassinés par les Orangistes.

Guillaume III d'Orange-Nassau devient le seul chef des Hollandais. Il sera l'adversaire le plus acharné de Louis XIV pendant près de 30 ans.



L'alliance anti-française

L'empereur Léopold Ier de Habsbourg décide de rompre la neutralité promise à Louis XIV.

Léopold Ier de Habsbourg s'allie à Frédéric Guillaume Ier de Brandebourg, le 23 juin 1672.

Léopold Ier de Habsbourg s'allie avec les Provinces-Unies le 25 juillet 1672.

Pour faire face et empêcher la jonction Allemands-Hollandais, Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon est envoyé en Westphalie et Louis II de Bourbon-Condé en Alsace.

Une alliance défensive s'est constituée en septembre 1672 entre :

L'alliance anti-française maintient une armée de 21 000 fantassins et 10 500 cavaliers.



Naissance de Louis-François de France

Mort de Louis-François de France

Louis-François de France naît le 14 juin 1672, fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche. Il est titré Duc d'Anjou.

Louis-François de France meurt le 4 novembre 1672.



Prise de Saint-Amour

Les troupes de Louis XIV dévastent Saint-Amour de 1673 à 1674.



Mort de Jean-Gaspard-Ferdinand de Marsin

Ferdinand de Marsin commandant d'une compagnie de gendarmes de Flandres

Jean-Gaspard-Ferdinand de Marsin est seigneur de Mézières en Drouais (Eure-et-Loir).

Jean-Gaspard-Ferdinand de Marsin meurt en 1673.

Ferdinand de Marsin, son fils, passe à la cour de Louis XIV.

Ferdinand de Marsin reçoit le commandement d'une compagnie de gendarmes de Flandres, créée pour lui.



Siège d'Orange

En 1673, François Adhémar de Monteil de Grignan assiège la cité d'Orange, réclamant l'entrée de celle-ci dans le territoire de France.

En apprenant la nouvelle de la victoire du comte, Louis XIV aurait dit :

Je suis fort content de Grignan !



Congrès de Cologne

Simon Arnauld d'Andilly, plus favorable à un accommodement, se montre plus souple. Il aurait certainement accepté les propositions faites par les Hollandais en 1673 au congrès de Cologne.

Mais elles sont finalement refusées par Louis XIV qui pense obtenir plus.



Henri Jules de Bourbon-Condé Lieutenant général

Henri Jules de Bourbon-Condé Lieutenant général le 3 avril 1673.

Il commande en second l'armée du Rhin, faisant office de chef d'état-major.

Henri Jules de Bourbon-Condé n'aura jamais de commandement réel, Louis XIV et François Michel Le Tellier ne pouvant se fier à son esprit tordu et sans talents hors sa bravoure.



Naissance de Louise-Françoise de Bourbon

Louise-Françoise de Bourbon, dite Mademoiselle de Nantes, naît en 1673, fille de Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.



Extension de la Régale au Languedoc, à la Guyenne, à la Provence et au Dauphiné

La régale est la gestion par le roi de France des bénéfices des évêchés vacants.

Les évêchés de Provence, de Dauphiné, de Languedoc, de Cambrai et de Besançon sont exempts du droit de régale.

D'autres s'en sont rachetés.

Par la déclaration de Saint-Germain du 10 février 1673, Louis XIV, reprenant une décision de 1608, étend le droit de régale à tout le royaume, sauf les évêchés rachetés.

Louis XIV étend ainsi la régale aux provinces de Languedoc, de Guyenne, de Provence et de Dauphiné.

s'opposent à la décision royale et refuse l'extension de ce droit de régale aux évêchés du Midi.

Ils sont soutenus par le pape Innocent XI tandis que la Sorbonne et le Parlement de Paris soutiennent Louis XIV.


Louis XIV vêtu à la romaine, couronné par la Victoire devant une vue de la ville de Maestricht - en 1673. Louis XIV devant Maastricht

Prise de Maastricht

Mort de d'Artagnan

En 1673 François-Henri de Montmorency-Bouteville protège la retraite d'Utrecht jusqu'à Maastricht avec seulement 20 000 hommes face à une armée de 70 000 hommes.

Cet exploit le place au premier rang des généraux.

Le siège de Maastricht ou Maëstricht est un des principaux épisodes du plan d'invasion des Pays-Bas de Louis XIV, en 1673, pendant la Guerre de Hollande.

Le siège de Maastricht commence le 13 juin 1673 très tôt le matin ce qui permet aux forces françaises d'avoir un certain avantage sur leurs adversaires malgré leur supériorité numérique.

Grâce à un nouveau système de combat imaginé par Sébastien Le Prestre, Louis XIV peut remporter la victoire sur une des principales places fortes hollandaises, avec un minimum de pertes et un minimum de temps.

Le 29 juin 1673, Louis XIV s'empare de Maastricht.

D'Artagnan y meurt tué d'une balle de mousquet reçue dans la gorge.

Victor-Maurice de Broglie se distingue particulièrement, à la tête de ses chevau-légers. Un cheval est tué sous lui.

Alexis Bidal sert lors de ce siège de Maëstricht

Louis Victor de Rochechouart se signale lors de ce siège.

Anne Jules de Noailles participe à ce siège.

Maastricht restera sous domination française jusqu'en 1678.

Pendant cette période, les protestants habitant de Maastricht perdent les droits qui les rendent égaux aux autres chrétiens.



Annexion de la principauté d'Orange

En 1673, Louis XIV annexe la principauté dans le cadre des guerres menées contre le stadhouder Guillaume III d'Orange-Nassau.



Louis-Auguste de Bourbon Légitimé

Louis XIV légitime et titre en décembre 1673 :

les 3 enfants qu'il a eu de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart. mais sans nommer cette dernière.

Françoise d'Aubigné apparaît à la cour à cette occasion.


Siège de Besançon : à droite de la ville, sur la colline de Chaudanne on voit la fumée dégagée par le tir des canons installés par Vauban

Siège de Besançon

Malgré son isolement, l'Angleterre décide de ne plus soutenir la France en février 1674.

La Franche-Comté est sous domination espagnole.

Louis XIV, à la tête d'une armée d'environ 70 000 hommes, décide d'attaquer la Franche-Comté.

Le siège de Besançon est une des nombreuses opérations militaires ayant pour but de rattacher cette province au Royaume de France.

Louis XIV donne à Nicolas Chalon du Blé le régiment d'infanterie de Monseigneur le Dauphin qui est vacant à la suite de la mort d'un coup de canon d'Henri marquis de Beringhen, son cousin.

Alors que François Michel Le Tellier planifie la prise de Salins et de Dole avant d'attaquer Besançon, Sébastien Le Prestre intervient et conseille au ministre de s'attaquer d'abord à cette dernière.

Lors de son arrivée sur le site le 26 avril 1674, Sébastien Le Prestre décide d'installer 36 pièces d'artillerie sur le mont Chaudanne qui surplombe la citadelle depuis l'ouest de la ville.

À dos d'hommes et de mulets, de nuit, il fait installer les canons sur la colline.

Charles-Henri de Lorraine dirige la défense de Besançon.

À partir de ce moment, la ville est sous le feu français et se rend le 15 mai 1674.

La citadelle résiste jusqu'au 22 mai 1674.

Antoine IV de Gramont se distingue particulièrement lors de ce siège.


Bataille de Sinsheim

Bataille de Sinsheim

En 1674, favorable à l'alliance autrichienne, Marie-Anne d'Autriche s'allie de nouveau aux puissances Européennes contre la France et s'engage dans la Guerre de Hollande.

L'essentiel des forces françaises est mobilisé :

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon, chargé de contenir les Impériaux, reste en Alsace avec de maigres effectifs.

En désaccord avec la stratégie de Louis XIV, Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon voit dans l'Alsace un lieu hautement stratégique dont il veut à tout prix éviter l'invasion.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon va donc attaquer plutôt que défendre, pour éviter que la guerre ne soit portée en Alsace.

Parti d'Haguenau, Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon passe le Rhin près de Philippsburg, sur un pont de bateaux, avec 6 000 cavaliers et 1 500 fantassins.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon accomplit 160 kilomètres en 5 jours pour rattraper les Lorrains d'Aeneas Sylvius de Caprara (7 000 cavaliers, 2 000 fantassins) et les empêcher de faire leur jonction avec l'armée des Cercles, commandée par Alexandre II Hippolyte Balthazar de Bournonville.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon oblige Aeneas Sylvius de Caprara à combattre, le 16 juin 1674, à Sinsheim ou Sinzheim (au sud-est de Heidelberg).

L'infanterie d'Aeneas Sylvius de Caprara s'aligne le long des haies et des jardins, à l'entrée de la ville.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon déploie ses fantassins et ses dragons à pied.

Ils forcent les avant-postes, traversent l'Elsenz, entrent dans Sinsheim.

Les Impériaux se replient à travers la ville.

Ils se mettent en ligne sur le plateau.

Pour y accéder, les Français doivent gravir un étroit défilé.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon dispose fantassins et dragons dans les haies qui flanquent le défilé, ainsi que dans le château et le vignoble.

La cavalerie française peut s'engager dans le défilé.

Une contre-attaque ennemie est enrayée par les tirs de l'infanterie présente dans le vignoble.

Les Impériaux sont repoussés du plateau.

Ils se retirent.

Il y a 2 000 à 3 000 morts, selon les sources.

La ville est entièrement détruite.

Alexis Bidal, César III Auguste de Choiseul et Édouard François Colbert participent à cette bataille.

Il s'agit pour Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon d'un succès limité, puisque les Allemands finiront tout de même par opérer leur jonction, près de Heidelberg.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon repart aussitôt surveiller le gros de l'armée impériale, stationné sur la Moselle.


Combat de Ladenburg - Médailles sur les principaux évènements du règne entier de Louis le Grand, avec des explications historiques- par Académie des inscriptions et belles-lettres - 1723

Combat de Ladenburg

Charles IV de Lorraine et Aeneas Sylvius de Caprara, avec les troupes qu'ils ont pu ramasser du débris de la bataille de Sinsheim, se regroupent près de Heidelberg, et reçoivent un renfort considérable

Leur armée se trouve de moitié plus ?orte que celle de Louis XIV.

Ils ne se croient pourtant pas en sureté.

Ils entrent dans le Palatinat entre le Main et le Neckar, et se retranchent près de Ladenbourg.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon décide d'aller chercher, pour les combattre une seconde ?ois.

Il part de Loken le 3 juillet 1674 et passe le Rhin à Philippsburg.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon arrive le 4 juillet 1674 sur les bords du Neckar, se rend maitre du gué près de Vidlingen, et fait jeter aussitôt un pont de bateaux, pour le passage de l'infanterie et de l'artillerie.

Mais le 5 juillet 1674, comme il était sur le point de passer, il apprend que les ennemis ont décampé la veille.

Le comte de Roye, détaché avec quelques escadrons, atteint leur cavalerie, qui est en arrière-garde, et qui l'attend en bataille dans une petite plaine au-delà de Zujgemberg.

Il la renverse, et la pousse jusqu'au gros de l'infanterie, qui se débande pour gagner les bois.

Pierre-Henry d'Arnaudat commande l'avant-garde de l'armée du Rhin détruit le fameux régiment de hussards dits de Seklers.

La cavalerie française poursuit les fuyards jusqu'au delà de Darmstat, en tue un grand nombre, et fait plusieurs prisonniers.

Leurs généraux, avec le reste de leur armée, se sauvent du côté de Francfort.



Nouvelle coalition formée par le Saint-Empire contre Louis XIV

Le 1er juillet 1674, Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg rejoint la nouvelle coalition formée par le Saint-Empire contre Louis XIV.



Culture du sucre en Martinique et à Saint-Domingue

Louis XIV décide dès 1674 de donner un coup d'accélérateur à la culture du sucre en Martinique puis à Saint-Domingue.


Château de Clagny

Construction du château de Clagny

Entre 1674 et 1680, Louis XIV fait construire au nord-est du château de Versailles pour Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart le château de Clagny.

Les plans ont été dessinés par Jules Hardouin-Mansart.

Il devient célèbre pour son orangerie pavée de marbre.

Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart développe autour d'elle une cour brillante où dominait le bel esprit.

Elle protège notamment La Fontaine, Molière, et Quinault.


Exécution de Louis de Rohan-Guémené

Complot de Louis de Rohan-Guémené et Gilles du Hamel de Latréaumont

Mort de Gilles du Hamel de Latréaumont

Louis de Rohan-Guémené Prisonnier

Mort de Louis de Rohan-Guémené

Mort de Franciscus van den Enden

Franciscus van den Enden, philosophe, ouvre à Paris une école de latin, située à Picpus dans les faubourgs de Paris.

Il reçoit les visites du janséniste Antoine Arnauld et de Gottfried Wilhelm von Leibniz.

Franciscus van den Enden abrite des réunions destinées à préparer un soulèvement prôné par Gilles du Hamel de Latréaumont.

La direction de ce soulèvement est confiée à Louis de Rohan-Guémené qui est criblé de dettes.

Ils veulent livrer la ville de Quillebœuf aux Néerlandais et créer une république normande indépendante.

Ils veulent renverser Louis XIV, voire l'assassiner, en enlevant le dauphin qui aurait été gardé comme otage.

Les conjurés sollicitent l'appui du Comte de Monterrey, gouverneur espagnol à Bruxelles, par l'intermédiaire de Franciscus van den Enden.

Franciscus van den Enden héberge Jean Charles du Cauzé de Nazelle, un jeune mousquetaire du Roi.

Jean Charles du Cauzé de Nazelle s'étonne des visites de Louis de Rohan-Guémené dans cette pension de famille.

Jean Charles du Cauzé de Nazelle prévient François Michel Le Tellier le 31 aout 1674.

Franciscus van den Enden est compromis, puisqu'il rédige la constitution du gouvernement républicain qui aurait succédé au roi et qu'il entretient les liens avec les Néerlandais.

Louis de Rohan-Guémené est arrêté le 11 septembre 1674 à la sortie de la messe du Roi au château de Versailles par les services de Gabriel Nicolas de la Reynie en la personne d'Henri-Albert de Cossé-Brissac, major des gardes,

Le 17 septembre 1674, en revenant d'une mission auprès du Comte de Monterrey, Franciscus Van den Enden apprend l'arrestation de Louis de Rohan-Guémené.

Gilles du Hamel de Latréaumont est tué par Henri-Albert de Cossé-Brissac, son camarade de régiment, en ripostant lors de son arrestation à l'hôtel des Uniques, à Rouen.

Louis de Rohan-Guémené, incarcéré à la Bastille, est condamné pour crime de lèse-majesté.

Contrairement à ses comparses, Louis de Rohan-Guémené n'est pas soumis à la question,

Louis de Rohan-Guémené meurt rue Saint-Antoine devant l'entrée de la Bastille à Paris près de son hôtel particulier : l'Hôtel de Rohan-Guémené le 27 novembre 1674 décapité.

Le chevalier des Préaux, neveu de la Truaumont, et la Marquise de Villars : les autres conjurés, tous nobles, sont décapités.

Van den Enden tente de fuir mais les autorités françaises le rattrapent et le conduisent à la Bastille.

Le vieux philosophe est interrogé et torturé à plusieurs reprises.

Dans ses interrogatoires, il expose non sans fierté ses idées sur la république démocratique dont il prônait l'instauration.

Franciscus van den Enden, roturier, meurt le 27 novembre 1674 pendu dans la cour de la Bastille.

Les biens de Louis de Rohan-Guémené sont confisqués.



Mort de Louis de Rohan-Guémené

En 1674, Louis de Rohan-Guémené est mêlé de très près à un complot qui vise à l'instauration de la République.

Louis de Rohan-Guémené tente de livrer aux Hollandais le port de Quillebeuf.

Malgré les souvenirs d'enfance qui les lient, Louis XIV fait condamner Louis de Rohan-Guémené à mort.

Louis de Rohan-Guémené meurt à Paris le 27 novembre 1674 décapité.



Séjour de Louis XIV au château d'Ancy-le-Franc

Louis XIV séjourne au château d'Ancy-le-Franc en 1674.



Projet d'invasion du Brandebourg

En septembre 1674, la Suède porte son armée à 22 000 hommes après que la France a augmenté ses subsides à 900 000 riksdalers, somme qu'elle menace de retirer si la Suède n'utilise pas cette armée, stationnée en Poméranie suédoise, pour attaquer ses adversaires.

Louis XIV a l'intention d'affaiblir l'alliance anti-française en portant son attention sur l'est.

Il soutient Jean III Sobieski, candidat au trône de Pologne, ainsi qu'une révolte de la noblesse en Hongrie.

En décembre 1674, Louis XIV demande à la Suède qui est de plus en plus isolée, d'envahir le Brandebourg pendant que l'armée de Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg est au loin.

L'armée suédoise compte désormais 26 000 hommes, 4 000 à Brême, 2 000 à Wismar, 7 000 dans les garnisons de Poméranie et 13 000 libres d'opérer sous les ordres directs du maréchal Carl Gustaf Wrangel.

Carl Gustaf Wrangel fait avancer l'armée suédoise dans la région de l'Uckermark, à la frontière entre le Brandebourg et la Poméranie, et y installe ses quartiers d'hiver jusqu'à ce que le temps lui permette de marcher sur Hanovre.



Jean Baptiste Michel Colbert Évêque de Montauban

Jean Baptiste Michel Colbert succède à Pierre de Berthier.

Jean Baptiste Michel Colbert est nommé par Louis XIV à l'évêché de Montauban le 22 novembre 1674.



Françoise d'Aubigné Madame de Maintenon

Le 27 décembre 1674, Françoise d'Aubigné achète pour 150 000 livres, avec l'argent de Louis XIV, le château et le titre de Maintenon à Charles François d'Angennes, Marquis de Maintenon.

Les enfants bâtards du roi, d'abord élevés à Vaugirard, le sont ensuite dans le château de Maintenon.



Bataille de Turckheim

La stratégie d'Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon consiste à surprendre l'ennemi en attaquant par la montagne.

Il monte au-dessus de la ville de Thann, passe à côté du château de l'Engelburg (qui n'a pas encore été détruit par Louis XIV), et établit son camp à l'endroit encore dénommé aujourd'hui Camp Turenne.

Puis son armée longe la crête et, arrivée au-dessus du camp adverse le 5 janvier 1675, déboule dans la vallée et prend l'adversaire par surprise.

Il inflige une défaite cuisante et le combat est relativement peu meurtrier (300 Brandebourgeois tués).

La bataille de Turckheim est un modèle du genre :

Les Impériaux mis en fuite, sont contraints de repasser le Rhin.

Alexis Bidal commande sa compagnie de dragons lors de cette bataille,

Charles-Auguste de Goyon-Matignon participe à ce combat.


Château de Bazoches

Cession du Château de Bazoches

En février 1675, Sébastien Le Prestre achète la terre de Bazoches qui a appartenu à ses aïeux maternels.

La somme de 80 000 livres reçue de Louis XIV après la prise de Maastricht lui permet de régler 69 000 livres à la veuve du comte de Melun, en y ajoutant 5 500 livres versées au duc de Nevers en vertu des droits féodaux.

Il fait alors modifier l'architecture et l'aménagement intérieur du château.

Bazoches devient la demeure familiale de Jeanne d'Aunay, sa femme et de ses enfants.

Lui-même n'y fait que de rares et brefs séjours entre les campagnes militaires et le service du roi.

Il profite de ces moments de repos pour parcourir la région.

Le château est également une garnison militaire : Sébastien Le Prestre fait construire une grande galerie afin d'y installer ses ingénieurs militaires.

C'est là que sont réalisés les études et les plans des nombreuses places-fortes que Sébastien Le Prestre aménage au cours de sa carrière.

Les communs du château abritent les écuries nécessaires aux chevaux des ingénieurs et des messagers.


Marie-Anne de La Trémoïlle - vers 1670 - huile sur toile - Musée Condé à Chantilly

Mariage de Flavio Degli Orsini avec Marie-Anne de La Trémoïlle

Marie-Anne de La Trémoïlle est veuve d'Adrien-Blaise de Talleyrand-Chalais.

Flavio Degli Orsini épouse en février 1675 Marie-Anne de La Trémoïlle.

Marie-Anne de La Trémoïlle devient princesse des Ursins en francisant le nom de son mari.

De ce mariage de raison, Flavio Degli Orsini espère obtenir des grâces financières de la part de Louis XIV, car malgré ses nombreuses possessions, il croule sous les dettes.



Baptême de Louis Ier de Melun

Louis Ier de Melun est baptisé à Versailles le 3 mai 1675 Jacques Benigne Bossuet, Évêque de Condom, Précepteur du Dauphin.

Louis Ier de Melun a pour parrain Louis XIV et pour marraine Marie-Thérèse d'Autriche.


Ruines du vieux château de Clagny à Versailles - par Pierre-Antoine Demachy -1773 - 65 x 79 cm - Collection particulière

Construction du château de Clagny

Jules Hardouin-Mansart À l'Académie royale d'architecture

Jules Hardouin-Mansart prend la suite d'Antoine Le Pautre et dessine les plans du château de Clagny.

Le château de Clagny est érigé entre 1675 et 1683 ou 1684, il coûte 2 073 000 livres au trésor royal.

Les jardins sont l'œuvre de Le Nôtre.

En 1675, le domaine de Glatigny avec son manoir est ajouté à Clagny.

L'étang, d'une taille équivalente à la pièce d'Eau des Suisses du château de Versailles, s'étend juste au nord du marché de la ville :

Le bâtiment en lui-même se situe au niveau des voies de la gare de Versailles - Rive Droite, au nord du lycée Hoche.

Jules Hardouin-Mansart gagne l'estime du roi Louis XIV et devient architecte ordinaire en 1675 et entre à l'Académie royale d'architecture.



Louis Victor de Rochechouart au secours de Messine

En janvier 1675, René III de Froulay est nommé pour commander la cavalerie de l'expédition de Messine.

Louis XIV envoie Louis Victor de Rochechouart au secours de Messine révoltée contre les Espagnols.

Louis Victor de Rochechouart réussit à faire parvenir des secours à la ville le 11 février 1675.



Henri-Louis d'Aloigny Maréchal de France

Henri-Louis d'Aloigny, Marquis de Rochefort, est fait Maréchal de France en 1675 par Louis XIV.


Françoise d'Aubigné

Liaison de Louis XIV avec Françoise d'Aubigné

Louis XIV a une liaison en 1675 avec Françoise d'Aubigné.

Louis XIV écrit dans son journal :

Il y a quelques jours, un gentilhomme de gris vêtu, peut-être un prince errant incognito, entreprit durant la nuit une nymphe égarée dans le parc de Saint-Germain.

Il savoit le nom de cette nymphe, qu'elle étoit belle, bonne, pleine d'esprit mais sage.

La nymphe cependant se laissa faire et ne lui refusa aucune faveur.

Cette nymphe ressemblait à s'y méprendre à Mme Scarron, et je crois deviner qui étoit le prince vêtu de gris.

Ce prince est comme moi, il déteste les femmes légères, il honnit les prudes, il aime les sages.


Marie-Élisabeth de Ludres représentée en Marie-Madeleine

Liaison de Louis XIV avec Marie-Élisabeth de Ludres

Marie-Élisabeth de Ludres semble résister aux courtisans.

À Pâques 1675, suite à une disgrâce passagère de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, Louis XIV s'intéresse à Marie-Élisabeth de Ludres.

Leur liaison est assez discrète, mais pas suffisamment pour ne pas éveiller la jalousie de la favorite en titre.

Cette dernière fait courir le bruit que la belle de Ludres a le corps recouvert de dartres, ainsi que la gale, la lèpre, et toutes les maladies imaginables.

Le roi a beau jeu de vérifier par lui-même la fausseté de ces allégations et garde Marie-Élisabeth de Ludres auprès de lui.

Il est cependant contraint de se séparer d'elle, ou d'en faire mine, lors du retour de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.



Charles d'Albert d'Ailly Ministre plénipotentiaire de Louis XIV

Charles d'Albert d'Ailly est envoyé comme ministre plénipotentiaire de Louis XIV à Cologne en 1675.



Godefroy d'Estrades Maréchal de France

Godefroy d'Estrades, Comte d'Estrades, est fait Maréchal de France en 1675 par Louis XIV.



Philippe de Montaut-Bénac Maréchal de France

Philippe de Montaut-Bénac, Duc de Navailles, est fait Maréchal de France en 1675 par Louis XIV.


Frédéric-Armand de Schomberg

Armand-Frédéric de Schomberg Maréchal de France

Armand-Frédéric de Schomberg, Duc de Schomberg, est fait Maréchal de France par Louis XIV le 30 juillet 1675.


Jacques-Henri Ier de Durfort - Musée du Louvre

Jacques-Henri Ier de Durfort Gouverneur de la Franche-Comté

Jacques-Henri Ier de Durfort Maréchal de France

Jacques-Henri Ier de Durfort a une grande part à la conquête de la Franche-Comté.

Il en est nommé gouverneur.

Jacques-Henri Ier de Durfort, Comte de Duras, est fait Maréchal de France en 1675 par Louis XIV.


François III d'Aubusson

François III d'Aubusson Maréchal de France

François III d'Aubusson, Duc de la Feuillade, est fait Maréchal de France en 1675 par Louis XIV.

François III d'Aubusson achète par voie d'engagement au roi les châtellenies de Crozet, Saint-Maurice, Saint-Haon et Cervières, réunissant ainsi les 2 co-seigneuries de Saint-Haon.


Louis Victor de Rochechouart

Louis Victor de Rochechouart Maréchal de France

Louis Victor de Rochechouart, Duc de Mortemart, est fait Maréchal de France le 2 août 1675 par Louis XIV.

Il est appelé Maréchal de Vivonne.



Marie Anne de Bourbon Duchesse de la Vallière

Projet de mariage de Marie Anne de Bourbon avec Victor-Amédée II de Savoie

Marie Anne de Bourbon devient Duchesse de la Vallière en 1675 mais continue à être connue sous le nom de Mademoiselle de Blois.

Louis XIV l'aime suffisamment pour la vouloir marier à un prince souverain et songe ouvertement à son cousin Victor-Amédée II de Savoie, Duc de Savoie alors mineur.

Mais la famille de Savoie refuse de s'allier à une bâtarde, fût elle royale.


François-Henri de Montmorency-Bouteville François-Henri de Montmorency-Bouteville

François-Henri de Montmorency-Bouteville Maréchal de France

François-Henri de Montmorency-Bouteville, Duc de Piney-Luxembourg, est fait Maréchal de France en 1675 par Louis XIV.

Il est souvent appelé Maréchal de Luxembourg.



Bataille de Salzbach

Mort d'Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon Maréchal de France

Louis II de Bourbon-Condé passe en Alsace

Louis XIV donne de nouveau à Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon le commandement de la campagne de 1675, où il se trouve de nouveau face à un vieil adversaire, Raimondo Montecuccoli.

Pendant 2 mois, tous deux déploient leurs plus beaux dons de manœuvriers.

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon est sur le point d'amener son adversaire sur les positions qu'il juge souhaitables pour une bataille décisive.

Juste avant cette ultime bataille, s'adressant à sa jument "Carcasse", Turenne lui aurait dit, selon le mot légendaire: "Tu trembles, Carcasse ? Si tu savais où tu vas, tu tremblerais bien davantage".

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon, Turenne, meurt à la Bataille de Salzbach le 27 juillet 1675 tué par un boulet de canon.

Raimondo Montecuccoli, se serait alors écrié : Il est mort aujourd'hui un homme qui faisait honneur à l'homme !

Le boulet ayant tué Turenne est exposé au Musée de l'Armée à Paris et également au musée Turenne à Sasbach (Allemagne) !

Louis XIV accorde à Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon l'honneur posthume d'être enseveli à la basilique Saint-Denis, avec les rois de France.

Le tombeau sera profané pendant la Terreur (Révolution), en octobre 1793.

Napoléon Ier fera transférer sa dépouille à l'église Saint-Louis des Invalides, nécropole des gloires militaires de la France.

L'armée française bat en retraite et repasse le Rhin.

Louis XIV nomme Louis II de Bourbon-Condé pour remplacer Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon.

Louis II de Bourbon-Condé passe en Alsace pour défendre cette province contre Raimondo Montecuccoli dont il parvient à stopper l'avance.

Louis II de Bourbon-Condé fait lever les sièges d'Haguenau et de Saverne.

Alexis Bidal commande sa compagnie de dragons lors des secours d'Haguenau et de Saverne.

Tourmenté par la goutte, Louis II de Bourbon-Condé se retire à Chantilly pour prendre sa retraite.

Louis XIV reçoit Louis II de Bourbon-Condé en grande pompe en haut du grand escalier de marbre au milieu de toute la cour.

Condé, perclus de rhumatismes, a de la peine à monter et fait un peu attendre Louis XIV.

Alors qu'il présente des excuses, le roi lui dit avec politesse : Mon cousin, quand on est chargé de lauriers comme vous, on ne peut marcher que difficilement.



Claude La Colombière prédicateur de Marie Béatrix Éléonore de Modène

En 1676, Marie Béatrix Éléonore de Modène prend comme prédicateur Claude La Colombière, un jésuite français.

Injustement accusé de conspiration, Claude La Colombière est jeté en prison et ne doit son libération qu'à la protectionde Louis XIV.



Mariage de René-François de La Vieuville avec Anne-Lucie de la Mothe-Houdancourt

René-François de La Vieuville épouse à Saint-Germain-en-Laye le 5 janvier 1676 Anne-Lucie de la Mothe-Houdancourt, fille d'Antoine d'Houdancourt et de Catherine de Beaujeu. Leurs enfants sont :

À l'occasion de ce mariage, le 12 janvier 1676, Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche assistent à un bal donné dans l'appartement de François III d'Aubusson, dans le vieux château.

René-François de La Vieuville devient Gouverneur du Poitou en 1676.



Reconstruction de L'abbaye Notre-Dame de Beauvoir

À l'époque de la fronde, lors de combats opposant Louis II de Bourbon-Condé à Louis XIV, une partie de l'abbaye Notre-Dame de Beauvoir est détruite.

En 1676, Louis XIV nomme Marie Chauvelin de Richemont Abbesse de Beauvoir.

Elle doit-être considérée comme la seconde fondatrice de l'abbaye de Beauvoir.

L'abbaye Notre-Dame de Beauvoir est reconstruite par Marie Chauvelin de Richemont à partir de 1676.

Ces travaux changent sans doute son apparence par des ouvertures plus grande, mais, semble-t-il, ne modifié pas son implantation au sol et sa disposition.



Suite de la liaison de Louis XIV ave Marie-Élisabeth de Ludres

Volontiers moqueuse, Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart s'évertue à critiquer Marie-Élisabeth de Ludres devant le roi.

Elle la traite de haillon.

Mais elle ne peut empêcher Louis XIV de fréquenter de nouveau Marie-Élisabeth de Ludres lorsqu'elle doit quitter la cour au printemps 1676, enceinte de Françoise-Marie de Bourbon, sixième enfant naturel qu'elle doit aux assiduités du roi.



Prises de Condé-sur-l'Escaut, de Bouchain

En 1676, Louis XIV continue sa lutte contre le Saint Empire, l'Espagne et la Hollande.

En avril 1676, le roi arrive en Flandre pour assister en personne à la guerre.

Le siège de Condé-sur-l'Escaut est dirigé par Sébastien Le Prestre.

Condé-sur-l'Escaut est prise le 26 avril 1676

Victor-Maurice de Broglie s'y distingue particulièrement, à la tête de ses chevau-légers.

Yves de Tourzel d'Alègre participe à ce siège.

Bouchain assiégé et prise le 12 mai 1676.

Aire tomba le 31 juillet 1676.

La ville de Maastricht est assiégée par Guillaume III d'Orange-Nassau, prince d'Orange.

Elle résiste pendant 51 jours et les Hollandais sont forcés de se retirer.

Léonor Marie du Maine participe au Siège de Maastricht.

Victor-Maurice de Broglie est chargé de secourir Maastricht.

Victor-Maurice de Broglie met l'ennemi en déroute et force Guillaume III d'Orange-Nassau à lever le siège le 27 aout 1676.


Guy Aldonce II de Durfort - par Merry-Joseph Blondel - peint en 1835 - commande de Louis-Philippe Ier pour le musée historique de Versailles

Guy Aldonce de Durfort Maréchal de France

Guy Aldonce II de Durfort, Duc de Lorges, est fait Maréchal de France en 1676 par Louis XIV.



Liaison de Louis XIV avec Claude de Vin des Œillets

Louis XIV a une liaison avec Claude de Vin des Œillets.

Leur enfant est :


Bataille d'Agosta - par Ambroise Louis Garneray

Louis Victor de Rochechouart Vice-roi de Sicile

Bataille d'Agosta

Mort de Michiel Adriaenszoon de Ruyter

Bataille de Palerme

Louis Victor de Rochechouart est nommé vice-roi de Sicile.

Louis Victor de Rochechouart confie le commandement de ses navires à Abraham Duquesne et Anne Hilarion de Costentin.

Selon Gerard Brandt, le premier biographe de Michiel Adriaenszoon de Ruyter, Guillaume III d'Orange-Nassau considère Michiel Adriaenszoon de Ruyter comme son ennemi et charge le vieil amiral d'une mission quasi impossible.

Abraham Duquesne et Anne Hilarion de Costentin battent les Hollandais à la bataille d'Agosta près de Messine le 22 avril 1676.

Philippe Ier Le Valois de Villette combat sous les ordres d'Abraham Duquesne, protestant comme-lui.

Michiel Adriaenszoon de Ruyter est mortellement blessé et décèdera quelques jours plus tard.

Quand le bâtiment amiral De Eendracht, avec le corps de Ruyter, passe devant la côte française Louis XIV donne l'ordre de rendre hommage à l'amiral.

Michiel Adriaenszoon de Ruyter est inhumé dans la Nieuwe Kerk (nouvelle église) d'Amsterdam.

Les États généraux font construire un monument en marbre blanc à la place de l'autel.

L'escadre hispano-hollandaise se réfugie dans le port de Palerme.

Le plan d'attaque d'Anne Hilarion de Costentin permet la victoire de l'escadre commandée par Abraham Duquesne à Palerme sur l'escadre hispano-hollandaise le 2 juin 1676

Philippe Ier Le Valois de Villette est au combat de Palerme.

Trois vaisseaux hollandais sont détruits.

Louis Victor de Rochechouart déclare à la population locale que le Roi Soleil n'a rien de plus à cœur que le triomphe des victimes contre leurs oppresseurs et qu'il s'engage à les prendre définitivement sous sa puissante et amicale protection.



Début du Siège de Valenciennes

En novembre 1676, François Michel Le Tellier met le siège devant de Valenciennes.

Afin d'ôter l'envie aux Espagnols de prêter main forte à Valenciennes, des troupes font le siège de Saint-Omer et de Cambrai.

Valenciennes est bien fortifiée, les abords ont été inondés, la garnison semble prête à attendre les renforts qui ne manqueront pas d'arriver.

Devant Valenciennes, Louis XIV est accompagné de Philippe Ier d'Orléans et des maréchaux :

qui commandent chacun leur jour.

Nicolas Chalon du Blé et Yves de Tourzel d'Alègre participent à ce siège.

Sébastien Le Prestre aussi est là, qui commande toutes les opérations.



Gabrielle Glé de la Cotarday Tutrice de ses enfants mineurs

Le 15 janvier 1677, Louis XIV nomme Gabrielle Glé de la Cotarday tutrice de ses enfants mineurs.

Gabrielle Glé de la Cotarday fait détruire le chateau de Boissay, dont les matériaux sont vendus permettant de réparer les batiments d'exploitation.



Destruction de Haguenau

À fin 1676, dans le cadre de la guerre de Hollande Louis XIV et François Michel Le Tellier ordonnent la destruction d'Haguenau.

Joseph de Montclar, Commandant en chef de l'armée d'Alsace, mène à bien cette destruction en janvier 1677.



Fin du Siège de Valenciennes

Henri de Guise-Lorraine reçoit un commandement dans l'armée royale et fait ses premières armes au siège de Valenciennes.

César III Auguste de Choiseul participe à ce siège.

L'usage est de n'attaquer les bastions, demi-lunes et autres ouvrages, que de nuit, afin de ne pas être aperçu de l'ennemi.

Toutefois, contre l'avis des maréchaux, et pour le plus grand étonnement du roi, Sébastien Le Prestre préconise une attaque de jour, pour créer la surprise et ne pas laisser à l'ennemi le temps de récupérer d'une nuit de veille.

Le 17 mars 1677, à 9 heures du matin, deux compagnies de Mousquetaires, une centaine de grenadiers, un bataillon des gardes, un du régiment de Picardie, montent à l'assaut du Grand Couronné, avec la seule intention d'y demeurer.

Mais la surprise est totale, on tue et poursuit l'ennemi.

Les mousquetaires baissent le pont-levis qui relie l'ouvrage aux autres, et pénètrent de retranchement en retranchement, à la suite des assiégés.

Avant que le roi ne soit seulement informé que le premier ouvrage est tombé, les mousquetaires sont déjà dans la ville et progressent de maison en maison.

Le conseil de la ville s'assemble et envoie des députés auprès du roi.

Celui-ci fait prisonnière toute la garnison et, encore étonné d'en être maître, entre dans Valenciennes.

Jean-Aymard de Nicolaï, âgé de 21 ans, sert comme guidon dans la compagnie des mousquetaires du roi.

Peu de jours avant l'assaut, Louis XIV, qui dirige en personne les travaux du siège, lui annonce qu'il lui accorde la survivance de la première présidence laissée vacante par la mort de son frère aîné, et lui enjoint de quitter immédiatement l'armée pour occuper son nouveau poste.

J'accepte avec reconnaissance les dons de Votre Majesté, répondit-il, mais qu'elle me permette d'y mettre une condition : ne quitter l'armée que lorsque la ville sera prise.

Le jour de l'assaut Jean-Aymard de Nicolaï, escaladant les remparts de Valenciennes, y plante le guidon de sa compagnie.

En souvenir, le roi l'autorise à se présenter à la cour dans n'importe quelle résidence royale, et lui accorde même les entrées de Marly, dérogeant ainsi à la loi qu'il s'est faite de ne point y recevoir de magistrats.

Louis XV et Louis XVI accorderont privilèges à son fils et son petit-fils.


Plan de Cambrai datant de 1710 – les inondations au sud - à l'oues, la porte de Selles, la porte Notre-Dame au nord Codification des attaques des places fortes par Vauban Siège et reddition de la forteresse de Cambrai en avril 1677 par Adam François van der Meulen Philippe de France portant une armure à fleur de lys et le cordon bleu de l'Ordre du Saint-Esprit.

Siège de Cambrai

Siège de Saint-Omer

Forte d'une armée de métier bien payée et bien organisée qui comprend plus de 279 000 hommes, bénéficiant d'une artillerie puissante, la monarchie française est alors la meilleure armée d'Europe.

Face à elle, les places fortes des anciens Pays-Bas espagnols sont défendues par quelques milliers d'hommes, souvent des mercenaires mal payés et des compagnies de bourgeois qui n'offrent que leur courage.

Louis XIV, qui veut assurer à jamais le repos de ses frontières, décide d'en finir avec Cambrai et se porte en personne devant la ville.

Charles II d'Espagne estime plus la place de Cambrai, que tout le reste de la Flandre ensemble.

Elle est fameuse par le nombre des affronts qu'elle a fait souffrir aux Français.

Selon Boileau on juge, en France, que les Espagnols feront tous les efforts pour sauver Saint-Omer et Cambrai, dont la perte risque d'entraîner le reste des Pays-Bas.

Cambrai est isolé et ne peut espérer aucun secours mais la défense de la ville est confortée par :

Le temps, froid, pluvieux et neigeux, rend les conditions difficiles pour les assiégeants.

Les services secrets de François Michel Le Tellier l'ont renseigné sur les sentiments des Cambrésiens : ils ne sont pas belliqueux et n'ont pas d'attaches particulières avec l'Espagne.

Le 22 mars 1677, Louis XIV et François III d'Aubusson, s'installent à Awoingt d'où il dirige le siège.

François-Henri de Montmorency-Bouteville prend position à la Marlière.

Guy Aldonce II de Durfort s'installe au château d'Escaudœuvres.

Armand-Frédéric de Schomberg prend position à Ramilliesn.

La suite de Louis XIV comprend aussi François Michel Le Tellier et Simon Arnauld d'Andilly et le père de la Chaise, confesseur du roi.

Nicolas Chalon du Blé, Henri de Guise-Lorraine et Yves de Tourzel d'Alègre participent à ce siège.

César III Auguste de Choiseul participe à ce siège, sous les ordres de Philippe Ier d'Orléans

L'armée française est composée de 38 bataillons d'infanterie et 48 escadrons de cavalerie, soit plus de 40 000 hommes.

Les défenseurs de Cambrai sont au nombre de 4 000.

Vauban, qui commande les opérations, entreprend la réalisation de lignes de circonvallation et de contrevallation entourant la place :

Le front nord de Cambrai est vulnérable.

Profitant de cette faiblesse, les Français ouvrent une tranchée du côté de la porte Notre-Dame.

7 000 paysans viennent de Picardie aident aux travaux d'approche qui avancent rapidement.

Des buttes sont construites afin de placer, pour une meilleure performance, les canons au niveau de la contre-escarpe.

Le 30 mars 1677 les premières batteries se mettent à battre en brèche 3 demi-lunes et le corps de la place.

Le 1er avril 1677 les troupes françaises attaquent les 3 demi-lunes.

Le 2 avril 1677 les troupes françaises investissent l'une des demi-lunes entre la porte de Selles et la Porte Notre-Dame.

Le 5 avril 1677, la ville se rend après que les troupes françaises ont sapé les fortifications.

La garnison se réfugie dans la citadelle.

Les Français ouvrent alors une tranchée sur l'esplanade.

Dans la nuit du 11 au 12 avril 1677, 150 Français sont tués.

En réponse le roi fait saper les fortifications à 3 endroits au niveau du bastion Saint Charles.

Le gouverneur refuse toutefois de se rendre.

Le 17 avril 1677, le commandement français indique que deux autres mines vont de manière imminente écrouler les fortifications.

Le gouverneur Pedro de Zavala, blessé à la jambe durant les combats, fait battre la chamade et capitule.

Le roi apprend la nouvelle alors qu'il assiste, à Awoingt, à la messe officiée par le père de la Chaise.

Le 19 avril 1677, après les négociations d'usage, Pedro de Zavala, porté sur une litière en raison de sa blessure, remet les clefs de la citadelle à Louis XIV, après un siège de 29 jours.

On lui rend les honneurs pour sa belle défense.

Les combats de la citadelle ont fait plus de 1 200 blessés.

Les 2 000 Espagnols encore valides quittent la place tambours battant, mèches allumées, enseignes déployées.

Le 20 avril 1677, Louis XIV entre dans la ville et fait chanter le Te Deum dans l'église cathédrale puis visite la citadelle, qu'il ne trouve pas aussi forte qu'il le croyait.

Le 21 avril 1677, Louis XIV nomme le marquis de Cezen gouverneur de la ville.

Celui-ci nomme 14 nouveaux échevins tout en gardant le même prévôt.

Les jours suivants Louis XIV quitte Cambrai pour rejoindre Douai.

L'évènement grandit la gloire du roi en raison de l'ancienneté de la ville et du prestige de son archevêché.



Bataille de la Peene

Le 5 avril 1677, les armées de la coalition néerlandaise et espagnole, dirigées par Guillaume III d'Orange-Nassau., sont à Ypres.

Les Français partent à leur rencontre.

La bataille a lieu les 10 et 11 avril 1677 dans la vallée de la Peene, entre les villages de Noordpeene, Zuytpeene et Bavinchove.

Jeune mousquetaire, Charles François de Vintimille perd un bras lors de cette bataille et passe dans la Marine royale comme capitaine des galères.

César III Auguste de Choiseul participe à cette bataille.

Philippe Ier d'Orléans remporte cette bataille.

Ses troupes et les parisiens l'acclament.

Ses armées sont à nouveau devant Saint-Omer le 14 avril 1677.

Mal informés, espérant des renforts - qui bien sûr ne viendront pas, les Audomarois résistent encore 6 jours !

Finalement, le 20 avril 1677, la ville de Sait-Omer tombe.

À partir de ce jour, par jalousie ou par précaution, Louis XIV enlève à Philippe Ier d'Orléans, son frère, tout commandement militaire majeur.

Cette bataille de la Peene sera donc son seul fait d'armes.



Mort de Georges Sondes

Louis de Duras Comte de Feversham

Louis de Duras diplomate pour le roi d'Angleterre

Georges Sondes meurt le 16 avril 1677.

Louis de Duras, son gendre, devient le 2e Comte de Feversham.

Louis de Duras est envoyé par Charles II Stuart auprès de Louis XIV à Calais en avril 1677.

Louis de Duras est envoyé par Charles II Stuart comme ambassadeur spécial à Paris en novembre 1677.



Baptême de Louis III de Rouvroy de Saint-Simon

Louis III de Rouvroy de Saint-Simon est baptisé en la chapelle du château de Versailles le 29 juin 1677.

Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche sont ses parrain et marraine.



Naissance de Françoise-Marie de Bourbon

Françoise-Marie de Bourbon, la seconde Mademoiselle de Blois, naît en 1677, fille de Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.



Visite de Louis XIV à Sceaux

En juillet 1677, Louis XIV vient à Sceaux.

C'est pour Jean-BaptisteColbert un exercice difficile et à haut risque, dont il s'acquitte en parfait courtisan.

Leurs Majestés visitent les appartements, dont elles remarquent la merveilleuse propreté avant d'entendre le prologue de l'opéra Hermione dans les jardins.

Après le souper, l'on donne Phèdre de Racine dans la première orangerie, située dans l'aile droite du château.

En sortant, Louis XIV est acclamé par la population de Sceaux réunie dans le jardin merveilleusement éclairé.


Siège d'Ypres

Prise de Gand

Siège d'Ypres

L'alliance entre l'Angleterre et les Provinces-Unies est décidée le 10 janvier 1678.

Louis XIV décide de parer cette menace.

Les Néerlandais s'attendent à défendre Namur.

Louis XIV fait converger ses armées, et prend Gand le 9 mars 1678.

César III Auguste de Choiseul participe à la prise de Gand.

Louis XIV met alors immédiatement le siège devant Ypres.

Jean Marie Hocquart et César III Auguste de Choiseul participent à ce siège.

Henri de Guise-Lorraine est gravement blessé à la cuisse lors de ce siège.

Le 18 mars 1678, les travaux d'approche commencent du côté de la citadelle.

Dom Francisco de Pardo, le gouverneur de la ville, ordonne d'inonder les terres environnantes, mais les Français sont déjà trop avancés.

22 pièces de gros calibre et 12 mortiers ravagent la forteresse.

Le 23 mars 1678 Sébastien Le Prestre ouvre la tranchée.

Les travaux avancent si vite que Louis XIV ordonne d'attaquer dans la nuit du 24 au 25 mars 1678.

Côté ville, le chemin couvert tombe rapidement.

Au levé du jour, les assiégés capitulent.

La citadelle résiste encore, mais le lendemain 1600 hommes valides et 600 blessés se rendent à leurs assaillants.

En avril 1678, Sébastien Le Prestre commence la reconstruction des fortifications d'Ypres.

Louis de Crevant est nommé gouverneur de la ville.

Afin de négocier la paix, Louis XIV confie le commandement à François-Henri de Montmorency-Bouteville et se retire à Lille.

Les Allemands et les Espagnols rejettent toutes tentatives de négociation.

En Angleterre Charles II se hâte de lever une vingtaine de régiments et d'envoyer des renforts à Ostende, mais il hésite à déclarer la guerre à la France.

Louis XIV décide alors de négocier séparément avec les Hollandais.

Le 9 avril 1678 il s'engage à ne pas reprendre les combats en Flandre avant le 10 mai 1678.

Nicolas Chalon du Blé est aux sièges de Gand et d'Ypres.



Évacuation de Messine

Louis Victor de Rochechouart est fort surpris, en janvier 1678, quand Louis XIV lui ordonne d'abandonner Messine.

La population locale s'est retournée contre ses défenseurs.

On reproche à Louis Victor de Rochechouart d'avoir fermé les yeux sur les excès que commettaient les Français envers les Siciliens, entraînant un grand nombre d'assassinats contre les officiers français.

Livré à la mollesse et aux plaisirs, malgré l'état déplorable de sa santé, Louis Victor de Rochechouart semble jusqu'à un certain point avoir autorisé l'indiscipline de ses troupes.

Les Français évacuent Messine le 8 avril 1678.

Louis Victor de Rochechouart rentre alors à Paris.

De ce moment, Louis Victor de Rochechouart cessera de servir sur mer.



Sophie de Bohême à la cour de Versailles

En 1678, Sophie de Bohême, duchesse de Brunswick-Lunebourg, est reçue à la cour de Versailles où elle vient visiter Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, sa nièce.

Question de protocole, Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, aurait voulu que Louis XIV permette à Sophie de Bohême, sa tante, de s'asseoir sur un fauteuil puisqu'elle est l'épouse d'un souverain.

Louis XIV, soucieux de montrer sa supériorité, n'accorde qu'une chaise à dos, ce qui provoque les moqueries des courtisans, mortifie Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, sa belle-sœur, et inaugure la disgrâce de celle-ci.

Sophie de Bohême dotée d'un caractère plus politique que sa nièce, fait bon visage à tous, et est gâtée par Philippe Ier d'Orléans, son neveu par alliance.

Elle ne croira jamais tout à fait Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, sa nièce, quand celle-ci se plaindra plus tard de son mari et des intrigues de sa cour.



Retraite de Marie-Élisabeth de Ludres au couvent de la Visitation de Sainte-Marie

Début 1678, Marie-Élisabeth de Ludres quitte le service d'Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz et se retire au couvent de la Visitation de Sainte-Marie, après avoir refusé un don d'argent que lui propose le roi.

Son départ laisse Louis XIV indifférent.

Marie-Élisabeth de Ludres vit plusieurs années dans des cloîtres parisiens.

Endettée, Marie-Élisabeth de Ludres est contrainte de réclamer une pension à Louis XIV, qui la lui accorde.



Cession de la seigneurie de Montfermeil

Construction du Château de Montfermeil

En 1678, Antoine Pélissier, secrétaire du roi Louis XIV, se rend acquéreur de la seigneurie de Montfermeil et entreprend la construction du grand château.



Louis Victor de Rochechouart Premier gentilhomme de la Chambre du Roi

Louis Victor de Rochechouart, succédant à son père, devient Premier gentilhomme de la Chambre du Roi.

Louis Victor de Rochechouart mène la vie d'un courtisan voluptueux, devenant un des plus intimes du Roi-Soleil.

M. de Vivonne a infiniment d'esprit, l'amuse sans pouvoir se faire craindre.

Le roi en fait 100 contes plaisants, rapporte Louis III de Rouvroy de Saint-Simon.

Louis Victor de Rochechouart est très lié avec :

François-Marie Arouet de Voltaire, dans Le siècle de Louis XIV, le met au nombre des hommes de la Cour qui a le plus de goût pour la lecture.

Mais à quoi sert de lire ? lui dit un jour le roi.

Louis Victor de Rochechouart, qui est toujours le premier à plaisanter de son excessif embonpoint et qui a de belles couleurs, répond : la lecture fait à l'esprit ce que vos perdrix, sire, font à mes joues.


Le Traité de Nimègue par Henri Gascard Conquêtes de Louis XIV de France sur l'Espagne et l'Empire

Traité de Nimègue

Fin de la troisième guerre de Hollande

En 1678, Joseph de Montclar mit un terme à la campagne d'Alsace en tenant les positions d'Illkirch et Graffenstaden.

En juillet 1678, François de Créquy bat Frédéric Guillaume Ier le Grand, Électeur de Brandebourg.

Charles Colbert de Croissy est l'un des plénipotentiaires du traité de Nimègue.

Simon Arnauld d'Andilly négocie ce traité.

Les bourgeois et commerçants flamands ont hâte de reprendre le commerce avec la France et se méfient du pouvoir de Guillaume III d'Orange-Nassau.

Le traité de Nimègue (actuels Pays-Bas) est signé le 10 août 1678 entre les Provinces-Unies et la France.

Il met fin à la guerre de Hollande.

Louis XIV se débarrasse des enclaves en territoires étrangers et rend :

Saint-Amour est démantelée

L'Espagne cède à la France :

Au total, la frontière du Nord de la France est lissée, et comprend moins d'enclaves.

Le traité marque la fin de la Décapole et de la relative autonomie alsacienne.

Et la Franche-Comté relie la France à la Haute-Alsace (traité du 17 septembre 1678).

En mer des Caraïbes les Français étendent leurs possessions :

Jean-Baptiste Antoine Colbert accompagne Louis XIV en Lorraine et devant Ypres en 1678.



Naissance de Louis-Alexandre de Bourbon

Louis-Alexandre de Bourbon naît à Versailles le 6 juin 1678, fils de Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.


Marie Angélique de Scoraille - Duchesse de Fontanges

Liaison de Louis XIV avec Marie Angélique de Scoraille

César de Grollée, un cousin de Jean-Rigal de Scorailles, son père, introduit Marie Angélique de Scoraille à la Cour de Versailles en qualité de fille d'honneur de la Henriette-Anne Stuart, belle-sœur de Louis XIV.

Angélique de Scoraille a les cheveux châtain, clairs tirant sur le roux, un teint très clair et des yeux mélancoliques.

Marie Angélique de Scoraille est une protégée de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart qui la présente à Louis XIV.

Elle croit pouvoir retenir le roi en lui présentant une jeune oie blanche.

Louis XIV a une liaison en 1678 avec Marie Angélique de Scoraille.

Leur enfant est :


Château de Saint-Cloud - 1675

Fêtes au château de Saint-Cloud

En octobre 1678, Philippe Ier d'Orléans donne de magnifiques fêtes pendant 5 jours en l'honneur de Louis XIV, qui peut ainsi découvrir la somptuosité du château de Saint-Cloud bâti par Philippe Ier d'Orléans, son frère.



Construction du fort de Bellegarde

Louis XIV de France fait construire le fort de Bellegarde après 1678 suivant un plan de Sébastien Le Prestre.

Cette forteresse défend le col du Perthus, qui traverse les Pyrénées à une altitude de 305 mètres.

Ce col est la voie d'accès à la France la plus importante des Pyrénées orientales.

Comme le signale Vauban, rien ne surplombecette place, et la forteresse se trouve à l'endroit le plus élevé de la région.



Politique des Réunions

Dès la fin de la Guerre de Hollande, Louis XIV de France se lance dans la politique des Réunions.

Le roi s'appuie sur les parlements des cités frontalières comme, par exemple, ceux de Metz ou de Besançon, qui forment des commissions, les Chambres de réunion.

S'étant penché sur leurs archives et les différents traités de paix, les parlementaires s'aperçoivent qu'un certain nombre de territoires ayant fait partie de leur ressort n'en font plus partie et s'en plaignent à la cour.

Cette situation est jugée abusive par Louis XIV qui, en pleine période de paix et sans déclarer de guerre, décide de recouvrer ces territoires qui devraient légalement lui appartenir...

Le roi applique la stratégie du coup de poing en s'emparant de force des villes et des forteresses qu'il revendique sachant Charles II d'Espagne impuissante et Léopold Ier de Habsbourg paralysé par l'avance Ottomane.



Projet de mariage de Louis le Grand Dauphin avec Sophie-Charlotte de Hanovre

Intelligente et non dénuée d'ambition, Sophie de Hanovre mène Sophie-Charlotte de Hanovre, sa fille, en France visiter Élisabeth-Charlotte de Bavière, sa marraine, qui demeure à la cour de Versailles, officiellement pour voir les jardins du château.

Officieusement, Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz imagine de marier Sophie-Charlotte de Hanovre à Louis le Grand Dauphin..

Nonobstant le très bon accueil que les 2 princesses hanovriennes, proches parentes de la belle-sœur de Louis XIV reçoivent, l'alliance n'est pas jugée suffisamment brillante pour un futur roi de France et n'aurait apporté aucun profit politique au royaume.

Louis XIV de France montre clairement ses intentions en faisant asseoir les princesses hanovriennes non sur des fauteuils mais sur des chaises.

La jeune princesse n'est pas catholique et n'a que 11 ans.

Ernest-Auguste de Hanovre, son père, n'est qu'un de ces centaines de princes Allemands sans réelle puissance politique.



Marie Angélique de Scoraille Duchesse de Fontanges

Accouchement de Marie Angélique de Scoraille

Retraite de Marie Angélique de Scoraille

La liaison de Louis XIV avec Marie Angélique de Scoraille est tenue secrète jusqu'au printemps 1679.

Elle est alors reconnue officiellement maîtresse royale.

Louis XIV donne à Marie Angélique de Scoraille, le titre de Duchesse de Fontanges avec une pension conséquente.

Participant à une chasse royale, les rubans qui retiennent sa coiffure se décrochent et la jeune duchesse se recoiffe avec sa jarretière.

Le roi la complimente pour cette façon d'attacher ses cheveux.

Cette coiffure, nommée coiffure à la Fontanges, devient très vite à la mode.

Au début ce n'est qu'un simple nœud de cheveux relevés en boucles sur le sommet de la tête.

Mais, avec la complicité ingénieuse d'un serrurier, la coiffe devint une sorte de pièce montée.

Les dames qui n'ont pas assez de cheveux, portent des Fontanges-postiches toutes montées, leurs propres cheveux étaient tirés en arrière, serrés en chignon.

Parfois, la coiffe est même pourvue d'un mécanisme permettant de tasser le tout pour passer les portes...

À fin 1679, Marie Angélique de Scoraille accouche prématurément d'un garçon mort-né et se remet mal de ses couches.

Délaissée, prise de remords, Marie Angélique de Scoraille dépérit et se retire à l'abbaye de Port-Royal de Paris.



L'affaire des poisons

En 1679 éclate l'affaire des poisons.

Catherine Deshayes, épouse de Monvoisin, est arrêtée car soupçonnée de sorcellerie.

Louis XIV décide de créer une cour d'exception, la Chambre Ardente, pour juger des actes commis par Catherine Deshayes,et ses complices.

L'affaire est étouffée par le roi lorsqu'il apparaît que Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart a pris part à ces agissements.

La favorite du roi ne peut être compromise sans compromettre les enfants qu'elle a eus avec le Roi.

Toutefois, cette affaire consomme la disgrâce dans laquelle la favorite était tombée quelques mois auparavant.

François Michel Le Tellier prétexte les anciennes expériences d'alchimiste de François-Henri de Montmorency-Bouteville pour l'accuser d'assassinat et de pacte avec le diable.

Compromise dans l'Affaire des poisons, Marie-Anne Mancini rentrera en grâce contrairement à sa sœur.

Olympe Mancini est accusée d'avoir fréquenté Catherine Deshayes, et autres devineresses et est dite profonde en crimes et docteur en poisons.

La comtesse aurait résolu d'empoisonner Françoise Louise de La Baume Le Blanc, bien qu'elle soit au Carmel depuis plusieurs années, craignant que le roi la fasse revenir à la cour.

Olympe Mancini va jusqu'à menacer Louis XIV que s'il ne revenait pas à elle, il s'en repentirait.

Olympe Mancini est également soupçonnée d'avoir empoisonné, Eugène-Maurice de Savoie-Carignan, son mari, pourtant complaisant, ainsi que Marie-Louise d'Orléans, fille d'Henriette-Anne Stuart et nièce de Louis XIV.

Antoinette Louise de Mesme est impliquée par Catherine Deshayes, mais ne sera pas inquiétée sur ordre de Louis XIV.



Traité entre Louis XIV et Léopold Ier de Habsbourg

La paix de Nimègue est complétée par le traité signé le 5 février 1679 entre Louis XIV et Léopold Ier de Habsbourg.

Le traité est humiliant pour l'Empire qui cède Fribourg-en-Brisgau et doit reconnaitre la validité des dispositions des traités de Westphalie de 1648.

Charles V de Lorraine doit récupérer son duché sauf Nancy mais doit accepter la création de 4 routes de quatre lieues de large à travers son duché.

Charles V de Lorraine refuse ces conditions.

En conséquence, Louis XIV continue d'occuper la Lorraine et annexe la place-forte de Longwy.

Guillaume-Egon de Fürstenberg est libéré en mai 1679, après la signature de ce traité.



Mort de Jean-François Paul de Gondi

Jean-François Paul de Gondi meurt à Paris le 24 août 1679, après s'être retiré dans son abbaye de Saint-Denis.

Il y est inhumé, mais Louis XIV interdit qu'on y dresse un monument.



Mariage de Charles II d'Espagne avec Marie-Louise d'Orléans

Marie-Anne d'Autriche ne peut empêcher le mariage de Charles II d'Espagne, son fils, avec une nièce de Louis XIV.

Charles II d'Espagne épouse dans la chapelle de la Trinité du château de Fontainebleau par procuration le 31 août 1679 Marie-Louise d'Orléans, fille de Philippe Ier d'Orléans et d'Henriette-Anne Stuart.

Marie-Louise d'Orléans se fait la championne de la politique impérialiste de la France, inclinant Charles II d'Espagne à demeurer neutre.



Traité de Saint-Germain-en-Laye

Traité de Fontainebleau entre la France et la Suède

Traité de Fontainebleau entre le Danemark et le duc de Holstein-Gottorp

Paix de Lund

Les troupes françaises ont envahi le duché de Clèves.

La France est victorieuse de la guerre de Hollande et ses armées menacent le Danemark.

Profondément accablé par la nonchalance de Léopold Ier de Habsbourg dans le conflit, Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg décide de changer de camp.

Lors du traité de Saint-Germain-en-Laye signé le 29 juin 1679, par l'intermédiaire de la France, Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg doit rendre ses conquêtes :

La paix entre la Suède et Christian V le Danemark est négociée par l'entremise de la France le 23 août 1679 à Fontainebleau.

Un traité est signé à Fontainebleau entre la France et la Suède d'une part, le Danemark et le Duc de Holstein-Gottorp d'autre part le 2 septembre 1679.

Louis XIV oblige le Danemark à rendre toutes les conquêtes faites sur la Suède, faisant revenir la situation à ce qu'elle était après le traité de Copenhague.

Lors de la paix de Lund signée le 26 septembre 1679 entre le Danemark et la Suède, les Danois ne reçoivent que de mineures compensations de guerre en échange des territoires rendus.

Visby est récupérée par la suède.

Du fait de la pauvreté de l'île de Gotland, les vieux bâtiments ne seront jamais remplacés par des constructions plus modernes, ce qui permit à la ville de sauvegarder ce patrimoine

Sur le sol de Scanie, la guerre a accru durant un temps les espoirs d'une partie de la population, d'origine danoise, qui a mené une guérilla contre les Suédois et qui souffrira après la guerre d'une violente répression de la part des autorités suédoises réinstallées.

Le 25 octobre 1679, par un accord secret, en échange d'une rente annuelle de 100 000 livres pendant 10 ans, Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg s'engage envers Louis XIV à voter en faveur d'un candidat français lors de la prochaine élection d'un empereur.


Charles Colbert de Croissy - Gravure de Gérard Edelinck d'après Hyacinthe Rigaud

Disgrâce de Simon Arnauld d'Andilly

Charles Colbert de Croissy Secrétaire d'État des Affaires étrangères

Simon Arnauld d'Andilly Marquis de Pomponne

La faiblesse intrinsèque de Simon Arnauld d'Andilly et la différence grandissante avec la volonté royale aboutit finalement à la disgrâce brutale du secrétaire d'État, advenue le 18 novembre 1679.

Elle surprend tous les contemporains.

La disgrâce coïncide avec la fin de la paix de l'Église, le jansénisme de Simon Arnauld d'Andilly ne semble en réalité pas avoir joué de rôle majeur.

Charles Colbert de Croissy remplace Simon Arnauld d'Andilly et devient Secrétaire d'État des Affaires étrangères.

Simon Arnauld d'Andilly conserve cependant l'amitié de Louis XIV qui donne :

Simon Arnauld d'Andilly se retire à Pomponne tout en conservant des liens avec ses nombreux amis à la cour.



Politique des Réunions

Charles Colbert de Croissy applique la politique des Réunions de Louis XIV, qui aboutira à la guerre de la Ligue d'Augsbourg.

Les Chambres de réunion sont des commissions formées par Louis XIV en 1679 pour rechercher les anciennes dépendances des pays concédés à la France par les traités de Westphalie, d'Aix-la-Chapelle et de Nimègue, afin de prononcer la réunion de ces territoires à la couronne.

Louis XIV obtient la réunion du comté de Vaudémont, Sarrebourg, le comté de Sarrebruck, celui de Salm, une partie du Luxembourg, Hombourg, Deux-Ponts, le comté de Montbéliard, Wissembourg, Strasbourg, avec une partie de la Basse-Alsace.


Maximilien II Emmanuel de Bavière - par Joseph Vivien

Mort de Ferdinand-Marie de Bavière

Maximilien II Emmanuel de Bavière Électeur de Bavière

Ferdinand-Marie de Bavière meurt au vieux château de Schleissheim le 26 mai 1679.

Maximilien II Emmanuel de Bavière, son fils, devient Électeur de Bavière.

Louis XIV et Léopold Ier de Habsbourg, ses puissants cousins français et autrichiens, rivalisent pour étendre leur influence sur cet adolescent qui est le premier Électeur du Saint-Empire.

Joseph-Clément de Bavière, un autre fils, est destiné à succéder à Maximilien-Henri de Bavière, son oncle le Prince-Électeur archevêque de Cologne

Joseph-Clément de Bavière est nommé coadjuteur dès l'adolescence.


Catherine Deshayes - La Voisin - ses exploits - ses malheurs - gravure - provenant de la bibliothèque inter-universitaire de Santé

Mort de Catherine Deshayes

Jugée avec 36 complices, Catherine Deshayes raconte lors des interrogatoires qu'elle a :

brûlé dans le four, ou enterré dans son jardin, les corps de plus de 2500 enfants nés avant terme.

Catherine Deshayes est condamnée et meurt à Paris le 22 février 1680 brûlée vive en place de Grève à Paris.

Quant à Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, elle ne sera pas inquiétée, par protection de Louis XIV.

Madame de Sévigné témoignage à sa fille le 23 février 1680 :

Je ne vous parlerai que de Madame Voisin ; ce ne fut point mercredi, comme je vous l'avais dit, qu'elle fut brûlée, ce ne fut qu'hier.

Elle savait son arrêt dès lundi, chose fort extraordinaire.

Le soir elle dit à ses gardes : Quoi ? Nous ne faisons pas médianoche ? Elle mangea avec eux à minuit, par fantaisie, car ce n'était point jour maigre ; elle but beaucoup de vin, elle chanta 20 chansons à boire.

À 5 heures on la lia ; et, avec une torche à la main, elle parut dans le tombereau, habillée de blanc : c'est une sorte d'habit pour être brûlée.

Elle était fort rouge, et on voyait qu'elle repoussait le confesseur et le crucifix avec violence.

À Notre-Dame, elle ne voulut jamais prononcer l'amende honorable, et devant l'Hôtel-de-Ville elle se défendit autant qu'elle put pour sortir du tombereau : on l'en tira de force, on la mit sur le bûcher, assise et liée avec du fer.

On la couvrit de paille.

Elle jura beaucoup.

Elle repoussa la paille 5 ou 6 fois ; mais enfin le feu augmenta, et on l'a perdue de vue, et ses cendres sont en l'air actuellement.

Voilà la mort de Madame Voisin, célèbre par ses crimes et son impiété.


Charles II du Palatinat

Mort de Charles Ier Louis du Palatinat

Charles II du Palatinat Électeur palatin

Jamais Élisabeth Charlotte Wittelsbach ne se consolera de la détresse du Palatinat, sa région d'origine, ravagée par les armées de Louis XIV et tient François Michel Le Tellier pour responsable de la mort de son père et de son frère.

Charles Ier Louis du Palatinat meurt en 1680.

Face à de si puissants adversaires, Charles Ier Louis du Palatinat répète souvent :

Je prends patience en enrageant.

Charles II du Palatinat devient Électeur palatin.

Prince cultivé, il redonne à sa capitale le rang brillant qu'elle occupait avant les exactions Françaises.

D'un naturel effacé, imprégné des valeurs familiales de son enfance, il manifeste un goût superficiel pour la vie militaire et se comporte comme un calviniste rigoureux.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il autorise les huguenots à s'établir dans sa principauté.



Démission de Marguerite III Guidone de Cossé-Brissac

Catherine III de Scorailles de Roussille Abbesse de Chelles

Marguerite III Guidone de Cossé-Brissac se démet de son titre d'Abbesse de Chelles en 1680, contre une pension de 6 000 £.

Jeanne de Scorailles de Fontanges ou Catherine III de Scorailles de Roussille est nommée Abbesse de Chelles par Louis XIV.



Mariage de François-Henri de Rougé du Plessis-Bellière avec Françoise Pétronille Jégou de Kervilio

François-Henri de Rougé du Plessis-Bellière épouse le 14 juillet 1680 Françoise Pétronille Jégou de Kervilio. Leurs enfants sont :


Marie Anne de Bourbon - Princesse de Conti

Mariage de Louis Armand Ier de Bourbon-Conti avec Marie Anne de Bourbon

Louis II de Bourbon-Condé, soucieux de rentrer en grâce, ne se retient pas de proposer au roi l'aîné de ses neveux, prince du sang, orphelins dont il a la charge.

Louis Armand Ier de Bourbon-Conti épouse à Saint-Germain-en-Laye le 16 janvier 1680 Marie Anne de Bourbon.

Marie Anne de Bourbon devient princesse de Conti.

C'est le premier mariage entre un prince du sang et un enfant naturel du Roi.

À cette occasion, Louis XIV consent à sa fille une dot d'un million de livres.

Il sait également qu'en mariant sa fille légitimée à un prince du sang, il déshonore pour longtemps les membres des branches cadettes de la famille royale qui se sont révoltées pendant sa minorité...

Après une nuit de noces catastrophique, le mariage restera stérile.

Louis Armand Ier de Bourbon-Conti, amoureux éconduit par sa propre épouse, est la risée de la cour.

Il quitte alors la dévotion et se réfugie dans la débauche puis part combattre les Turcs en Hongrie.



Françoise d'Aubigné Dame d'atour de Marie-Anne-Christine de Bavière

En 1680, Louis XIV confère à Françoise d'Aubigné la charge de Dame d'atour de Marie-Anne-Christine de Bavière, la dauphine.



Jean II d'Estrées Maréchal de France

Jean II d'Estrées, Comte d'Estrées, est fait Maréchal de France en 1681 par Louis XIV.



Prise de Strasbourg

Dans le cadre de la Politique des Réunions, Louis XIV annexe Strasbourg et une partie de l'Alsace à la France en 1681.

Le culte catholique est rétabli à la cathédrale Strasbourg en remplacement du culte luthérien.



Assemblée du Clergé de France

Pour régler l'affaire de la régale, en 1681, Louis XIV convoque une assemblée du Clergé de France qui doit rédige une déclaration, véritable manifeste de l'Église gallicane.

François de Maucroix en sera le secrétaire général.



Libération d'Antonin Nompar de Caumont

Louis-Auguste de Bourbon Prince de Dombes et Comte d'Eu

Mariage d'Antonin Nompar de Caumont avec Anne-Marie-Louise d'Orléans

Cession de la baronnie de Thiers

En 1681, Anne-Marie-Louise d'Orléans est victime d'un chantage mené par Françoise d'Aubigné.

Anne-Marie-Louise d'Orléans obtient la libération d'Antonin Nompar de Caumont.

En échange, elle cède à Louis-Auguste de Bourbon, bâtard légitimé de Louis XIV, la principauté de Dombes et le Comté d'Eu.

Il est probable qu'Antonin Nompar de Caumont épouse alors secrètement Anne-Marie-Louise d'Orléans mais n'y trouve pas son bonheur.

Antonin Nompar de Caumont reçoit la baronnie de Thiers en cadeau d'Anne-Marie-Louise d'Orléans en 1681.



Louis-Alexandre de Bourbon Légitimé

Louis-Alexandre de Bourbon Comte de Toulouse

Dernier des enfants naturels que Louis XIV a de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, Louis-Alexandre de Bourbon est légitimé et fait Comte de Toulouse en 1681.

Comme pour ses aînés le nom de sa mère, femme mariée, n'est pas mentionné dans l'acte de légitimation.

Il est officiellement fils du seul roi.

Cette légitimation est la dernière grâce que reçoit Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart déjà en disgrâce.

Elle se retire de la cour dans son château de Clagny, près de Versailles, avec ses deux derniers enfants légitimés, Françoise-Marie de Bourbon et Louis-Alexandre de Bourbon.

Elle peut élever Louis-Alexandre de Bourbon et lui inculquer ses valeurs.

Après sa disgrâce, Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart fait de séjours fréquents dans l'abbaye de Marie-Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart, sa sœur, qu'elle chérit.


Prise de possession de la Louisiane pour la France Expéditions de René Robert Cavelier de La Salle du Fort Frontenac au Mississippi

Exploration du Mississippi

Prise de possession de la Louisiane pour la France

Laissant le fort Crèvecœur avec 23 Français et 18 Amérindiens, René Robert Cavelier de La Salle atteint le sud du lac Michigan en 1680.

René Robert Cavelier de La Salle descend le Mississippi en 1682, jusqu'au golfe du Mexique.

Le 9 avril 1682, René Robert Cavelier de La Salle prend possession de ces vastes territoires au nom de la France et leur donne le nom de Louisiane en l'honneur du roi Louis XIV.

À l'embouchure du Mississippi, près de l'actuelle Venice en Louisiane, René Robert Cavelier de La Salle enterre un plat gravé et une croix revendiquant le territoire pour la France.

Louis XIV, peu reconnaissant, écrit au gouverneur de La Barre que cette découverte est fort inutile et qu'il faut dans la suite empêcher de pareilles découvertes, même s'il lui ordonne d'y retourner et d'y implanter une colonie.

La Louisiane ne suscite guère d'enthousiasme chez les Français de métropole ni chez ceux du Canada.

En 1708, elle ne comporte que 300 habitants.



Louis de Bourbon condamné à se retirer de la cour

Effectivement, les erreurs de jeunesse de Louis de Bourbon suscitent contre lui la colère de Louis XIV, qui ne tolère que par politique les débauches de son frère.

Louis de Bourbon est condamné à se retirer de la cour en 1682.



Jules Hardouin-Mansart Anobli

Jules Hardouin-Mansart est anobli par Louis XIV en 1682.

Il n'a pour tout titre que celui d'écuyer, car il n'a pas de terre titrée.


Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre Gouverneur général de la Nouvelle-France

Grand incendie de Québec

Le 1er mai 1682, le roi Louis XIV nomme Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre gouverneur général de la Nouvelle-France.

Il succède au Canada au comte de Frontenac.

La moitié de Québec est détruite par un grand incendie en août 1682.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre et l'intendant de Meulles débarquent à Québec, à la fin septembre 1682.

Le premier acte officiel de Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre est de convoquer, le 10 octobre 1682, une assemblée des notables religieux et laïcs de la colonie pour discuter de la meilleure politique à suivre face au péril iroquois.

Missionnaires et militaires sont d'avis que les Iroquois veulent détruire les sauvages alliés des Français et se jeter ensuite sur les colons du Canada.

En 1682, Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre établit la Compagnie du Nord, qui entra en lutte avec les postes anglais à la baie d'Hudson.



Déclaration des quatre articles

En 1682, sort de l'assemblée du Clergé de France la Déclaration des quatre articles en grande partie rédigée par Bossuet.

Le clergé de France y proclame l'indépendance du roi face à la papauté, la supériorité des conciles sur le pape, et confirme les libertés de l'Église catholique de France par rapport à la papauté.

La déclaration doit être lue dans toutes les églises et servir de matière d'examen pour les futurs prêtres.

Cette déclaration fixera jusqu'à la fin de l'Ancien Régime la doctrine des libertés de l'Église gallicane.

En rétorsion, Innocent XI refuse d'investir les évêques nommés par Louis XIV.



Simon Arnauld de Pomponne Marquis de Pomponne

Le 3 mai 1682, Louis XIV érige la terre de Pomponne en Seine-et-Marne en Marquisat.

Simon Arnauld de Pomponne devient Marquis de Pomponne.


Château de Versailles

Emménagement au château de Versailles

Le 6 mai 1682, Versailles devient officiellement le siège du gouvernement donc la capitale du royaume.

Louis XIV choisit Versailles comme résidence royale.

La cour s'installe à Versailles.

Charles-Maurice Le Tellier s'occupe de la Chapelle royale de Versailles dès 1682.



Naissance de Louis le Petit Dauphin

Louis de France ou Louis le Petit Dauphin naît à Versailles le 6 août 1682, fils de Louis le Grand Dauphin et de Marie-Anne-Christine de Bavière.

Jeune prince violent et arrogant qui ne respecte personne, Louis le Petit Dauphin devient un homme d'une grande dévotion grâce aux longs efforts de son tuteur François de Salignac de La Mothe-Fénelon.

Louis de Duras est envoyé par Charles II Stuart pour féliciter Louis XIV pour la naissance de Louis le Petit Dauphin, son petit-fils.



Retour à la Cour de François-René Crespin du Bec

En 1683, Louis XIV pardonne à François-René Crespin du Bec qui revient à la Cour.



Mariage d'Antoine Gaston de Roquelaure avec Marie-Louise de Laval-Lezay

Marie-Louise de Laval-Lezay est demoiselle d'honneur de Marie-Anne-Christine de Bavière, la dauphine.

Elle aurait eu des bontés pour Louis XIV.

Il faut la marier en toute hâte.

Antoine Gaston de Roquelaure épouse le 19 mai 1683 Marie-Louise de Laval-Lezay, fille de Guy-Urbain de Laval-Montmorency (1657-1735).

Leurs enfants sont :



Eugène-François de Savoie-Carignan au service de l'Autriche

Grand stratège, Eugène-François de Savoie-Carignan quitte la France de Louis XIV qui ne veut pas lui accorder un commandement, et entre comme volontaire au service de l'Autriche, en 1683.

Il jure de ne revenir en France que les armes à la main.



Envoi de renforts en Nouvelle-France

A la suite des pressions répétées de l'intendant de Meulles et de Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre, Louis XIV finit par envoyer des renforts en Nouvelle-France, en 1683.

Mais le roi recommande à Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre de régler le conflit avec les Indiens par les voies diplomatiques et de ne se décider à les attaquer que s'il avait la certitude morale de pouvoir les vaincre rapidement.

Malgré ses apparentes résolutions de faire la guerre aux Iroquois, Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre s'occupe surtout d'organiser son propre commerce avec eux.

Au printemps de 1683, Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre charge Olivier Morel de La Durantaye et Louis-Henri de Baugy, d'aller dans la région des Grands Lacs et des Illinois réprimer les abus des coureurs de bois qui font la traite sans congés.

Ils doivent inviter les Indiens à venir trafiquer leurs fourrures à Montréal et rencontrer le nouveau gouverneur.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre entreprend une véritable campagne de diffamation contre René Robert Cavelier de La Salle, écrivant au ministre que ses explorations ne sont que des fables.

René Robert Cavelier de La Salle désire voir les Iroquois faire la paix avec les Hurons, les Algonquins et les Outaouais.

René Robert Cavelier de La Salle semble ignorer les agissements de Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre car il lui écrit des lettres, le 2 avril 1683 et le 4 juin 1683, pour lui demander sa protection.

Le fort Frontenac (Cataracoui), qui appartient à René Robert Cavelier de La Salle, nuit au trafic des marchands de Montréal car il intercepte la traite avec les Indiens.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre fait une alliance économique avec les marchands Aubert de La Chesnaye et Le Ber.

Il les envoie s'emparer du fort Frontenac et de toutes les marchandises de René Robert Cavelier de La Salle.

Le prétexte de cette saisie est que René Robert Cavelier de La Salle n'a pas rempli les conditions moyennant lesquelles il a reçu la propriété du fort.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre feint de croire à la bonne foi des Iroquois qui, sur les instances de Charles Le Moyne de Longueuil, promettent d'envoyer des députés à Montréal.

Mais dès mai 1683, les Iroquois attaquent les alliés des Français.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre tente naïvement de négocier une entente avec le gouverneur de New York, le colonel Thomas Dongan, qui fait commerce avec les Iroquois en leur vendant des marchandises moins chères que celles des Français.

Le roi d'Angleterre donne ordre à Dongan de s'entendre avec Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre, mais le gouverneur de New York continue à soutenir les Iroquois et à les exciter contre les Français.

Toutefois Charles Le Moyne de Longueuil réussit à emmener à Montréal 13 Tsonnontouans le 20 juillet 1683 auprès de Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre.

Cette ambassade prépare et annonce celle de 43 chefs iroquois, le 14 août 1683, qui demandent l'expulsion de Cavelier de La Salle du fort Saint-Louis et promettent de transmettre à leurs nations les demandes de Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre.

Les députés quittent Montréal satisfaits, en promettant d'envoyer au printemps suivant leurs guerriers pour ratifier l'accord.

À la fin de l'été 1683, sur les ordres de Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre, le chevalier de Baugy s'empare du fort Saint-Louis, sur la rivière des Illinois, où commande Henri de Tonti au nom de René Robert Cavelier de La Salle.


Tombeau de Colbert à l'église Saint-Eustache par Antoine Coysevox Claude Le Peletier - Musée de l'Histoire de France à Versailles

Mort de Jean-Baptiste Colbert

Jean-Baptiste Antoine Colbert Secrétaire d'État de la Marine de Louis XIV

Claude Le Peletier Contrôleur général des finances

François Michel Le Tellier Surintendant des Bâtiments, des Arts et Manufactures

Jean-Baptiste Colbert s'oppose au secrétaire à la Guerre, François Michel Le Tellier, jugé trop dépensier des fonds publics.

Lorsque Jean-Baptiste Colbert entre en disgrâce, l'industrie de la soie, mal vue à la Cour de Versailles, stagnera dans la région lyonnaise pendant le reste du règne de Louis XIV.

François Michel Le Tellier intrigue contre lui auprès de Louis XIV à tel point que Jean-Baptiste Colbert est sur le point d'être disgracié.

François Michel Le Tellier obtient la place de Surintendant des Bâtiments, des Arts et Manufactures, ce qui lui permet de prendre en main la construction du château de Versailles.

Mais Jean-Baptiste Colbert meurt rue des Petits Champs à Paris dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 septembre 1683 de la maladie de la pierre connue aujourd'hui sous le nom de double pyélonéphrite calculeuse.

Il est inhumé à l'église Saint-Eustache.

Il y resterait ses jambes.

Le reste fut transféré dans les catacombes en 1787.

Tout en faisant d'une manière si brillante les affaires de l'État, Jean-Baptiste Colbert a amassé une fortune considérable, qui s'élève à environ 10 000 000.

À sa mort, le peuple, croyant voir dans cette fortune un signe de déprédation, insulte son cercueil.

Sa devise est Pro rege, saepe, pro patria semper (Pour le roi souvent, pour la patrie toujours).

Cassant et peu disert, vêtu de noir, au service de l'État dès 5 heures du matin, Colbert n'était guère aimé de la Cour qui lui reprochait sa roture, sa vulgarité ainsi que son caractère froid et distant.

Mme de Sévigné le surnommait "Le Nord".

Sa politique, le colbertisme, consiste en une intervention plus importante de l'État dans l'économie en comparaison avec les autres pays d'Occident.

Il souhaite :

Il met un terme aux déprédations, et liquide les dettes de l'État.

Colbert encourage le commerce, protège les sciences, les lettres et les arts, et favorise également la recherche.

Il laisse une image d'excellent gestionnaire même si ses résultats sont moins brillants que son mythe le laisse entendre, notamment en raison des grandes dépenses guerrières de Louis XIV.

Jean-Baptiste Antoine Colbert, son fils lui succède comme secrétaire d'État de la Marine et Secrétariat d'État à la Maison du roi et poursuit son œuvre en mettant la marine française en état de rivaliser avec les flottes anglaise et hollandaise et en préparant les grandes campagnes navales.

Jean-Baptiste Antoine Colbert hérite du domaine de Sceaux.

Il fait luxueusement réaménager les intérieurs, commandant notamment un appartement dans le goût chinois, décoré de laques, destiné à sa femme.

Le 6 septembre 1683, Claude Le Peletier succède à Jean-Baptiste Colbert au poste de contrôleur général des finances.

Il est en outre créé ministre d'État.

Claude Le Peletier est l'époux de Marguerite Fleuriau d'Armenonville, qui est la sœur de Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville.

Claude Le Peletier engage Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville comme premier commis, c'est-à-dire comme collaborateur direct, au sein du secrétariat aux finances qui tient lieu de ministère des finances.


Jean III Sobieski entrant à Vienne

Siège de Vienne par les Turcs

Bataille de Kahlenberg

Guerre de libération de l'Empire

Bataille de Parkany

À l'expiration de la trêve de Vásvar, les Ottomans repartent en guerre et mettent le siège devant Vienne sous la direction de Kara Mustafa ou Mustapha, le Grand Vizir.

Après 2 mois de siège, Jean III Sobieski, Roi de Pologne et Charles V de Lorraine, arrivent à la tête d'une armée de secours levée par la coalition catholique.

Aeneas Sylvius de Caprara retourne au service de Charles V de Lorraine pour contrer l'avancée turque en Hongrie.

Jean III Sobieski avait prévu d'attaquer le 13 septembre 1683, mais il se rend compte que les Turcs sont en ordre de bataille à Kahlenberg dès le 12 septembre 1683.

À 4 heures du matin, les troupes de Jean III Sobieski fortes d'environ 81 000 hommes attaquent une armée turque d'environ 130 000 hommes.

Jean III Sobieski charge avec ses hussards et enfonce les lignes ennemies qui détalent dans la plus grande confusion.

Maximilien II Emmanuel de Bavière s'illustre au cours de la bataille.

Christian II Ernest de Brandebourg-Bayreuth participe à ce siège de Vienne.

Claude Florimond de Mercy devient officier en 1683 lors de la bataille de Vienne.

À 5 heures 30, la bataille de Kahlenberg est terminée.

Vienne est délivrée.

Les Turcs surnommeront Jean III Sobieski le Lion de Lechistan.

Le Pape et les dignitaires étrangers le surnommeront le Sauveur de Vienne et de la civilisation européenne de l'Est.

L'affrontement d'Innocent XI avec Louis XIV fait échouer la politique d'union de la chrétienté.

La coalition catholique ne comprend ni la France, ni la République de Venise.

Kahlenberg est le point de départ d'une guerre de libération.

Jean III Sobieski commande à la bataille de Parkany en 1683.



Sièges de Courtrai et Dixmude

Mort de Louis de Bourbon

Louis-Alexandre de Bourbon Amiral de France

L'Espagne déclare la guerre à la France en octobre 1683.

En 1683, Louis Armand Ier de Bourbon-Conti et François-Louis de Bourbon-Conti participent aux sièges de Courtrai et Dixmude.

Camille d'Hostun prend part au siège de Courtrai.

En 1683, Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz obtient pour son pupille, de la part du roi, qu'il puisse combattre en Flandres afin de racheter ses erreurs et tenter de rentrer en grâce.

Louis de Bourbon contracte une maladie durant le siège de Courtrai mené par Sébastien Le Prestre.

Louis de Bourbon meurt en Flandres le 18 novembre 1683, des suites de cette maladie.

Il est enterré à la cathédrale d'Arras.

Bien que s'étant dépensé sans compter, Louis de Bourbon ne recevra que peu d'estime de la part de Louis XIV, son père, qui est peu affecté par sa mort, au contraire de Marie Anne de Bourbon, sa sœur, et de Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, qui le pleurent beaucoup.

Louis-Alexandre de Bourbon reçoit, à l'âge de 5 ans, la charge d'amiral de France

Nommer ses fils légitimés très jeunes à des postes aussi brillants permet au roi de conserver la haute main sur les affaires maritimes pendant les longues années de la minorité.

En 1683, Louis-Auguste de Bourbon est le seul des enfants mâles légitimés de Louis XIV présent à la cour.

Dans le cadre de la Politique des Réunions, Louis XIV s'empare ainsi de Courtrai, ville des Pays-Bas espagnols.


Françoise d'Aubigné - Marquise de Maintenon

Mariage de Louis XIV avec Françoise d'Aubigné

Louis XIV est veuf de Marie-Thérèse d'Autriche.

Louis XIV ne voit pas d'utilité d'une union politique avec l'infante Isabelle du Portugal ou la princesse Anne-Marie-Louise de Toscane, pourtant citées comme favorites pour le trône.

Le roi penche vite pour un mariage d'inclination avec celle qu'il aime raisonnablement.

Avec le soutien actif de l'Église de France, Louis XIV épouse secrètement et morganatiquement dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683 Françoise d'Aubigné.

Ce mariage ne restera secret que pour le peuple.

À la Cour, le roi passe une grande partie de son temps dans les appartements de sa femme.

Lorsque madame de Maintenon se déplace en chaise à porteurs, les princesses doivent suivre immédiatement derrière.

Mme de Maintenon fait alors planer sur la cour une ère de dévotion et d'austérité.

On dit qu'elle est une des farouches partisans de la révocation de l'édit de Nantes.

Aujourd'hui, cet argument est de plus en plus contesté par les historiens.



Maison de filles de la noblesse pauvre À Noisy-le-Roi

Le 3 février 1684, l'école des filles de la noblesse pauvre de Françoise d'Aubigné est déplacée à Noisy-le-Roi, avec l'aide de Louis XIV qui offre le château de Noisy qu'il vient d'acquérir et d'aménager, pour accueillir plus de 180 pensionnaires.



Cession du château de Chamarande

Endetté, Pierre Mérault vend le domaine de Chamarande en 1684 à Clair Gilbert d'Ornaison, premier valet de chambre de Louis XIV.



Attaquent du fort Saint-Louis

Paix dictée par les Iroquois

Le 21 mars 1684, les Iroquois attaquent le fort Saint-Louis.

Henri de Tonti et le chevalier de Baugy les repoussent.

Cette attaque décide Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre à aller les attaquer chez eux.

Mais le véritable motif est plutôt de sauver le commerce de castors de 5 ou 6 marchands, comme l'écrira l'intendant de Meulles au ministre le 8 juillet 1684.

Les bureaux de la Marine approuvent d'abord cette action contre les Iroquois.

Le 30 juillet 1684, Louis XIV écrit au gouverneur qu'il approuve cette attaquer contre les Iroquois.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre a un grief tout personnel contre les Iroquois.

En haine de René Robert Cavelier de La Salle, Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre a l'imprudence d'autoriser les Iroquois à attaquer et piller les canots dont les possesseurs ne peuvent exhiber de congé de traite signé par lui.

Les Iroquois, forts de cette permission officielle, se mettent à attaquer tous les-canots indistinctement, même ceux qui portaient des marchandises appartenant à Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre.

Les notables et les ecclésiastiques de Québec ne s'opposent pas à la guerre, mais ils ne veulent pas l'entreprendre avant d'avoir fait venir de France de nouvelles troupes et d'avoir épuisé toutes les ressources de la diplomatie.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre néglige ces avis.

Plein de présomption, il n'a à sa disposition que les miliciens et quelques compagnies de troupes régulières.

Parti de Montréal le 30 juillet 1684 avec 700 Canadiens, 150 réguliers et 400 indiens alliés, Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre s'achemine jusqu'au fort Frontenanc.

Il entreprend des pourparlers avec les Iroquois et les rejoint, le 29 août 1684, au nord-est d'Oswego, sur le lac Ontario, dans un lieu qui portait le nom malheureux d'anse de La Famine.

Il s'établit dans un mauvais endroit, marécageux, difficile à défendre.

La fièvre fait des ravages dans ses troupes, les vivres manquent.

Les Onontagués, les Onneiouts et les Goyogouins, sous la direction de Otreouti (Grand Gueule) et Garakontié, consentent à entrer en négociation par le truchement de Le Moyne de Longueuil.

Mais les Agniers et les Tsonnontouans, par crainte de Dongan, ne daignent pas envoyer d'ambassadeur, et seul Teganissorens, prisonnier de Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre, représente ces derniers.

Le 5 septembre 1684, les chefs Onontagués font entendre au gouverneur que c'est à eux et non à lui à dicter la paix.

Soutenant, entre autres, que le pillage dont les Tsonnontouans sont coupables, ne constitue pas un motif suffisant de guerre, les Indiens, toutefois, promettent que les Français seront indemnisés.

On demande à Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre de retourner à Québec avec son armée, et d'accepter que l'on substituât La Famine à Montréal ou Cataracoui, comme lieu des délibérations suivantes.

Les Cinq-Nations veulent bien faire la paix, ne plus attaquer les Miamis, mais elles refusent de cesser les hostilités contre les Illinois.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre rentre piteusement à Montréal avec ses troupes décimées par la maladie, sans avoir intimidé les Iroquois et en abandonnant entre leurs mains les Illinois, alliés de la France.

L'intendant de Meulles écrit perfidement au ministre, le 10 octobre 1684: M. le général va à la tête d'un petit corps d'armée pour faire la guerre aux Iroquois et bien loin de cela, il leur accorde tout ce qu'ils demandent.

Ce traité mécontente fortement, non seulement la cour, mais aussi toute la colonie.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre revenu à Québec, 300 soldats envoyés par le roi y arrivent presqu'en même temps mais trop tard.



Bombardement de Gênes

Bravant avec superbe les demandes françaises, Francesco Maria Imperiale Lercari provoque le courroux de Louis XIV en vendant des munitions aux corsaires barbaresques de la régence d'Alger.

Louis XIV envoie sa flotte bombarder la ville de Gênes en mai 1684.

Abraham Duquesne et Jean-Baptiste Antoine Colbert participent à ce bombardement.

François de Bricqueville se distingue lors de ce bombardement.


René Robert Cavelier de La Salle La flotte de Cavelier de La Salle en 1684 - peint en 1844 par Théodore Gudin - La Belle sur la gauche, Le Joly au centre et L'Aimable échoué à droite

René Robert Cavelier de La Salle Gouverneur de la Louisiane

René Robert Cavelier de La Salle se rend en France et y rétablit complètement son crédit auprès de Jean-Baptiste Antoine Colbert et du roi.

Il est remis en possession du fort Frontenac et du fort Saint-Louis.

Louis XIV apporte son soutien à René Robert Cavelier de La Salle pour monter une expédition afin de s'assurer une meilleure maîtrise de la France sur l'Amérique du Nord et également de surveiller les mines d'argent du Mexique qui alimentent les caisses de Charles II d'Espagne.

Avec le titre de gouverneur de la Louisiane, René Robert Cavelier de La Salle quitte donc le port de La Rochelle le 24 juillet 1684 à la tête d'une grande expédition.

Le Roi-Soleil lui accorde le navire de guerre le Joly et la barque longue La Belle.

Pour transporter les quelque 300 colons, soldats et hommes d'équipage, René Robert Cavelier de La Salle doit louer deux autres navires : la frégate L'Aimable et le ketch Le Saint-François.

Le Saint-François tombe aux mains de corsaires espagnols aux Indes occidentales, au large d'Hispaniola.

Les navires dépassent l'embouchure du Mississippi et continuent pendant 2 semaines de longer la côte vers l'ouest.

Arrivée près de la baie de Matagorda, au Texas, René Robert Cavelier de La Salle se rend compte de son erreur et décide de faire relâche dans la baie.

Lors de la manœuvre L'Aimable s'échoue sur un banc de sable, et coule.

La quasi totalité de sa cargaison est perdue.



Fondation de la Maison Royale de Saint-Louis

Le 15 août 1684, en Grand Conseil, Louis XIV décrète la fondation d'une maison et communauté où un nombre considérable de jeunes filles, issues de familles nobles et particulièrement des pères morts dans le service (…) soient entretenues gratuitement (…) et reçoivent toutes les instructions qui peuvent convenir à leur naissance et à leur sexe (…) en sorte qu'après avoir été élevées dans cette communauté, celles qui en sortiront puissent porter dans toutes les provinces de notre royaume des exemples de modestie et de vertu (…).



Trêve de Ratisbonne

Tout à sa lutte contre les ottomans, Léopold Ier de Habsbourg signe la trêve de Ratisbonne le 15 août 1684.

Il reconnaît temporairement les acquisitions de Louis XIV en Alsace et dans la Sarre.

Le 20 août 1684, l'Espagne, isolée, reconnaît temporairement les acquisitions de Louis XIV situées dans les Pays-Bas espagnols.

Ainsi l'Espagne perd le Luxembourg.

Ces acquisitions sont conclues pour un délai de 20 ans.

Il est ainsi prévu que les quatre-cinquième de l'Alsace seront rétrocédés en 1704.



Mariage de Jacques de Gaignon avec Anne Antoinette Le Prestre

Jacques de Gaignon est le fils de Louis de Gaignon, Seigneur de Villennes, et de Marie Le Prestre

Louis XIV signe en décembre 1684 le contrat de mariage Jacques de Gaignon, exempt de ses gardes.

Anne Bailly ne veut point consentir au mariage, mais les mariés s'aiment depuis longtemps, et obtiennent le consentement du Roi.

Jacques de Gaignon épouse en 1684 Anne Antoinette Le Prestre, fille de Nicolas le Prestre et d'Anne Bailly. Leurs enfants sont :



Création de la Compagnie de Guinée

La Compagnie de Guinée est créée en 1685 par Louis XIV une des plus importantes sociétés de la traite négrière entre Nantes et Saint-Domingue.

Antoine II Crozat dirige la Compagnie de Guinée.



Érection de Bonnes en comté de Chamarande

En 1685, par lettres patentes, Louis XIV érigent Bonnes en comté de Chamarande pour Clair Gilbert d'Ornaison.

Clair Gilbert d'Ornaison est surnommé Chamarande (La frontière sur le chemin en celte) du nom de son fief dans le Forez, sur les rives du Fillerin (aujourd'hui sur la commune de Saint-Germain-Lespinasse dans la Loire)



Promulgation du Code noir

Jean-Baptiste Antoine Colbert achève et signe le Code noir commencé par Jean-Baptiste Colbert, son père.

En mars 1685, Louis XIV promulgue le Code noir, autorisant le plein usage des esclaves dans les colonies.

Ses détracteurs y voient une institutionnalisation de l'esclavage.

Il est conçu comme une limitation des sévices et permet de donner un statut aux esclaves.

Avant son établissement, les esclaves sont considérés comme un bien matériel, au même titre qu'une chaise.

Avec ce code, il leur est reconnu un droit à la propriété, limité mais existant, un droit à la retraite et une obligation de bon traitement pour les propriétaires ainsi que l'obligation de bien les nourrir.

Ce code, bien que mal appliqué du fait de la pression des colons sur la justice, a eu le mérite d'avoir voulu accorder un cadre à la traite des noirs de l'époque.



Rappel en France de Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre

Le 10 mars 1685, Louis XIV écrit à l'intendant de Meulles qu'il n'est pas satisfait de la paix honteuse avec les Iroquois.

Il ajoute que La Barre est rappelé et remplacé par Jacques-René de Brisay de Denonville.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre quitte Québec en août 1685.

Les Iroquois n'observeront nullement les conditions du traité et continuent à attaquer les Français, à faire la guerre aux indiens alliés et à entretenir des relations commerciales avec les Anglais.

Joseph-Antoine Le Febvre de la Barre, à la tête d'une grosse fortune, se retire en France où il vit alors sans emploi.


Réparation faite à Louis XIV par Francesco Maria Imperiale Lercari - dans la galerie des Glaces de Versailles - par Claude Guy Hallé - château de Versailles

Humiliation du doge de Gênes devant Louis XIV

Suite au bombardement de Gênes, Francesco Maria Imperiale Lercari et 2 des principaux sénateurs viennent à Versailles.

Le 15 mai 1685, ils sont reçus, se prosternent et s'humilient devant Louis XIV.

Ce serait la première réception dans la galerie des Glaces

Une fois la cérémonie terminée et ayant visité Versailles, le duc de Luynes demanda au doge ce qui l'a le plus impressionné.

Le doge lui répondit ceci : Mi Chi !, ce qui signifie "Moi ici !".

En effet, le doge de Gênes a l'interdiction de quitter sa ville sous peine d'être déchu.

Mais Louis XIV avait demandé une dérogation à cette loi afin que les génois ne diminuent rien à leur humiliation.

Francesco Maria Imperiale Lercari se rend à Versailles avec un grand manteau de velours pourpre qui est une habile promotion commerciale.

La cour de France profite de la présence de la délégation génoise pour acheter de grandes quantités de velours, payant ainsi la reconstruction de la ville !


Nicolas de Lamoignon

Nicolas de Lamoignon Intendant du Languedoc

Nicolas de Lamoignon est nommé intendant du Languedoc et Conseiller d'état semestre en janvier 1685.

Dans cette dernière région, Nicolas de Lamoignon est le bras séculier du Roi Louis XIV dans l'entreprise de catholicisation forcée des protestants.

Il le restera 33 ans sans revenir à Paris.

Aidé d'une trentaine de subdélégués, Nicolas de Lamoignon applique la volonté royale sur les 23 diocèses des 2 généralités que comprenait son intendance, celle de Montpellier et celle de Toulouse.

Nicolas de Lamoignon doit contrôler des zones géographiques à forte densité de nouveaux convertis douteux ou de fanatiques protestants.


Château de Sceaux à l'époque de Jean-Baptiste Antoine Colbert , vue depuis les parterres - Gravure d'Adam Pérelle

Cession de la seigneurie de Châtenay

Visite de Louis XIV au château de Sceaux

Jean-Baptiste Antoine Colbert achète la seigneurie de Châtenay au chapitre de Notre-Dame de Paris.

Le parc a alors une superficie de 227 hectares, environ 700 arpents.

Il y fait créer par Le Nôtre un second axe, perpendiculaire à l'axe originel, en creusant le Grand Canal, long de 1 140 mètres, achevé en 1691 et la création de la terrasse le surplombant dite aujourd'hui Terrasse des Pintades.

L'ensemble des terrasses et des parterres devant le château sont remaniés pour créer 4 niveaux de terrasses en pente douce, ornés de parterres de broderies avec bassins, d'un parterre de compartiments surplombant le canal et d'un Tapis Vert en direction de Châtenay-Malabry à l'ouest.

Le 16 juillet 1685, Jean-Baptiste Antoine Colbert reçoit au château de Sceaux Louis XIV et la Cour lors d'une fête demeurée célèbre, organisée par l'ornemaniste Jean Berain.

Le roi se promène longuement dans les jardins.

Il admire le pavillon de l'Aurore, les bassins et les fontaines puis il regagne le château.

L'orangerie qui occupe alors l'aile sud du château a été transformée en salle de spectacle ou l'on donne L'Idylle de Sceaux ou Idylle de la Paix, œuvre de Lully et de Racine, chantée par les membres de l'Opéra.

La fête se termine par un somptueux festin.

Les tables ont été disposées autour d'un nouveau bassin proche de l'aile sud du château.



Construction de la place Vendôme

La vie fastueuse et dissipée que mène Louis-Joseph de Vendôme en compagnie de Philippe de Vendôme, son frère, les dépenses énormes entraînées par les transformations apportées au domaine d'Anet finissent par le ruiner.

Pour payer ses dettes, il doit vendre au Roi l'hôtel de Vendôme.

En 1685, François Michel Le Tellier reprend l'idée de création de la place Louis-le-Grand, future place Vendôme.

Il achète l'hôtel de Vendôme et le couvent des Capucines.

Les façades sont construites, avant même les bâtiments.

François Michel Le Tellier commande à François Girardon une statue équestre en bronze de Louis XIV qui est érigée au milieu de la place et sera inaugurée en 1699.

La place prend alors le nom de place Louis-le-Grand, qu'elle gardera jusqu'à la Révolution.


Philippe-Guillaume de Wittelsbach-Neubourg - électeur palatin

Mort de Charles II du Palatinat

Philippe-Guillaume de Wittelsbach-Neubourg Électeur palatin

Charles II du Palatinat meurt à Heidelberg le 16 mai 1685.

Il est dernier électeur palatin de la maison de Wittelsbach-Simmern

Philippe-Guillaume de Wittelsbach-Neubourg, son cousin, hérite du Palatinat, qui passe ainsi des mains d'un prince protestant à un catholique.

Philippe-Guillaume de Wittelsbach-Neubourg devient Électeur palatin.

Louis XIV veut faire valoir les droits de sa belle-sœur, Élisabeth Charlotte Wittelsbach, sœur de Charles II du Palatinat.

C'est le prétexte qui mène au sac du Palatinat.



Bataille de Gran

Exil de François-Louis de Bourbon-Conti

En 1685, François-Louis de Bourbon-Conti et Louis Armand Ier de Bourbon-Conti assistent les partisans de l'Empereur Léopold Ier de Habsbourg en Hongrie, contribuant à la défaite des Turcs à Gran.

De là, François-Louis de Bourbon-Conti écrit quelques lettres, qui sont interceptées, dans lesquelles il se moque de Louis XIV en l'appelant le roi du théâtre.

Ce persiflage lui vaut, à son retour en France, d'être temporairement exilé à Chantilly.

Il y est blessé par un cerf lors d'une chasse, le 9 octobre 1685.

Il conservera une cicatrice entre l'œil et la tempe.


Révocation de l'édit de Nantes

Édit de Fontainebleau

Révocation de l'Édit de Nantes

Louis XIV révoque le versant religieux de l'édit de Nantes en signant l'édit de Fontainebleau, contresigné par le chancelier, le 18 octobre 1685.

Le protestantisme est dès lors interdit sur le territoire français.

Louis le Grand Dauphin est opposé à la révocation de l'Édit de Nantes.

Cette révocation entraîne l'exil de beaucoup huguenots, affaiblissant l'économie française au bénéfice des pays protestants qui les accueillent :

On parle d'environ 200 000 exilés, dont beaucoup d'artisans ou de membres de la bourgeoisie, dont 20 000 protestants en Dauphiné.

Dans les provinces à forte implantation protestante :

les protestants sont convertis de force au catholicisme dans le cadre des dragonnades.

Certains protestants continuent de célébrer leur culte clandestinement malgré leur conversion.

Dès fin octobre, des Assemblées clandestines sont signalées.

Les peines contre ceux qui y participent se durcissent, une conversion rétractée étant considéré comme un crime très grave :

Sous les successeurs de Louis XIV, le protestantisme restera interdit, mais l'interdiction est appliquée de façon progressivement moins militante, et de nombreuses communautés protestantes pourront de ce fait subsister.

Henri d'Aguesseau se conduit avec beaucoup de sagesse, a l'égard des Religionnaires, et calme les premiers troubles des Cévennes.



Exil d'Armand-Frédéric de Schomberg

Protestant, Armand-Frédéric de Schomberg refuse d'abjurer sa foi lors de la Révocation de l'Édit de Nantes en 1685.

Louis XIV et François Michel Le Tellier, son ministre de la défense, chassent Armand-Frédéric de Schomberg des honneurs et des fonctions.

Armand-Frédéric de Schomberg doit passer à l'étranger :

Armand-Frédéric de Schomberg devient généralissime de la toute nouvelle Prusse.


Tombeau de Michel IV Le Tellier - statues sculptées par Mazeline et Hurtrelle

Mort de Michel IV Le Tellier Marquis de Barbezieux, seigneur de François Michel Le Tellier, de Chaville, de la Ferté-Gaucher, et de Viroflay

Michel IV Le Tellier meurt à Paris le 30 octobre 1685, quelques jours après la Révocation de l'Édit de Nantes.

Louis XIV dira de lui Jamais homme n'a été de meilleur conseil en toutes sortes d'affaires.

Son tombeau est dans une chapelle de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais à Paris.



Mort de Nicolas V de Neufville de Villeroy Marquis de Villeroy et d'Alincourt, Seigneur de Magny

François de Neufville Duc de Villeroy

Paul de Beauvilliers Président du conseil des finances

Nicolas V de Neufville de Villeroy meurt à Paris le 28 novembre 1685.

François de Neufville devient le 2e Duc de Villeroy.

François de Neufville est Gouverneur et lieutenant général du Lyonnais en survivance de son père.

Paul de Beauvilliers se concilie l'estime de Louis XIV par ses vertus austères.

En 1685, Louis XIV nomme Paul de Beauvilliers président du conseil des finances.

Il succède à Nicolas V de Neufville de Villeroy.

Louis XIV confie à Paul de Beauvilliers l'éducation des fils de Louis le Grand Dauphin :

Paul de Beauvilliers s'adjoint Fénelon, dont il devient l'ami et auquel il restera fidèle dans sa disgrâce.


François Louis de Bourbon-Conti

Marie Anne de Bourbon atteinte de petite vérole

Mort de Louis Armand Ier de Bourbon-Conti

François-Louis de Bourbon-Conti Prince de Conti

Marie Anne de Bourbon Princesse douairière de Conti

Marie Anne de Bourbon, dont la beauté et la grâce font les beaux jours de la cour, mène une vie joyeuse et galante.

En 1685, Marie Anne de Bourbon est atteinte d'une violente attaque de petite vérole.

Louis Armand Ier de Bourbon-Conti, son mari, rentre de Hongrie au triple galop et soigne lui-même sa femme.

Le couple se réconcilie.

La princesse réchappe de la maladie mais son mari la contracte.

Louis Armand Ier de Bourbon-Conti, Prince de Conti, meurt le 9 novembre 1685 en quelques jours.

François-Louis de Bourbon-Conti Comte de La Marche, de Clermont, Prince de La Roche-sur-Yon, devient 3e Prince de Conti.

Veuve à 20 ans, fille du roi et très riche, Marie Anne de Bourbon, devenue princesse douairière de Conti, est une femme libre mais convoitée.

Sa beauté est si renommée que le roi du Maroc en tombe amoureux sur la simple description de son ambassadeur et la fait demander en mariage, ce que Louis XIV refuse poliment.

De son côté, Marie Anne de Bourbon s'éprend d'un capitaine des gardes qui veut profiter de la situation et devenir un courtisan influent.

Il est dans le même temps l'amant de Marie-Émilie de Joly de Choin, une suivante de la princesse, qui elle-même est la maîtresse du dauphin.

La supercherie est découverte par le roi et l'idylle brisée.

La dame d'honneur, Marie-Émilie de Joly de Choin, est renvoyée discrètement pour ne pas indisposer le dauphin qui finira par l'épouser secrètement.

Les historiens ont très souvent commis une erreur sur les prénoms et la date de naissance, la confondant avec certaines de ses sœurs

C'est à tort qu'elle a été prénommée Marie-Émilie de Joly de Choin au lieu de Françoise-Émilie de Joly de Choin.

Nonobstant Marie Anne de Bourbon reste la fille préférée du roi et elle visite fréquemment Françoise Louise de La Baume Le Blanc, sa mère dans son couvent.



Mission en Aunis et Saintonge de François de Salignac de La Mothe-Fénelon

Après la révocation de l'Édit de Nantes, sur la recommandation de Jacques-Bénigne Bossuet, Louis XIV confie à François de Salignac de La Mothe-Fénelon la direction d'une mission en Aunis et Saintonge : convertir les protestants.

Pendant cette période, François de Salignac de La Mothe-Fénelon fait partie du cercle qui entoure Jacques-Bénigne Bossuet, le fougueux porte-parole de l'épiscopat français.



Abjuration de Philippe Ier Le Valois de Villette de la Religion Prétendument Réformée et conversion au catholicisme de Philippe Ier Le Valois de Villette

Philippe Ier Le Valois de Villette est de la Religion Prétendument Réformée

La pression exercée par Louis XIV sur Philippe Ier Le Valois de Villette devient très grande.

Philippe Ier Le Valois de Villette n'abjure qu'en 1685.

Philippe Ier Le Valois de Villette se convertit au catholicisme à Niort le 20 décembre 1685.

Madame de Maintenon lui fait enlever Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Mursay, sa fille, la future comtesse de Caylus, et la convertit,


Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Mursay -Madame de Caylus - Gravure de Jean Daullé d'après Hyacinthe Rigaud

Mariage d'Aimé-Jean-Anne de Tubière de Grimoard de Pestels avec Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Mursay

Aimé-Jean-Anne de Tubière de Grimoard de Pestels épouse en 1685 ou en 1686 Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Mursay. Leur enfant est :

Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Mursay se fait remarquer à la cour de Louis XIV par ses grâces et son esprit.

Elle joue, sur commande du Roi et pour Jean Racine dans les représentations originales d'Esther, œuvre majeure écrite et mise en scène par Racine en l'honneur du Roi et de Madame de Maintenon et jouée en la Maison des Dames de Saint-Cyr.


Maison royale de Saint-Louis

Fondation de la Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr

En 1685, Louis XIV ordonne de grands travaux sur le domaine de Saint-Cyr en bordure de Versailles.

Les travaux sont dirigés par Jules Hardouin-Mansart.

En juin 1686, après 15 mois de travaux, Louis XIV fait don du domaine de Saint-Cyr à la Maison Royale de Saint-Louis, les lettres patentes des 18 et 26 juin 1686 confirmant la fondation de l'établissement.

Du 26 juillet au 1er août 1686, les pensionnaires, appelées Demoiselles de Saint-Cyr, font leur entrée dans l'établissement, en grande pompe grâce à Louis XIV qui prête ses carrosses et ses gardes suisses.

Madame de Brinon est nommée supérieure à vie, et Françoise d'Aubigné reçoit le titre d'Institutrice de la Maison Royale de Saint-Louis qui lui accorde toute autorité sur la Maison.

Louis XIV lui accorde également la jouissance à vie d'un appartement à Saint-Cyr où elle pourra se rendre quand elle le désirera.

La chapelle de l'école est consacrée à Notre-Dame le 2 août 1686 et les reliques de Sainte Candide, auparavant conservées à la chapelle de Noisy-le-Roi, y sont transférées.

Louis XIV fait sa première visite à Saint-Cyr en septembre 1686, où il est accueilli en grande cérémonie par les dames et les pensionnaires.



Louis III de Bourbon-Condé et François-Louis de Bourbon-Conti Chevalier du Saint-Esprit

Louis III de Bourbon-Condé devient Chevalier du Saint-Esprit le 2 juin 1686.

Le 2 juin 1686, sur les instances de Louis II de Bourbon-Condé, son oncle, Louis XIV confère à François-Louis de Bourbon-Conti la qualité de Chevalier du Saint-Esprit avec les autres princes du sang.



Mariage de Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin avec Julie Françoise de Crussol d'Uzès

Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin épouse le 21 août 1686 Julie Françoise de Crussol d'Uzès, fille d'Emmanuel II de Crussol, Duc d'Uzès, et de Marie-Julie de Sainte-Maure.

Leurs enfants sont :

Grâce à son mariage, Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin entre dans le cercle du Louis le Grand Dauphin.

Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin se lie avec ses demi-frères :

bâtards légitimés de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart et de Louis XIV.

Mais, en dépit de grands efforts, Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin ne parvient pas à se concilier la faveur de Louis XIV.


Entrée sous la voûte de Vauban

Décision de Percement de la voûte de Vauban

Le canal royal en Languedoc est en mauvais état, plusieurs ouvrages sont restés inachevés, de nombreuses rigoles sont ensablées.

L'abandon du canal est même envisagé.

En décembre 1685, Sébastien Le Prestre est chargé d'une tournée d'inspection.

Sébastien le Prestre découvre le Canal en 1686.

Il est immédiatement admiratif devant l'ampleur des travaux déjà réalisés.

Ses qualités de bâtisseur lui permettent de conforter l'ouvrage et de l'améliorer sur de nombreux plans.

Pour relancer ce projet, Sébastien Le Prestre, dans un mémoire du 5 mars 1686, met au point un programme de grands travaux hydrauliques pour améliorer l'alimentation et la gestion en eau.

Il s'agit notamment, d'augmenter la capacité du réservoir de Saint-Ferréol qui s'avère insuffisante.

Le barrage est surélevé et la rigole de la montagne prolongée entre Le Conquet et Les Cammazes.

Auparavant, la Rigole de la Montagne rejoignait le Sor et la Rigole de la Plaine sans passer par le Bassin de Saint-Ferréol.

Sébastien le Prestre est préoccupé par la nécessité d'isoler le canal des ruisseaux qui le croisent, afin d'éviter son ensablement.

Sébastien le Prestre construit tout un système de drainage pour éviter que les eaux pluviales ne se déversent de manière anarchique dans les biefs.

Dans cette tâche, il est secondé par Antoine Niquet, directeur des fortifications de Provence et de Languedoc qui dirige l'exécution des travaux.

Un ouvrage qu'il a réalisé porte son nom : la voûte de Vauban ou tunnel des Cammazes.

Le creusement permet à la Rigole de la Montagne d'accéder au versant du ruisseau Laudot, et d'alimenter le bassin de Saint-Ferréol.

Le tunnel est long de 122 mètres et large de 3 mètres.

Le projet, confié à Antoine Niquet, commissaire régional aux fortifications du Royaume pour le Languedoc, la Provence et le Dauphiné, est établi dès le 12 août 1686 (devis et profil).

Des centaines d'ouvriers sont employés ; un grave accident survient en avril 1687, faisant 6 morts et 3 blessés.

La voûte est achevée en 1688.

Deux façades sculpturales, parfaitement symétriques, dédient dès sa création l'ouvrage au Roi Soleil.

Le panneau sculpté à l'effigie de Louis XIV est détruit lors de la Révolution.



Louis Auguste de Bourbon Duc d'Aumale

En 1686, Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours vend le duché d'Aumale à Louis Auguste de Bourbon, Duc du Maine, bâtard légitimé du roi Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.



Méfiance d'Innocent XI envers Louis XIV de France

Introduction des bases du gallicanisme

Cependant, Innocent XI reste méfiant vis-à-vis de Louis XIV de France, à qui il reproche son manque d'engagement envers le catholicisme et ses accointances avec le Turc.

À l'appel de certains évêques français, Innocent XI adresse 3 brefs de protestation à Louis XIV. Celui-ci réagit en convoquant des assemblées du clergé qui prennent fait et cause pour le roi, publiant même 4 articles posant les bases du gallicanisme.

En 1687, Innocent XI condamne par un rescrit les conclusions des assemblées. Pour éviter une rupture frontale, Louis XIV doit dissoudre ces dernières.


Château de Rosambo

Mariage de Louis Urbain II Le Peletier avec Geneviève Josèphe du Coskaër

Louis Urbain II Le Peletier épouse au château de Versailles le 21 janvier 1688 Geneviève Josèphe du Coskaër (1656-1693), Dame de Rosambo. Leur enfant est :

Geneviève Josèphe du Coskaër est l'héritière de la terre de Rosanbo.

Louis XIV les autorise à relever le nom de Rosanbo et à porter le titre de marquis.

Le château de Rosanbo est situé sur la commune de Lanvellec dans les Côtes-d'Armor.



Occupation d'Avignon

En 1687-1688, le pape Innocent XI annule les libertés dont profitent les quartiers d'ambassade à Rome.

Louis XIV riposte en faisant occuper Avignon.

Au plus fort du conflit le pape Innocent XI fait remarquer à l'ambassadeur de France que :

Si les conciles sont supérieurs aux papes qui tirent leur pouvoir de Dieu, les états généraux devraient avoir loisir de formuler la même revendication à l'encontre du roi.


Jean-Louis d'Elderen

Mort de Maximilien-Henri de Bavière

Jean-Louis d'Elderen Prince-évêque de Liège et Prince-Électeur archevêque de Cologne

Guerre de la ligue d'Augsbourg ou Guerre de Neuf Ans

Maximilien-Henri de Bavière meurt à Bonn le 5 juin 1688.

Deux candidats sont en lice pour la succession :

Confronté à la colère des princes allemands qui ne peuvent admettre que Guillaume-Egon de Fürstenberg, un agent de la France, devienne prince-électeur, le pape Innocent XI oppose son veto, choisit le candidat impérial et nomme à Joseph-Clément de Bavière.

Joseph-Clément de Bavière est trop jeune.

Jean-Louis d'Elderen, suffisamment âgé pour ne pas occuper trop longtemps cette position prestigieuse dans l'Empire se voit confier le siège de Prince-Électeur archevêque de Cologne.

C'est le point de départ de la guerre de la ligue d'Augsbourg, également appelée guerre de Neuf Ans, qui durera de 1688 à 1697.

Cette guerre est connue en Allemagne sous le nom de guerre d'Orléans.

La ligue d'Augsbourg, en Bavière, est une coalition formée le 9 juillet 1688 par :

Le chef suprême de la ligue est Guillaume III d'Orange-Nassau.

Ces pays déclaré la guerre à la France à laquelle le Danemark et l'empire ottoman apportent leur soutien.

En septembre 1688 l'électeur Palatin et le duc de Holstein-Gothorp rejoignent la ligue.

François-Henri de Montmorency-Bouteville retrouve grâce aux yeux du roi. Louis XIV et François Michel Le Tellier estiment qu'il est le seul à pouvoir faire face Guillaume III d'Orange-Nassau, et lui donne le commandement de l'armée de Flandre.

Rétabli, Charles V de Lorraine reçoit un commandement lors de cette Guerre.

Nicolas Auguste de La Baume fait les campagnes d'Allemagne et de Flandres sous les ordres de Louis le Grand Dauphin.


Marie de Lorraine-Guise

Mariage d'Antoine Ier Grimaldi avec Marie de Lorraine-Guise

Sur l'ordre de Louis XIV, Antoine Ier Grimaldi épouse à Versailles le 13 ou le 14 juin 1688 Marie de Lorraine-Guise, fille de Louis Ier de Lorraine-Guise et de Catherine de Neufville de Villeroy. Leurs enfants sont :

Galante, sans esprit ni conduite mais ravissante, Marie de Lorraine-Guise est issue d'une famille souveraine étrangère et reçoit à la cour de France les égards dus à son rang.

Les époux ne s'entendent guère.

La princesse tient une place brillante à la Cour de France et elle ne fait que de rares apparitions à Monaco.

Au contraire, Antoine Ier Grimaldi ne quitte guère la principauté à cause de sa santé.

Seules deux filles parviennent à l'âge adulte.


Marie-Thérèse de Bourbon-Condé

Mariage de François-Louis de Bourbon-Conti avec Marie-Thérèse de Bourbon-Condé

Ce mariage se fait avec la permission de Louis XIV et une dispense du Pape Innocent XI, en raison de la parenté proche.

François-Louis de Bourbon-Conti épouse à Versailles le 28 juin 1688 Marie-Thérèse de Bourbon-Condé (1666-1732), fille de Henri Jules de Bourbon-Condé (1643-1709), son cousin, 5e prince de Condé et de la Princesse Palatine Anne Henriette Julie de Bavière (1648-1723). Leurs enfants sont :

Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, petite-fille de Louis II de Bourbon-Condé, l'aime passionnément, mais lui, homosexuel notoire, s'intéresse fort peu à elle.



Glorieuse Révolution en Angleterre

Naissance de Jacques François Édouard Stuart

Débarquement de Guillaume III d'Orange-Nassau et de Marie II d'Angleterre

Fuite de Jacques II Stuart

La Glorieuse Révolution d'Angleterre (en anglais Glorious Revolution ou Bloodless Revolution), aussi appelée Seconde Révolution anglaise dure de 1688 à 1689. Elle instaure une monarchie constitutionnelle et parlementaire à la place du gouvernement autocratique des Stuarts.

Jacques François Édouard Stuart, dit le chevalier de Saint-George, naît au palais Saint-Jacques à Londres le 20 juin 1688, fils de Jacques II Stuart et de Marie Béatrix Éléonore de Modène. Il est Prince de Galles. La naissance d'un héritier mâle repousse Marie II d'Angleterre dans la ligne de succession et achève d'aliéner à Jacques II Stuart la sympathie d'une partie de ses sujets qui craignent que le garçon reçoive une éducation catholique.

Mais le souvenir encore frais de la guerre civile, assorti d'un certain loyalisme, dissuadent tout mouvement violent.

Bien qu'il n'y eût aucune preuve, certains estiment que ce fils a été apporté comme substitut de l'enfant mort-né. Mais Marie Béatrix Éléonore de Modène, la mère, proclame publiquement la légitimité du garçon.

L'opposition protestante se tourne donc d'abord vers Anne Ire de Grande-Bretagne et Georges de Danemark. Mais le 30 juin 1688, les Sept Immortels (en anglais Immortal Seven), une conspiration puissante de grands seigneurs, invite secrètement Guillaume III d'Orange-Nassau, résidant aux Pays-Bas avec Marie II d'Angleterre, à se rendre en Angleterre accompagné d'une armée.

Au départ, Guillaume était un peu réticent, jaloux de la position de sa femme, craignant qu'elle ne devienne plus puissante que lui. Marie expliqua alors à son mari qu'elle n'aspirait à aucun pouvoir politique. Il rend ses intentions officielles et publiques en septembre 1688.

Ils débarquent avec une petite armée anglo-hollandaise le 5 novembre 1688, à Brixham (Torbay) dans le Devon.

Charles Talbot, chambellan de Jacques II Stuart, désapprouvant sa politique, quitte son service, et favorise l'entreprise de Guillaume III d'Orange-Nassau.

Élu du parti Whig, Robert Harley combat aux côtés de Guillaume III d'Orange-Nassau.

Sidney Godolphin est membre du Conseil des cinq nommés par Jacques II Stuart pour le représenter à Londres, quand il rejoint l'armée, après le débarquement de Guillaume III d'Orange-Nassau.

Avec Halifax et Nottingham, Sidney Godolphin est bientôt nommé commissaire pour négocier avec Guillaume III d'Orange-Nassau.

La confiance des Anglais envers Jacques II Stuart est si ténue qu'ils ne tentent rien pour le sauver.

Anne Ire de Grande-Bretagne et Georges de Danemark approuve le renversement de Jacques II Stuart.

Georges de Danemark est alors le chef nominal du Lord High Admiral's Regiment qui sera dissout l'année suivante. Le régiment de Hollande prendra sa place comme 3e régiment d'infanterie, avec le prince George comme colonel honoraire.

Pris de panique, Jacques II Stuart fuit sans combattre.

Jacques II Stuart est arrêté dans le Kent, le 11 décembre 1688

Une seconde tentative, le 23 décembre 1688, réussit. Jacques II Stuart trouve refuge, avec son épouse et leur fils, auprès de son cousin germain Louis XIV, comme nombre de ses partisans (les Jacobites).

Antonin Nompar de Caumont ramène à Saint-Germain-en-Laye la famille de Jacques II Stuart. Il est alors décoré de l'ordre de la Jarretière.

Marie II d'Angleterre est troublée par les circonstances de la déposition de son père, mais Guillaume III d'Orange-Nassau lui ordonne de paraître joyeuse à leur arrivée triomphante à Londres le 28 décembre 1688.

En conséquence, on lui reproche d'être indifférente à la situation de son père qui écrit une diatribe critiquant sa déloyauté. Elle en est profondément affectée.

John Churchill abandonne Jacques II Stuart. Le nouveau roi Guillaume III d'Orange-Nassau le maintient à l'écart.



Louis-Auguste de Bourbon Général des galères, puis Lieutenant général

En 1688, Louis-Auguste de Bourbon est promu par Louis XIV Général des galères, puis Lieutenant général.

Louis-Auguste de Bourbon souhaite prendre femme, mais Louis XIV soucieux de ne pas voir ses enfants illégitimes faire souche refuse pendant un certain temps.



Projet de mariage de Louis-Auguste de Bourbon avec Élisabeth Charlotte d'Orléans

Louis XIV songe à marier Louis-Auguste de Bourbon à Élisabeth Charlotte d'Orléans, laquelle, ne peut trouver un époux de son rang à cause de la guerre de la ligue d'Augsbourg.

Le roi se heurte au refus d'Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz sa belle-sœur, la célèbre princesse Palatine.



Projet de mariage de Philippe II d'Orléans

Philippe II d'Orléans, se retrouve sixième dans la ligne de succession au trône, ce qui ne lui laisse que bien peu d'espérances de régner et ne le place pas dans la meilleure situation pour faire un mariage avantageux. De plus, la France est en guerre avec la presque-totalité de l'Europe, ce qui rend impossible un mariage étranger. Dès 1688, Louis XIV fait allusion à Mademoiselle de Blois, sa fille bâtarde légitimée. Ce mariage parachèverait la politique d'abaissement des branches cadettes de la maison de Bourbon voulue par le Roi Soleil.

Mais Philippe Ier d'Orléans et Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, les parents de Philippe II d'Orléans, jugent une telle union tout simplement scandaleuse, indigne et pour tout dire inimaginable.

Philippe II d'Orléans est plus hésitant, d'autant que l'idée est soutenue par son précepteur, l'abbé Dubois.



Bernardin Gigault Chevalier des Ordres du Roi

François de Neufville Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit

Guy Aldonce II de Durfort Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit et chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis

Jacques-Henri Ier de Durfort Chevalier du Saint-Esprit

François III d'Aubusson Chevalier des ordres du roi

Bernardin Gigault est fait Chevalier des Ordres du Roi le 31 décembre 1688.

François de Neufville est fait Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 31 décembre 1688.

Le 31 décembre 1688, à Versailles, Guy Aldonce II de Durfort est fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, dans la onzième promotion du règne de Louis XIV.

Guy Aldonce II de Durfort est également chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis.

Jacques-Henri Ier de Durfort est fait Chevalier du Saint-Esprit le 31 décembre 1688.

François III d'Aubusson est fait Chevalier des ordres du roi le 31 décembre 1688.



César III Auguste de Choiseul Chevalier des Ordres du Roi

Le 2 décembre 1688, Louis XIV nomme César III Auguste de Choiseul Chevalier des Ordres du roi : Ordre de Saint-Michel et Ordre du Saint-Esprit.

César III Auguste de Choiseul reçoit le collier et la croix le 1er janvier 1689.


Second Sac du Palatinat

Second Sac du Palatinat

À ce moment du conflit, la France est uniquement en guerre contre le Saint Empire et veut éviter l'embrasement général tout en se protégeant des incursions ennemies qui pourraient menacer l'Alsace.

Louis XIV, pressé par son ministre François Michel Le Tellier, donne l'ordre de mettre à sac le Palatinat.

Sous les ordres du général de Montclar et avec le concours d'Ezéchiel de Mélac, René III de Froulay joue un rôle de premier plan dans le sac du Palatinat.

Sous Guy Aldonce II de Durfort, Philibert-Emmanuel de Froulay participe aussi à ce sac du Palatinat.

Le général Ezéchiel de Mélac fait incendier Pforzheim le 21 janvier 1689.

Les opérations, dirigées par François Michel Le Tellier, commencent le 16 février1689 par l'attaque du château d'Heidelberg

Le 2 mars 1689 la ville d'Heidelberg elle-même est incendiée.

Habituellement ce type d'opération comprend la destruction des cultures, le massacre ou le vol du bétail ainsi que la destruction des fortifications. En plus de ces actes, les villes, les villages, les châteaux, les églises seront systématiquement rasés, les ponts détruits, les populations chassées.

Le 8 mars 1689 c'est le tour de Mannheim puis de Frankenthal, de Worms, de Spire et d'autres bourgs de la rive gauche du Rhin.

La cathédrale multiséculaire de Spire est détruite.

Le 31 mai 1689, François Michel Le Tellier fait bombarder le fort de Landskrone et la ville d'Oppenheim.

Sur la rive droite du Rhin, les villes de Bretten, Maulbronn, Pforzheim les 10 et 11 août 1689, Baden-Baden,... connaissent le même sort.

Cette décision est considérée comme l'une des plus graves erreurs stratégiques Louis XIV qui, en détruisant le Palatinat :


Marie II d'Angleterre Reine d'Angleterre, d'Irlande et d'Écosse

Déposition de Jacques II Stuart comme Roi d'Angleterre et d'Écosse

Marie II d'Angleterre Reine d'Angleterre, d'Irlande et d'Écosse

Guillaume III d'Orange-Nassau Roi d'Angleterre, d'Irlande et d'Écosse

En janvier 1689, Guillaume III d'Orange-Nassau, en accord avec le Parlement, fait réunir une Convention (en anglais Convention Parliament).

Guillaume III d'Orange-Nassau fait valoir que la fuite du roi équivaut à une abdication.

Guillaume III d'Orange-Nassau est inquiet de son statut. Guillaume souhaite régner en tant que roi, plutôt que d'être restreint au rôle de Prince consort.

Le parlement n'offre pas la Couronne à Jacques François Édouard Stuart, l'aîné des fils de Jacques, qui aurait été l'héritier présomptif en circonstances normales. L'intention du Parlement est de donner le trône à Marie II d'Angleterre, mais, restant loyale vis-à-vis de son époux, elle décline l'offre, nerveuse à l'idée de gouverner seule.

Guillaume exige alors de rester Roi même après la mort de sa femme.

Le 13 février 1689, le parlement:

Le seul et plein exercice du pouvoir royal est seulement en la personne du Prince d'Orange et exécuté par lui aux noms dudit Prince et de la Princesse durant leur vie conjointe.

En temps normal, il revient à William Sancroft, l'archevêque de Cantorbéry de réaliser le couronnement, mais il refuse de reconnaître la destitution de Jacques II Stuart.

C'est donc Henry Compton, Évêque de Londres, qui couronne Guillaume III d'Orange-Nassau et Marie II d'Angleterre en l'abbaye de Westminster, le 11 avril 1689.

Le jour du couronnement, la Convention des États d'Écosse, plus divisée que le Parlement anglais, déclare finalement que Jacques II Stuart n'est plus le souverain de l'Écosse.

Guillaume III d'Orange-Nassau et Marie II d'Angleterre se voient offrir la Couronne d'Écosse, qu'ils acceptent le 11 mai 1689.

En pratique, lors de la première partie de leur règne, Marie II d'Angleterre agit comme une administratrice et Guillaume III d'Orange-Nassau comme commandant d'opérations. Elle gouverne simplement le royaume lorsque son mari parte guerroyer à l'étranger.

Sidney Godolphin n'obtient que le troisième siège au Conseil du Trésor, il est cependant aux commandes des affaires.

Guillaume III d'Orange-Nassau nomme Charles Talbot dès 1689 son principal ministre,

La méfiance de Guillaume III d'Orange-Nassau envers Georges de Danemark est surmontée durant la révolution de 1688-89, mais elle envenimera leurs relations pendant la suite du règne.

Catherine Henriette de Bragance retourne au Portugal sous le règne de Guillaume III et de Marie II.

Louis XIV accueilli Jacques II Stuart et sa cour au château de St Germain en Laye.



Renforcement des fortifications de Saint-Malo

Louis XIV ordonne à Sébastien Le Prestre en 1689 de renforcer les fortifications de Saint-Malo.

Il modifie non seulement les remparts de la ville et du château pour y placer de l'artillerie, mais il dessine également les plans de forts positionnés sur les principales îles de la baie.

Déjà fortifiées avant 1689, Sébastien Le Prestre consolide les défenses de la baie afin de protéger la ville d'une attaque anglo-hollandaise.



Charles-Félix de Galéan au service des Vénitiens

Avec le consentement de Louis XIV, en 1689, Charles-Félix de Galéan passe au service des Vénitiens et devient généralissime des armées de la Sérénissime.



Philippe Ier d'Orléans Duc de Nemours

Louis XIV donne le duché de Nemours à Philippe Ier d'Orléans, son frère, en 1689.



Naissance de Jean-Jacques Amelot de Chaillou

Jean-Jacques Amelot de Chaillou naît à Paris le 30 avril 1689, fils de Denis-Jean Amelot de Chaillou (1666-1746), Sieur du Chaillou, et de Philiberte de Barillon d'Amoncourt (vers 1668-1696).

Denis-Jean Amelot de Chaillou est commissaire aux enquêtes du Palais, ambassadeur de Louis XIV en Angleterre, puis membre du conseil du commerce


Bataille de la baie de Bantry Bataille de la baie de Bantry

Bataille navale de la baie de Bantry

Débarquement en Irlande de Jacques II Stuart

Pour contrer la Ligue d'Augsbourg, Louis XIV envoie un corps expéditionnaire en Irlande pour aider Jacques II Stuart à reconquérir le trône et ainsi déplacer la guerre en Angleterre.

Antonin Nompar de Caumont commande cette expédition.

La flotte française, commandée par François-Louis Rousselet, part de Brest le 6 mai 1689 et amène en Irlande le corps expéditionnaire de 8 000 hommes.

Charles-Auguste de Goyon-Matignon prend part à cette expédition.

La flotte anglaise de l'amiral Herbert navigue près des côtes irlandaises pour l'intercepter.

Le 11 mai 1689, la flotte française bat la flotte anglaise dans la baie de Bantry.

L'armée franco-jacobite peut ainsi débarquer et commencer l'expédition d'Irlande.

Capitaine du HMS Edgar, Cloudesley Shovell est présent lors de cette combat.

À l'issue de la bataille, Cloudesley Shovell et le capitaine John Ashby sont fait chevaliers par Guillaume III d'Orange-Nassau.

François de Bricqueville prend part au combat à Bantry.


Siège de Mayence

Siège de Mayence

Siège de Bonn

Jacques-Henri Ier de Durfort Duc et Pair de France

Le siège de Mayence se déroule du 1er juin au 8 septembre 1689, pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg.

Jacques-Henri Ier de Durfort et Nicolas Chalon du Blé défendent la ville assiégée par les armées de la Ligue d'Augsbourg.

Le siège de Mayence ayant été décidé, les troupes de Saxe et de Hesse-Cassel y arrivent les premières, s'y retranchent, construisent un pont sur le Main au-dessous de leur camp, et ne font pendant quelque temps que jeter des bombes dans les redoutes que les Français ont construites sur le Rhin.

Charles V de Lorraine passe le Rhin sur le pont de Rüdesheim am Rhein et s'approche de Mayence qu'il fait investir le 17 juillet 1689.

Le même jour, le reste de l'armée impériale traverse le même fleuve sur un pont construit à Weisenau. Il est suivi des troupes saxonnes. Quelques régiments demeurent en réserve de l'autre côté du Rhin, et dans les îles qui sont entre ce fleuve et le Main.

La cavalerie de la place fait d'abord deux sorties, où les Impériaux perdent beaucoup de monde.

3 000 hommes sont commandés pour travailler aux lignes de circonvallation, et on fait venir 30 000 fascines pour se couvrir plus aisément.

Maximilien II Emmanuel de Bavière, électeur de Bavière, après avoir envoyé un détachement vers la Forêt-Noire, rejoint les Impériaux avec 7 à 8 000 hommes.

Pendant que Charles V de Lorraine forme le siège de Mayence avec les électeurs de Bavière et de Saxe, l'électeur Frédéric III de Brandebourg, avec ses troupes et celles de Münster, investit Bonn.

Il y a dans Bonn 8 bataillons français et un allemand, faisant en tout 6 500 hommes, 800 hommes de cavalerie en deux régiments, et un de dragons de 400 hommes.

Outre cela, chaque bataillon a une compagnie de grenadiers de 50 hommes.

Claude François Bidal, qui s'était signalé en Suède, y commande dès le commencement du siège, et avait mis dans une redoute vis-à-vis de la place 50 hommes qui soutiennent deux assauts, et qui rentrent ensuite dans la ville.

Le commandant est blessé à la tête, et ne laisse pas que de défendre la brèche avec 5 soldats restés auprès de lui. Après quoi, il se retire.

Les troupes qui sont à Zulpich pour tenir le pays qui est au-delà du Rhin à couvert des courses de la garnison de Bonn, voyant la redoute prise, repassent le fleuve.

On dresse deux batteries de canon et de mortiers pour battre la place de l'autre côté du Rhin, tandis que les troupes de Münster et des détachements de l'armée de Lunebourg et de Hollande l'attaquent du côté français avec 60 pièces de canon et 12 mortiers.

On tire en 8 jours 7 000 bombes qui ruinent la plupart des maisons, sans néanmoins endommager les magasins, ce qui était le principal but des assiégeants.

Claude François Bidal voyant que la ville n'est plus qu'un monceau de pierres, loge la garnison au dehors.

Les Impériaux ne réussissent pas mieux devant Mayence. Leurs travaux vont lentement, parce que les assiégés font de fréquentes sorties, et ruinent le jour ce qu'ils ont fait la nuit.

Ils en font une entre autres le 22 juillet 1689, où les Allemands perdent beaucoup d'hommes.

Le prince palatin Frédéric à la tranchée avec deux de ses frères, y est tué d'un coup de fauconneau qui lui emporte la tête.

Charles V de Lorraine prend son quartier derrière l'église de Sainte-Croix ;

L'électeur de Saxe se loge sur les hauteurs de Weisenau, et les troupes de Hanovre se logent à la Chartreuse Saint-Michel de Mayence.

Nicolas Chalon du Blé qui commande la place, se défend et fait périr plus de 20 000 ennemis.

Après 7 semaines de tranchée ouverte, il rend, par capitulation honorable, Mayence au duc de Lorraine, faute de poudre et de mousquets le 10 septembre 1689.

Il sort le lendemain avec 6 pièces de canon et 4 mortiers, et est conduit à Landau.

Après la prise de cette place, Charles V de Lorraine et l'électeur de Bavière vont joindre l'électeur de Brandebourg devant Bonn, qui se défend encore.

Claude François Bidal soutient le siège jusqu'au 12 octobre 1689, et sort de la place en battant tambours.

Les écrivains allemands conviennent qu'ils ont fait peu de sièges plus meurtriers.

Les assiégés faisaient quelquefois 2 ou 3 sorties en un jour, à deux heures l'une de l'autre. Dans une seule il resta 900 impériaux sur le carreau.

À son retour à Paris, Nicolas Chalon du Blé est publiquement hué.

Louis XIV voit Nicolas Chalon du Blé honteux de reparaître devant lui : Marquis , lui dit-il, vous avez défendu la place en homme de cœur, et vous avez capitulé en homme d'esprit.

Jacques-Henri Ier de Durfort est fait Duc et Pair de France en 1689. Mais le titre de pair ne sera pas enregistré.

En 1689, Claude de Choiseul combat contre Maximilien II Emmanuel de Bavière.


Alexandre VIII

Alexandre VIII Pape

Charles d'Albert d'Ailly Ambassadeur à Rome

Presque octogénaire, Pierre Ottoboni est élu pape le 6 octobre 1689 sous le nom d'Alexandre VIII, en latin Alexander VIII en italien Alessandro VIII.

Louis XIV contribue à le faire élire.

Il est intronisé le 16 octobre 1689.

Charles d'Albert d'Ailly se rend la troisième fois, comme ambassadeur à Rome pour l'élection d'Alexandre VIII.

Guillaume-Egon de Fürstenberg participe à ce conclave.



Armand-Gaston-Maximilien de Rohan au chapitre de la cathédrale de Strasbourg

Louis XIV veut placer un prélat français dans une province réputée fidèle au protestantisme et à la langue allemande.

Il choisit Armand-Gaston-Maximilien de Rohan, un jeune homme de la haute noblesse.

Louis XIV le fait entrer en 1690 au sein du chapitre des chanoines de la cathédrale de Strasbourg.


Monument funéraire à Joseph de Montclar à la porte de France à Landau

Mort de Joseph de Montclar Lieutenant-général de Louis XIV

Joseph de Montclar meurt à Landau en 1690 alors qu'il inspecte la construction de la forteresse.

Il est inhumé près du chœur de la chapelle de la forteresse.

La magnifique stèle funéraire qui ornait son tombeau a été déplacée en 1959 et se trouve maintenant près de la porte de France.



Achèvement du transept sud de la Cathédrale d'Orléans

Le transept sud de la Cathédrale d'Orléans est achevé en 1690.

La marque de Louis XIV apparaît en introduisant une part de classicisme dans l'édifice de style gothique flamboyant.

Son portrait et sa devise Nec pluribus impar figurent également sur le portail du transept sud.

L'architecte Étienne Martellange y œuvre pour la Cathédrale d'Orléans au XVIIe siècle.


Bataille de la Boyne – par Jan Wyck - vers 1693

Bataille de la Boyne

Mort d'Armand-Frédéric de Schomberg

En 1690, Cloudesley Shovell transporte Guillaume III d'Orange-Nassau à travers le Canal Saint-George jusqu'en Irlande.

En 1690, la bataille de la Boyne (en irlandais Cath na Bóinne) se déroule près de la ville de Drogheda sur les bords de la rivière Boyne.

Elle oppose :

Jacques II Stuart et Guillaume III d'Orange-Nassau sont rivaux pour les trônes d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande.

La bataille est remportée par Guillaume III d'Orange-Nassau.

Armand-Frédéric de Schomberg meurt le 1er ou le 11 juillet 1690.

Il est inhumé à Dublin

Jacques II Stuart doit s'exiler définitivement en France.

Les soldats de Jacques II Stuart s'exilent avec lui, pour la plupart en France, mais aussi en Espagne, quelques-uns vont offrir leurs services de mercenaires dans d'autres pays européens.

En France, ils sont assez nombreux pour constituer des régiments irlandais au service de Louis XIV et constituer la Brigade irlandaise. Ces soldats exilés sont particulièrement valeureux, car ils défendent une cause perdue. On les avait surnommés les Wild geese (Oies sauvages en français).

Les espoirs de la population irlandaise catholique de s'émanciper de la tutelle anglaise s'éteint lors de cette bataille qui est une victoire décisive à l'avantage des Irlandais protestants.

De nos jours, en Irlande du Nord, les Orangistes commémorent encore le souvenir de cette bataille par des défilés qui passent par les quartiers catholiques. Ces marches orangistes sont considérées comme des provocations par les catholiques et alimentent les conflits permanents du XXe siècle entre Irlandais du nord.

François-Louis Rousselet ramène d'Irlande les troupes françaises avec 18 000 Irlandais.


Bataille de Staffarda ou Staffarde par Jean Baptiste Morret

Bataille de Staffarda

Occupation de Savigliano et Saluzzo

Louis XIV demande à Victor-Amédée II de Savoie qu'il lui cède la citadelle de Turin en signe de fidélité. Victor-Amédée II de Savoie refuse.

La bataille de Staffarda (en italien) francisé en Staffarde se déroule le 18 août 1690 près de l'abbaye de Staffarda et se conclut par une victoire française sur la Ligue d'Augsbourg.

Victor-Amédée II de Savoie attend l'arrivée des troupes impériales.

Il apprend que Nicolas de Catinat, à la tête des troupes française, ne dispose que de 18 000 hommes.

Jacques Éléonor Rouxel participe à cette bataille.

Victor-Amédée II de Savoie, n'écoutant que son enthousiasme, attaque immédiatement.

Le général Eugène-François de Savoie-Carignan, comme le marquis de Louvigny, commandant des troupes espagnoles, ne sont pas du même avis.

Le terrain est boueux et malsain. Victor-Amédée II de Savoie veut aligner ses troupes sur deux rangs, faisant passer l'aile droite sur un terrain marécageux et celle de gauche au bord du Pô.

Le centre des troupes est constitué de la fine fleur de la cavalerie espagnole et piémontaise.

Victor-Amédée II de Savoie fait occuper les fermes autour de Staffarda.

À l'inverse, Victor-Amédée II de Savoie ne juge pas nécessaire de contrôler une vieille digue, pourtant importante pour toucher le flanc français. Il laisse trop d'espace libre entre les fermes.

Cela permet à Nicolas de Catinat de pénétrer les lignes piémontaises. Il ordonne à ses dragons de traverser les troupes postées pour défendre les fermes.

Les Piémontais, impressionnés par l'avancée ennemie, se retire.

Le général de San Silvestre réussit à s'immiscer au milieu du champ de bataille, et l'issue du conflit semble irrévocable.

Victor-Amédée II de Savoie combat sans relâche pour reprendre ses positions.

Nicolas de Catinat ordonne alors à la seconde ligne d'avancer. L'impact est si dur qu'il disperse le front savoyard et Victor-Amédée II de Savoie doit ordonner la retraite.

La retraite de l'armée savoyarde est défendue par les Gardes et les carabiniers de Savoie, pendant que le gros de la troupe se replie sur Carignano et Moncalieri.

Les Piémontais et les Espagnols perdent 4 000 hommes, 1 200 sont faits prisonniers et 1 500 sont blessés. Sont pris 11 canons et beaucoup de drapeaux.

Profitant du succès, Nicolas de Catinat occupe Savigliano et Saluzzo.


Bataille du cap Béveziers Bataille du cap Béveziers

Bataille navale du cap Béveziers

Le 10 juillet 1690 et les jours suivants, pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg, Anne Hilarion de Costentin commande l'armée navale française composée de 75 vaisseaux.

L'armée navale française disperse la flotte anglo-hollandaise au Cap Béveziers à l'est de l'île de Wight (appelé Beachy Head par les Anglais).

Victor Marie d'Estrées, de retour dans la marine, commande 20 navires lors de cette bataille.

François-Louis Rousselet participe à cette bataille.

André de Nesmond participe à cette bataille comme capitaine du Souverain.

Philippe Ier Le Valois de Villette commande à bord du vaisseau Le Conquérant, 70 canons, une escadre.

François de Bricqueville articipe à cette bataille.

Cloudesley Shovell est promu Rear Admiral of the Blue et combat lors de cette bataille.

Philippe Ier Le Valois de Villette prend 9 ou 10 bâtiments hollandais et harcèle ceux qui n'ont pas eu le temps de fuir et de se réfugier dans la Tamise.

Quoique moribond, Jean-Baptiste Antoine Colbert participe également en personne à cette bataille.

Cette bataille est la victoire la plus éclatante de toute l'histoire de la marine française sur les Anglais et même la seule dans la Manche.

Anne Hilarion de Costentin fait subir de lourdes pertes aux coalisés. Il peut alors occuper la mer et protéger les côtes françaises.

Cependant, Louis XIV est déçu car Anne Hilarion de Costentin, faute de troupes de débarquement, n'exploite pas cette victoire

Selon certains historiens cette victoire sans suite détournera Louis XIV de continuer à investir beaucoup dans sa marine.



Mort de Charles V de Lorraine

Léopold Ier de Lorraine Duc titulaire de Lorraine et de Bar

Charles V de Lorraine tombe malade et meurt à Wels le 18 avril 1690.

Si l'on en croit François-Marie Arouet de Voltaire, Louis XIV, en apprenant sa mort, déclara : J'ai perdu le plus grand, le plus sage et le plus généreux de mes ennemis.

Léopold Ier de Lorraine devient Duc titulaire de Lorraine et de Bar.

Léopold Ier de Lorraine est envoyé à Vienne pour recevoir une éducation militaire.



Restitution d'Avignon au Pape

Louis XIV qui se trouvait alors en difficulté veut profiter des dispositions conciliantes du nouveau pontife Alexandre VIII.

Pour se le rendre favorable, il lui restitue Avignon qu'il avait fait occuper, en même temps qu'il renonce au droit d'asile dont l'ambassade française a trop longtemps abusé.

Ces concessions n'empêchent pas Alexandre VIII, le 4 août 1690, de déclarer nulle et non avenue la Déclaration de 1682 concernant les privilèges gallicans.



Guy Aldonce II de Durfort Duc de Quintin

La baronnie de Quintin est érigée en duché héréditaire par Louis XIV en faveur de Guy Aldonce II de Durfort par lettres patentes de mars 1691, enregistrées le 21 mars 1691.

Il sera dès lors connu sous le nom de Duc de Lorges.

Il n'habite pas le nouveau château de Quintin et se contente de se faire aménager un appartement en vue de ses rares venues en Bretagne.



Mort de Marie d'Hautefort

Louis XIV lui rend visite sur son lit de mort.

Marie d'Hautefort meurt le 1er août 1691.

Elle est inhumée à Nanteuil-le-Haudouin


Charles-Maurice Le Tellier - par Pierre Mignard - 1691

Mort de François Michel Le Tellier

Louis-François Marie Le Tellier Secrétaire d'État de la Guerre en titre

Michel-François Le Tellier Comte de Tonnerre

François Michel Le Tellier est à la veille d'une éventuelle disgrâce du fait de son opposition à une annonce officielle de du mariage de Louis XIV et de Françoise d'Aubigné. Cette annonce aurait fait de Louis XIV la risée de toute l'Europe.

François Michel Le Tellier prend les eaux de Balaruc, et veut travailler en les prenant : cette ardeur au travail cause sa mort.

François Michel Le Tellier meurt à Versailles le 16 juillet 1691.

François-Marie Arouet de Voltaire dit que François Michel Le Tellier est plus estimé qu'aimé du Roi, de la cour et du public.

François Michel Le Tellier permet à des soldats valeureux mais sans naissance de monter dans la hiérarchie malgré l'opposition de l'aristocratie.

François Michel Le Tellier tente d'instaurer la conscription nationale, mais c'est un demi-échec.

François Michel Le Tellier unifie et améliore l'armement, prépare la création de casernes et de dépôts qui apparaîtront en 1692 et veille au paiement régulier des soldes.

François Michel Le Tellier réprime le pillage, lequel est généralement excusé par l'arriéré de solde et le retard du ravitaillement.

Hiérarchie et discipline sont les soucis constants de François Michel Le Tellier qui ne peut abolir la vénalité des grades de colonel et de capitaine : aussi les régiments restent-ils propriétés de leurs officiers.

François Michel Le Tellier réprime les abus, sévissant contre l'absentéisme des officiers. En 1674 en pleine campagne, on voit encore des régiments presque sans officiers présents.

Louis-François Marie Le Tellier devient secrétaire d'État de la Guerre en titre.

Selon le Dictionnaire Bouillet, il se montre d'abord digne de ce choix, mais il néglige bientôt les affaires pour les plaisirs.

Louis XIV, mécontent de sa conduite, s'en explique à Charles-Maurice Le Tellier, l'archevêque de Reims, son oncle :

Votre neveu a des talents ; mais il n'en fait pas bon usage. Il donne trop souvent à souper aux princes, au lieu de travailler. Il néglige les affaires pour ses plaisirs. Il fait attendre trop longtemps les officiers dans son antichambre. Il leur parle avec hauteur, et quelquefois avec dureté.

Louis-François Marie Le Tellier ne sera jamais élevé à la dignité de ministre d'État.

Louis-François Marie Le Tellier hérite du château de Montfort.

Michel-François Le Tellier devient Comte de Tonnerre en 1691.

Claude Le Peletier est chargé de la surintendance des postes en 1691, en remplacement de François Michel Le Tellier.



Dernière visite de Jean Hérauld de Gourville à Louis XIV

Jean Hérauld de Gourville se présente une dernière fois à Louis XIV, à Versailles



Premières armes de Philippe II d'Orléans aux Pays-Bas

En 1691, Philippe II d'Orléans commence la carrière des armes aux Pays-Bas, aux côtés de Louis XIV. Très vite, il s'avère un bon officier, aimé de ses soldats, enchaînant les campagnes.



Campagne du Large

Louis XIV charge à nouveau Anne Hilarion de Costentin du commandement de la marine en 1691.

La campagne du Large n'est l'occasion d'aucun grand combat naval, mais Anne Hilarion de Costentin parvient à s'emparer de 11 bâtiments marchands et de leur escorte.

À cette nouvelle, l'amiral Russel commandant une flotte de 84 vaisseaux, lui donne la chasse.

Jouant au chat et à la souris, profitant du vent, Anne Hilarion de Costentin lui échappe et se réfugie près des côtes alors que Russel perd 4 vaisseaux et 1 500 hommes d'équipage dans une violente tempête.


Fort de Montmélian

Siège de Montmélian

Occupation du Comté de Nice

Louis XIV met le siège devant Montmélian en 1691.

Situé sur un promontoire rocheux dans la Combe de Savoie, Montmélian est un point stratégique entre la Vallée du Grésivaudan, la Cluse de Chambéry,et en aval des vallées intra-alpines de Maurienne et de Tarentaise, et au-delà l'Italie.

Louis XIV occupe le comté de Nice de 1691 à 1696.

Chargé par Louis XIV de la flotte du Levant, Victor Marie d'Estrées commande à nouveau en Méditerranée.

En mars 1691, sous les ordres de Nicolas de Catinat, Victor Marie d'Estrées participe à la prise de la ville et du comté de Nice.

Jacques Éléonor Rouxel participe à la Conquête de Saluces, Nice et Villefranche.


Françoise-Marie de Bourbon

Mariage de Philippe II d'Orléans avec Françoise-Marie de Bourbon

Guillaume Dubois Abbé de Saint Just en Picardie

Louis XIV utilise l'influence de Philippe de Lorraine-Armagnac pour faire consentir Philippe Ier d'Orléans au mariage de Philippe II d'Orléans, son fils.

Au début de 1692, Louis XIV convoque Philippe II d'Orléans, son neveu, et lui déclare qu'il ne peut mieux lui témoigner son affection qu'en lui donnant sa propre fille en mariage, ce à quoi le jeune homme ne sait répondre qu'en balbutiant un remerciement embarrassé.

Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz, la Princesse Palatine, apprenant l'issue de l'entrevue, jette de hauts cris mais ne peut affronter Louis XIV, d'autant qu'elle sait ne pouvoir compter sur le soutien de Philippe Ier d'Orléans, son mari. Elle borne l'expression de son mécontentement à tourner le dos au Roi après lui avoir fait une profonde révérence.

Le mariage n'en a pas moins lieu.

Philippe II d'Orléans épouse le 9 janvier 1692 Françoise-Marie de Bourbon, fille bâtarde légitimée de Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart. Leurs enfants sont :

Ce mariage non désiré, n'est guère heureux. Philippe II d'Orléans appelle sa femme Madame Lucifer.

Philippe II d'Orléans hérite du Palais-Royal.

Guillaume Dubois, son précepteur, obtient alors l'abbaye de Saint Just en Picardie.

Pierre de Villars devient chevalier d'honneur de Françoise-Marie de Bourbon, la duchesse de Chartres en 1692.

Marianna Spinola devient Dame d'honneur de Françoise-Marie de Bourbon en 1692.

Marie Élisabeth de Rochechouart de Mortemart devient Dame d'atour de Françoise-Marie de Bourbon, en 1692.



John Churchill Prisonnier

En 1692, Marie II d'Angleterre écarte et emprisonne l'influent John Churchill, premier Duc de Marlborough, qui conspire afin de rétablir Jacques II Stuart sur le trône.

Cette décision fait baisser sa popularité et complique les relations qu'elle entretient avec sa sœur Anne Ire de Grande-Bretagne.

Guillaume III d'Orange-Nassau en a terminé des attaques des jacobites vers 1692, mais continue à s'absenter à l'étranger, dans le seul but de faire la guerre à Louis XIV. D'une manière générale, il ne séjourne plus en Angleterre que durant la belle saison.


Louis III de Rouvroy de Saint-Simon - en 1693 - par Hyacinthe Rigaud

Éducation de Louis III de Rouvroy de Saint-Simon

Charlotte de l'Aubespine de Châteauneuf-sur-Cher qui a beaucoup de vertu et infiniment d'esprit de suite et de sens, se donne des soins continuels à former le corps et l'esprit de Louis III de Rouvroy de Saint-Simon, son fils.

Elle craint pour lui le sort des jeunes gens qui se croient leur fortune faite et qui se trouvent leurs maîtres de bonne heure.

Frêle et seul, Louis III de Rouvroy de Saint-Simon, reçoit une formation intellectuelle et morale supérieure à celle que recevait habituellement un jeune seigneur.

Particulièrement attiré par l'histoire, Louis III de Rouvroy de Saint-Simon n'aime pas trop le métier des armes.

Mais ne devant pas déroger à la règle, Louis III de Rouvroy de Saint-Simon devient Mousquetaire gris.

Louis III de Rouvroy de Saint-Simon participe à diverses campagnes de Louis XIV de 1692 à 1701.


Bataille de Barfleur-la Hougue Bataille de la Hougue - par Richard Paton

Bataille de Barfleur

Mort du Contre-amiral Carter

Bataille de la Hougue

Pour aider Jacques II Stuart, son cousin, à retrouver son trône, Louis XIV lui propose une flotte et des hommes mis sous l'autorité d'Anne Hilarion de Costentin.

Bernardin Gigault est le commandant du corps expéditionnaire.

L'embarquement est prévu en Cotentin avec 20 000 hommes et 70 vaisseaux pour débarquer près de l'Île de Portland.

Une des conditions de la réussite de ce plan est qu'Anne Hilarion de Costentin entre en Manche avec une force navale suffisante pour tenir tête à la flotte coalisée.

L'opération est placée sous le commandement de Jacques II Stuart, de Bonrepaus et de Bellefonds, ce dernier doit commander le corps expéditionnaire.

Une flotte de protection et de transport basée à Brest doit venir à Saint-Vaast pour embarquer les troupes.

Devant l'ampleur de la tâche pour rassembler les troupes, de nombreuses difficultés surviennent notamment entre l'armée de terre et la marine.

Victor Marie d'Estrées à la tête de l'escadre du Levant appareille de Toulon le 21 mars 1692.

Le 26 mars 1692, Louis XIV adresse un courrier à Anne Hilarion de Costentin contenant les directives quant au déroulement de l'opération.

Bien qu'il commande à la flotte, Anne Hilarion de Costentin ne possède donc aucun pouvoir décisionnaire.

Il doit appareiller impérativement le 25 avril 1692 et aucun retard ne sera toléré quitte à laisser en arrières les vaisseaux non armés.

Il doit envoyer la partie de sa flotte la plus rapide au Havre prendre contact avec Bonrepaus pour le prévenir de son arrivée ensuite, il doit se rendre à la Hougue pour embarquer l'infanterie puis attendre l'arrivée des navires emportant le reste des troupes.

Par ce courrier, l'amiral apprend que le lieu du débarquement sera désigné par le roi Jacques II Stuart et qu'il lui obéira en tout point ainsi qu'à Bellefonds.

Une fois le débarquement terminé, il renverra les bâtiments de transport dans leurs ports respectifs et restera en Manche.

Toutefois, si Anne Hilarion de Costentin rencontre les anglais avant d'arriver à la Hougue, le roi lui donne l'ordre de les combattre.

Sa Majesté veut qu'il les combatte en quelque nombre qu'ils soient [...] et s'il a du désavantage, Sa Majesté se remet à lui de sauver l'armée le mieux qu'il pourra.

Victor Marie d'Estrées capture deux navires anglais le 15 avril 1692.

Alors qu'elle s'apprête à passer Gibraltar le 18 avril 1692, l'escadre du Levant traverse une violente tempête qui détruit 2 vaisseaux.

L'amiral est contraint de faire demi-tour pour s'abriter à Malaga et réparer les avaries.

En avril 1692, Jacques II Stuart, de Bonrepaus et de Bellefonds s'installent à Saint-Vaast.

Victor Marie d'Estrées apprend qu'un convoi anglais se trouve à proximité. Le 22 avril 1692, Victor Marie d'Estrées envoie 5 navires les attaquer. Pour éviter la capture, les anglais incendient leurs bateaux.

L'escadre du Levant ne franchit le détroit de Gibraltar que le 25 avril 1692.

À la date prévue du déclenchement de l'opération, manquent encore environ 2 500 hommes, les 20 navires de Chateaurenault et l'escadre du Levant.

Alors qu'initialement, Anne Hilarion de Costentin devait disposer de 70 vaisseaux, il n'en dispose que d'une quarantaine sous-armés en hommes et en équipement.

Le 12 mai 1692 sous les ordres d'Anne Hilarion de Costentin, la flotte du Ponant quitte Brest.

Les 16 navires de l'escadre du Levant mouille à Bertheaume le 29 mai 1692.

Le 29 mai 1692, la flotte du Ponant d'Anne Hilarion de Costentin se dirige vers la Hougue, pour embarquer l'armée de Jacques II Stuart. Mais on annonce la flotte anglo-hollandaise au large de Barfleur.

L'amiral n'est pas prévenu à temps que la flotte anglaise lui est supérieure :

Louis XIV ayant donné l'ordre d'attaquer quelles que soient les circonstances, Anne Hilarion de Costentin décide d'attaquer la flotte ennemie en plein centre, pendant près de 12 heures.

Anne Hilarion de Costentin fait jeu égal avec la flotte coalisée et parvient au prix de combats acharnés et de manœuvres habiles à ne perdre aucun bâtiment.

Par contre, les Anglais déplorent la mort du contre-amiral Carter et la perte de deux navires.

Philippe Ier Le Valois de Villette commande avec le grade de vice-amiral une escadre de 6 vaisseaux : L'Ambitieux, Le Courageux, La Couronne, Le Maure, Le Henri et Le Fort.

François de Bricqueville commande brillamment Le Courageux.

Philippe Ier Le Valois de Villette se distingue en protégeant le Soleil Royal, navire amiral sur lequel se trouve Anne Hilarion de Costentin, attaqué par 4 vaisseaux anglais, mais il est obligé de brûler L'Ambitieux, 92 canons, et Le Fort, 58 canons, pour éviter leur capture.

Pendant le combat, Philippe Ier Le Valois de Villette endommage lourdement le HMS Royal Sovereign, commandé par l'Admiral Delaval.

Finalement, la flotte française renonce, et tente de se mettre à l'abri, profitant de la nuit et de la brume.

Faute de fortification sur la côte normande, Anne Hilarion de Costentin tente de rejoindre Brest ou Saint-Malo. Une majorité des navires, 27 navires, parviennent à franchir le Cap de la Hague, mais 13 ne peuvent franchir des courants du raz Blanchard. Ils sont contraints de revenir vers l'ennemi et de se réfugier dans la baie de Saint-Vaast-la-Hougue.

Le 1er juin 1692, 3 navires fortement touchés s'échouent au large de Cherbourg :

L'artillerie des fortifications de la ville tient pour quelque temps l'ennemi à distance. Le stock de poudre du Soleil Royal et du Triomphant, en s'embrasant, explose et les projections provoquent de gros dégâts matériels et humains dans la ville.

La proximité des côtes françaises permet de récupérer la quasi totalité des équipages ce qui relativise la perte subit. À l'époque, il est plus aisé de remplacer un navire qu'un équipage expérimenté.

Les 2 et 3 juin 1692, les Anglais, embarqués sur des chaloupes, incendient l'un après l'autre les navires en rade de la Hougue.

Jacques II Stuart regarde sur les hauteurs de Quinéville, ce spectacle qui signifie la fin de ses ambitions.

Louis XIV ne tiendra pas rigueur à Anne Hilarion de Costentin de cette défaite.

Après la défaite de La Hougue, la marine française ne fera jamais plus jeu égal contre la marine anglaise...

Cette sévère défaite révèle la nécessité de consolider la défense de la baie, avec deux tours similaires, l'une sur le fort de la Hougue et l'autre sur Tatihou.

Elle révèle aussi amèrement l'erreur commise par les adversaires de Sébastien Le Prestre, qui ont convaincu le Roi d'arrêter les travaux du port de Cherbourg et même de détruire ses fortifications.

On impute à Louis II Phélypeaux de Pontchartrain une part de responsabilité dans ce désastre de La Hougue.

Pendant quelques décennies, les vestiges de la flotte d'Anne Hilarion de Costentin serviront de mouillage pour les marins et de ressources en bois. Peu à peu oubliées, les épaves sont redécouvertes en 1985 et présentées en partie au musée maritime de Tatihou.


Château de Bontin - Les Ormes dans l'Yonne- Aquarelle de G. Ricard

Cession et reconstruction du château de Bontin

Le château de Bontin et le domaine de Bontin sont vendu à François de La Prée le 25 avril 1692.

François de La Prée, compagnon de Turenne, est anobli par Louis XIV après maintes actions d'éclat sur les champs de bataille.

François de La Prée reconstruisit le château tel qu'il est aujourd'hui. Les jardins sont conçus par Le Nôtre.


Siège de Namur - par Jean-Baptiste Martin (1659 - 1735)

Siège de Namur

Pendant la guerre de la ligue d'Augsbourg, Louis XIV se déplace personnellement pour assister au siège de Namur et de sa citadelle.

L'armée sous le commandement François-Henri de Montmorency-Bouteville couvre le siège.

L'ingénieur en chef du roi, Sébastien Le Prestre est responsable des opérations de siège.

Désormais membre de l'armée de Flandre, Jean-Jules-Armand Colbert fait la campagne et participe aux sièges de Mons et de Namur.

Charles-Auguste de Goyon-Matignon, François-Louis de Bourbon-Conti et Antoine V de Gramont participent à ce siège.

Charles-Eugène de Lévis s'illustre lors de ce siège.

Après un mois, la garnison commandée par Coehoorn capitule le 30 juin 1692 et quitte la ville avec les honneurs de la guerre.

Elle reprendra la ville 3 ans plus tard.



Création des offices de maire

En 1692, Louis XIV transforme la fonction de maire en office concédé par le Roi moyennant finances. Elle permet d'accéder à la noblesse.



Invasion du Dauphiné

Prise de Guillestre

Prise d'Embrun

Prise de Gap

En 1692, Victor-Amédée II de Savoie, partie prenante de la Ligue d'Augsbourg contre la France de Louis XIV, envahit la région de Gap à la tête d'une armée de 40 000 hommes.

La guerre contre la France se déroule alors surtout dans le nord de l'Europe, notamment dans les Pays-Bas espagnols où les armées françaises commandées par François-Henri de Montmorency-Bouteville remportent une série de victoires.

Il s'agit alors pour les coalisés de la Ligue d'Augsbourg d'opérer une diversion en menaçant la France sur ses arrières, du côté de Grenoble et de Lyon.

Il est alors demandé à Victor-Amédée II de Savoie d'intervenir à partir du Piémont.

Le 21 juillet 1692, l'armée de Victor-Amédée II de Savoie se met en marche contre la France.

Elle comprend des contingents piémontais, allemands, espagnols et vaudois que l'on appelle les barbets.

Aeneas Sylvius de Caprara est impliqué dans cette invasion.

L'armée comporte également un fort contingent de protestants français commandés par un de Montbrun, de la famille du célèbre capitaine huguenot Charles du Puy-Montbrun.

Trois régiments sont sous les ordres de Ménard de Schomberg, fils du huguenot Armand-Frédéric de Schomberg.

Du côté de la Ligue d'Augsbourg, on peut espérer que les huguenots français, souvent nouveaux convertis au catholicisme vont se révolter et basculer du côté des coalisés.

Les objectifs militaires de la campagne sont très imprécis. On ne sait pas :

Alors que la vallée voisine de Barcelonnette est savoyarde, Victor-Amédée II de Savoie n'a pas mis à profit cette proximité pour déployer un réseau d'espions : il se montre fort ignorant des conditions topographiques.

Les 40 000 hommes des l'armée coalisée franchissent les Alpes au col de Larche puis passent le col de Vars.

Dès le 27 juillet 1692, l'avant-garde formée de réfugiés protestants procède à des pillages et à des incendies.

Les troupes de Victor-Amédée II de Savoie tombent sur Guillestre qui est prise le 29 juillet 1692.

Le 16 août 1692, c'est-au tour d'Embrun de tomber, après un siège de 10 jours, défendue par une garnison de 2 500 hommes sous les ordres du marquis de Larrey.

Embrun est épargnée, peut-être à cause du titre de prince de l'Église dont peut s'enorgueillir Charles Brûlart de Genlis, évêque d'Embrun,

Du côté français, Nicolas de Catinat dispose de 20 500 hommes, mais il doit défendre une vaste zone incluant :

Nicolas de Catinat dispose d'une solide garnison à Aspres-lès-Corps pour défendre la route de Grenoble.

En plus des troupes régulières, Nicolas de Catinat dispose également de milices organisées dans le Diois qui peuvent tirer parti des barrières naturelles que sont la vallée du Buëch et les massifs montagneux pour barrer l'accès à la vallée du Rhône et aux Baronnies.

Nicolas de Catinat fait appel au ban et à l'arrière-ban, c'est-à-dire à tous les hommes en état de porter les armes, encadrés par la noblesse locale, mais comme il se méfie des nouveaux convertis, ses instructions stipulent de ne faire prendre les armes qu'aux anciens catholiques.

En fait, cette méfiance se révèlera injustifiée, car les non-catholiques font preuve du loyalisme le plus absolu.

Victor-Amédée II de Savoie entre dans Gap le 28 août 1692.

Gap est pillée et incendiée; sur les 953 maisons de la commune, 798 sont détruites.

Victor-Amédée II de Savoie lance des avant-gardes en direction de Lus-la-Croix-Haute, Veynes et Sisteron.

La stratégie défensive de Nicolas de Catinat se révèle d'une certaine efficacité puisqu'il semble que les armées de Victor-Amédée II de Savoie :

De nombreux villages sont détruits, notamment par Eugène-François de Savoie-Carignan qui se rendant dans le Champsaur le 29 août 1692 avec une partie de la cavalerie, détruit tout sur son passage.

Frappé par la petite vérole, Victor-Amédée II de Savoie est pris d'un violent accès de fièvre après la prise de Gap. Il est évacué sur Embrun pour y être soigné en laissant le commandement à Caprara.

Les détachements lancés en avant-garde se heurtent partout à une vive résistance.

Le 12 septembre 1692 les troupes campées autour de Gap reçoivent l'ordre de se replier vers Embrun.

Victor-Amédée II de Savoie les rejoint à Guillestre le 18 septembre 1692 au soir et repart le lendemain vers Barcelonnette et Coni par le même chemin que celui par lequel il était arrivé.

L'invasion du Dauphiné s'achève donc au bout de moins de 2 mois.



Fin de l'Affaire de la régale

L'Affaire de la régale prend fin en 1693, par un compromis.

Le pape Innocent XII accepte l'extension de la régale temporelle et d'investir canoniquement les membres du clergé français, tandis que Louis XIV renonce à la régale spirituelle et à la Déclaration des quatre articles.



Privilège des marchés de Montrottier

En 1693, Louis XIV confirme le privilège des marchés de Montrottier.

La construction des halles de Montrottier remonte à cette époque.

Elles subsistent encore aujourd'hui.


Anne Jules de Noailles - Portrait par Hyacinthe Rigaud en 1691

Anne Jules de Noailles Maréchal de France

Partageant son temps entre sa province de Roussillon et la cour, Anne Jules de Noailles est élevé à la dignité de maréchal de France le 27 mars 1693 par Louis XIV.



Renoncement aux propositions gallicanes

En 1693 Innocent XII incite les évêques français à retirer la Déclaration des 4 articles de 1682 relative aux libertés gallicanes qui avait été formulée par l'Assemblée de 1682.

Louis XIV de France renonce aux propositions gallicanes, permettant ainsi au pape de reconnaître les évêques nommé par le roi depuis 1673, date de l'éclatement de l'affaire de la régale.

Les prédécesseurs d'Innocent XII avaient refusé l'investiture canonique de ces évèques.


Anne Hilarion de Costentin – Comte de Tourville

Sièges de Palamos et Livourne

Anne Hilarion de Costentin Maréchal de France

Anne Hilarion de Costentin, Comte de Tourville, est fait Maréchal de France en 1693 par Louis XIV.

Anne Hilarion de Costentin participe en 1693 à sa dernière campagne maritime, en Méditerranée, avec les sièges de Palamos et Livourne.

Anne Hilarion de Costentin aura passé 35 ans en mer.


Nicolas de Catinat

Nicolas de Catinat Maréchal de France

Nicolas de Catinat, Seigneur de Saint-Gracien, est fait Maréchal de France en 1693 par Louis XIV. Il est appelé maréchal Catinat.


François de Neufville d'après Hyacinthe Rigaud

François de Neufville Maréchal de France

François de Neufville, Duc de Villeroy, est élevé à la dignité de Maréchal de France le 27 mars 1693 par Louis XIV sans avoir jamais exercé de responsabilités importantes.


Claude de Choiseul - marquis de de Francières

Claude de Choiseul Maréchal de France

Claude de Choiseul, Marquis de Francières, est fait Maréchal de France le 27 mars 1693 par Louis XIV.

Il est le 3e maréchal de France de la maison de Choiseul et contribue au prestige de sa famille.



Jean Armand de Joyeuse Maréchal de France

Jean Armand de Joyeuse, Marquis de Grandpré, est fait Maréchal de France en 1693 par Louis XIV.


Louis François de Boufflers - par Jean-Pierre Franque

Louis François de Boufflers Maréchal de France

Louis François de Boufflers, Duc de Boufflers, est fait Maréchal de France en 1693 par Louis XIV.



Bataille de Neerwinden

Mort de Patrick Sarsfield

Dans le cadre de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, la bataille de Neerwinden ou de Landen se déroule le 29 juillet 1693 entre :

L'armée française se compose de 190 escadrons de cavalerie, 90 bataillons d'infanterie et 2 régiments d'artillerie, soit 75 000 hommes.

Les forces alliées se composent de 142 escadrons de cavalerie et de 64 bataillons d'infanterie dont au moins 2 bataillons espagnols provenant des Tercios de Zúñiga et Mancheño, soit 50 000 hommes.

Guillaume III d'Orange-Nassau est installé sur une bonne position défensive et décide d'attendre l'attaque française qui porte d'abord sur le centre l'obligeant à dégarnir ses flancs.

Puis les français débordent les ailes et provoquent la déroute mais ils ne suivent pas car leurs pertes sont lourdes avec 9 000 morts. Les alliés perdent 18 000 hommes.

Au cours de cette bataille Guillaume III d'Orange-Nassau, furieux que les Français ne reculent pas face au feu des forces alliés, s'écrie : Oh ! l'insolente nation !

François-Louis de Bourbon-Conti est blessé d'un coup de sabre avant d'abattre son agresseur.

Louis d'Aubusson participe à cette bataille.

Charles-Eugène de Lévis s'illustre lors de cette bataille.

Claude François Bidal marche à la tête des dragons, attaque 3 le retranchement des ennemis près du village, les force à la dernière attaque.

Claude François Bidal a l'épaule cassée.

Patrick Sarsfield, exilé irlandais, chef de la Brigade irlandaise, commande l'aile gauche de l'armée française. Il est mortellement blessé durant cette bataille et mourra à Huy quelques jours plus tard.

Henri d'Harcourt-Beuvron contribue par sa jonction avec François-Henri de Montmorency-Bouteville à la victoire.

Henri de Massue prend part à cette bataille pour Guillaume III d'Orange-Nassau où il est blessé.

Henri de Massue s'échappe par ruse en parlant français.

François-Henri de Montmorency-Bouteville est surnommé le Tapissier de Notre-Dame en raison du grand nombre de drapeaux ennemis, qu'il prend sur les champs de bataille et que l'on suspend dans le cœur de la cathédrale.

François-Henri de Montmorency-Bouteville est reçu partout avec enthousiasme à Paris, sauf par Louis XIV, qui ne voit en lui qu'un parent et disciple d'Henri Jules de Bourbon-Condé.

Revenu à la cour, auréolé de prestige militaire, François-Louis de Bourbon-Conti s'insinue dans les bonnes grâces de Louis le Grand Dauphin, ce qui achève de lui aliéner Louis XIV.


Nicolas de Catinat à la tête de ses hommes lors de la bataille de La Marsaille - par Eugène Devéria (1805–1865)

Siège de Casal

Bataille de La Marsaille

Mort de Charles Fortin de La Hoguette

Dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg, Victor-Amédée II de Savoie poursuit les hostilités contre Louis XIV.

Victor-Amédée II de Savoie bloque Pignerol et assiège Casal en août 1693.

Nicolas de Catinat reçoit la gendarmerie en renfort et est retranché dans son camp de Fenestrelle.

La bataille de La Marsaille, ou de Marsaglia qui se déroule le 4 octobre 1693 oppose :

Nicolas de Catinat qui dispose d'une position dominante, forme son armée sur 3 lignes, l'infanterie au centre et la cavalerie aux ailes :

Jacques Éléonor Rouxel participe à cette bataille où il est blessé.

René III de Froulay soutient avec succès le siège du fort de Pignerol.

Eugène-François de Savoie-Carignan et d'autres conseillent à Victor-Amédée II de Savoie d'attendre une occasion favorable et de se replier sur Turin.

Mais Victor-Amédée II de Savoie, veut prendre sa revanche de sa défaite à Staffarde.

Il range aussi ses troupes en 3 lignes.

L'attaque a lieu sur tout le front et les troupes hispano-savoyardes sont enfoncées.

L'infanterie française renverse à la baïonnette les escadrons intercalés avec les bataillons, sans tirer.

À l'aile droite, la cavalerie déborde l'aile gauche alliée. La gendarmerie, ramène au combat les bataillons de première ligne et attaque l'infanterie ennemie par le flanc.

Les alliés fuient, laissant sur le champ de bataille 8 000 morts ou blessés, 2 000 prisonniers, leurs canons et 32 drapeaux ou étendards.

Les Français ne perdent que 1 800 hommes.

Cependant, faute de matériel et d'argent, Nicolas de Catinat ne peut assiéger Turin mais Casal est débloquée.

Charles Fortin de La Hoguette meurt le 7 octobre 1693 tué lors de la bataille de Marsaglia ou Marsaille.

René III de Froulay contribue à cette victoire.



Don du Palais du Luxembourg à Louis XIV par Élisabeth Marguerite d'Orléans

En 1694, Élisabeth Marguerite d'Orléans donne son Palais du Luxembourg à Louis XIV.


Bataille de Torroella de Montgri

Bataille de Torroella de Montgri

Prise de la forteresse de Palamós

Prise de Gérone

Prise d'Hostalric

Anne Jules de Noailles Vice-roi de Catalogne

Prise la citadelle de Castelfollit

En 1694, Louis XIV décide de mettre l'armée de Nicolas de Catinat dans le Piémont sur la défensive, et de réserver le gros de ses troupes pour faire un effort en Catalogne.

Juan Manuel Lopez Pacheco Acuña Giron y Portocarrero, Marquis de Villena, Duc d'Escalona, Vice-roi de Catalogne, Capitaine général de l'armée espagnole, déploie le long des berges du fleuve Ter en Catalogne toute l'infanterie qu'il parvient à rassembler pour s'opposer au corps expéditionnaire français, mené par Anne Jules de Noailles, qui a pour objectif de prendre Gérone.

Les deux armées sont approximativement de la même force : 20 000 fantassins et 4 à 5 000 cavaliers, mais les régiments français sont essentiellement composés de vétérans, alors que les forces espagnoles comptent un grand nombre de jeunes recrues et d'unités nouvellement constituées.

En outre l'armée française est supérieure en nombre et en puissance de feu des pièces d'artillerie, servies d'artilleurs et de servants qualifiés.

Melchior II de Vogüé sert comme colonel avec son régiment.

L'armée espagnole est divisée en 3 corps pour garder les gués et les berges le long de la rivière Ter :

Le 26 mai 1694, les Français essaient de traverser à Verges sans succès et se déplacent à Ullà.

Le 27 mai 1694, profitant d'un épais brouillard accroché au-dessus des rives du fleuve 2 000 dragons et cavaliers, suivis d'un grand nombre de grenadiers d'infanterie, chargent les positions de l'infanterie espagnole et traversent la rivière Ter à Torroella de Montgrí.

Dès la première décharge de leurs mousquets, les Espagnols ne peuvent s'opposer efficacement à l'approche de l'ennemi.

Ils commencent à fuir le champ de bataille semant la panique dans le reste de l'armée.

Beaucoup périssent sans même parvenir à s'opposer aux Français.

À l'annonce de la défaite et parce qu'un grand nombre de troupes françaises ont déjà traversé le fleuve à gué et sont maintenant en ordre de bataille, l'armée espagnole est en débandade.

La cavalerie et l'arrière-garde se sauve jusqu'à Gérone.

Les Français prennent l'ascendant sur les Espagnols, rencontrant une faible opposition.

Les Espagnols subissent de lourdes pertes humaines et perdent bagages et artillerie.

Le vice-roi n'a pas d'autre choix que d'envoyer quelques troupes à Gérone et marcher avec le gros de son armée vers Barcelone, où il restera tout le mois de juin 1694.

En attendant, les Français s'emparent d'une dizaine de villages dans les environ du Ter.

Le 30 mai 1694, Anne Jules de Noailles commence le blocus par voie de terre et de mer de la forteresse de Palamós.

Anne Jules de Noailles prend d'assaut la ville de Palamós le 7 juin 1694.

La forteresse de Palamós se rend le 10 juin 1694.

Anne Jules de Noailles prend d'assaut la ville de Girone le 16 juin 1694.

La ville de Gérone est prise le 29 juin 1694.

Anne Jules de Noailles prend d'assaut la ville d'Hostalric en juillet 1694.

Anne Jules de Noailles est nommé vice-roi de Catalogne.

Anne Jules de Noailles prend possession de ce titre dans la cathédrale de Girone le 9 juillet 1694

Anne Jules de Noailles prend d'assaut la citadelle de Castelfollit en septembre 1694.

Barcelone est sauvée par les réductions du budget de l'armée, ordonnées par François Michel Le Tellier, ministre de la guerre et par l'approche de la flotte anglaise d'Édouard Russell.



Bataille de Camaret-sur-mer

Mort de Talmash

Mort de La Cousse

Dans le cadre de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, la stratégie de Guillaume III d'Orange-Nassau consiste à harceler les côtes françaises pour obliger Louis XIV à déplacer une partie de ses régiments pour les défendre et ainsi à diminuer ses forces disponibles pour se battre sur le continent.

Ainsi, Guillaume III d'Orange-Nassau décide de venir incendier l'Arsenal de Brest.

Le 6 mai 1694, alors qu'il inspecte les côtes nord de la Bretagne, Sébastien Le Prestre reçoit une lettre de Louis XIV datée du 1er mai

Louis XIV, informé par ses espions qu'une attaque anglo-hollandaise d'envergure est certaine, prend la décision exceptionnelle de lui confier le commandement de la place de Brest.

Sébastien Le Prestre est, certes, lieutenant général, mais en tant qu'ingénieur, il n'est pas censé exercer un commandement direct.

Le 10 mai 1694, une lettre du roi lui annonce la concentration de la flotte ennemie au large de Portsmouth.

Sébastien Le Prestre écourte son inspection et part pour Brest où il arrive le 23 mai 1694.

Mais il est placé sous la double subordination du Duc de Chaulnes, Gouverneur de Bretagne, et de Claude de Choiseul, commandant l'armée des côtes de Bretagne et de Normandie. Heureusement la logistique de Brest dépend de la marine. Sa coopération avec l'intendant maritime Desclouzeaux et les chefs d'escadre est excellente.

Le 26 mai 1694, une lettre du Roi datée du 22 annonce à Sébastien Le Prestre l'appareillage de la flotte ennemie commandée par les amiraux Russel et Berkeley.

Sébastien Le Prestre, aidé par l'ingénieur Traverse, examine l'état d'avancement des travaux de construction des batteries et des retranchements qui ne sont pas totalement achevés à cause d'un manque de fonds chronique.

Sébastien Le Prestre privilégie l'achèvement à la hâte des derniers retranchements prévus sur la face occidentale de la presqu'île de Roscanvel.

A l'époque, la faible cadence de tir des canons imposait de multiplier leur nombre.

Il choisit avec soin la place des pièces sur les batteries du goulet et de Camaret et veille à ce que chacune soit servie par des canonniers compétents.

L'armement de 11 canons prévu pour la tour dorée de Camaret n'a pas été livré. Sébastien Le Prestre n'y trouve que 9 pièces de 24 livres et 2 mortiers. Les troupes dont il dispose sont peu nombreuses et peu qualifiées.

Anne Hilarion de Costentin et son escadre sont en Méditerranée. Les espions en ont averti les Anglais.

Les compagnies franches de la marine permettent à Sébastien Le Prestre de compléter les équipes de pièces, garder le port, et constituer deux maigres bataillons de 600 hommes.

Le gros de l'effectif est composé de miliciens, des régionaux, majoritairement des paysans.

Sébastien Le Prestre, espère l'arrivée de troupes régulières que lui a vaguement promis Claude de Choiseul.

Une semaine avant la bataille, toutes les batteries sont servies.

La côte sud est défendue par l'un des bataillons de compagnies franches de 600 hommes, posté à Quélern.

Sébastien Le Prestre réussit à recruter parmi la population des bourgs environnants 1 700 autres bougres qu'il positionne dans les retranchements bordant les plages de la presqu'île.

Embarqués sur les deux escadres ennemies, les amiraux anglais Russel et Berkeley disposent de 10 000 fusiliers ou grenadiers aguerris armés de fusils modernes. Ils sont répartis sur 29 vaisseaux et 13 frégates. 60 navires de charge et brûlots complètent le dispositif.

Le 16 juin 1694 au matin, la flotte ennemie est repérée lors de son passage à l'Aber Wra'ch au large des côtes du nord de la Bretagne. L'alerte est donnée, de paroisse en paroisse, par des feux et des sonneries de cloches. La nouvelle parvient à l'Amirauté à la forteresse de Brest peu avant midi.

Dans la soirée, le canon d'Ouessant signale le passage de l'escadre dans le chenal du Four.

A l'aube du 17 juin 1694, l'ensemble de la flotte anglaise jette l'ancre dans les anses de Bertheaume et du Toulinguet.

Un petit navire français est dépêché vers Brest pour indiquer l'importance des forces ennemies et leurs mouillages.

Sébastien Le Prestre, prêt à toute éventualité, attend la première manœuvre de l'ennemi pour affiner son plan de défense.

Berkeley convoque sur le Britannia l'état major anglo-hollandais ainsi que Talmash, le Lieutenant général commandant les 10 000 hommes de troupe.

Comme vous le savez, Messieurs, nous ne pourrons franchir le Goulet sans avoir au préalable neutralisé :

Cette dernière a ma préférence car elle est plus rapidement accessible en touchant terre au fond de l'anse de Camaret.

Nous devrons y débarquer un contingent de 1 200 grenadiers et fusiliers qui, sous les ordres de Mr. Talmash, assisté de Mr Cutts, devra ensuite progresser en terrain hostile jusqu'au nord de la presqu'île de Roscanvel pour atteindre la batterie, s'en emparer et la réduire.

Sébastien Le Prestre voit l'ennemi mettre le pied très exactement où il a placé le piège.

Dans l'après midi, Berkeley envoie Peregrin Osborne, jeune contre amiral, Marquis de Caermarthen, futur Lord Leeds, qui commande le Monck, en mission de reconnaissance en rade de Camaret.

Il prend avec lui un autre vaisseau et plusieurs chaloupes remplies de soldats, au cas où il estimerait qu'un premier débarquement exploratoire avant la nuit serait opportun.

Les batteries côtières de la pointe du Goin et la batterie de la tour dorée de Camaret ne les laissent pas s'approcher du port. Carmarthen, impressionné, n'insiste pas et rallie l'escadre.

La surprise est totale et un conseil à bord du Britannia se tient le soir du 17 juin 1694. Une résistance aussi sérieuse n'avait pas été envisagée. Certains officiers supérieurs sont de l'avis de renoncer.

N'exagérons rien conclut Talmash, les tirs de nos vaisseaux sauront bien réduire au silence les quelques batteries du littoral. Et ce ne sont pas quelques douzaines de gardes-côtes qui tiendront devant nos soldats. Ils s'envoleront comme des compagnies de perdreaux.

Lord Berkeley met fin au conseil en confirmant que l'opération de débarquement aura lieu le lendemain dès l'aube.

Au matin du 18 juin 1694, l'anse de Camaret est couverte d'une brume épaisse.

Aux abords de la plage de Trez Rouz et de la pointe du Tremet, il ya là, sous le commandement du marquis de Langeron, 8 compagnies franches de marine et les milices du pays.

Sébastien Le Prestre a exigé que les tranchées soient suffisamment profondes pour dissimuler les défenseurs aux regards de l'ennemi. L'ingénieur Traverse est présent auprès des fantassins.

Les 450 hommes du régiment de cavalerie Duplessis basé à Châteaulin, à 45 km de Camaret, a reçu ordre de faire mouvement le 16 juin 1694 au soir.

Parti dès le 17 juin 1694, à l'aube, il longe ce matin les étangs de Kerloch et commence à monter au trot vers le village de Rigonou.

À ce moment, Talmash, toujours à l'abri de la brume, quitte silencieusement le Monck pour rejoindre les grenadiers d'élite de son Coldstream Regiment of foot guards déjà embarqués dans les chaloupes de débarquement.

Duplessis atteint Rigonou au moment même où la brume se déchire et découvre avec ses cavaliers la rade de Camaret ensoleillée et l'escadre ennemie entourée d'une multitude de barques chargées de soldats aux tuniques rouges.

Les batteries qui avaient tiré la veille, reprennent leur canonnade.

Les navires anglais et hollandais ripostent.

Il y a là 8 gros vaisseaux de guerre anglais parmi lesquels le Monck et le Damiaten, ainsi que le navire hollandais Wesep. Dix autres bâtiments plus légers les assistent.

Le manque de vent rend difficile toute manœuvre à cette flotte.

Le dispositif souhaité par Peregrin Osborne est lent à se mettre en place. Peregrin Osborne donne l'ordre de commencer le débarquement vers midi à la pleine mer.

La fine flèche de granit de Notre Dame de Rocamadour est arrachée par un boulet tiré par le Monck.

Talmash découvre avec stupéfaction l'importance des défenses françaises qui n'ont pas encore tiré un seul coup de feu. Les embarcations s'échouent sur le sable, mais … trop près des retranchements français.

Les grenadiers sautent aisément à terre mais sont accueillis par le tir latéral de la batterie de Quélern qui tire à la mitraille.

Elle prend toute la plage en enfilade et fait de nombreux morts et blessés parmi les assaillants cloués sur place. Les barques échouées sont déchiquetées par les boulets. Les défenseurs tirent au mousquets bien à l'abri de leurs retranchements.

Sur la plage au milieu des anglais, a Motte et Montargis, des huguenots français, encadrent chacun un détachement de foot guards. Ils garderont un fâcheux souvenir de leur bref retour sur la terre française.

Cutts a débarqué avec 150 grenadiers, sur le flanc le plus à l'ouest de la plage. Cet endroit se trouve protégé des tirs de la batterie française par les hauts rochers qui s'y trouvent.

Il s'organise pour riposter aux tirs et interdire aux soldats français toute tentative de sortie de leurs abris. Cette aide inespérée permet à Talmash et à quelques uns de ses hommes encore indemnes de courir vers les rochers les plus proches pour y trouver une position de tir.

Pendant près d'une heure, les pertes anglaises s'alourdissent.

Sur les ordres du marquis de Langeron, deux compagnies franches de la Royale, commandées par Benoise et de la Cousse, fortes chacune d'une centaine d'hommes, s'élancent, épée à la main ou baïonnette au canon à l'assaut de l'ennemi déjà fort diminué.

Les 100 miliciens du régiment de gardes-côtes de la Rochecourbon fondent aussi sur l'assaillant.

À ce moment, Talmash est grièvement blessé à la cuisse par un boulet.

Une partie des anglais tentent de rembarquer mais les barques encore en état de reprendre la mer doivent maintenant être halées sur les rochers que la marée descendante découvre.

Cutts continue à se battre. Ses guards sont de solides guerriers. Leurs tirs précis font mouche parmi les tuniques bleues.

Mr de la Cousse est touché grièvement à la tête.

Pour en finir, de Langeron ordonne à Duplessis de charger Cutts en faisant entrer un de ses escadrons sur la plage.

L'officier anglais voyant l'importance des renforts qui arrivent, se rend compte que lui et ses hommes ne réembarqueront pas. Ses hommes se battront jusqu'au dernier pour protéger la fuite du plus grand nombre.

Les tirs des artilleurs français et anglais ont cessé.

Sur la plage ensanglantée, les corps à corps se multiplient et tournent vite à l'avantage des défenseurs.

Les soldats de la Royale ont bien du mal à empêcher les bougres enrôlés dans les milices d'achever les blessés pour les dépouiller.

Les navires, maintenant entourés des chaloupes des rescapés, ont bien souffert pendant la canonnade.

De nombreux espars jonchent les ponts. Certaines voiles, déchirées, pendent, les vergues ou les haubans ayant été brisés. A bord du Monck, un boulet a pris le pont en enfilade, faisant beaucoup de dégâts. Un seul bâtiment repart par ses propres moyens. Les autres sont remorqués par les quelques canots encore en état.

La frégate hollandaise Wesep de 34 canons, désemparée, s'échoue sur les rochers de l'anse du sillon et Mr. de la Gandinière y menant ses mousquetaires oblige l'équipage à se rendre, après une brève résistance pendant laquelle le commandant du vaisseau et 40 de ses hommes sont tués.

En moins de 2 heures, l'opération de débarquement anglo-hollandais a tourné au désastre. 1091 soldats et marins ont été tués ou blessés. 466 anglais ont été fait prisonniers et seront transférés dans les geôles de Nantes.

Côté français, on relève quelques blessés dont l'ingénieur Traverse et le lieutenant de vaisseau de Benoise ainsi que le capitaine de la Cousse qui meurt quelques jours plus tard.

Dans l'après midi, à bord du Brittania où a été transporté Talmash, un conseil de guerre est tenu par Berkeley.

Talmash, malgré son état, propose qu'une partie de l'escadre tente coûte que coûte de franchir le goulet pour pénétrer en rade de Brest et bombarder le port. Berkeley et tous les autres membres du conseil font part de leurs réserves.

Il est décidé que toute la flotte mettra à la voile le 19 juin 1694 au matin pour retourner en Angleterre.

Talmash meurt le 22 juin 1694 pendant le voyage de retour en Angleterre

Sébastien Le Prestre envoie de Camaret son rapport à Versailles.

Le roi apprend la nouvelle du triomphe de ses marins le 22 juin 1694 à son réveil.

Suite à ce désastre, Guillaume III d'Orange-Nassau renoncera pour un temps aux opérations de débarquement.

Dès juillet 1694, les anglais privilégient alors de petits bombardements par mer contre les ports du Havre, de Dieppe, de Dunkerque et de Calais, sans faire trop de dégâts.



Modification du rang de Louis-Auguste de Bourbon et de Louis-Alexandre de Bourbon

En 1694, Louis XIV accorde à Louis-Auguste de Bourbon et Louis-Alexandre de Bourbon, ses fils légitimés, un rang intermédiaire entre les princes du sang et les ducs et pairs, ce qui déplait fortement à ses derniers.

Les deux princes peuvent, entre autres, être admis au Parlement de Paris à l'âge de 20 ans quand les princes du sang le peuvent à 15 et les ducs seulement à 25.

Louis-Auguste de Bourbon dispose du privilège des grandes entrées, qui permette d'assister au petit lever du roi.



Échange du château Meudon contre le Château de Choisy

En 1695 Anne de Souvré, veuve de François Michel Le Tellier échange Meudon contre le Château de Choisy avec Louis le Grand Dauphin.

Louis le Grand Dauphin fait redécorer les salons à son goût et laisse s'exprimer à Meudon son tempérament d'artiste et ses propres conceptions artistiques rompant avec l'aspect grandiose du style Louis XIV.

Pour la première fois, on utilise des lambris bois et or de chêne, sculptés et vernissés, précurseurs du style Régence.

Louis le Grand Dauphin réunit à Meudon ses riches collections qui rivalisent avec celles du roi :

D'humeur changeante, Louis le Grand Dauphin n'hésite pas à faire décorer certaines pièces à plusieurs reprises. Il occupe même 4 appartements différents dans le château au gré des agrandissements successifs.


Marie-Émilie de Joly de Choin

Mariage de Louis le Grand Dauphin avec Marie-Émilie de Joly de Choin

Louis le Grand Dauphin est veuf de Marie-Anne-Christine de Bavière.

Louis le Grand Dauphin épouse secrètement en 1695 Marie-Émilie de Joly de Choin (1670-1732).

Ils n'ont pas d'enfants.

L'historien Georges Mongrédien prétend que Marie-Émilie de Joly de Choin est enceinte à l'époque de son mariage et qu'un fils soit né la même année.

Ce fils serait mort à l'âge de 2 ans à Meudon où résident ses parents en 1697.

Réputée l'une des femmes les plus laides de la Cour selon Élisabeth Charlotte Wittelsbach, tante du Dauphin, Marie-Émilie de Choin est dotée, d'une poitrine énorme avec laquelle le prince joue comme sur des timbales.

Élisabeth Charlotte Wittelsbach la trouve petite, un visage rond, un nez court et relevé, une grande bouche remplie de dents pourries qui répande une telle puanteur qu'on ne peut la sentir à l'autre bout de la chambre.

Marie-Émilie de Joly de Choin porte le titre de dauphine.

Bien qu'il ait lui aussi épousé sa maîtresse, le roi n'approuva pas cette union.

Le Dauphin se retire dans son château de Meudon où se forme la cabale de Meudon, une sorte de contre-pouvoir à la politique de Louis XIV.


Louis Antoine de Noailles - École française - Château de Versailles.

Louis Antoine de Noailles Archevêque de Paris

La régularité de sa conduite, les appuis de sa famille et la protection de Madame de Maintenon, conduisent Louis XIV à nommer Louis Antoine de Noailles Archevêque de Paris le 19 août 1695.

Il s'y montre tel qu'en lui-même, manquant de brillant mais pieux, actif et zélé.

Simple de manières, il était aussi accessible aux pauvres qu'aux riches.



Naissance de Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis

Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis, surnommé l'Alcibiade français, naît à Paris le 13 mars 1696, fils d'Armand-Jean de Vignerot du Plessis (1629-1715) et d'Anne-Marguerite d'Acigné.

Il est arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu.

Il est le filleul de Louis XIV et de Marie-Adélaïde de Savoie, Duchesse de Bourgogne.



Paix séparée de la Savoie avec la France

Traité de Turin

La France envahit les états de Victor-Amédée II de Savoie.

Entre 1693 et 1696, René III de Froulay tient avec Victor-Amédée II de Savoie des pourparlers secrets.

Ces pourparlers aboutissent au traité de Turin du 19 ou du 29 août 1696.

Le traité oblige Victor-Amédée II de Savoie et à marier Marie-Adélaïde de Savoie, sa fille, avec Louis le Petit Dauphin, duc de Bourgogne.

Victor-Amédée II de Savoie doit repasser dans le camp français et signer avec Louis XIV une paix séparée

César III Auguste de Choiseul est envoyé en otage en septembre 1696 à Turin, dans le cadre de l'exécution du traité de paix avec Victor-Amédée II de Savoie.


Jean-Baptiste Colbert de Torcy - Gravure d'après Hyacinthe Rigaud

Mort de Charles Colbert de Croissy

Jean-Baptiste Colbert de Torcy Secrétaire d'état aux affaires étrangères

Mariage de Jean-Baptiste Colbert de Torcy avec Catherine-Félicité Arnauld

Charles Colbert de Croissy prépare les négociations du traité de Ryswick mais il meurt à Versailles le 26 ou le 28 juillet 1696.

Jean-Baptiste Colbert de Torcy obtient de Louis XIV qu'il soit survivancier (successeur) de Charles Colbert de Croissy, son père, au poste de secrétaire d'état aux affaires étrangères.

Louis XIV arrange la réconciliation des Colbert avec Simon Arnauld d'Andilly.

Louis XIV confie à Simon Arnauld d'Andilly la formation de Jean-Baptiste Colbert de Torcy.

C'est une véritable direction bicéphale qui s'occupe alors des Affaires étrangères :



Cession du domaine de Chaville

Louis le Grand Dauphin fait l'acquisition en 1696 du domaine de Chaville.

Il se constitue une vaste réserve de chasse où lui et Louis XIV pratiquent la vénerie.

Le parc de Meudon est ainsi relié à celui de Versailles.

De nombreux embellissements sont menés dans les jardins.

Louis XIV prend d'ailleurs plaisir à conseiller son fils en la matière.

Il rédige même une Manière de montrer Meudon sur le modèle de son texte rédigé pour Versailles.



Résignation de François Bouthillier comme Évêque de Évêque de Troyes

Denis-François Bouthillier Évêque de Troyes

D'un caractère nonchalant, ami du recueillement et de la solitude, après 18 années de fonction, François Bouthillier résigne en avril 1697 son siège épiscopal de Troyes et sa commende familiale de l'abbaye d'Oigny.

François Bouthillier conserve le bénéfice de l'abbaye de Sellières, qui lui assure un revenu confortable.

François Bouthillier demande la survivance de son épiscopat auprès de Louis XIV pour Denis-François Bouthillier, son neveu.

Denis-François Bouthillier est docteur en Sorbonne, et est vicaire général à Troyes, Archidiacre de Sézanne, Abbé de Basse Fontaine, de Saint Loup de Troyes, d'Oigny et Vauluisant, Prieur de Marnay.

Denis-François Bouthillier, neveu et coadjuteur de François Bouthillier, succède à son oncle comme Évêque de Troyes le 7 avril 1697.



Louis-Joseph de Vendôme Vice-roi de Catalogne

Prise de Barcelone

Ayant déplu à Louis XIV sur son projet d'un siège de Barcelone par la mer, et malade de la petite vérole, Anne Jules de Noailles rend la direction des armées à Louis-Joseph de Vendôme.

Louis-Joseph de Vendôme est nommé vice-roi, prend finalement Barcelone en 1697.



Cession château de l'Hermine

Le château de l'Hermine à Vannes, à l'abandon et partiellement détruit, est donné par Louis XIV à la ville de Vannes en 1697.

Ses pierres servent alors aux réparations des bâtiments dont la ville a la charge.



Guillaume-Egon de Fürstenberg Abbé de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés

Louis XIV subit un échec dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg.

Guillaume-Egon de Fürstenberg revient en France.

Guillaume-Egon de Fürstenberg devient abbé de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés en 1697.

Guillaume-Egon de Fürstenberg fait ouvrir, dans l'enclos du monastère :


Auguste II de Pologne - par Louis de Silvestre

Frédéric-Auguste Ier de Saxe Roi de Pologne

François-Louis de Bourbon-Conti, le candidat soutenu par Louis XIV est élu par la Diète et proclamé Roi de Pologne par le primat.

Il ne pourra jamais s'assoir sur le trône.

Frédéric-Auguste Ier de Saxe son rival le précédé en Pologne.

En 1697, avec le soutien de Pierre Ier de Russie, Frédéric-Auguste Ier de Saxe est élu roi de Pologne et devient Roi de Pologne sous le nom d'Auguste II de Pologne.

François-Louis de Bourbon-Conti rentre en France.


Conquêtes de Louis XIV de France sur l'Espagne et l'Empire

Traité de Ryswick

Fin de la Guerre de la ligue d'Augsbourg

Philippe V d'Espagne héritier du trône d'Espagne

Léopold Ier de Lorraine Duc de Lorraine et de Bar

Léopold Ier de Lorraine reçoit un commandement dans l'armée du Rhin en 1697.

Jean-Baptiste Colbert de Torcy négocie avec Simon Arnauld d'Andilly, son mentor et beau-père.

Ces traités de Rijswijk ou Ryswick, dans les faubourgs de La Haye, mettent fin à la Guerre de la ligue d'Augsbourg entre Louis XIV et la Grande Alliance.

Louis XIV manœuvre habilement :

Les négociations traînent en longueur. Louis XIV fait un ultimatum aux coalisés. La paix doit être signée avant le 20 septembre 1697.

La France signe trois premiers traités le 20 septembre 1697 avec respectivement les Provinces-Unies, l'Angleterre et l'Espagne.

Louis XIV accepte de reconnaître Guillaume III d'Orange-Nassau comme roi d'Angleterre sous le nom de Guillaume III.

Louis XIV accepte de rendre la plus grande partie des Pays-Bas espagnols, la Catalogne et Barcelone à Charles II d'Espagne.

Son calcul est de ménager l'opinion espagnole, afin de préparer la succession d'Espagne. Avec l'appui de la cour de Madrid, Charles II d'Espagne désignera Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, comme héritier

Les Provinces-Unies signent des accords commerciaux avec la France et obtiennent le droit d'entretenir des garnisons dans certaines forteresses des Pays-Bas espagnols.

L'Espagne reconnait l'occupation par la France de l'ouest de l'île de Saint-Domingue (pars occidentalis).

Cela permettra à la France d'être le premier producteur mondial de sucre dès les années 1740. Le sucre étant une denrée fort chère et exportable, Louis XIV renforce ainsi les intérêts des négociants français, situés notamment à Bordeaux, Nantes et Lorient, et préoccupés par le commerce atlantique.

Un délai supplémentaire est accordé à Léopold Ier de Habsbourg. Un second traité est signé avec le Saint Empire romain germanique le 30 octobre 1697.

Louis XIV rend la Lorraine à Léopold Ier de Lorraine qui devient effectivement Duc de Lorraine et de Bar, mais la Lorraine doit rester neutre.

Louis XIV annexe définitivement la Sarre, les quatre-cinquième de l'Alsace (Strasbourg, villes de la Décapole, Basse-Alsace).

La France obtient une compensation financière pour ses droits sur le Palatinat.

Le traité est ratifié le 13 décembre 1697.


Françoise Charlotte Amable d'Aubigné vers 1694 avec sa tante Mme de Maintenon - par Louis Elle Ferdinand II (the elder) - 1688

Adrien Maurice de Noailles Gouverneur du Roussillon

Adrien Maurice de Noailles Gouverneur du Berry

Mariage d'Adrien Maurice de Noailles avec Françoise Charlotte Amable d'Aubigné

À la suite d'Anne Jules de Noailles, son père, Adrien Maurice de Noailles devient gouverneur du Roussillon le 6 mars 1698.

Adrien Maurice de Noailles est gouverneur du Berry du 14 mars 1698 à 1715.

Louis XIV aurait souhaité marier Françoise Charlotte Amable d'Aubigné au prince de Marcillac, petit fils de Mr de la Rochefoucauld.

Mais Mme de Maintenon, détestant la Rochefoucauld (ami de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.), propose Adrien Maurice de Noailles.

Françoise Charlotte Amable d'Aubigné, nièce et héritière de Mme de Maintenon Adrien Maurice de Noailles épouse à Paris et à Versailles les 30 et 31 mars 1698 Françoise Charlotte Amable d'Aubigné (1684-1739). Leurs enfants sont :

Françoise Charlotte Amable d'Aubigné est la nièce et l'héritière de Mme de Maintenon.

Louis Antoine de Noailles (1651-1729), Duc de Saint-Cloud est témoin.

Mme de Maintenon donne 600 000 livres de dot.

Louis XIV donne :

Anne Jules de Noailles donne 38 000 livres de rente au soleil, plus 30 000 livres de rente.

Le ménage ne sera pas très heureux.



Circulation à la cour les Aventures de Télémaque

À partir de 1698, les Aventures de Télémaque commence à circuler à la cour sous forme de copies, et on y voit tout de suite une critique à peine voilée :

Cet ouvrage, que François de Salignac de La Mothe-Fénelon n'a pas voulu rendre public, lui a été soustrait par un domestique infidèle.



Rédaction des Mémoires pour servir à l'histoire du Languedoc

Par ordre de Louis XIV, Nicolas de Lamoignon compose les Mémoires pour servir à l'histoire du Languedoc pour l'instruction de Louis le Petit Dauphin en 1698.

Ces Mémoires ne seront imprimées qu'en 1734.



Mariage de Léopold Ier de Lorraine avec Élisabeth Charlotte d'Orléans

Léopold Ier de Lorraine épouse une nièce de Louis XIV.

Léopold Ier de Lorraine arrive à Nancy, pour la première fois de sa vie, le 17 août 1698.

Élisabeth Charlotte d'Orléans devait épouser Joseph Ier de Habsbourg.

Le mariage par procuration avec Léopold Ier de Lorraine, a lieu à Fontainebleau le 13 octobre 1698, Henri de Guise-Lorraine, chef de la branche française de la Maison de Lorraine représentant Léopold Ier de Lorraine.

Léopold Ier de Lorraine épouse de vivo à Bar-le-Duc le 25 octobre 1698 Élisabeth Charlotte d'Orléans, fille de Philippe Ier d'Orléans et d'Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz. Leurs enfants sont :

Le mariage est consommé le soir même.



Démantèlement du château de Machecoul

Héritière et successeur des Gondi, Paule-Marguerite Françoise de Gondi a une mauvaise réputation à la Cour de Louis XIV.

Paule-Marguerite Françoise de Gondi voit son château de Machecoul démantelé en 1699.



Réunion des délégués des les cantons suisses

François-Louis de Bourbon-Conti demande la convocation d'un tribunal impartial pour réformer la sentence de 1694 mais la population du pays et les cantons suisses craignent de voir Neuchâtel devenir une province française et se préparent à défendre les limites jurassiennes de la Suisse.

Les délégués des communes se réunissent à Neuchâtel le 24 avril 1699 et résolvent de maintenir l'autorité des Trois-États.

François-Louis de Bourbon-Conti doit alors renoncer à ses prétentions.

Mais Louis XIV rappelle en France François-Louis de Bourbon-Conti et Marie Anne d'Orléans.



Louis Ier Grimaldi Ambassadeur du roi de France auprès du Saint-Siège

Louis Ier Grimaldi est envoyé en 1699 par Louis XIV comme ambassadeur du roi de France auprès du Saint-Siège, demeurant au Palais Corsini alla Lungara.

Charles François de Vintimille conduit en grande pompe à Civitavecchia, avec 4 galères, Louis Ier Grimaldi.



Louis II Phélypeaux de Pontchartrain Chancelier de France

Louis II Phélypeaux de Pontchartrain Comte de Pontchartrain

Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain Secrétaire d'État de la Maison du Roi

Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain Secrétaire d'État de la Marine

Louis II Phélypeaux de Pontchartrain devient Chancelier de France du 5 septembre 1699.

Sa discrétion est fort appréciée de Louis XIV. Selon François Bluche, il redonne à la chancellerie une importance et un éclat oubliés depuis la vieillesse de Pierre II Séguier.

Louis Phélypeaux devient Comte de Pontchartrain en 1699.

Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain succéde à Louis II Phélypeaux de Pontchartrain, son père :

Sa gestion de la marine, longtemps décriée, tend à être largement réévaluée par l'historiographie la récente. Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain encourage notamment l'exploration et la colonisation de la Louisiane.


Michel Ier de Chamillart

Michel Ier de Chamillart Contrôleur général des finances

Michel Ier de Chamillart est apprécié par Louis XIV, avec qui il joue au billard.

Michel Ier de Chamillart est protégé à la Cour par Madame de Maintenon, ce qui lui permet d'intégrer les services centraux de l'administration du royaume à Versailles.

Michel Ier de Chamillart devient Contrôleur général des finances le 20 septembre 1699.



François de Salignac de La Mothe-Fénelon Banni de la cour

Au début de 1699, François de Salignac de La Mothe-Fénelon perd son poste de précepteur

En avril 1699, les Aventures de Télémaque sont publiées, anonymement et sans son autorisation.

Louis XIV y voit une satire de son règne, arrête l'impression et disgracie l'auteur.

François de Salignac de La Mothe-Fénelon est banni de la cour.

L'influence littéraire est considérable pendant plus de 2 siècles



Marc-René de Voyer de Paulmy Marquis d'Argenson

Marc-René de Voyer de Paulmy devient 1er marquis d'Argenson par érection de diverses terres en Touraine, par lettres patentes de Louis XIV de janvier 1700.

Ces lettres patentes sont enregistrées le 3 février 1701.



Agrandissement du duché de Boufflers

En 1700, à la suite d'un échange avec Louis XIV, le duché de Boufflers de Louis François de Boufflers est complété :



Projet d'échange de la Lorraine contre le Milanais

Léopold Ier de Lorraine songe pendant un temps avec Louis XIV à échanger la Lorraine contre le Milanais en 1700, mais le projet échoue.



Nicolas de Lamoignon Marquis de La Mothe

Au mois d'octobre 1700, Louis XIV érige en marquisat la terre et seigneurie de La Mothe en faveur de Nicolas de Lamoignon.

L'enregistrement est fait au Parlement le 31 août 1701.


Philippe V d'Espagne

Mort de Charles II d'Espagne

Philippe V d'Espagne Roi d'Espagne

Louis le Grand Dauphin réclame avec une vigueur inaccoutumée pour son fils Philippe V d'Espagne, l'héritage de la couronne d'Espagne sur laquelle sa mère lui a donné des droits.

Charles II d'Espagne, descendant de Charles Quint, meurt à Madrid le 1er novembre 1700 sans descendance, éteignant avec lui la branche espagnole de la maison des Habsbourg.

Jean-Baptiste Colbert de Torcy négocie alors le testament du roi Charles II d'Espagne.

Par testament, Charles II d'Espagne fait de Philippe V d'Espagne, fils de Louis le Grand Dauphin et de Marie-Anne-Christine de Bavière, son héritier.

Philippe V d'Espagne tient ses droits au trône espagnol de Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683), sa grand-mère.

Du 9 au 11 novembre 1700, Louis XIV tient à Fontainebleau, chez Françoise d'Aubigné, plusieurs conseils et prend la décision d'accepter ce testament.

Louis XIV réalise ainsi son rêve de mettre un membre de la dynastie des Bourbon (son petit-fils en l'occurrence) sur le trône d'Espagne.

Philippe V d'Espagne devient roi d'Espagne.

Louis-Auguste de Bourbon et à Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé donnent au château de Sceaux une fête brillante pour célébrer le départ de Philippe V d'Espagne.

Malgré de nombreux renversements suivis de restauration, la Maison Bourbon conservera la couronne d'Espagne jusqu'à notre époque. L'actuel roi d'Espagne, Juan Carlos Ier, est un descendant de Louis XIV.

À la mort du dernier Habsbourg d'Espagne, l'ordre de la Toison d'or est scindé en 2 branches, pour exister simultanément en Espagne et en Autriche.

Charles II d'Espagne demande par testament que Marie-Anne de Neubourg, sa veuve, reçoive une rente correcte chaque année, et qu'elle soit traitée avec respect par son successeur.

Cependant, Philippe V d'Espagne, ordonne que Marie-Anne de Neubourg quitte Madrid avant son entrée dans la capitale.

Marie-Anne de Neubourg n'a pas d'autre choix que de se réfugier à Tolède où elle habite dans le vieil et sinistre Alcazar où sa situation s'avère très difficile.

Anne Jules de Noailles accompagne Philippe V d'Espagne à Madrid pour sa prise de pouvoir et son installation au trône d'Espagne.



Jean Louis Orry Surintendant général de l'armée

Louis XIV charge Jean Louis Orry d'étudier la situation financière du royaume d'Espagne.

Cette enquête terminée, Jean Louis Orry reste à Madrid comme attaché extraordinaire près la cour de Philippe V d'Espagne, dont il sera, avec Michel-Jean Amelot, le principal administrateur français.

Protégé de Marie-Anne de La Trémoïlle, Philippe V d'Espagne confie à Jean Louis Orry divers travaux financiers, puis le nomme surintendant général de l'armée.

Bientôt, Jean Louis Orry exerce le contrôle des finances royales, s'acquittant, aux dires des auteurs espagnols, avec un rare mérite de la lourde tâche que constitue la réorganisation de l'intendance royale.


Antoine Ier Grimaldi par Hyacinthe Rigaud en 1706

Mort de Louis Ier Grimaldi

Antoine Ier Grimaldi Prince Monaco

Louis Ier Grimaldi meurt à Rome le 2 ou 3 janvier 1701.

Antoine Ier Grimaldi succède à son père Louis Ier Grimaldi et devient le 3e prince de Monaco sous le nom d'Antoine II de Monaco.

Louis Ier Grimaldi a, lors de son ambassade auprès du Saint-Siège, dépensé des sommes immenses. Antoine Ier Grimaldi doit réduire son train de vie et quitte la cour de Versailles.

Louis XIV le voit partir avec regret. Adieu, monsieur de Monaco, lui dit-il, comptez que vous emportez mon estime, mon amitié et ma confiance.


Frédéric Ier de Prusse Frédéric Ier de Prusse

Frédéric Ier de Prusse Roi en Prusse

La Maison de Hohenzollern possède alors :

Frédéric Ier de Prusse est :

mais souhaite obtenir le titre prestigieux de roi.

Toutefois, selon les règles en vigueur en Allemagne à cette époque, aucun royaume ne peut exister dans le Saint-Empire romain germanique, à l'exception du royaume de Bohême.

Frédéric Ier de Prusse mais en avant que le duché de Prusse n'a jamais été la possession du Saint-Empire romain germanique et persuade l'empereur Léopold Ier de Habsbourg d'accorder à la Prusse le statut de royaume.

Pour ces négociations, Frédéric Ier de Prusse obtient l'aide de Charles Ancillon, un diplomate français.

L'accord est officiellement donné en échange d'une alliance de Frédéric Ier de Prusse contre Louis XIV de France lors de la Guerre de succession d'Espagne.

Frédéric Ier de Prusse se couronne lui-même Roi en Prusse le 18 janvier 1701 à Königsberg

Ce titre de roi est limité à la Prusse et ne concerne pas le Brandebourg.

Cependant, le titre d'électeur de Brandbourg est rattaché au titre du roi de Prusse.

La Prusse est dégagée des liens de vassalité qui la lie à la Pologne.

Cette proclamation fait rire l'Europe et déplait à Sophie-Charlotte de Hanovre, son épouse.

Sophie-Charlotte est couronnée la première reine en Prusse en même temps que son mari à Königsberg.



Achat de sa noblesse par Jean Louis Orry

En 1701, au début de la guerre de Succession d'Espagne, Jean Louis Orry achète sa noblesse avec une charge de secrétaire du roi et devient conseiller du roi Louis XIV.



Intensification l'activité de la Compagnie de Guinée

En 1701, Louis XIV confie à Antoine II Crozat la mission d'intensifier l'activité de la Compagnie de Guinée.

Antoine II Crozat y réussit, se débarrassant définitivement des planteurs de tabac qui entravent l'essor du sucre.



Création de la charge de receveur du domaine et des bois

Lorsque Louis XIV créa en 1701 une charge de receveur du domaine et des bois, il l'octroie à une compagnie de financiers qui inclut Paul Poisson de Bourvallais.



Mort de Philippe Ier d'Orléans

Philippe II d'Orléans Duc d'Orléans et de Nemours

Philippe Ier d'Orléans se disputent peu de temps avant sa mort durant des semaines avec Louis XIV, son frère au sujet des charges promises lors du mariage de Philippe II d'Orléans avec Françoise-Marie de Bourbon, promesses non tenues

Philippe Ier d'Orléans lance à Louis XIV, son frère, que :

Sans tirer aucun profit de ce mariage, Philippe II d'Orléans n'en gardera que la honte et le déshonneur.

Ces disputes aggravent la santé de Philippe Ier d'Orléans qui meurt au château de Saint-Cloud le 8oule 9 juin 1701 d'une crise d'apoplexie.

Malgré les vexations constantes qu'il a fait subir à son frère, Louis XIV est très affecté car, dit-on, il se serait senti coupable de sa mort.

Les descendants directs de Philippe Ier d'Orléans forment la branche d'Orléans.

Philippe II d'Orléans reçoit les titres de Duc d'Orléans et de Nemours.

Louis XIV fait déplacer par Jules Hardouin-Mansart la chambre Philippe Ier d'Orléans et créer l'Œil-de-bœuf.


Louis XIV en grand costume royal - à 63 ans - par Hyacinthe Rigaud

Guerre de Succession d'Espagne

L'arrivée de Philippe V d'Espagne sur le trône d'Espagne, fait craindre à l'Angleterre une alliance entre la France et l'Espagne, créant ainsi une superpuissance qui dominerait la scène européenne.

Maximilien II Emmanuel de Bavière choisit le parti de la France et se rallie à Philippe V d'Espagne.

Se ralliement est peut-être du la rumeur qui accuse la cour de Vienne dans l'empoisonnement de Joseph-Ferdinand de Bavière, son fils.

Joseph-Clément de Bavière choisit le parti de la France.

Charles III Guillaume de Bade-Durlach participe à la guerre de succession d'Espagne, de 1701 à 1709.

Pierre II du Portugal est initialement favorable à l'avènement de Philippe V d'Espagne.

L'Angleterre prend la tête d'une coalition de nations favorables à l'établissement de Charles VI de Habsbourg sur le trône espagnol.

La guerre de Succession d'Espagne dure de 1701 à 1714.

La coalition comprend :

Léopold Ier de Habsbourg y engage l'empire d'Autriche.

Victor-Amédée II de Savoie est allié de la France au début de cette Guerre.

Eugène-François de Savoie-Carignan n'hésite pas à combattre contre la France.

Clément XI prend d'abord parti au début pour Philippe V d'Espagne et la France.

Cela lui vaut l'hostilité autrichienne et le problème de l'investiture du royaume de Naples et de Sicile lui vaut également le mécontentement de Philippe V d'Espagne.

Louis le Grand Dauphin se signale par sa bravoure au combat, notamment durant cette guerre.

Lors de la guerre de Succession d'Espagne, Louis-Alexandre de Bourbon est chargé de défendre la Sicile.

Marie-Louise Gabrielle de Savoie soutient Philippe V d'Espagne, son époux, n'hésitant pas à payer de sa personne, parcourant l'Espagne, recrutant des partisans.

Charles III Ferdinand de Gonzague opte pour le parti français et assume, pour Louis XIV, le titre, plutôt honorifique, de général des armées françaises en Italie.



Marie-Anne de La Trémoïlle Camarera mayor de Marie-Louise Gabrielle de Savoie

Le poste de camarera mayor de Marie-Louise Gabrielle de Savoie est attribué par Louis XIV et Madame de Maintenon, à Marie-Anne de La Trémoïlle.

Elle exerce un contrôle absolu sur Philippe V d'Espagne et Marie-Louise Gabrielle de Savoie.

Louis XIV la considère comme garante de son influence en Espagne.

Fine politicienne, Marie-Anne de La Trémoïlle promeut la popularité du jeune couple royal.

Marie-Anne de La Trémoïlle les habille le matin, et les déshabille le soir

Marie-Anne de La Trémoïlle gagne rapidement leur entière confiance et devient toute-puissante.

Marie-Anne de La Trémoïlle fait renvoyer du Despacho ou Bureau les ministres espagnols et diplomates français qu'elle considère inefficaces, comme le cardinal Portocarrero et le cardinal d'Estrées, et tente quelques réformes.

Marie-Anne de La Trémoïlle met de l'ordre dans les finances, l'étiquette de la cour, le gouvernement et essaie de diminuer l'influence de l'Inquisition.

L'économiste Jean Louis Orry travaille, sous sa protection, à un vaste programme d'assainissement et de centralisation des finances, alors désastreuses. Jean Louis Orry réussit à doubler les revenus de l'État.

Marie-Anne de La Trémoïlle s'identifie trop avec les intérêts de l'Espagne.

Elle court-circuite la diplomatie française, réussissant à renvoyer les nombreux courtisans et diplomates français qui comptent sur la naïveté du jeune roi pour promouvoir leur carrière.

Marie-Anne de La Trémoïlle s'aliène graduellement l'appui de la cour de Versailles, tout en restant maitresse du royaume.

Les courtisans en place ou renvoyés accablent Marie-Anne de La Trémoïlle de médisances et de fausses accusations



Bataille de Carpi

Eugène-François de Savoie-Carignan Blessé

Mort de Louis Nicolas d'Albert

Mort du Marquis de Cambout

La bataille de Carpi ou combats de Carpi est la première bataille de la guerre de Succession d'Espagne.

Au début de l'été 1701, Léopold Ier de Habsbourg décide d'envoyer en Italie une armée sous les ordres d'Eugène-François de Savoie-Carignan, pour déborder les possessions espagnoles dans la péninsule.

Celle-ci se rassemble au Tyrol alors qu'une armée d'opposition composée de Français, Espagnols et Piémontais, placée sous le commandement de Nicolas de Catinat se rassemble lentement entre le Chiesa et l'Adige.

Alors que des difficultés d'approvisionnement entravent l'armée autrichienne, Nicolas de Catinat reçoit l'ordre de bloquer la route de l'armée autrichienne.

Il ne doit pas aller à sa rencontre en traversant la Sérénissime République de Venise restée neutre.

Il renonce ainsi à occuper des positions plus favorables comme le défilé de Rivoli.

Il doit se contenter d'intimider les Autrichiens en les empêchant de traverser l'Adige, avec interdiction de déclencher le premier les hostilités.

Invitant les autorités vénitiennes à ne pas s'opposer au passage de ses troupes en échange de la bonne conduite de celles-ci, Eugène-François de Savoie-Carignan commence sa marche le 27 mai 1701, par des chemins qu'aucune armée n'a utilisés depuis Charles Quint.

Son objectif est de traverser l'Adige sans combattre et en évitant de ravager les territoires du Duc de Nantua pour inciter ce prince à changer de camp.

Sûr de la neutralité vénitienne, Nicolas de Catinat pensant que l'intention des Autrichiens est d'envahir les possessions espagnoles au sud du Pô a concentré ses troupes aux abords de Rivoli qu'occupe une partie de l'infanterie, le reste est dispersé sur le long de l'Adige, de part et d'autre de Vérone.

Pendant 5 semaines, Eugène-François de Savoie-Carignan trompe son adversaire, et avance ses troupes vers le Pô, faisant mine de vouloir traverser vers Ferrare où il a entrepris de faire construire des ponts.

Ce mouvement engage Nicolas de Catinat à s'étaler encore davantage et à faire passer un corps d'infanterie de l'autre côté du Pô à Seraglio.

Finalement, Eugène-François de Savoie-Carignan, trouve un point de passage peu défendu plus haut sur l'Adige.

Trompant même sa propre armée, Eugène-François de Savoie-Carignan change de direction, et traverse la rivière la nuit du 8 au 9 juillet 1701 à proximité de Carpi en Émilie-Romagne dans le nord de l'Italie.

L'infanterie maîtrise facilement le corps de dragons commandé par Saint-Fremont qui défend la ville, et attaque aussitôt avec quelques canons le village de Castagno où un corps d'infanterie est isolé.

Au bruit du canon, le comte de Tessé, éloigné seulement de 3 kilomètres, accourt avec la cavalerie.

Un orage très violent, qui transforme la plaine en marécage, oblige la cavalerie autrichienne à faire un large détour de 5 lieues.

Cela laisse un répit aux Français qui se regroupent.

Malgré leur petit nombre, ils chargent plusieurs fois les Autrichiens.

Eugène-François de Savoie-Carignan est blessé, mais ses troupes grossissent à chaque instant.

Louis Nicolas d'Albert et 7 officiers de son régiment de Dragons meurent le 9 juillet 1701.

Le marquis de Cambout est blessé à mort.

Perdant au total 300 hommes et 50 officiers, accablés sous le nombre, les Français se replient, abandonnant Rivoli et les rives de l'Adige et se réfugient derrière l'Adda.

Les Autrichiens sont maîtres de tous les pays entre Adige et Adda.

Ils pénètrent dans le Bressan.

Nicolas de Catinat recule jusque derrière l'Oglio.

Bien que beaucoup d'officiers aient approuvé cette retraite qui leur parait sage et que le manque de munition rend nécessaire, les courtisans font regarder Nicolas de Catinat comme l'opprobre de la nation.

François de Neufville, favori du Roi, persuade Louis XIV qu'il réparera l'honneur national, et obtient le commandement de l'armée d'Italie.

Le régiment d'infanterie dont Louis-Auguste d'Albert d'Ailly est colonel, est réformé.

Louis-Auguste d'Albert d'Ailly obtient le régiment de dragons de Louis Nicolas d'Albert, son frère.

Louis-Auguste d'Albert d'Ailly devient aide de camp de Louis le Petit Dauphin, Duc de Bourgogne



Bataille de Chiari

Retraite de l'armée française

Nicolas de Catinat doit maintenant servir sous les ordres de François de Neufville. Nicolas de Catinat, en fidèle serviteur accepte de le seconder

Arrivé à l'armée le 22 août 1701, François de Neufville est sans doute plus habile courtisan que général. Il est pressé de plaire à Louis XIV. Il repasse triomphalement l'Oglio et à travers rivières et canaux, marche droit aux Autrichiens.

Toute l'armée autrichienne est retranchée dans la petite ville de Chiari, dans une position formidable, mais trompé par deux cuirassiers fait prisonniers, François de Neufville est persuadé qu'il n'y a pas d'Impériaux dans la place mais seulement un petit corps de 6 000 hommes.

François de Neufville a hâte d'attaquer pour empêcher l'ennemi de recevoir des renforts. Dans sa précipitation, il ne se donne pas le temps de positionner son artillerie. Le 1er septembre 1701, quand il approche à découvert, il est reçu par un feu de mousqueterie et d'artillerie tel que 2 000 Français restent en un instant sur le champ de bataille. Il donne l'ordre de revenir à la charge. Eugène-François de Savoie-Carignan réussit à rendre cette dernière tentative infructueuse, mais se garde bien de poursuivre les vaincus quand ils se retirent, satisfait d'avoir obtenu, sans perte sensible, la victoire sur un ennemi supérieur en nombre.

Pendant la bataille, Nicolas de Catinat fait preuve d'un courage exceptionnel.

Eugène-François de Savoie-Carignan, déjà blessé 5 semaines plus tôt à la bataille de Carpi, a son cheval tué sous lui.

Rendu plus circonspect par ce revers, François de Neufville se poste dans un bon campement à Urago, près de Chiari où il tient longtemps l'ennemi en échec.

Mais après 2 mois écoulés sans action importante, les Français, très mal ravitaillés par le pays qu'ils défendent contre son gré, partent le 12 novembre 1701 et se reportent sur l'autre rive de l'Oglio, puis se cantonnent devant Crémone.



Bataille de Crémone

Prise de de Cerese

Louis-Joseph de Vendôme commandant de l'armée française

François de Neufville est coupable de la négligence avec laquelle se fait le service dans Crémone et de ne pas bien surveiller les faits et gestes d'Eugène-François de Savoie-Carignan.

À Crémone, un aqueduc souterrain sert à conduire au dehors les immondices et passe sous la maison d'un prêtre dévoué au Impériaux.

Le 1er février 1702, après d'habiles préparatifs, ils introduisent dans la ville par cette voie 300 grenadiers et quelques ouvriers qui se dirigent vers la vieille porte Sainte-Marguerite, abattent le mur qui la condamne, et ouvrent ainsi le chemin à la cavalerie. Celle-ci occupe le cœur de Crémone.

Claude Florimond de Mercy montre un grand courage lors de cette bataille.

Mais Eugène-François de Savoie-Carignan commet la faute d'amener à l'intérieur de la ville, plus de cavaliers que de fantassins.

Un régiment français, le régiment des vaisseaux, qui manœuvre depuis le point du jour, chasse les cuirassiers de l'empereur, se barricade dans les rues voisines, et appelle du secours.

Les Impériaux progressent d'un autre côté, investissent une partie des casernes, y font prisonnières plusieurs compagnies.

Les troupes françaises, prises à l'improviste, déploient du sang-froid, de l'énergie, de la persévérance. Ils parviennent à se réunir et à gagner du terrain, aidés des troupes irlandaises au service de Louis XIV. Ils reprennent le dessus.

Le régiment des Vaisseaux réussit à forcer le retranchement construit par les Impériaux à l'entrée de la ville, près du débouché de l'aqueduc.

Les troupes d'Eugène-François de Savoie-Carignan sont malmenées dans la plupart des combats de rue, les magistrats de la ville refusent de se déclarer en sa faveur. Il songe donc à se retirer. Garnissant de troupes la porte Sainte-Marguerite, il se replie vers cette issue et après un combat furieux dans une église, évacue la ville.

En l'absence du colonel Lally, le major Daniel O'Mahony prend le commandement du régiment de Dillon et repousse l'attaque surprise d'Eugène-François de Savoie-Carignan, forçant à la retraite les troupes impériales et sauvant ainsi la ville de Crémone.

Il est chargé d'apporter au roi la nouvelle à Versailles. Le roi le fait colonel. Il devient connu comme le brave de Crémone et gagne ainsi sa renommée internationale.

Eugène-François de Savoie-Carignan échoue ainsi dans sa tentative de prendre la porte du Pô.

Cependant, François de Neufville est fait prisonnier, suscitant l'ironie des chansonniers :

Par la faveur de Bellone,

Et par un bonheur sans égal,

Nous avons conservé Crémone,

Et perdu notre général.

Cette bataille aussi appelée surprise de Crémone coûte de part et d'autres environ 1 200 hommes, tués ou blessés.

Dans sa retraite, Eugène-François de Savoie-Carignan s'empare de postes et de magasins sur l'Oglio.

Il rentre ensuite dans ses cantonnements et resserre Mantoue.

15 000 hommes de renforts lui étant arrivés, Eugène-François de Savoie-Carignan enlève sous cette ville le village de Cerese.

René III de Froulay défend Mantoue assiégée et reçoit 3 blessures. en 1702.

Louis-Joseph de Vendôme prend le commandement de l'armée française.



Pierre-Paul Guérin de Tencin Abbé de Vézelay

Pierre-Paul Guérin de Tencin Archidiacre de Sens

Louis XIV attribue à Pierre-Paul Guérin de Tencin l'abbaye de Vézelay, qui lui vaut 12 000 livres de revenus le 15 avril 1702.

À la Sorbonne, Pierre-Paul Guérin de Tencin remplit les fonctions de prieur et passe sa licence.

Monseigneur de La Hoguette, Archevêque de Sens, qui l'a pris en amitié, nomme Pierre-Paul Guérin de Tencin peu après archidiacre de sa cathédrale de Sens.

Finalement Pierre-Paul Guérin de Tencin reçoit la prêtrise puis obtient un canonicat.


Abbé François de Langlade du Chayla

Mort de François de Langlade du Chayla

Guerre des Cévennes ou Guerre des Camisards

Mort de Gédéon Laporte

L'abbé François de Langlade du Chayla est inspecteur des missions des Cévennes pour le compte de Nicolas de Lamoignon. Il est responsable de l'arrestation de nombreux protestants.

Le 24 juillet 1702, au Pont-de-Montvert, une soixantaine d'hommes armés menés par Abraham Mazel enfoncent la porte et pénètrent dans sa maison.

François de Langlade du Chayla meurt assassiné à coups de sabres et de faux.

Les prisonniers détenus dans sa maison sont libérés.

C'est le début de la guerre des Cévennes ou Guerre des Camisards. Elle se déroule alors que la France est engagée dans la Guerre de Succession d'Espagne

Des bandes de dizaines ou centaines d'hommes armés se forment, menés par des prophètes, appelés les inspirés.

Les insurgés commettent alors des actes de vengeance contre des prêtres et des catholiques.

Victor-Maurice de Broglie commande les troupes royales du Languedoc.

Il charge le capitaine Poul de réprimer les actes de rébellion, mais sans grand résultat.

Louis XIV croit d'abord à une révolte sans gravité.

Victor-Maurice de Broglie a beaucoup de peine à obtenir des secours insuffisants.

Gédéon Laporte, un des premiers chefs, est tué en octobre 1702.

D'autres protestants, sous l'impulsion des élites villageoises, préfèrent une attitude loyaliste et combattent les Camisards. C'est le cas des habitants de Fraissinet-de-Lozère, pourtant très proches du Pont-de-Montvert.


Bataille de la Baie de Vigo par Ludolf Bakhuizen

Bataille navale de la baie de Vigo

Pendant la guerre de succession d'Espagne, un convoi est chargé de ramener en une fois toute la production des colonies américaines de l'année précédente.

La flotte est composée :

Le convoi quitte La Havane le 24 juillet 1702.

Une flotte anglo-hollandaise de 49 navires dirigée par l'amiral George Rooke, secondé par les amiraux hollandais Philips van Almonde et van der Goes, est envoyé en mission pour s'emparer du port de Cadix.

Le convoi franco-espagnol, alerté du raid anglais, reçoit l'ordre de détourner sa route de Cadix vers Vigo, qu'il atteint le 23 septembre 1702.

George Rooke est tenu en échec à Cadix le 29 septembre 1702 et décide de retourner en Angleterre.

Il fait relâche à Lagos au Portugal.

Là, il apprend que le convoi espagnol a été dérouté vers Vigo.

George Rooke fait voile immédiatement vers Vigo, où il tombe sur l'escadre franco-espagnole en train de décharger le fret.

François-Louis Rousselet a déjà organisé la protection du port en refermant la darse par des herses de mâts de navire qu'il a donné l'ordre d'abattre.

L'entrée du port est couverte par des pièces d'artillerie en batterie depuis les forts de la ville et de l'île San Simón, non loin de Redondela.

Pourtant, le 23 octobre 1702, (le 12 octobre selon le calendrier julien encore utilisé en Angleterre à cette date) George Rooke donne l'ordre d'attaquer, chargeant l'amiral Thomas Hopsonn commandant le Torbay de forcer le barrage de mâts entassés, et de faire débarquer le corps expéditionnaire du Duc d'Ormonde afin qu'il s'empare des redoutes.

L'affrontement se déroule dans la baie de San Simón où les Franco-Espagnols se sont abrités, pensant ainsi pouvoir se garder de toute tentative d'attaque de la part des Anglais.

L'assaut est un succès total pour George Rooke.

Le Torbay parvient à forcer l'entrée du port, les batteries d'artillerie sont capturées.

Le combat fait de nombreuses victimes de part et d'autre. On estime qu'il y a :

De la flotte française, 12 vaisseaux sont détruits, 6 vaisseaux et 2 frégates sont capturés.

De la flotte espagnole, 11 navires sont détruits et 9 sont capturés.

La flotte anglo-hollandaise ne perd aucun bâtiment.

Près de 3 millions de livres ont déjà été déchargés par les Espagnols avant l'assaut mais les vainqueurs récupèrent 14 000 livres de butin.

Cette bataille est souvent mentionnée pour illustrer l'inefficacité de la Royale sous le règne de Louis XIV.

La bataille navale de la baie de Vigo est parfois aussi appelée bataille de Rande.



Louis le Petit Dauphin admis au Conseil d'en haut

Dès 1702, Louis le Petit Dauphin est admis par son grand-père Louis XIV au Conseil d'en haut et initié aux secrets d'État concernant la religion, la diplomatie et la guerre.


Claude Louis Hector de Villars - Par Hyacinthe Rigaud

Bataille de Friedlingen

Claude Louis Hector de Villars Maréchal de France

Jean-Jules-Armand Colbert sert aux Pays-Bas, dans l'armée du jeune Louis le Petit Dauphin, Duc de Bourgogne, et de Louis François de Boufflers.

Claude Louis Hector de Villars ne débute son ascension militaire qu'à 50 ans, lors de la guerre de Succession d'Espagne.

À l'automne de 1702, Louis XIV envoie Claude Louis Hector de Villars attaquer la Souabe, afin de renforcer l'influence de la France sur la rive orientale du Rhin.

L'armée impériale, menée par Louis-Guillaume Ier de Bade-Bade, tente d'empêcher la jonction des Français et de leurs alliés Bavarois.

Le 14 octobre 1702, les Français traversent le Rhin à Weil-am-Rhein, au nord de Bâle, et attaquent l'armée Impériale à Friedlingen près de Fribourg dans l'actuelle Allemagne.

Louis-Guillaume Ier de Bade-Bade bien retranché, contient l'assaut des Français avant de se retirer au Nord.

Les villages de la rive orientale du Rhin et particulièrement Weil-am-Rhein souffre beaucoup.

Les pertes sont assez élevées pour les Français qui ne parviennent pas à faire la jonction avec les Bavarois. La victoire est pour le moins contestable.

Jean-Jules-Armand Colbert se signale à cette bataille.

Léonor Marie du Maine participe à cette bataille.

François Éléonor de Choiseul apporte au roi la nouvelle de cette victoire.

Claude Louis Hector de Villars, Duc de Villars, est fait Maréchal de France en 1702 par Louis XIV.

Claude Florimond de Mercy reçoit de Léopold Ier de Habsbourg avec le grade de colonel, la propriété d'un régiment de cuirassiers nouvellement créé.

Claude Florimond de Mercy prend part à la tête de son régiment à cette bataille.

Claude Florimond de Mercy est peu après promu au grade de maréchal de camp.


René III de Froulay

René III de Froulay Maréchal de France

René III de Froulay, Comte de Tessé, est fait Maréchal de France le 14 janvier 1703 par Louis XIV.



Projet de protection des monuments

En 1703 François Roger de Gaignières présente à Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain et à Louis XIV un projet de protection des monuments, ce qui dans son esprit comprend les sceaux et peintures, mais le projet n'aboutit pas.


Camille d'Hostun - Duc de Tallard

Camille d'Hostun Maréchal de France

Camille d'Hostun est fait Maréchal de France le 14 janvier 1703 par Louis XIV.


Nicolas Chalon du Blé

Nicolas Chalon du Blé Maréchal de France

Nicolas Chalon du Blé, Marquis d'Huxelles ou Uxelles, est fait Maréchal de France le 14 janvier 1703 par Louis XIV.

Il prête serment le 6 février 1703.


Nicolas Auguste de La Baume - Par Saint-Evre Gillot - 1835

Nicolas Auguste de La Baume Maréchal de France

Nicolas Auguste de La Baume, Marquis de Montrevel, est fait Maréchal de France le 14 janvier 1703 par Louis XIV.


Ferdinand de Marsin

Ferdinand de Marsin Maréchal de France

Après la prise de Spire, Ferdinand de Marsin est élevé à la dignité de Maréchal de France en 1703 par Louis XIV.



Création du duché-pairie de Châteauvillain

Louis XIV crée le duché-pairie de Châteauvillain pour Louis-Alexandre de Bourbon, son fils légitimé, en 1703.


Victor Marie d'Estrées par Nicolas de Largillière

Victor Marie d'Estrées Maréchal de France

Victor Marie d'Estrées est fait Maréchal de France en 1703 par Louis XIV. On le nomme alors maréchal de Cœuvres.


Henri d'Harcourt-Beuvron - portrait par école française

Henri d'Harcourt-Beuvron Maréchal de France

Henri d'Harcourt-Beuvron reçoit le bâton de maréchal de France le 14 janvier 1703par Louis XIV.


François-Louis Rousselet - Marquis de Châteaurenault - par Franque

François-Louis Rousselet Maréchal de France

François-Louis Rousselet, Marquis de Châteaurenault ou Châteaurenaut, ou Châteauregnaud, est fait Maréchal de France en 1703 par Louis XIV.


Sébastien Le Prestre - par Hyacinthe Rigaud en 1704

Sébastien Le Prestre Maréchal de France

Sébastien Le Prestre, Marquis de Vauban, est fait Maréchal de France en 1703 par Louis XIV.



Conrad de Rosen Maréchal de France

Conrad de Rosen, Marquis de Rosen, est fait Maréchal de France en 1703 par Louis XIV.



Alliance de la Savoie et de l'Autriche

Occupation du comté de Nice

Victor-Amédée II de Savoie se joint à l'Autriche contre la France en 1703.

Une lettre de Louis XIV à propos d'un sérieux différend avec son cousin, en septembre 1703, atteste de leurs relations tumultueuses :

Monsieur, puisque la religion, l'honneur, l'intérêt, l'alliance et votre propre signature ne sont rien entre nous, j'envoie Louis-Joseph de Vendôme, mon cousin, à la tête de mes armées pour vous expliquer mes intentions. Il ne vous laissera que 24 heures pour vous déterminer

Les états de Victor-Amédée II de Savoie sont occupés par Louis-Joseph de Vendôme.

Louis XIV occupe le comté de Nice de 1703 à 1706.



Noël Bouton Maréchal de France

Noël Bouton, Marquis de Chamilly, est fait Maréchal de France en 1703 par Louis XIV.



Baptême de Louis-Armand II de Bourbon-Conti

Louis-Armand II de Bourbon-Conti est baptisé en la chapelle royale du château de Versailles le 30 juin 1704.

Son parrain  est Louis XIV.

Sa marraine est Marie Béatrix Éléonore de Modène (5 octobre 1658-7 mai 1718)


Eugène de Savoie par Jacob van Schuppen John Churchill signant une dépêche à Blenheim - par Robert Alexander Hillingford

Bataille de Höchstädt

Bataille de Blenheim

Camille d'Hostun Prisonnier

Une armée franco-bavaroise de 60 000 hommes avec 50 canons, sous le commandement de Camille d'Hostun, et de Maximilien II Emmanuel de Bavière, Électeur de Bavière, avance vers Vienne, la capitale autrichienne.

Pour contrer cette menace le commandant autrichien, Eugène-François de Savoie-Carignan se déplace vers le nord tandis que ses alliés Britanniques et Hollandais vont vers le sud à partir de la Flandre.

Une fois réunis, ils rencontrent le 13 août 1704 leurs opposants dans le petit village bavarois de Blenheim (en allemand Blindheim), près d'Höchstädt.

L'armée de la Grande Alliance compte 52 000 hommes avec 60 canons. Elle comprend des contingents hollandais, britanniques, hanovriens, prussiens, hessois et danois placés au centre. Eugène-François de Savoie-Carignan est sur la droite. Un troisième groupe est sur la gauche appuyé sur le Danube.

La bataille commence à midi par une canonnade, avec les alliés attaquant à gauche et deux fois repoussés, tandis que l'aile gauche française attaque Eugène-François de Savoie-Carignan qui tient bon.

La cavalerie française, inhabituellement placée au centre, est affaiblie par l'obligation de renforcer les flancs. Elle est attaquée par les 60 canons de John Churchill et mise en déroute vers 17 heures.

Ensuite John Churchill attaque à gauche et jette les Français à la rivière.

Ferdinand de Marsin protège la retraite.

Les troupes de Savoie nettoient le terrain des adversaires restants.

Les pertes des Franco-Bavarois sont d'environ 13 000 hommes et 17 000 prisonniers.

Gaspard de Clermont-Tonnerre participe à cette bataille.

Celles des alliés sont d'environ 12 000 hommes.

Camille d'Hostun est fait prisonnier et conduit à Nottingham (Angleterre).

Pendant sa détention, Louis XIV octroie Camille d'Hostun le gouvernement de la Franche-Comté.

Les Britanno-Hollando-Autrichiens remportent une victoire décisive.

Les Français sont repoussés de l'autre côté du Rhin tandis que la Bavière est occupée.

Les alliés de la France, la Savoie et le Portugal changent rapidement de camp.

Maximilien II Emmanuel de Bavière perd ses terres.

John Churchill, Premier duc de Marlborough donne le nom de Blenheim au château familial.

Cette défaite met un terme définitif aux velléités d'intervention de Louis XIV en Europe centrale.

Eberhard X de Wurtemberg participe à la bataille de Höchstädt en 1704.

S'étant vaillamment battu, Eberhard X de Wurtemberg est nommé commandant en chef des armées du Rhin.



Mort de Marie-Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart

Louise-Françoise de Rochechouart Abbesse de Fontevraud

Marie-Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart meurt le 15 août 1704.

En apprenant la nouvelle, Louis XIV prononce lors de son souper une pensée émue pour la grande abbesse.

Louis III de Rouvroy de Saint-Simon écrit : il lui avait conservé, écrit, une estime et une amitié que ni l'éloignement de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, ni l'extrême faveur de Madame de Maintenon, ne purent émousser.

Elle est remplacée à la tête de l'abbaye de de Fontevraud par Louise-Françoise de Rochechouart, sa nièce, fille de Louis-Victor de Rochechouart.



Mort de Pierre II Rouxel Comte de Medavy et de Grancey

Jacques Éléonor Rouxel Gouverneur d'Argentan

Pierre II Rouxel est Capitaine de chevau légers, Gouverneur du Fort Philippe, Maréchal des camps et armées du roi, Lieutenant-général gouverneur d'Argentan.

Pierre II Rouxel meurt le 20 mai 1704.

Louis XIV donne à Jacques Éléonor Rouxel le gouvernement de la ville et du château d'Argentan, devenu vacant par la mort de Pierre de Rouxel, son père.



Baptême de Louis Armand II de Bourbon-Conti

Louis Armand II de Bourbon-Conti est baptisé le 30 juin 1704 dans la chapelle royale du château de Versailles, avec pour parrain Louis XIV et pour marraine Marie Béatrix Éléonore de Modène, épouse de Jacques II Stuart.


Philippe V d'Espagne recevant en 1704 Jacques Ier Fitz-James dans l'Ordre de la Toison d'Or - Jean Auguste Dominique Ingres

Jacques Ier Fitz-James Commandement des troupes françaises en Espagne

Jacques Ier Fitz-James Chevalier dans l'Ordre de la Toison d'Or

En 1704, Philippe V d'Espagne risquant de perdre son trône, Jacques Ier Fitz-James est envoyé par Louis XIV pour sauver militairement le trône.

Jacques Ier Fitz-James prend le commandement des troupes françaises en Espagne.

Jacques Ier Fitz-James obtient le renvoi temporaire de Marie-Anne de La Trémoïlle pour avoir intrigué contre lui, ce qui laisse Marie-Louise Gabrielle de Savoie inconsolable.

En 1704, Philippe V d'Espagne reçoit Jacques Ier Fitz-James dans l'Ordre de la Toison d'Or.


Entrevue du Maréchal de Villars et de Jean Cavalier -Par de Jules Salles - vers 1865

Bataille de Déves à Martignargues

Rencontre de Jean Cavalier avec Claude Louis Hector de Villars

Mort de Pierre Laporte

Soumission d'autres chefs camisards

Fin de la guerre des Cévennes

Le 14 mars 1704, 1 100 Camisards commandés par Jean Cavalier remportent leur plus grande victoire, 400 à 600 soldats d'élite de la marine et 60 dragons sont mis en déroute à Martignargues, entre 180 et 350 soldats royaux sont tués lors de l'affrontement contre une vingtaine de morts pour les Camisards.

À l'annonce de cette nouvelle, Louis XIV renvoie Nicolas Auguste de La Baume et nomme Claude Louis Hector de Villars pour le remplacer.

Philippe Charles de La Fare maîtrise les camisards avec Claude Louis Hector de Villars.

En avril 1704, 150 paysans sont massacrés par les Royaux à Branoux-les-Taillades et Saint-Paul-la-Coste

Néanmoins, le 19 avril 1704 2 jours avant son départ, Nicolas Auguste de La Baume à la tête de 1 000 hommes bat Jean Cavalier et s'empare même de son quartier général.

Aussi le 30 avril 1704, Jean Cavalier entame des négociations avec les Royaux.

Le 16 mai 1704, Jean Cavalier rencontre à Nîmes Claude Louis Hector de Villars.

Jean Cavalier demande l'amnistie pour lui et ses hommes, l'autorisation de quitter la France et la libération des prisonniers.

Une trêve est conclue en attendant la réponse du Roi.

Celle-ci arrive le 27 mai 1704 et se montre favorable aux requêtes des Camisards.

Jean Cavalier, suivi d'une centaine de fidèles quitte la France le 23 juin 1704.

Cependant cette capitulation n'est pas du tout approuvée par les autres chefs camisards, en particulier Pierre Laporte, qui n'est pas dans une situation aussi alarmante.

Fin juin 1704, les Anglais et les Hollandais tentent de débarquer dans le golfe du Lion mais l'expédition échoue à cause d'une tempête.

Des hommes de Jean Cavalier s'étant joints à lui Pierre Laporte commande 1 200 hommes.

Trahi, Pierre Laporte est tué au château de Castelnau-Valence le 13 août 1704.

Finalement en septembre et octobre 1704, les chefs camisards, Castanet, Jouany, Couderc, la Rose et Mazel se soumettent.

Ils sont autorisés à quitter la France et se réfugient en Suisse.

En décembre 1704, les derniers irréductibles sont réduits par Claude Louis Hector de Villars.

La guerre des Cévennes est terminée, Claude Louis Hector de Villars quitte la région et est remplacé par Jacques Ier Fitz-James.



Naissance de Claude Angélique de Marescot

Claude Angélique de Marescot dite la veuve Bontemps naît à Paris le 7 janvier 1705, fille de Gilles-Michel de Marescot (1646-1714), Seigneur de Thoiry et Maréchal de camp de la cavalerie légère du roi Louis XIV, et de Angélique d'Appougny (vers 1675-1705).

Elle est baptisée en l'église Saint-Jean-en-Grève le 7 janvier 1705.



Jacques Ier Fitz-James contre les camisards du Languedoc

Troubles sporadiques dans les Cévennes

Mort de Castanet

Complot de la ligue des enfants de dieu

Mort de Vilas

Mort de Catinat

Mort de Ravanel

Mort de Salomon Couderc

En 1705, Louis XIV envoie Jacques Ier Fitz-James contre les camisards du Languedoc.

Malgré la pacification, Ravanel et Claris refusent de se soumettre.

De même Abraham Mazel ne reste pas longtemps inactif et organise des assemblées. Il est arrêté en janvier 1705.

Plusieurs chefs camisards exilés, comme Abdias Maurel, Castanet ou Élie Marion ne tardent pas à rentrer en France et tentent de relancer la guerre.

Ils sont cependant traqués par les troupes royales et ne disposent plus du soutien de la population, aussi la plupart sont rapidement capturés et exécutés.

Castanet meurt à Montpellier en mars 1705 roué vif.

En avril 1705, Vilas, un protestant de Genève s'associe avec Catinat et Ravanel et organise le complot de la ligue des enfants de dieu visant :

Mais le complot est déjoué, et une centaine de personnes sont arrêtées et jugées.

Trente sont condamnées à mort parmi lesquels Vilas, roué vif, ainsi que Catinat et Ravanel qui sont brûlés vifs.

Salomon Couderc périt à son tour sur le bûcher un mois plus tard.

Emprisonné, Abraham Mazel s'évade en juillet 1705 et s'enfuit en Angleterre.



Siège de Nice

Le siège de Nice oppose les armées de Louis XIV et de Victor-Amédée II de Savoie, pendant la guerre de Succession d'Espagne.

Le 15 mars 1705, les armées du roi de France commandées par Louis d'Aubusson mettent le siège devant les imposants bastions et tours de la ville de Nice, place forte et débouché en Méditerranée des États de Savoie.

Après quelques semaines de siège la ville se rend mais le château résiste.

Comme une acropole, la citadelle et le château dominent la ville depuis un éperon rocheux ceinturé par une muraille qui devait avoir un périmètre de 2 300 m et par endroit huit mètres de hauteur.

À l'intérieur de cette première ligne fortifiée, une deuxième muraille encore plus massive et haute, flanquée de tours, délimite la citadelle du château.

Cependant, l'enjeu pour le Piémont comme le roi de France se trouve dans la plaine du Pô.

Une trêve est conclue pour 6 mois, pour permettre l'envoi de renforts dans le Piémont.



Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville Conseiller d'État de semestre

Le 10 mai 1705, l'ascension de Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville est arrêtée par son élévation au titre de Conseiller d'État de semestre.

Aussi prestigieux que soit le poste honorifique de Conseiller d'État, Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville se voit ainsi fermer la carrière de Contrôleur général.

Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville peut en théorie être consulté dans tous les Conseils du Roi et sollicité pour rédiger des projets de lois (édits, ordonnances ou décrets) voulu par le Conseil d'en Haut et soumis au Parlement mais en fait Louis XIV, soutenant son ministre Nicolas Desmarets.

Louis XIV donne ce titre à Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville pour se débarrasser de lui et lui enjoint de ne plus intervenir en matière de finances.

Louis XIV lui rembourse pour cela les 800 000 livres de sa charge, payées par la création de nouveaux offices, ce que Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville aurait pu légalement contester.

Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville préfère se soumettre et négocier une clémence et des appuis pour rebondir.

Sa nomination au titre de conseiller de semestre et non à l'ordinaire, c'est-à-dire avec des appointements 2 fois moindres, est, compte tenu de son ancienneté, une humiliation.



Construction du Château Neuf au Château de Meudon

En 1705 la place manque toujours au Château de Meudon.

Louis le Grand Dauphin décide de démolir la grotte, passée de mode, et d'y construire un nouveau château, le Château neuf.

Sa réalisation à laquelle collabore Mansart et Louis XIV est confiée aux entrepreneurs de la Chapelle du château de Versailles.

Le Château neuf comprend 2 étages sur le parc et 4 sur l'ancien parterre de la grotte.

Il est composé de 3 pavillons couronnés de toits à terrasse faîtière reliés par un corps de logis un peu plus bas.

Cette sobre architecture est enrichie par des sculptures sur les pavillons latéraux et des anges soutenant les armes du Dauphin sur le pavillon central.

C'est surtout la disposition intérieure qui est l'innovation principale du bâtiment.

Des enfilades d'appartements s'ouvrent sur un grand couloir médian desservant de grandes salles de réunion.

La décoration intérieure qui met en lumière les collections du Dauphin est composée de lambris vernissés ou peints de couleurs claires, rehaussées de dorures.

Le Château neuf fait l'admiration de toute l'Europe et lance un nouveau style.

Les jardins ne sont pas en reste.



Siège de Montmélian

Bataille de Cassano

Mort de Joseph de Lorraine

Mort du Prince de Wurtemberg

Eugène-François de Savoie-Carignan blessé

En 1705, l'armée de Louis-Joseph de Vendôme, qui a reçu des renforts, tente de soumettre Victor-Amédée II de Savoie, récent allié des Autrichiens.

Louis XIV met le siège devant Montmélian en 1705.

Prise, la citadelle est détruite en 1706, sur ordre du roi de France et le conseil de Sébastien Le Prestre.

La colline qui l'accueillait est aujourd'hui nue et est devenue un belvédère.

Victor-Amédée II de Savoie implore l'empereur de lui envoyer de l'aide.

Eugène-François de Savoie-Carignan, commandant ces renforts, se trouve opposé à Philippe de Vendôme, le grand prieur.

Cet homme, un dilettante, se laisse surprendre sur les rives de l'Adda par l'attaque féroce d'Eugène-François de Savoie-Carignan, mais celui-ci, plus à cause de la profondeur du fleuve qu'à cause de la résistance des Français, ne parvient pas à traverser et décide de reporter son attaque sur Cassano en Lombardie au nord de l'Italie.

Le 16 août 1705, grâce à une marche forcée, Louis-Joseph de Vendôme se trouve face à lui, ce qui ne détourne pas Eugène-François de Savoie-Carignan de son idée.

Il attaque si violemment l'armée française, que ses troupes parviennent à traverser et poussent leurs ennemis à l'eau.

Ceux-ci reviennent à la charge et obligent les Impériaux à retraverser.

Pendant une heure, malgré les efforts Louis-Joseph de Vendôme qui se met 2 fois à la tête de ses troupes pour les ramener au combat, les Français sont de nouveau repoussés avec pertes au delà de l'Adda, par la droite de l'armée impériale.

L'attaque n'est pas moins rude sur le flanc droit des Français dont plusieurs bataillons sont renversés.

Mais les Autrichiens ne parviennent pas à y soutenir leur assaut car leurs armes à feu sont mouillées après avoir traversé la rivière. Ils sont repoussés, et beaucoup périssent noyés.

Les Autrichiens ne parvenant pas à traverser le fleuve, le combat tourne donc finalement à l'avantage des Français.

Louis-Joseph de Vendôme et Jacques Éléonor Rouxel gagnent cette bataille.

Eugène-François de Savoie-Carignan qui se trouve durant l'action au plus fort du feu, ordonne le repli.

La bataille, commencée à une 13 heures, finit à 17 heures.

Les deux camps subissent de fortes pertes, mais les Français en sortent victorieux.

Gaston Jean-Baptiste de Choiseul, présent à cette bataille reçoit un coup de fusil qui lui fracasse la main, puis un coup de mousquet au travers du corps qui lui brise la hanche.

Les Impériaux qui ne sont pas poursuivis, se retirent sur Treviglio.

La nuit du combat, Eugène-François de Savoie-Carignan fait conduire les blessés à Palazzuolo, où selon un état du commissaire impérial, on en compte 4 347.

Ils laissent sur le champ de bataille 6 584 hommes et 1 942 prisonniers.

Parmi les blessés se trouvent le prince Joseph de Lorraine et le prince de Wurtemberg qui meurent de leurs blessures.

Eugène-François de Savoie-Carignan est également blessé.

La résistance française à Cassano ruine toutes les dispositions qu'avait prises Eugène-François de Savoie-Carignan pour pénétrer en Piémont et pour secourir Victor-Amédée II de Savoie, qui se trouve ainsi fort pressé.

Joachim Adolphe de Seiglière de Soyécourt est blessé à la Bataille de Cassano.

Elle contraint les Impériaux à prendre leurs quartiers d'hiver sur place.



Prise de la citadelle et du château Nice

Destruction du château Nice

Jacques Ier Fitz-James est envoyé pour achever le siège de Nice.

Guy-Claude-Roland de Laval-Montmorency reçoit 2 boulets.

Le château de Nice est réduit en ruine par 113 canons et mortiers.

Il capitule le 4 janvier 1706 après 54 jours de bombardements

Cette capitulation ôte à Victor-Amédée II de Savoie toute espérance de secours.

Le château de Nice est immédiatement rasé comme s'il n'avait jamais existé, selon les instructions de Louis XIV.



Cession du château de Rambouillet

Louis XIV apprécie la compagnie de Marie Victoire Sophie de Noailles, sa belle fille, ainsi que la chasse de Rambouillet.

Louis XIV trouve que le château de Rambouillet est trop beau pour avoir été honnêtement embelli par Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville qu'il redoute assez pour souhaiter son humiliation.

En 1706, Louis XIV exige que le château de Rambouillet soit cédé par Joseph Jean-Baptiste Fleuriau d'Armenonville à Louis-Alexandre de Bourbon, son fils, en échange de :



Antoine IV de Gramont à Bayonne

Antoine IV de Gramont demeure à Bayonne de 1706 à 1712.

Louis XIV défend à Antoine IV de Gramont d'emmener Anne Baillet de la Cour, son épouse, avec lui à Madrid.

Anne Baillet de la Cour demeure alors à Bayonne et à Bidache.

Louis XIV se radoucira et finirat par lui accorder une pension de 12 000 livres dont elle jouira jusqu'à sa mort.



Bataille de Ramillies

En 1706, la France tente de réduire la Hollande et de retirer ainsi aux Anglais un appui sur le continent.

L'armée des coalisés anglo-autrichiens pénètre dans les Pays-Bas espagnols pour en chasser les Français.

Jean Guillaume Friso de Nassau-Dietz est capitaine général et amiral des Provinces-Unies.

Il sert sous le commandement de John Churchill et est un officier compétent.

Le prestige acquis pendant cette guerre est peut-être à l'origine de son élection comme stathouder dans les 5 provinces qu'il ne gouvernait pas encore.

Le 23 mai 1706, jour de la Pentecôte, les 2 armées, fortes chacune d'environ 60 000 hommes, se font face près de Ramillies (en Brabant wallon).

L'armée des coalisés anglo-autrichiens, commandés par John Churchill, occupe les hauteurs.

Les troupes franco-espagnoles de Louis XIV sont dirigées par François de Neufville.

Antoine V de Gramont participe à cette bataille.

Paul Édouard Colbert commande le régiment Royal-Dragons lors de cette bataille.

Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin fait une erreur de manœuvre lors de cette bataille.

Louis-Auguste d'Albert d'Ailly se distingue lors de cette la bataille.

Louis III de Mailly-Nesle, n'étant encore que Mousquetaire, est blessé au bras.

Profitant d'un repli du terrain, John Churchill déplace une partie de ses troupes pour les amener sur le flanc gauche français.

Il déclenche alors une attaque vigoureuse sur le flanc droit de son adversaire.

François de Neufville tombe dans le piège : il dégarnit son flanc gauche pour renforcer les troupes engagées contre les alliés.

C'est alors que John Churchill envoie le gros de ses troupes sur la partie du front dégarnie par son adversaire, qu'il enfonce aussitôt.

La bataille tourne rapidement à son avantage.

L'armée franco-espagnole, complètement désorganisée se replie en désordre, abandonnant près de 6 000 prisonniers.

Suite à cette défaite, Maximilien II Emmanuel de Bavière, Gouverneur des Pays-Bas espagnols est contraint d'abandonner définitivement Bruxelles et de se réfugier à Mons, puis en France.

François de Neufville doit abandonner les places des Flandres et se replier sur Lille.

Ce dernier désastre met un terme à sa carrière militaire.



Conquête du Montferrat

Victor-Amédée II de Savoie en Piémont

Perte de la Savoie par Victor-Amédée II de Savoie

En 1706 et 1707, Eugène-François de Savoie-Carignan fait rentrer tout le Milanais et la Lombardie sous l'obédience de Joseph Ier de Habsbourg.

En 1706, Eugène-François de Savoie-Carignan s'empare du Montferrat, pour le compte de Victor-Amédée II de Savoie.

En 1706, par une victoire d'Eugène de Savoie près de Turin, Victor-Amédée II de Savoie peut rentrer dans le Piémont.

Mais une nouvelle défaite de Victor-Amédée II de Savoie lui fait perdre la Savoie.

Lors des campagnes difficiles de la guerre de Succession d'Espagne, Louis XIV confie à Philippe II d'Orléans l'armée d'Italie.

Philippe II d'Orléans prouve sa bravoure à Turin en 1706.


Joseph-Emmanuel de La Trémoïlle

Joseph-Emmanuel de La Trémoïlle Ambassadeur auprès du Saint-Siège

Joseph-Emmanuel de La Trémoïlle Cardinal

Joseph-Emmanuel de La Trémoïlle devient Ambassadeur de Louis XIV auprès du Saint-Siège à Rome en 1706.

Joseph-Emmanuel de La Trémoïlle est nommé Cardinal au titre de la Sainte Trinité du Mont-Pincio lors du consistoire du 17 mai 1706 par Clément XI.

Saint Simon dit de Joseph-Emmanuel de La Trémoïlle :

....L'abbé de La Trémoïlle est un petit bossu fort vilain, fort débauché, qui n'a jamais voulu rien apprendre ni rien faire de conforme à l'état qu'il n'a pris que pour réparer sa pauvreté par des bénéfices.

Il a de l'esprit, un esprit plaisant et d'agréable compagnie, mais qui n'a aucune solidité, et tout tourné au plaisir.

Ses mœurs et sa pauvreté aident au goût naturel de l'obscurité, où il trouve plus de liberté qu'avec des gens de son état et de sa naissance.

Cette conduite ne lui, procure pas de quoi vivre.

Ennuyé d'en attendre vainement, et incapable d'en mériter par un changement de vie, il prend le parti de s'en aller à Rome trouver ses sœurs.

Il y attrape l'auditorat pour la France, que le cardinal de Bouillon et d'Estrées lui ménagent pour l'amour de la duchesse de Bracciano, avec un emploi qui demande de la science, de l'application, de la gravité :

Ses mœurs sont les mêmes


Jacques Ier Fitz-James

Jacques Ier Fitz-James Maréchal de France

Jacques Ier Fitz-James, Duc de Fitz-James et de Berwick, est fait Maréchal de France en 1706 par Louis XIV. Il est envoyé de nouveau en Espagne.


Jean V de Portugal

Mort de Pierre II du Portugal

Jean V de Portugal Roi du Portugal et des Algarves

Pierre II du Portugal meurt à Alcântara le 9 décembre 1706 d'une attaque d'apoplexie.

Jean V de Portugal succède à son père et devient Roi du Portugal et des Algarves.

Jean V de Portugal instaure un régime absolutiste, sur le modèle de celui de Louis XIV. L'or du Brésil, dont il perçoit le cinquième, lui en donne les moyens.

Jean V de Portugal obtient du Saint-Siège :



érection de la terre et seigneurie de Port Maltois en baronnie sous le nom de Beauville

Louis XIV érige en la faveur François V de Beauharnais la terre et seigneurie de Port Maltois en baronnie sous le nom de Beauville par lettre patentes du 25 juin 1707.



Mort de Marguerite III Guidone de Cossé-Brissac

Agnès III Charlotte de Villars Abbesse de Chelles

Marguerite III Guidone de Cossé-Brissac meurt le 13 juillet 1703 (selon Anselme) ou en 1707 (selon Aubert).

Agnès III Charlotte de Villars est nommée Abbesse de Chelles par Louis XIV.



Mort de Marie Anne d'Orléans

Frédéric Ier de Prusse Prince de Neuchâtel

Marie Anne d'Orléans meurt le 16 juin 1707.

La famille d'Orléans-Longueville qui avait régné pendant 2 siècles sur Neuchâtel, s'éteint.

Ainsi disparait la dernière princesse de Neuchâtel d'origine française.

La crainte de la politique de Louis XIV et la volonté de maintenir le pays de Neuchâtel, comme État indépendant, inaliénable et indivisible, en conservant ses libertés et ses liens avec les cantons suisses, explique le choix fait par les Trois-États.

Le canton de Berne veut un État tampon entre les cantons suisses et la France qui vient d'être agrandie avec le rattachement de la Franche-Comté.

Le roi d'Angleterre émet des prétentions à la succession de Neuchâtel.

Louis XIV ne voulant pas froisser l'Angleterre retire ses troupes et François-Louis de Bourbon-Conti rentre bredouille à Paris.

Les Neuchâtelois choisissent Frédéric Ier de Prusse comme prince de Neuchâtel, de préférence = François-Louis de Bourbon-Conti.



Samuel Bernard Seigneur de Rieux

Samuel Bernard devient Seigneur de Rieux de 1708 à 1717.

En 1708, Louis XIV, qui ne peut compter que sur son crédit, fait les honneurs à Samuel Bernard des jardins de Marly.


Château de Commercy

Charles-Henri de Lorraine Prince de Commercy

Léopold Ier de Lorraine, son cousin, attribue à Charles-Henri de Lorraine la principauté de Commercy en 1708.

Sur les bases d'un ancien château-fort cantonné de tours rondes, Charles Henri de Lorraine fait construire dans cette petite capitale un vaste château baroque par l'architecte Nicolas d'Orbay.

Léopold Durand, un bénédictin de Saint-Mihiel, sous l'inspiration Germain Boffrand, architecte de Louis XIV, premier architecte de Léopold Ier de Lorraine, en dresse les plans, conservant les.



Marie-Madeleine Bocquet Nourrice de Louis de France

Marie-Madeleine Bocquet devient la nourrice de Louis de France, Duc de Bretagne le 5 mars 1708.

Le 31 mars 1708 Louis XIV achète à François-Louis de Bourbon-Conti un hôtel.

Joint à une partie de l'hôtel voisin ils deviennent la maison des nourrices.


Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin-Duc d'Antin--vers 1710-Atelier de Hyacinthe Rigaud-Château de Versailles Château de Bellegarde

Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin Directeur des Bâtiments du Roi

En 1708, Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin devient Directeur des Bâtiments du Roi, charge qui présente l'intérêt de lui donner les entrées auprès de Louis XIV.

Il supervise les travaux de Versailles.

Il est un excellent organisateur, avec une aptitude naturelle à commander, sachant plaire et sachant aplanir les difficultés.

Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin fait ouvrir dans le sud de la France de nouvelles carrières de marbre, telle celle de Beyrède, qui fournit un marbre appelé brèche d'Antin.

Ce marbre est le préféré de Louis XIV et sera utilisé pour de nombreuses cheminées à Versailles, par exemple la cheminée monumentale du Salon d'Hercule.

En 1708, Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin fait remanier les deux cours du château de Bellegarde pour aménager dans la haute cour ses appartements personnels, et dans la basse cour ses écuries.



Mariage de Louis II Bretagne Alain de Rohan-Chabot avec Françoise de Roquelaure

Françoise de Roquelaure est promise à Louis II Bretagne Alain de Rohan-Chabot.

La rumeur de la cour donne Françoise de Roquelaure pour une bâtarde de Louis XIV.

Selon Louis III de Rouvroy de Saint-Simon :

Sur le point de signer, la Duchesse de Roquelaure exige que Louis Ier de Rohan-Chabot donne plus à son fils.

Louis II Bretagne Alain de Rohan-Chabot enlève Mlle de Roquelaure.

Le mariage a lieu à Ménilmontant, dans une petite maison appartenant au Duc de Lorge.

Louis II Bretagne Alain de Rohan-Chabot épouse le 6 mars 1708 Françoise de Roquelaure. Leurs enfants sont :

La Duchesse de Roquelaure se précipite à Marly pour demander l'intervention du Roi. Tout rentre finalement dans l'ordre par la volonté du Roi. En revanche, les deux familles en profitent pour diminuer considérablement les dots des jeunes qui épouseras, qui passent les premières années de leur union dans une perpétuelle gêne financière.

Cette aventure romanesque, rapporte le président Hénault, continua de l'être par la singularité dont le mari et la femme vécurent ensemble.

Leur maison, où tout Paris abondait, qui avait le plus grand air du monde pour la compagnie dont elle était remplie, était fondée sur quinze mille livres de rente tout au plus dont ils jouissaient. Il y a loin de là à cent mille francs au moins qu'il leur aurait fallu pour leurs dépenses, car ils ne se refusaient rien dans ce genre.

Toute la matinée se passait entre eux à chercher les moyens. Il fallait amuser quelques marchands, en embarquer d'autres, fournir des inventions au cuisinier pour faire de rien quelque chose, caresser le maître d'hôtel pour l'engager à tirer des fournisseurs sur sa parole.

Le mari et la femme étaient remplis d'expédients sur lesquels ils ne s'accordaient pas.

On les entendait se disputer avec la plus grande violence de toutes les maisons voisines.

À six heures du soir, tout cessait. La cour, pleine de créanciers le matin, se remplissait de carrosses. On soupait gaiement et l'on jouait toute la nuit.



Campagne de Flandres

Prise de Bruges

Prise Gand

Prise de Lessines

Bataille d'Audenarde

En 1708, Louis XIV tente de renouveler l'invasion des Flandres avec cette fois une armée beaucoup plus importante.

Les 100 000 hommes de l'armée française soit 130 bataillons d'infanterie et 216 escadrons de cavalerie sont massés près de Mons.

L'Angleterre ne peut opposer d'emblée que 90 000 Anglo-hollandais soit 112 bataillons d'infanterie et 197 escadrons de cavalerie.

Ils stationnent sur la défensive au sud de Bruxelles.

Les armées alliées d'Eugène-François de Savoie-Carignan sont à Coblence, groupées sur le Rhin.

Ces deux armées sont donc disjointes.

En juin 1708, John Churchill est le généralissime des forces coalisées.

Il doit faire sa jonction avec Eugène-François de Savoie-Carignan, commandant les forces du Saint-Empire, avant d'affronter l'ennemi.

Les forces françaises sont dirigées:

Soutenu par Louis XIV, Jacques François Édouard Stuart participe à la campagne de Flandres de 1708 à 1709 aux côtés des petits-fils du Roi.

Louis-Joseph de Vendôme préconise d'attaquer la place d'Huy, avec l'idée de forcer John Churchill à intervenir avec des forces inférieures, tandis que les ordres de Louis XIV sont d'attaquer dans les Flandres.

L'armée française fait marche vers l'est jusqu'à Braine-l'Alleud, quelques 25 km au sud de Bruxelles, menaçant la citadelle voisine de Louvain. Pour couvrir ces deux places, John Churchill dispose ses forces quelques kilomètres au sud de Louvain.

Mais l'armée française demeure dans ses retranchements pendant un mois.

Le 5 juillet 1708, l'armée française fait marche vers l'ouest. John Churchill envoie 300 hommes qui s'oppose aux Français qui s'emparant des places de Bruges et de Gand.

Pendant ce temps, Eugène-François de Savoie-Carignan progresse vers les Flandres, atteint Audenarde et opère sa jonction avec John Churchill.

Les troupes françaises tiennent à présent toute la vallée de l'Escaut, depuis Valenciennes jusqu'à la Mer du Nord.

Seule la citadelle d'Audenarde reste aux mains des coalisés.

Que cette place vienne à tomber, et les communications seraient coupées avec l'Angleterre.

John Churchill devine la tactique des Français pour s'emparer de la place d'Audenarde, à savoir progresser par la rive orientale de l'Escaut pour attaquer de flanc l'armée britannique, tout en maintenant l'essentiel des troupes en couverture sur le front principal.

L'armée française fait en effet mouvement à partir du 8 juillet 1708 vers Lessines.

Charles Armand de Gontaut-Biron, Lieutenant-général, commande l'avant-garde française.

Il a l'ordre de Louis-Joseph de Vendôme d'attaquer sans retard.

Simultanément, John Churchill amène ses troupes à marches forcées vers Lessines, dont il s'empare le 10 juillet 1708.

La bataille d'Audenarde ou Oudenarde a lieu aux abords de la ville flamande du même nom, en Belgique, le 11 juillet 1708.

Avec le seul escadron des Gendarmes Écossais, Louis III de Mailly-Nesle bat 2 escadrons ennemis.

Louis-Auguste d'Albert d'Ailly se distingue lors de cette bataille.

Gaspard de Clermont-Tonnerre participe à cette bataille.

Paul Édouard Colbert participe à cette bataille,

Louis d'Arpajon charge 5 fois l'ennemi et reçoit 2 blessures lors de cette bataille.

John Churchill ordonne à nouveau une marche forcée, pour poster 11 000 hommes sur l'autre berge de l'Escaut, à l'endroit où les Français franchissent la rivière. Il confie cette manœuvre à William Cadogan, général de cavalerie irlandais, son aide de camp.

William Cadogan parvient facilement à contenir l'ennemi sur l'autre rive, pendant que John Churchill fait franchir l'Escaut par le reste de son armée, près de 100 000 hommes.

William Cadogan ordonne à un escadron de dragons commandé par le général danois Jørgen Rantzau, d'encercler les éclaireurs de l'avant-garde française en reconnaissance sur la rive droite de l'Escaut, et de ne laisser personne s'enfuir. Ce coup de main échoue, et quelques fuyards peuvent prévenir Charles Armand de Gontaut-Biron que des troupes ennemies se massent sur la rive droite.

Charles Armand de Gontaut-Biron part se rendre compte par lui-même et se trouve décontenancé devant l'importance du dispositif anglais, à un endroit totalement inattendu. Par ailleurs, ses éclaireurs l'ont mis en garde contre l'état boueux du sol sur la berge opposée, qui limitera la mobilité de la cavalerie.

Il hésite sur le parti à prendre. Il estime qu'il ne peut exécuter l'ordre d'attaque avec seulement 7 bataillons de mercenaires suisses dont celui commis à la garde des pontons, et 20 escadrons contre 20 bataillons.

Sur ces entrefaites, Eugène-François de Savoie-Carignan franchit l'Escaut avec 20 escadrons de Prussiens et occupe quelques points clef sans rencontrer d'opposition.

Finalement, les troupes de Charles Armand de Gontaut-Biron commencent à manœuvrer lorsqu'elles sont arrêtées par la première brigade d'infanterie anglaise, menée par John Campbell, 2e Duc d'Argyll, un jeune officier.

William Cadogan, sur un signal de John Churchill, attaque avec sa cavalerie les 7 bataillons de Charles Armand de Gontaut-Biron.

L'assaut anglais est mené pour l'essentiel par les escadrons de Rantzau qui compte dans ses rangs George II de Grande-Bretagne, le futur Roi d'Angleterre.

L'infanterie suisse est promptement rejetée à la rivière, et les escadrons français sont détruits, lorsque l'arrivée du corps de cavalerie française contraint les Anglais à se replier.

Louis le Petit Dauphin commet à ce moment une erreur décisive en lançant une contre-attaque immédiate, contre l'avis de Louis-Joseph de Vendôme.

L'aile droite française engage donc les lignes des coalisés sur Eyne, pendant que l'aile gauche reste passivement en faction sur Huy, laissant le temps aux Anglais de se regrouper sur cette aile.

Les 28 escadrons de cavalerie couvrent ainsi le flanc droit de l'infanterie de William Cadogan, qui supporte le choc décisif vers 16 heures.

Louis le Petit Dauphin donne le signal de l'attaque des escadrons prussiens.

Malgré un combat acharné, les assaillants sont débandés.

À ce moment, Louis-Joseph de Vendôme décide de lancer une attaque au corps-à-corps avec 12 régiments d'infanterie.

Il n'y a alors plus aucune liaison entre les deux généraux :

Louis-Joseph de Vendôme demande à Louis le Petit Dauphin la permission d'engager la deuxième aile, ce qui lui est refusé, mais le courrier ne parvient pas à transmettre cette réponse. La situation empire tandis que Louis-Joseph de Vendôme attend toujours la réponse de l'état-major.

Louis-Joseph de Vendôme déploie ses troupes, menaçant d'envelopper le flanc gauche des Anglais. À l'approche des régiments du Duc d'Argyll, les lignes anglaises se déploient, mais ne parviennent pas à desserrer l'étau des Français.

John Churchill déplace à ce moment son quartier général sur le flanc gauche menacé, laissant à Eugène-François de Savoie-Carignan le commandement du flanc droit, toujours attaqué par le corps d'armée principal des Français.

Tandis que son collègue subit une pression croissante, John Churchill imagine une manœuvre décisive, consistant à renforcer l'aile gauche avec 18 bataillons d'auxiliaires hessiens et hanovriens, pour envoyer les 20 bataillons du général prussien Carl von Lottum en renfort vers les troupes du Eugène-François de Savoie-Carignan.

Puis John Churchill prépare une double manœuvre d'enveloppement. Il a sous ses ordres toute l'armée des Provinces-Unies, commandée par le Field Marshal Hendrik Overkirk, un officier aguerri.

Toutefois, ces troupes ne peuvent franchir l'Escaut sur de simples pontons en moins d'une heure.

Pour dégager les ponts de pierre d'Audenarde, John Churchill dépêche la cavalerie d'Eugène-François de Savoie-Carignan, qui lance son assaut sur l'État-major Français.

Cette attaque est repoussée par les escadrons de la Maison du Roi, et John Churchill, ne disposant plus que de ses 18 bataillons d'auxiliaires hessiens et hanovriens, doit se limiter à contenir les assauts de la cavalerie française.

Vers 20h 30, les troupes d'Hendrik Overkirk atteignent finalement leur objectif et commencent à encercler le flanc droit des Français, en conjonction avec une attaque simultanée de John Churchill et d'Eugène-François de Savoie-Carignan.

Cette fois, l'assaut réussit complètement, débandant l'aile droite ennemie et faisant de nombreux prisonniers.

L'obscurité empêche le vainqueur de poursuivre les Français, et d'anéantir le reste de leur armée.

Les Français perdent dans cette bataille 15 000 hommes dont environ 8 000 prisonniers, et 25 canons, les coalisés perdant moins de 3 000 hommes.

Près de la moitié des troupes françaises ne participe pas au combat.

Un grand nombre de fantassins et de cavaliers se tiennent en réserve sur une hauteur surplombant au nord la Norken. La cavalerie ne charge pas, principalement parce que l'idée générale prévaut que le terrain, trop boueux, est impraticable.

L'aile droite anglaise aurait probablement pu être anéantie si l'aile gauche française était intervenue.

Il semble qu'une attaque conjuguée de toutes les forces françaises :

aurait décidé d'une victoire française.

Les troupes françaises se replient sur Gand, l'état-major en proie aux déchirements internes que l'on devine. Seuls les pontons maintenus intacts par les corps de sapeurs sauvent l'armée du Roi-Soleil du désastre.


Siège de Lille-1708

Bataille de Wattignies

Prise de Lille

Prise de Gand

La route de France étant désormais dégagée, Eugène-François de Savoie-Carignan marche vers le sud dans les jours qui suivent avec 75 000 hommes pour porter le combat sur le territoire français.

Louis François de Boufflers arrive juste à temps, le 28 juillet 1708 avec un contingent de 15 000 hommes.

Antoine V de Gramont participe à cette campagne.

Jean-Baptiste Desmarets se distingue lors de ce siège.

Jean-Baptiste François Desmarets apprend l'art de la guerre se distingue au siège de Lille en 1708.

Jean-Baptiste François Desmarets devient Brigadier général en 1708.

Louis François de Boufflers parvient à défendre Lille jusqu'au 12 août 1708 mais, obligé de l'abandonner, il se replie dans la nouvelle citadelle.

À fin septembre 1708, Louis François de Boufflers envoie un appel à l'aide à Christian-Louis de Montmorency-Luxembourg.

Ce dernier, avec 2000 cavaliers, parvient à forcer les lignes anglo-autrichiennes et apporte un chargement de 40 000 livres de poudre aux assiégés.

Louis XIV envoie des troupes fraîches depuis Paris vers Lille.

Elles sont confrontées au double cercle défensif construit par John Churchill autour de Lille. Le système défensif s'appuie sur la rivière Deûle à l'ouest avec des marais environnant et sur la rivière la Marque à l'est.

Les deux armées se trouvent en contact sur un front ouest-est entre Wattignies et Fretin, au sud de Lille.

Le principal engagement se déroule à Wattignies au lieu dit champ de bataille.

Les Français tentent de passer sur le flanc ouest. Ils sont mis en déroute le 22 octobre 1708.

Les troupes françaises, sous les ordres de Louis François de Boufflers, abandonnent la ville, et se retranchent dans la citadelle de Lille, où elles poursuivent une défense acharnée.

Elles capitulent finalement avec 8 000 survivants seulement le 9 décembre 1708.

John Churchill et Eugène-François de Savoie-Carignan se retournent alors vers Gand, où les troupes battues à Audenarde se sont repliées, et s'emparent de cette place le 29 décembre 1708.

Les Français doivent évacuer les Flandres et le Hainaut.

La presque totalité des places fortes du Nord de la France sont alors sous le contrôle des Austro-Anglais coalisés.

Louis XIV refuse les conditions de paix humiliantes.

En 1708, les États généraux dépossèdent Louis II de Melun, des biens dont sa maison jouit depuis 40 ans en faveur de Claude Lamoral II de Ligne.

Les armes de Melun sont grattées à Roubaix, à Lille et à Antoing.

Elles sont remplacées par celles de Claude Lamoral II de Ligne.



Proposition du système de John Law à Louis XIV

John Law propose son système à Philippe V d'Espagne, Roi de Sicile, qui le rejette. Cela l'incite à venir en France.

En 1708, John Law propose son système à Louis XIV qui le rejette également. Il se méfie de lui car John Law n'est pas catholique.


Le système de John Law

Les banques commerciales qui fonctionnent déjà à Amsterdam, à Nuremberg, à Stockholm et à Londres émettent des billets à ordre en échange de dépôts en monnaie métallique ce qui assure la convertibilité des billets à tout moment, gage de sécurité pour les clients. Mais cela interdisait à la banque de prêter à grande échelle.

Pour se différencier, John Law de Lauriston imagine de garantir ses billets par les revenus d'une certaine quantité de terres agricoles constituant le capital de base.

La convertibilité à tout moment, contre des espèces, n'est pas garantie, mais les clients ont l'assurance que la valeur indiquée sur chaque billet correspond bien à une richesse foncière.

Or, les arrivages de métaux précieux, notamment en provenance des Amériques, est de moins en moins abondants, la monnaie devient rare et les économies s'ankylosent.

Selon les théories mercantilistes, la prospérité est fonction de la quantité d'or et d'argent en circulation.

À la veille de la révolution industrielle, le système de John Law correspond alors à un véritable besoin des économies européennes, de disposer de beaucoup plus de moyens de paiement. Il est un premier pas vers l'abandon de l'or et de l'argent comme uniques moyens de paiement.

Plus souples, son système permet de régler l'émission de la nouvelle monnaie en fonction des besoins de l'économie et de l'État.


Charles-Auguste de Goyon-Matignon-Portrait par Hyacinthe Rigaud en 1694-Musée des beaux-arts de Caen (inv. 24).

Charles-Auguste de Goyon-Matignon Maréchal de France

Charles-Auguste de Goyon-Matignon, Comte de Matignon, est fait Maréchal de France, sous le nom de maréchal de Matignon, en 1708 par Louis XIV.



Famine en France

Bataille de Malplaquet

Claude Louis Hector de Villars Pair de France

L'hiver 1709 est l'un des plus rigoureux de ce début de siècle.

S'ajoute une crise économique entraînant une famine très meurtrière.

Les caisses de l'État sont pratiquement vides et la population est soumise au lourd fardeau de l'occupation ennemie.

En 1709, Louis Antoine de Noailles vend son argenterie pour soulager le peuple, accablé par la famine.

Jean-Baptiste Colbert de Torcy est l'un des inspirateurs de l'appel au sursaut national lancé par Louis XIV en 1709.

Le commandement de l'armée du Nord est rendu à Claude Louis Hector de Villars.

Celui-ci ne perd pas de temps et œuvre à sa réorganisation.

Les alliés cherchent à exploiter l'avantage obtenu l'année précédente grâce à Audenarde et à Lille.

Les Français tentent timidement de soutenir Mons assiégé après la chute prématurée de Tournai fin juillet 1709.

Les forces alliées, la plupart autrichiennes et hollandaises, sont commandées par John Churchill, Duc de Marlborough, et Eugène-François de Savoie-Carignan.

Frédéric-Guillaume Ier de Prusse combat sous les ordres d'Eugène-François de Savoie-Carignan et participe directement à cette bataille.

Jacques François Édouard Stuart participe à cette bataille.

Les Français sont commandés par Claude Louis Hector de Villars.

Louis-Auguste d'Albert d'Ailly se distingue lors de cette bataille.

Gaspard de Clermont-Tonnerre participe à cette bataille.

Louis III de Mailly-Nesle participe à cette bataille.

Paul Édouard Colbert participe à cette bataille.

Joachim Adolphe de Seiglière de Soyécourt participe à cette Bataille.

Le 11 septembre 1709, à Malplaquet au sud de Mons en Belgique, Eugène-François de Savoie-Carignan amorce une offensive sur l'aile gauche française.

Il y a massé 83 bataillons et n'en laisse que 30 face à l'aile droite française qui, elle, en compte 70.

L'idée directrice de ce plan est de forcer Claude Louis Hector de Villars à engager ses réserves et ainsi à affaiblir son centre.

Il fait au contraire glisser sa première ligne.

Les cavaleries de la maison du Roi sous Guillaume François Gibert de Lhène et celles du Prince de Hesse-Cassel s'affrontent au centre.

Claude Louis Hector de Villars et Antoine V de Gramont sont blessés lors de cette bataille.

Lorsque la situation est stabilisée, Louis François de Boufflers qui remplace Claude Louis Hector de Villars, préfère ordonner le repli.

Dans cette bataille, la plus sanglante de la guerre de Succession d'Espagne, les alliés sont victorieux mais perdent 20 à 25 000 hommes et renoncent à envahir la France.

Les Français ne perdent qu'environ 12 000 hommes, et se replient en bon ordre sur Bavay et Valenciennes.

Encore une défaite comme ça, sire, et nous avons gagné la guerre.

Les Français croient John Churchill mort qui n'est que blessé.

C'est l'origine de la chanson populaire "Marlbrough s'en va-t-en guerre".

Ce bilan mitigé leur donne aux Français un léger avantage qui leur permet de poursuivre la guerre.

Claude Louis Hector de Villars est fait pair de France en 1709.


Duchesse de Ventadour

Mort de Louise de Prie

Louise de Prie meurt le 6 janvier 1709.

Charlotte-Éléonore Madeleine de la Mothe-Houdancourt lui succède comme, Gouvernante des enfants de France.

Charlotte-Éléonore Madeleine de la Mothe-Houdancourt se fait peindre, en habits de deuil, en compagnie de ::


Bataille de Rumersheim

Bataille de Rumersheim

La démarche que fait George Ier de Grande-Bretagne en amenant son armée à porté des lignes de la Lauter et les démonstrations qu'il fait du côté de la Lorraine, ont comme objet d'attirer toutes les forces de François IV d'Harcourt en basse Alsace pour favoriser l'entreprise qu'il médite sur le haut Rhin.

Des lettres de Charles François de Vintimille, ambassadeur de Louis XIV en Suisse, et les nouvelles qui arrivent de tout côtés pendant la nuit du 18 au 19 août 1709 ne laissent plus de doutes sur le projet formé par Claude Florimond de Mercy :

Les Suisses mêmes, avertis de ce dessein, assurent qu'ils prennent des mesures pour en empêcher l'exécution.

M. Desrozeaux n'a à ses ordres que :

Ce n'est pas suffisant pour s'opposer avec succès au corps des ennemis, qu'on assure être de :

François IV d'Harcourt conçoit que rien n'est plus urgent que de lui envoyer des renforts.

François IV d'Harcourt charge Léonor Marie du Maine de les conduire et d'aller prendre la direction des affaires dans la haute Alsace.

Le 19 août 1709 au matin sont détachés de l'armée 2 escadrons de cavalerie et 3 de dragons, qui vont le même jour à Haguenau.

Ils sont :

À ces hommes doivent se joindre 300 hommes de la garnison de Vieux-Brisach.

François IV d'Harcourt prend ces dispositions, craignant que George Ier de Grande-Bretagne ne fasse une attaque aux lignes de la Lauter, surtout à Hagenbach.

François IV d'Harcourt ordonne, le 19 août 1709, d'évacuer Hagenbach dont les ennemis s'emparent aussitôt.

Après avoir traversé le canton de Bâle et défilé sur le glacis de cette ville, les ennemis entrent en Alsace et se dirigent, en descendant le Rhin, sur Ottmarsheim.

La nuit du 20 août 1709 les ennemis ont passé le Rhin à Rheinfeld au nombre de 12 escadrons.

Léonor Marie du Maine, voyant que Claude Florimond de Mercy est à plusieurs jours de marche, devance les troupes et se rend de sa personne à Brisach le 21 août 1709.

Pendant ce temps, M. de Harsch, gouverneur de Fribourg, sort de cette place avec :

M. de Harsch arrive à Neubourg.

Connaissant ces mouvements, Léonor Marie du Maine envoie ordre à M. Desrozeaux, qui est campé vis-à-vis de Neubourg avec 2 bataillons et 5 escadrons de se retirer sous Brisach, où doivent arriver le lendemain les 5 escadrons venant de l'armée.

Comme il n'est plus possible de défendre la haute de l'Alsace, Léonor Marie du Maine pore toute son attention à choisir un poste qui le mette en état de s'opposer aux courses que pourraient faire les ennemis du côté de Colmar et de Schlestadt.

Il doit, dès ce moment, renoncer aux communications avec Belfort et la Franche-Comté et à celle de Belfort avec Strasbourg

Ce sont est les seules que l'on puisse pratiquer avec quelque sûreté pour la correspondance avec la cour et pour les convois des différentes choses nécessaires aux besoins de l'armée, celle de la Lorraine étant fréquemment inquiété par les partis ennemis et ne pouvant se faire qu'avec lenteur à causes des escortes, qui, par cette, raison sont indispensables.

François IV d'Harcourt est informé le 22 août 1709 du passage du Rhin par les ennemis et de leur entrée en Alsace.

Aussitôt François IV d'Harcourt fait partir de l'armée 4 bataillons et 8 escadrons et 8 bataillons pour joindre en toute diligence Léonor Marie du Maine.

François IV d'Harcourt lui envoie ordre de suivre le corps des ennemis, quelque chemin qu'ils prennent, et de le combattre partout où il pourrait le joindre pour le forcer à repasser le Rhin.

L'armée n'est alors plus composée que de 32 bataillons et de 36 escadrons, aves lesquels François IV d'Harcourt reste dans les lignes de la Lauter.

Jusque-là, l'armée ennemie qui lui est opposée n'a fait aucun mouvement.

Mais le 22 août 1709 au soir François IV d'Harcourt est informé qu'en différents endroits de gros équipages sont en marche pour passer le Rhin au pont de Schröck, et qu'à 8 heures du soir, l'armée ayant levé le camp, est en bataille, prête à marcher pour attaquer les lignes.

François IV d'Harcourt fait sur le champ prendre les armes, et, imaginant que les vues de l'ennemi se portent sur Lauterbourg, il s'y rend le 23 août 1709 à la pointe du jour.

Les ennemis font entrer de gros détachements dans l'île de Neuburgweier et d'Hagenbach.

À 8 heures du matin, on aperçoit une colonne d'infanterie avec toute l'artillerie se dirigeant vers le Rhin qui est le côté par lequel on a annoncé que l'attaque devait se faire.

Cette colonne gagne la chapelle de Bergen en sortant des bois à la portée du canon des lignes et entre à 7 heures du soir dans l'île de Neuburgweier.

La cavalerie marche sur une autre colonne derrière l'infanterie.

Toute l'armée passe la nuit sous les armes.

Le 24 août 1709, on entend dans le bois un grand bruit de coups de haches, ce qui fait présumer à François IV d'Harcourt qu'ils travaillent à un abattage et que George Ier de Grande-Bretagne ne se place dans un terrain aussi serré et d'un aussi difficile accès que pour pouvoir détacher des troupes au-delà du Rhin.

En effet, dans la position qu'il prend, ses troupes sont séparées les unes des autres par des flaques et des bras du Rhin.

Mais autant cela lui est favorables pour se dégarnir sans se compromettre, autant rendent-ils les débouchés difficiles.

François IV d'Harcourt n'a donc pas à craindre d'attaque inopinée de George Ier de Grande-Bretagne

François IV d'Harcourt croit pouvoir affaiblir la gauche des lignes pour renforcer sa droite.

Le 24 août 1709 au matin, François IV d'Harcourt fait venir à Lauterbourg une partie des troupes, qui sont entre cette place et Weissembourg, résolu :

Malgré le bon état de défense dans lequel sont les lignes, François IV d'Harcourt semble persuadé de leur inutilité :

François IV d'Harcourt juge que le salut de la haute Alsace doit être préféré à la conservation.

Les troupes qu'il a détachées de cette armée pour aller aider Léonor Marie du Maine à défendre cette partie de la province sont rassemblées à Biesheim, près de Brisach, le 25 août 1709.

Elles sont réunies à celles que M. Derozeaux y a amenées de son camp près de Neubourg.

Ce corps consiste alors :

Léonor Marie du Maine juge que les ennemis sont à peu près d'égale force.

Leur pont est fait à l'île de Neubourg et ils sont campés dans l'île ayant le grand Rhin derrière eux.

Ils n'ont fait encore aucun autre acte d'hostilité que d'envoyer des mandements pour la contribution.

Leurs partis se sont peu répandus du côté de Colmar et de Schelestadt.

Les troupes de Léonor Marie du Maine les contiennent

Elles battent même quelques-uns de ceux de Claude Florimond de Mercy.

Dès que les troupes sont arrivées au camp de Biesheim, Léonor Marie du Maine ne songe plus qu'à aller chasser les ennemis de l'île de Neubourg ou du moins à les empêcher d'en déboucher.

Léonor Marie du Maine n'attend point le renfort de 2 bataillons et de 2 escadrons que François IV d'Harcourt fat partir de l'armée le 26 août 1709 pour le joindre.

Ayant donné à ses troupes seulement quelques heures de repos, Léonor Marie du Maine les met en marche le 26 août 1709 à 3 heures du matin, se dirigeant sur le camp de Claude Florimond de Mercy.

Claude Florimond de Mercy lui épargne une partie du chemin.

En arrivant à peu de distance de la cense de Rumersheim, situé près du Rhin à environ 4 lieues de Brisach et une lieue et demie de l'île de Neubourg, Léonor Marie du Maine est averti que Claude Florimond de Mercy est sorti de cette île avec toutes ses troupes et qu'il marche à lui.

Léonor Marie du Maine fait halte et met ses troupes en ordre.

Bientôt on aperçoit les ennemis.

Léonor Marie du Maine remporte à Rumersheim ou Münikhausen une victoire complète sur les impériaux, le 26 août 1709 décidant du sort de l'Alsace.

Les habitants du village ont été réquisitionnés pour évacuer les blessés et dégager les morts qui ont été jetés dans le Rhin.

Il y eut 131 tués du côté français et 1 200 tués du côté autrichien.



Jacques de Bazin Maréchal de France

Jacques de Bazin, Marquis de Bezons, est fait Maréchal de France en 1709 par Louis XIV.



Pierre de Montesquiou Maréchal de France

Pierre de Montesquiou, Comte d'Artagnan, est fait Maréchal de France en 1709 par Louis XIV.



Assemblée du clergé

En 1710, Louis XIV sollicite son clergé pour soulager les finances royales.

Ce dernier répond favorablement.

Le diocèse de Sens désigne Pierre-Paul Guérin de Tencin pour siéger à l'assemblée du clergé.



Naissance de Louis XV de France

Louis XV Duc d'Anjou

Louis XV de France, dit le Bien-aimé, naît à Versailles le 15 février 1710, fils de Louis le Petit Dauphin, Duc de Bourgogne, et de Marie-Adélaïde de Savoie.

Marie-Adélaïde de Savoie est accouché par le chirurgien Clément.

Petit-fils du Grand Dauphin, arrière-petit-fils de Louis XIV, Louis XV est titré à sa naissance Duc d'Anjou, titre que portait à sa naissance son oncle le roi d'Espagne Philippe V en guerre contre son concurrent le prétendant autrichien.

C'est une manière de signifier au parti autrichien que les Bourbon ne renonceront jamais à la couronne espagnole.

Conformément à la coutume, son éducation et supervisée jusqu'à ses 7 ans par :

Sa nourrice est Marie-Madeleine Bocquet, une bourgeoise parisienne venant de Provence.

Marie-Madeleine Bocquet est sélectionnée sur 3 critères:

Les contraintes de sa charge sont rigoureuses :



Conférences de Gertruydenberg

Nicolas Chalon du Blé et l'abbé de Polignac sollicitent la paix à des conditions humiliantes lors des conférences préliminaires de Gertruydenberg aux Pays-Bas le 9 mars 1710.

Louis XIV effectue d'extrêmes concessions. Le 15 juin 1710, il offre de fournir des subsides aux Alliés s'ils doivent continuer la guerre pour détrôner son petit-fils.

Les pourparlers de paix sont finalement rompus par Louis XIV à fin juillet 1710.



Louis-Auguste d'Albert d'Ailly Duc de Chaulnes

Le 17 octobre 1710, Louis XIV rétablit en faveur de Louis-Auguste d'Albert d'Ailly le duché-pairie de Chaulnes, et lui accorde plusieurs grades.


Louis-Joseph de Vendôme et Philippe V d'Espagne après la Bataille de Villaviciosa

Louis-Joseph de Vendôme Maréchal-chef de l'armée espagnole

Évacuation de Madrid par les impériaux

Bataille de Brihuega

James Stanhope Prisonnier

Bataille de Villaviciosa

Louis XIV met Louis-Joseph de Vendôme au service de Philippe V d'Espagne.

Louis-Joseph de Vendôme devient Maréchal-chef de l'armée espagnole qu'il réorganise. Il est rejoint par des soldats de la Brigade irlandaise, et par quelques Français qui se mettent ou ont été mis au service de l'Espagne.

Dans les actions à Almenara et à Saragosse, dans les fréquentes escarmouches avec les guérilléros, ou par maladie, l'armée impériale à perdu 2 000 hommes, sur les 23 000 qu'elle comptait au départ. Elle est absolument incapable d'occuper les deux Castille. Les Portugais ne sont d'aucune aide.

La position des Alliés à Madrid, ville vidée de tous ses habitants excepté les plus pauvres, est devenue insoutenable.

Charles VI de Habsbourg laisse à Barcelone 2 000 cavaliers. Il évacue la ville le 9 novembre 1710 et se replie vers la Catalogne.

Afin de trouver plus facilement du ravitaillement, le reste de l'armée set sépare en deux détachements. Le corps principal, composé de 12 000 hommes menés par le général Guido Starhemberg, dispose d'un jour d'avance sur les 5 000 hommes du détachement britannique commandé par Lord James Stanhope. Ce détachement, isolé, constitue ainsi une proie trop tentante pour un général aussi aguerri que Louis-Joseph de Vendôme.

Louis-Joseph de Vendôme quitte Talavera avec ses troupes, et poursuit les alliés en retraite, avec une vitesse inimaginable en cette saison, et dans cette région. Il marche nuit et jour, à la tête de sa cavalerie, et en quelques jours, rattrape James Stanhope qui est arrivé à Brihuega avec l'aile gauche de l'armée alliée.

James Stanhope a juste le temps d'envoyer un messager au gros de l'armée, qui est à quelques lieues de Brihuega, avant que Louis-Joseph de Vendôme ne fonde sur lui dans la soirée du 8 décembre 1710.

Le matin suivant, le 9 décembre 1710, la ville est assaillie de tous côtés. Les murs sont abattus à coups de canon. Une mine explose sous une des portes. Les Anglais maintiennent un feu terrible jusqu'à épuisement de leurs munitions. Ils combattent alors à la baïonnette, avec l'énergie du désespoir, parvenant à incendier des maisons prises par les assaillants. Mais c'est sans espoir. Le général britannique se rend compte que la résistance conduit désormais à un carnage inutile. Lui et sa vaillante petite armée capitulent avec les honneurs. James Stanhope est fait prisonnier.

À peine la capitulation signée, Louis-Joseph de Vendôme apprend que Staremberg arrive au secours de James Stanhope.

Starhemberg rejoint Louis-Joseph de Vendôme à Villaviciosa où a lieu un affrontement sanglant le 10 décembre 1710.

Les deux armées perdent environ 2 à 3 000 hommes. Les deux camps clament la victoire, mais l'armée impériale est obligée de poursuivre sa retraite.

L'armée impériale est harcelée à chaque étape par la cavalerie et les guérilléros espagnols.



Don par François Roger de Gaignières de l'ensemble de sa collection à Louis XIV

En 1711, François Roger de Gaignières fait don de l'ensemble de sa collection à Louis XIV.

François Roger de Gaignières en conserve l'usufruit et repousse des offres, comme celle de Jean Guillaume Friso de Nassau-Dietz, pour conserver la collection en France.



Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin Duc d'Antin

En 1711, Louis XIV érige le marquisat d'Antin en duché-pairie.

Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin devient premier Duc d'Antin.



Tables de Chaulnes

Charles-Honoré d'Albert d'Ailly est conseiller de Louis XIV, à titre privé et sans faire partie du conseil royal. Il tente de préparer la succession du roi.

Aidé de François de Salignac de La Mothe-Fénelon et de Paul de Beauvilliers, Charles-Honoré d'Albert d'Ailly élabore un projet de monarchie où les aristocrates joueraient un rôle accru face au roi.

Le projet est proposé en novembre 1711 sous le nom des Tables de Chaulnes, mais il avorte.



Fondation de la Compagnie de la Louisiane

Louis XIV ne pouvant entretenir la Louisiane, accorde à Antoine II Crozat en 1712 le privilège du commerce de la Louisiane française, où vivent des gens de couleur ayant fui Saint-Domingue, des boucaniers et des trappeurs.

Antoine II Crozat fonde de la Compagnie de la Louisiane en 1712.

Premier propriétaire privé et directeur de la colonie de 1712 à 1717, il dispose d'un monopole de 15 ans pour le commerce de ce territoire.

Antoine II Crozat y est actionnaire à hauteur de 0,6 à 0,7 million de livres et cherche des métaux précieux.

Antoine II Crozat obtient le privilège d'y faire venir chaque année un bateau de Noirs.

L'introduction d'esclaves déclenche l'inquiétude des Amérindiens avec lesquels commercent les trappeurs au Nord du Mississippi et une multiplication de conflits très violents.

Les trappeurs canadiens l'accusent de relever le prix des fourrures, dont il a le monopole de la vente, et de les leur acheter à un prix trop bas et de gâcher ainsi le formidable atout commercial qu'est le Mississippi.

Antoine II Crozat est épuisé par ses avances, dépassant 1 250 000 livres et trompé dans son espoir d'ouvrir des communications avec le Mexique.

Antoine II Crozat accepte l'idée que la Louisiane n'est pas une entreprise rentable, d'autant que ses affaires sont plus florissantes à Saint-Domingue.


Wilhelmine de Prusse et Frédéric II de Prusse enfants

Naissance de Frédéric II de Prusse

Fréderick ou Frédéric II de Prusse dit le Grand, en allemand Friedrich der Große, naît à Berlin le 24 janvier 1712, fils de Frédéric-Guillaume Ier de Prusse et de Sophie-Dorothée de Hanovre.

Il est aussi surnommé affectueusement der alte Fritz (le vieux Fritz).

Frédéric-Guillaume et Sophie-Dorothée ont déjà perdu deux fils en bas-âge avant Frédéric.

Dans un souci de continuité dynastique, on lui donne le même prénom que son grand-père.

Frédéric II de Prusse a une grande sœur, Wilhelmine de Prusse, qui sera sa confidente et avec qui il entretiendra une relation privilégiée.

Hostile à la France, Frédéric-Guillaume Ier de Prusse confie pourtant l'éducation de Frédéric II de Prusse, son fils, à Madame de Montbail, une huguenote française chassée comme tant d'autres par Louis XIV.

Son gouverneur est le maréchal Finck von Finckenstein.

En cachette, avec la complicité de ses précepteurs, Frédéric II de Prusse découvre la poésie et la philosophie. Il apprend le français qui plus tard deviendra la langue de la Cour, et le latin.

Ses goûts pour la philosophie, les langues, la littérature française ainsi que pour la musique, il joue bien de la flûte, ne peuvent que déplaire à son père.



La faction de Bourgogne

Mort de Louis le Petit Dauphin Duc de Bourgogne

Mort de Marie-Adélaïde de Savoie

Mort de Louis de France

Louis XV Dauphin de France

Sous l'influence du parti dévot, Louis le Petit Dauphin est entouré d'un cercle de personnes, connu comme la faction de Bourgogne, constitué :

Ces aristocrates de rang élevé sont des réformateurs qui souhaitent un retour à une monarchie moins absolue.

Des conseils et des organismes intermédiaires de pouvoirs entre le roi et le peuple constitués d'aristocrates (et non plus de bourgeois comme ceux qu'avaient nommés Louis XIV) assisteraient le roi dans l'exercice du pouvoir gouvernemental.

Il y a là cet idéal utopique d'une monarchie contrôlée par l'aristocratie (dans laquelle on voit la représentante du peuple) et décentralisée (de larges pouvoirs seraient accordés aux provinces).

Marie-Adélaïde de Savoie meurt le 12 février 1712 de la même épidémie.

Louis le Petit Dauphin meurt au château de Marly le 18 février 1712 d'une épidémie.

On crut à tort qu'il a été empoisonné.

La mort de Louis le Petit Dauphin ruine les espoirs de sa faction.

La plupart de ceux qui en font partie mourront bientôt à leur tour de mort naturelle.

En mars 1712, leurs deux enfants, Louis de France, le Dauphin, et le futur Louis XV, contractent une forme de rougeole.

Les médecins s'acharnent sur Louis de France, le frère aîné l'héritier du trône, qui meurt le 8 mars 1712 âgé de 5 ans.

Louis XV, Duc d'Anjou, est sauvé par Charlotte-Éléonore Magdeleine de la Mothe-Houdancourt qui l'arrache aux médecins et refuse énergiquement qu'on le saigne.

À 2 ans, Louis XV devient le nouveau dauphin.



Mort de Louis-Joseph de Vendôme

Philippe de Vendôme Duc de Vendôme

René III de Froulay Général des galères

Louis-Joseph de Vendôme meurt à Vinaros ou Vinaroz à Castellón en Espagne le 11 juin 1712, des suites d'une indigestion.

Les restes de Louis-Joseph de Vendôme sont inhumés à l'Escurial à Madrid, dans le caveau des Infants.

Philippe V d'Espagne fait porter le deuil à tout son royaume.

Critiqué par ses contemporains qui lui reprochent une grossièreté soldatesque et des mœurs homosexuelles dissolues, Louis-Joseph de Vendôme est l'un des meilleurs généraux de Louis XIV.

Philippe de Vendôme devient Duc de Vendôme.

Ayant l'état religieux comme chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Philippe de Vendôme ne peut hériter des biens de Louis-Joseph de Vendôme, et comme il s'agit d'apanages, ceux-ci font retour au domaine du roi.

Une fois veuve, Marie-Anne de Bourbon-Condé, continue à résider à Anet où elle fait terminer les travaux en cours.

Elle doit combattre les prétentions de Nicolas Desmarets, contrôleur général des finances, qui veut lui enlever la principauté d'Anet pour la réunir à la Couronne.

En 1712, René III de Froulay remplace Louis-Joseph de Vendômecomme Général des galères.


Conquêtes de Louis XIV de France sur l'Espagne et l'Empire

Traité d'Utrecht

Marie-Élisabeth de Habsbourg Régente des Pays-Bas

Victor-Amédée II de Savoie Roi de Sicile

Exil de Jacques François Édouard Stuart

Jean-Baptiste Colbert de Torcy négocie au mieux le traité d'Utrecht.

Melchior de Polignac est un négociateur français.

Nicolas Chalon du Blé représente Louis XIV lors de cette négociation.

Robert Harley et Henry Saint-John conclut le Traité d'Utrecht coté britannique.

Le Traité d'Utrecht est signé le 31 mars 1713 et met fin à la Guerre de Succession d'Espagne.

Ce traité reconnait l'installation de Philippe V d'Espagne, un Bourbon sur le trône d'Espagne. Mais les Autrichiens et les Anglais exigent des compensations territoriales au détriment de l'Espagne qui perd :

Charles VI de Habsbourg confie la régence des Pays-Bas à sa sœur Marie-Élisabeth de Habsbourg.

Philippe V d'Espagne renonce à ses droits à la succession du trône de France.

L'acquisition par la France de la principauté d'Orange est reconnue définitivement.

Terre-Neuve devient anglaise.

Jacques Ier Fitz-James convainc Louis XIV de demander l'annexion de la vallée de l'Ubaye, pour renforcer la frontière française des Alpes.

Victor-Amédée II de Savoie a gardé sa neutralité entre Autriche et France. Il récupère la Savoie, reçoit une partie du Milanais et la Sicile. Victor-Amédée II de Savoie devient Roi de Sicile en 1713.

La cession des trois escartons d'Oulx, de Val Varache et du Pragelas au royaume de Piémont-Sardaigne, par le traité d'Utrecht, fragilise considérablement la région du fait de la complémentarité économique entre les escartons de l'est et ceux de l'ouest. Les Escartons de Briançon font perdurer tant bien que mal leurs coutumes sous le pouvoir savoyard.

Le traité d'Utrecht contraint Louis XIV à refuser l'asile à Jacques François Édouard Stuart.

En février 1713, Jacques François Édouard Stuart part donc à Bar-le-Duc.

Il mène la belle vie, fréquentant, Léopold Ier de Lorraine, et ses parents, au château de Lunéville et à Commercy.

À la demande d'Anne Ire de Grande-Bretagne, Louis XIV gracie 136 galériens camisards emprisonnés pour fait de religion, ils sont relâchés et exilés en Angleterre.

Les articles 11 et 15 du traits d'Utrecht remettent les choses concernant Louis II de Melun dans l'état où elles étaient avant la guerre de Succession d'Espagne.



Don de boutiques

Le 1er avril 1713, Louis XIV donne au palais de la cité des boutiques à Mme Marie-Madeleine Bocquet et Bonenfant



Famine de 1713

Lors de la famine de 1713, il est demandé à Antoine II Crozat d'aider les pauvres qui sont en train de mourir de faim, alors que ses bateaux chargés de vivres arrivent à bon port.

Antoine II Crozat accepte, mais selon des lettres envoyées à Louis XIV, la nourriture qu'il fournit est avariée.


Louis-Armand II de Bourbon-Conti - par Rosalba Carriera

Mariage de Louis Armand II de Bourbon-Conti avec Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé

Mariage de Louis IV Henri de Bourbon-Condé avec Marie Anne de Bourbon-Conti

Louis-Armand II de Bourbon-Conti épouse à Versailles le 9 juillet 1713 Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé (1693-1775), princesse de Conti, sa cousine, fille de Louis III de Bourbon-Condé et de Louise-Françoise de Bourbon. Leurs enfants sont. Leurs enfants sont :

Le contrat de mariage est signé et les fiançailles sont célébrées le 8 juillet 1713 à Versailles dans l'appartement du Roi.

Le mariage nécessite une dispense car ils sont cousins germains.

Les témoins sont :

Louis Armand II de Bourbon-Conti est aussi laid de corps que d'esprit.

Sa face est hideuse, il est bossu et va vite développer une obsession vis-à-vis de Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé sa jeune épouse, qui est le charme incarné vis-à-vis de lui.

Durant la même cérémonie, Louis IV Henri de Bourbon-Condé épouse 9 juillet 1713 Marie Anne de Bourbon-Conti, fille de François-Louis de Bourbon-Conti et de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé.

Marie Anne de Bourbon Conti est la sœur de Louis Armand II de Bourbon-Conti.

Aucun de ces mariages ne sera heureux.



Mariage de Philippe Charles de la Fare avec Françoise Paparel

Philippe Charles de la Fare épouse le 6 août 1713 Françoise Paparel (1696-1730), fille de Claude-François Paparel, Trésorier de l'extraordinaire des guerres, et de Marie Sauvion. Leur enfant est :

Louis XIV signe le matin le contrat de mariage.

Claude-François Paparel dote à sa fille 560 000 livres.


Paix de 1714

Fin de la guerre de Succession d'Espagne

Traité de Rastatt

Charles VI de Habsbourg Roi de Naples

Jean-Baptiste Colbert de Torcy négocie au mieux le traité de Rastatt.

Les Allemands récupèrent donc Fribourg, mais aussi Kehl et Brisach.

La France a évacué toutes les conquêtes et les autres possessions françaises de la rive droite du Rhin, mais elle est restée en possession de la ville de Landau du Palatinat (située sur la rive gauche) avec sa forteresse.

Le traité de Rastatt est signé le 6 mars 1714 entre le Royaume de France et l'Archiduché d'Autriche et met fin à la guerre de Succession d'Espagne.

Charles VI de Habsbourg doit renoncer à ses prétentions au trône d'Espagne mais parvient à conserver le royaume de Naples.

Maximilien II Emmanuel de Bavière retrouve ses terres.

Louis XIV, furieux, a refusé la médiation de Clément XI.

La papauté, représentée seulement par un observateur au traité de Rastatt, mettra un certain temps à se remettre de cette guerre.

Les traités d'Utrecht et de Rastatt marquent la perte de la prééminence française en Europe.

Le traité de Rastatt a été rédigé en français, consacrant le rôle international de la langue française et marquant le début de la carrière diplomatique de cette langue.



Mort de Charles de Berry Duc de Berry

Édit relatif au droit de succession des bâtards

Charles de Berry, fils du Grand Dauphin, meurt à Marly le 4 ou 5 mai 1714, victime d'un accident de cheval.

Il en réclame la grâce de celui qui l'a blessé.

Il est inhumé à St Denis. Son cœur est transporté au Val de Grace.

Voyant Louis XV, son frêle arrière-petit-fils, Louis XIV, récemment encore patriarche d'une nombreuse lignée prometteuse, ne peut s'empêcher de soupirer en présence de ses courtisans :

Voilà tout ce qu'il me reste de ma famille.

En effet Hormis Philippe V d'Espagne, le seul descendant mâle légitime de Louis XIV est alors son arrière-petit-fils : Louis XV, fils cadet de Louis le Petit Dauphin.

Il ne reste qu'un petit nombre de princes du sang dans d'autres branches.

Louis IV Henri de Bourbon-Condé passe en huitième rang dans l'ordre de succession, derrière :

Louis XIV promulgue un édit le 23 juillet 1714 qui donne le droit de succession au trône, au dernier rang :

fils illégitimes qu'il a eu de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.

Ils ont désormais de la qualité de princes du sang.

Louis III de Rouvroy de Saint-Simon, pourtant adversaire déclaré de Louis-Auguste de Bourbon, vient lui faire ses compliments au lendemain de l'enregistrement par le Parlement de Paris.



Démission de Louis II Phélypeaux de Pontchartrain

Depuis quelque temps, Louis II Phélypeaux de Pontchartrain se sent mal à l'aise devant la dérive autoritariste de Louis XIV et désire se consacrer au salut de son âme.

Louis II Phélypeaux de Pontchartrain démissionne de sa charge pour ne pas avoir à apposer les sceaux sur l'arrêt du conseil du 5 juillet 1714 condamnant un texte d'Henri-Charles de Coislin, évêque de Metz, comme contraire à la Bulle Unigenitus.

Louis II Phélypeaux de Pontchartrain se retire à l'institution de l'Oratoire.


Philippe II d'Orléans par Jean-Baptiste Santerre

Testament de Louis XIV

Depuis l'adolescence, Philippe II d'Orléans fréquente les milieux libertins et mène une vie dissolue. Louis XIV, son oncle, désapprouve sa conduite et lui témoigne froideur et défiance.

Le strict Louis III de Rouvroy de Saint-Simon, son ami d'enfance, réprouve également cela mais reste à ses côtés lors de cette période de disgrâce.

Après avoir été écarté des successions possibles, en France comme en Espagne, Philippe II d'Orléans intrigue. Son ambition mal déguisée et son goût pour la chimie le font soupçonner d'avoir contribué aux morts du dauphin et de sa famille.

Le 22 août 1714, Louis XIV demande à Louis-Auguste de Bourbon de le remplacer lors d'une revue de la gendarmerie, confirmant ainsi la disgrâce de Philippe II d'Orléans.

Sur les instances d'Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé, son ambitieuse épouse, et de Françoise d'Aubigné, Louis-Auguste de Bourbon presse le roi de rédiger un testament affermissant ces décisions, et écartant Philippe II d'Orléans de la Régence.

Le 26 août 1714, Louis XIV remet son testament secret au premier président et au procureur général du Parlement.

Louis XIV déclare ensuite à Louis-Auguste de Bourbon :

Vous l'avez voulu, mais sachez que quelque grand que je vous fasse et que vous soyez de mon vivant, vous n'êtes rien après moi, et c'est à vous après à faire valoir ce que j'ai fait pour vous, si vous le pouvez.

Le testament limite le pouvoir Philippe II d'Orléans. Il fixe la composition du conseil de régence, véritable conseil de gouvernement, et y impose la présence de ses enfants légitimés :

Il laisse à Louis-Auguste de Bourbon l'éducation du jeune Louis XV.

Le testament donne à Louis IV Henri de Bourbon-Condé une place au Conseil de régence dès qu'il aura atteint sa majorité soit 24 ans.



François de Neufville Chef du conseil royal des finances

Malgré ces revers militaire, Louis XIV nomme François de Neufville chef du conseil royal des finances de 1714 à 1715.


Élisabeth Charlotte Wittelsbach présente Frédéric-Auguste II de Saxe à Louis XIV en 1714 à Fontainebleau - par Louis de Silvestre - vers 1715- huile sur toile de 120 x 155 cm - Musée des châteaux de Versailles et de Trianon

Frédéric-Auguste de Saxe à Fontainebleau

Le 26 septembre 1714, à Fontainebleau, Élisabeth Charlotte Wittelsbach présente à Louis XIV Frédéric-Auguste II de Saxe , Prince électeur de Saxe et Comte de Lusace.



Mariage de Louis d'Arpajon avec Anne-Charlotte Le Bas de Montargis

Le contrat de mariage est du 22 mars 1715, signé par Louis XIV.

Louis d'Arpajon épouse le 28 mars 1715 Anne-Charlotte Le Bas de Montargis (1697-1767). Leurs enfants sont :

Anne-Charlotte Le Bas de Montargis reçoit une dot de 500.000 livres.



Réception d'un ambassadeur de Perse à Versailles

Le 19 février 1715, la 3e ambassade de Perse est reçue par Louis XIV dans la galerie des Glaces à Versailles.

À cette occasion, Louis XV participe à sa première cérémonie.



Mariage de Jacques IV de Goyon avec Louise-Hippolyte Grimaldi

Habile à se tourmenter, écrit le maréchal de Villeroy, Antoine Ier Grimaldi écarte bien des prétendants à la main de Louise-Hippolyte Grimaldi, sa fille et unique héritière.

Une proposition d'union de chevalier Grimaldi d'Antibes avec Louise-Hippolyte Grimaldi échoue.

Jacques IV de Goyon, Sire de Matignon, Comte de Thorigny, Duc de Valentinois, Pair de France, épouse à Monaco le 20 octobre 1715 Louise-Hippolyte Grimaldi (1697-1731). Leurs enfants sont :

Jacques IV de Goyon possède plusieurs terres autour de Cherbourg, Saint-Lô et les îles Chausey.

N'ayant eu que des filles, Antoine Ier Grimaldi décide, en accord avec Louis XIV, que Jacques IV de Goyon et ses successeurs adopterons le nom et les armes des Grimaldi.

Jacques IV de Goyon pourra régner conjointement avec la princesse son épouse.

Le mariage est très malheureux car le nouveau prince préfère vivre à Versailles et multiplier les infidélités.

Il se soucie peu de son épouse, isolée à Monaco.

Pourtant Louise-Hippolyte Grimaldi est très amoureuse de son mari comme en témoignent de nombreuses lettres conservées jusqu'à aujourd'hui.



Louis Armand II de Bourbon-Conti propriétaire du Château de Montceaux-lès-Meaux

Abandonné sous Louis XIV, le Château de Montceaux-lès-Meaux passe en 1715 à Louis Armand II de Bourbon-Conti.



François de Bricqueville chef d'escadre de la province de Roussillon

Claude de Forbin quitte le service.

Lors de la dernière promotion effectuée par Louis XIV avant de mourir, François de Bricqueville remplace Claude de Forbin et reçoit un brevet de chef d'escadre de la province de Roussillon le 5 août 1715.


Louis XV par Hyacinthe Rigaud - 1730 Philippe II d'Orléans et Louis XV

Retraite de Françoise d'Aubigné

Mort de Louis XIV

Louis XV Roi de France

Annulation du Testament de Louis XIV

Philippe II d'Orléans Régent du royaume

Louis IV Henri de Bourbon-Condé Chef du Conseil de Régence

Renvoie de Nicolas Desmarets

Trois jours avant la mort de Louis XIV, Françoise d'Aubigné se retire dans la Maison royale de Saint-Louis qu'elle a fondée.

Louis XIV donne ses derniers avis à Louis XV principalement contre la guerre, la ruine des peuples.

Sur son lit de mort, Louis XIV déclare :

Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours.

Après avoir agonisé pendant 2 à 3 jours, Louis XIV meurt à Versailles le 1er septembre 1715 de la gangrène sénile à la jambe, entouré de ses courtisans.

La dépouille du roi est exposée au salon de Mercure.

Louis XIV a régné duré 72 ans et 100 jours.

Il est le chef d'État qui a gouverné le plus longtemps la France et le souverain qui est parvenu à l'âge le plus avancé.

Il est aussi le monarque qui a régné le plus longtemps en Europe.

Son arrière-petit-fils officiel et le petit-fils du Grand dauphin, le Duc d'Anjou, âgé de 5 ans, devient roi sous le nom de Louis XV.

Le 2 septembre 1715, pour proclamer la Régence, conformément à l'usage, se tient une séance solennelle dans la grande chambre du Parlement de Paris, réunissant les cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs.

Il est donné lecture du testament de Louis XIV et de l'édit d'août 1714 relatif au droit de succession des bâtards.

Selon ces documents, Louis-Auguste de Bourbon doit:

Philippe II d'Orléans, neveu du feu roi, adulte de la famille royale plus proche parent de Louis XIV s'efforce de faire casser le testament qui le prive de prérogatives qu'il juge dues à sa naissance.

Il se fait proclamer régent par les officiers du ministère public.

L'admission de Louis IV Henri de Bourbon-Condé au Conseil n'aurait dû intervenir qu'à ses 24 ans.

Il n'a alors que 23 ans. Philippe II d'Orléans réclame l'admission immédiate de Louis IV Henri de Bourbon-Condé au Conseil.

Louis IV Henri de Bourbon-Condé, en qualité de Grand maître de France, refuse d'être subordonné à Louis-Auguste de Bourbon et réclame que le commandement des troupes soit confié à Philippe II d'Orléans.

Les gens du roi accordent l'entrée de Louis IV Henri de Bourbon-Condé dans le Conseil de Régence comme chef.

Quand on reparle du commandement des troupes, les choses se gâtent.

Louis-Auguste de Bourbon et Philippe II d'Orléans s'échauffent et quittent la grande chambre pour discuter ailleurs.

Ils sont rejoints par quelques pairs, des princes et les capitaines de la Maison du roi.

La séance est suspendue.

À la reprise, les gens du roi accordent à Philippe II d'Orléans le commandement des troupes et laissent à Louis IV Henri de Bourbon-Condé le droit de nomination à toutes les charges de la maison.

Louis-Auguste de Bourbon n'a d'autre solution que d'abandonner la garde de Louis XV, conservant la surintendance de l'éducation du roi son neveu qui lui témoigne beaucoup d'affection et à qui il sert de père.

Cependant, Louis-Auguste de Bourbon siège au conseil de régence où il fait montre d'une grande intelligence et de son sens du devoir.

Nicolas Desmarets a remporte des succès dans sa mission.

Mais la noblesse l'associe à l'impopularité de l'impôt du dixième.

Cela lui vaut d'être renvoyé par Philippe II d'Orléans dès le 2 septembre 1715.

Nicolas Desmarets rédige pour se défendre un Mémoire sur l'administration des finances entre 1708 et 1715, adressé au Régent.

Le 9 septembre 1715, le corps du roi est amené à la basilique Saint-Denis ou il est inhumé.



Politique de polysynodie

Philippe II d'Orléans réorganiser le Conseil à son gré.

Toutefois, il doit pour se concilier le parlement lui rendre le droit de remontrance supprimé par Louis XIV, ce qui pèsera ensuite lourdement.

Philippe II d'Orléans tente de séduire les Français par une politique nouvelle : la paix est rétablie.

Philippe II d'Orléans :

En entamant sa régence, le 4 octobre 1715, Philippe II d'Orléans adresse une Lettre à Mrs les intendants commissaires départis dans les provinces, dans laquelle il déclare que sa préoccupation majeure est le poids excessif des différentes taxes et annonce son intention d'établir un système d'imposition plus juste et plus égalitaire.

Sans doute sous l'influence de son ami Louis III de Rouvroy de Saint-Simon, le Régent met en pratique certaines des idées de la faction de Bourgogne du défunt Louis le Petit Dauphin : la politique de polysynodie consiste à remplacer des ministres par des conseils rassemblant des grands seigneurs et des techniciens.

Louis-Alexandre de Bourbon n'est pas écarté du pouvoir et même, on lui laisse ses charges et sa fortune.

Lors de la polysynodie, Louis-Alexandre de Bourbon devient chef du Conseil de la Marine.

Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin devient président du Conseil du dedans.

Nicolas Chalon du Blé obtient la présidence du Conseil des Affaires étrangères.

Sous la Régence, Philippe II d'Orléans habite le Palais-Royal et y mène une vie de débauche avec ses roués.

Appartenant au Conseil de Régence, Louis III de Rouvroy de Saint-Simon est très déçu par la réalité du pouvoir.


Château de Vincennes

Abandon de Vincennes comme résidence royale

A la mort de Louis XIV en 1715, Vincennes est abandonné comme résidence royale. On lui préfère Versailles ou encore les résidences du Val de Loire comme Chambord ou Chenonceau.



Jean-Baptiste Colbert de Torcy toujours Surintendant des postes

À la mort de Louis XIV en 1715, Jean-Baptiste Colbert de Torcy doit abandonner le secrétariat d'état aux Affaires étrangères et ne conservera que la surintendance des postes, jusqu'en 1723.



John Law en France

En 1715, John Law revient en France pour offrir ses services en tant qu'économiste à Philippe II d'Orléans.

La situation financière du pays est dramatique.

La dette de l'État français est considérable, car Louis XIV a énormément dépensé dans les guerres et les constructions. Quelques dizaines de financiers se sont fortement enrichis aux dépens du royaume.

Les ministres et les personnalités influentes ne proposent que des solutions de replâtrage.



Dette fiscale d'Antoine II Crozat

La mort de Louis XIV a privé Antoine II Crozat d'un soutien majeur.

Antoine II Crozat aide financièrement Philippe II d'Orléans, mais ce dernier institue une Chambre de justice chargée de rechercher les malversations et abus gains illicites et commerces usuraires faits au détriment et à l'occasion des finances du royaume.

Selon le Journal de l'avocat Barbier, en 1716, cette chambre assujettit Antoine II Crozat à une taxe de 6 600 000 livres.


Conseil de Philippe II d'Orléans au Palais-Royal - À droite, le cardinal de Fleury

André Hercule de Fleury Précepteur de Louis XV

Le 1er avril 1716, André Hercule de Fleury, Évêque de Fréjus, est nommé par Philippe II d'Orléans précepteur du jeune Louis XV, conformément au deuxième codicille du testament de Louis XIV.



François de Neufville Gouverneur de Louis XV

En 1717, ayant atteint l'âge de raison, le petit roi quitte les mains des femmes et passe aux hommes.

Louis XV quitte ses lisères, sorte de laisse utilisée pour guider les enfants en bas âge.

Dans son testament, Louis XIV a institué François de Neufville, Duc de Villeroy, gouverneur de Louis XV.

Le Régent ne cherche pas à remettre en cause cette désignation qui est confirmée par le Parlement de Paris.

L'éducation de Louis XV est donc confiée à François de Neufville.

François de Neufville prend ses fonctions le 15 février 1717 et les exercera pendant 5 ans.

On lui apprend désormais, outre le maintien, le latin, les mathématiques, la cartographie, le dessin, des rudiments d'astronomie, mais aussi à chasser.

L'éducation manuelle n'est pas non plus négligée : Louis XV apprend un peu de typographie,

François de Neufville s'installe brièvement à l'hôtel Salé, rue de Thorigny.

François de Neufville est également membre du conseil de Régence.

Charlotte-Éléonore Magdeleine de la Mothe-Houdancourt, cessant d'être la gouvernante de Louis XV, est nommée dame d'Honneur d'Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz.



Louis XV et la musique

À partir de 1719, Louis XV a des maîtres de musique.

Contrairement à Louis XIV, Louis XV n'a que peu d'affinités pour la musique et a une mauvaise voix, ce qui sera un handicap face aux parlementaires, et chante faux.



Mariage de Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle avec Henriette-Françoise de Durfort de Civrac

Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle épouse à Saint Sulpice à Paris le 20 ou 21 mai 1721 Henriette-Françoise de Durfort de Civrac (1678-1723).

Louis XIV est témoin.


Louis III de Rouvroy de Saint-Simon - par Jean-Baptiste van Loo (1728) château de Chasnay

Retraite de Louis III de Rouvroy de Saint-Simon

André Hercule de Fleury et Louis IV Henri de Bourbon-Condé font comprendre à Louis III de Rouvroy de Saint-Simon que sa présence à la cour n'est désormais plus indispensable.

Il se retire sur ses terres de La Ferté-Vidame pour poursuivre la rédaction de ses Mémoires.

Pendant les trente ans qui lui reste à vivre, plusieurs dizaines de milliers de pages sortiront de sa plume surchauffée.

Il fait revivre, sous le règne de Louis XV, dont il boude la cour, les règnes de Louis XIII et de Louis XIV dans un langage dont l'intensité et la puissance évocatrice sont restées inégalées.


André Hercule de Fleury Portrait par Hyacinthe Rigaud

Exil de Louis IV Henri de Bourbon-Condé

André Hercule de Fleury Premier ministre

André Hercule de Fleury Cardinal

Louis IV Henri de Bourbon-Condé reste nominalement au pouvoir jusqu'au 11 juin 1726, quand le roi l'exile à Chantilly, à la satisfaction de l'opinion, malgré l'intervention de Marie Leszczynska pleine de reconnaissance envers celui à qui elle doit sa fortune mais qui la manipulait à son gré.

Marie Leszczynska perd dès lors toute influence sur le roi.

Le 16 juin 1726, Louis XV prend André Hercule de Fleury, Monseigneur de Fréjus comme on l'appelle, comme principal ministre de l'État.

On peut expliquer qu'il n'ait pas été nommé officiellement premier ministre officiel car il aurait dû signer une grande quantité de documents officiels, et Fleury est vieux et de faible constitution physique.

Jusqu'à sa mort, André Hercule de Fleury dirigera la France avec prudence et sagesse. Après les pertes humaines et financières subies à la fin du règne de Louis XIV, son gouvernement sera souvent qualifié de réparateur. C'est la période la plus pacifique et prospère du règne de Louis XV.

Louis XV le soutient contre les intrigues de la cour et les conspirations de ses ministres.

L'expansion économique est au cœur des préoccupations du gouvernement.

À l'intérieur, avec l'aide des contrôleurs généraux des finances, André Hercule de Fleury :

La France se dote de l'infrastructure routière la plus moderne et la plus étendue du monde. Le corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées construit un ensemble de routes, partant de Paris selon le schéma en étoile qui forme encore l'ossature des routes nationales actuelles.

Le commerce est également stimulé par le Bureau et le Conseil du Commerce.

Le commerce maritime extérieur de la France grimpa de 80 à 308 millions de livres entre 1716 et 1748.

Cependant, les lois rigides édictées auparavant par Colbert ne permettent pas à l'industrie de profiter pleinement de ce progrès économique.

André Hercule de Fleury ne parvient pas, en revanche, à entraver la montée de l'opposition parlementaire qui se traduit par des troubles avec le parlement de Paris.

En ce qui concerne les affaires étrangères, André Hercule de Fleury recherche à tout prix la paix et la stabilité européenne, en pratiquant une politique d'alliance avec la Grande-Bretagne tout en se réconciliant avec l'Espagne.

En septembre 1726, sur la demande de Louis XV, André Hercule de Fleury est nommé cardinal.

André Hercule de Fleury se distingue par la modération de son train de vie. Contrairement à un cardinal de Richelieu ou Mazarin, il n'amasse pas une fortune immense. Il dépense ses revenus commendataires en aumônes et se contente de ses appointements de ministre de 20 000 livres.



Ordonnance sur les donations

André Hercule de Fleury demande à Henri François d'Aguesseau de poursuivre l'œuvre de codification du droit engagée sous Louis XIV.

Les ordonnances sont préparées par un Bureau de législation placé auprès du chancelier et par des enquêtes auprès des cours supérieures.

En tant que rapporteur du bureau de Législation, Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville est étroitement associé aux travaux de codification.

Henri François d'Aguesseau le tient en haute estime.

Henri François d'Aguesseau fait adopter par Louis XV l'ordonnance sur les donations en 1731.



Traité de Vienne

Stanislas Ier Leszczynski Duc de Lorraine et de Bar

Charles VI de Habsbourg Duc de Parme de Plaisance et de Guastalla

La guerre de Succession de Pologne prend fin par le traité de paix de Vienne négocié en secret en 1735.

Comme secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Germain Louis Chauvelin se montre très hostile à l'Autriche à qui il cherche constamment à opposer l'Espagne.

André Hercule de Fleury, pacifiste, négocie souvent en sous-main, comme pour les préliminaires du Traité de Vienne, qui subordonnent la paix à la résolution de la question lorraine.

Par des négociations secrètes, André Hercule de Fleury obtient la renonciation de François III Étienne de Lorraine.

Germain Louis Chauvelin n'intervient que pour vaincre les dernières résistances de l'Autriche.

Par le traité de paix de Vienne :

Cette guerre peu coûteuse, comparativement aux ponctions humaines et financières exorbitantes des campagnes de Louis XIV, est un franc succès pour André Hercule de Fleury et la diplomatie française.

Habile négociateur, Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle contribue puissamment à assurer les duchés de Bar et de Lorraine à la France.

La guerre a cependant encore décimé la population polonaise, déjà fortement réduite dans les années qui précédaient le conflit.

Le dernier des Médicis meure en Toscane.

François III Étienne de Lorraine est autorisé à épouser l'archiduchesse héritière Marie-Thérèse Walburge Amélie Christine de Habsbourg à la grande joie de celle-ci, très amoureuse du prince Lorrain.

Charles d'Espagne III épousera Marie-Amélie de Saxe, fille de Frédéric-Auguste II de Saxe, le vainqueur de Stanislas Ier Leszczynski.



Mort d'André Hercule de Fleury

Seconde disgrâce de Germain Louis Chauvelin

L'acharnement d'André Hercule de Fleury à conserver son pouvoir lui vaut le surnom de Son Éternité.

André Hercule de Fleury meurt à Issy-les-Moulineaux le 29 janvier 1743.

Louis XV, suivant l'exemple de Louis XIV, son prédécesseur, décide alors de gouverner sans premier ministre.

Germain Louis Chauvelin tente de se rapprocher de Louis XV mais subit une seconde disgrâce et fut exilé à Issoire, puis à Riom.

On s'explique mal de telles rigueurs, observe Jean de Viguerie.

Germain Louis Chauvelin a été l'un des confidents du roi qui lui écrivait souvent.

Mais c'est peut-être là justement la cause de sa disgrâce.

Louis XV a pu regretter de s'être confié à lui.

Pierre-Paul Guérin de Tencin perd le semblant d'autorité qu'il possède encore et se trouve dans un isolement complet.

Sa seule fonction à la Cour consiste désormais à présider le bureau des pauvres communautés.


Louise Henriette de Bourbon-Conti – 1744 - par Jean-Marc Nattier - New York - Metropolitan Museum of Art

Mariage de Louis-Philippe Ier d'Orléans avec Louise Henriette de Bourbon-Conti

Louis Ier d'Orléans doit se rabattre pour son fils sur une cousine éloignée.

Louis-Philippe Ier d'Orléans épouse en 1743 Louise Henriette de Bourbon-Conti. Leurs enfants sont :

Ce choix désespéré ne rehausse en rien le prestige de la maison d'Orléans. Au contraire, y fait entrer encore plus du sang des bâtards de Louis XIV.

Le duc d'Orléans pense du moins que la jeune fille, élevée dans un couvent, serait un modèle de vertus chrétiennes. Au contraire, elle s'avérera un modèle de dévergondage. Elle le trompera outrageusement et son inconduite suscitera un scandale permanent.



Présentation de Jeanne-Antoinette Poisson à la cour

Le 14 septembre 1745, Jeanne-Antoinette Poisson est officiellement présentée à la cour.

Louis-Ferdinand de France et Marie-Thérèse-Raphaëlle d'Espagne font front commun contre la nouvelle favorite.

La reine, appuyée par les milieux dévots, presse le roi de faire cesser cette relation.

Aimar-Chrétien-François-Michel de Nicolaï et Christophe de Beaumont, l'archevêque de Paris, sont considérés comme guides spirituels du clan des dévots.

Anne-Henriette de France, Marie-Adélaïde de France et Louis-Ferdinand de France forment un groupe uni qui, par amour pour leur mère, s'oppose à Jeanne-Antoinette Poisson, qu'ils appellent en privée "Maman Putain".

Les milieux dévots et les milieux aristocratiques conservateurs qui craignent l'influence grandissante de la bourgeoisie dans la société, concentrent leurs attaques sur la nouvelle maîtresse du roi. Elle a contre elle d'appartenir au Tiers-État.

Bourgeoise proche des milieux financiers, elle est aussi attaquée par le peuple qui hait ce monde de la finance qui l'exploite...

Les maîtresses officielles de Louis XIV, et celles de Louis XV jusqu'à présent, choisies dans les hautes sphères de l'aristocratie, avaient été d'autant plus tolérées qu'elles n'exerçaient aucune influence sur le gouvernement, à l'exception de Françoise d'Aubigné.

Parurent bientôt des chansons et des pamphlets injurieux appelés Poissonades, par allusion aux Mazarinades du siècle précédent. Par exemple :

Fille de sangsue et sangsue elle même

Poisson d'une arrogance extrême

Étale en ce château sans crainte et sans effroi

La substance du peuple et la honte du Roi

Jeanne-Antoinette Poisson est trop ambitieuse pour accepter dans l'entourage de Louis XV un prince du sang investi de missions importantes au service des stratégies européennes de la France.

Elle n'aura de cesse de diminuer l'influence de Louis-François Ier de Bourbon-Conti sur le Roi, ce qui est d'autant plus efficace qu'elle sait le Roi hésitant à accorder son entière confiance au prince.



Jacques-Pierre de Taffanel Marin

Jacques-Pierre de Taffanel a fait ses premières armes sous Louis XIV où il s'est révélé un bon marin.

En 1746, Jacques-Pierre de Taffanel a déjà servi 49 ans dans la marine française.

Jacques-Pierre de Taffanel participe en 1746 à l'Expédition du Duc d'Anville et ramène les survivants après l'échec de celle-ci, victime des tempêtes et des épidémies.



Naissance de François Gamain

François Gamain naît à Versailles le 29 août 1751, fils de Nicolas Gamain.

Sa famille est venue s'établir à Versailles à l'époque des grands travaux faits dans cette ville par Louis XIV.



Reconstruction au Palais Rihour

En 1756, l'aile ouest du Palais Rihour est ravagée par un incendie. Elle est restaurée dans le style Louis XIV.


Ponte Novu Ponte Novu

Guerre de Corse

Bataille de Ponte Novu

Noël Jourda de Vaux Gouverneur général de la Corse

Honoré-Gabriel Riqueti participe à la campagne de Corse en 1768 et 1769.

En février 1769, Noël Jourda de Vaux est appelé au commandement de l'armée en Corse.

Il débarque le 7 avril 1769, à Saint-Florent

Louis Charles René de Marbeuf commande alors un corps.

Le 8 mai 1769, sur le pont génois reliant les deux rives du Golo à Ponte Novu, a lieu l'affrontement entre :

Pasquale Paoli donne l'ordre à sa troupe d'attaquer l'armée royale sur la rive gauche du Golo.

En deuxième rideau, il dispose sur le Ponte Novu un millier de mercenaires prussiens avec à leur tête Antoine Gentili, maréchal de camp.

La troupe prussienne reçoit pour consigne d'empêcher les patriotes de refluer par le pont en cas de retraite.

L'artillerie française occupe plusieurs éminences.

Hachés par la mitraille, les miliciens corses se précipitent donc sur le pont.

Les Prussien refusent le passage, baïonnette au fusil.

Des centaines de Corses se pressent sur le pont, la bousculade étouffe nombre d'entre eux.

Soudain un coup de feu claque depuis les rangs prussiens. Les patriotes tombent par dizaines.

De leur côté, les Français ne chôment pas non plus.

Le sang coule à flots dans le Golo en crue.

Par dizaines, les Corses tentent de franchir le fleuve à la nage, mais la plupart se noient dans les flots tumultueux.

Pasquale Paoli, qui observe de loin la tragédie, est incapable d'apporter le moindre secours à ses hommes.

Cette bataille marque la fin de la seconde et dernière phase de la guerre de Corse.

Elle ouvre aux grenadiers français la route de Corte, capitale de la nation corse.

Jean Nicolas Houchard combat en Corse dans le régiment de Bourbon-Dragons où il devient capitaine.

Jean Nicolas Houchard est blessé à la joue par un coup de sabre dans ce combat.

François-Marie Arouet de Voltaire, dans Le Siècle de Louis XIV (1751), écrit, admiratif, à l'occasion de ce combat :

L'arme principale des Corses est leur courage. Ce courage est si grand que dans un de ces combats, vers une rivière nommée Golo, ils se font un rempart de leurs morts pour avoir le temps de recharger derrière eux avant de faire une retraite nécessaire ; leurs blessés se mêlent parmi les morts pour affermir le rempart. On trouve partout de la valeur, mais on ne voit de telles actions que chez les peuples libres.

Suite à cette défaite, Pascal Paoli comprend alors que son rêve d'indépendance est fini prend le chemin de l'exil en Angleterre.

Charles Marie Bonaparte avec Maria Letizia Ramolino et le petit Joseph Bonaparte fuit d'abord à travers le maquis, puis la famille choisit de prendre le parti de la France.

Le 22 juin 1769, Noël Jourda de Vaux écrit à Étienne-François de Choiseul …Toute la Corse est soumise au Roy…

Le 1er août 1769, Noël Jourda de Vaux est nommé gouverneur général de la Corse.

Dans les mois qui suivent près d'une centaine de familles corses, parmi les plus influentes, sont anoblies par Louis XV, dont la plupart de celles qui ont participé à la bataille aux côtés de Paoli.

L'exemple des Bonaparte est le plus connu.

Le Ponte Novu sera détruit durant la Seconde Guerre mondiale. Il est aujourd'hui, pour certains Corses, le symbole d'une résistance héroïque.



Annulation de la cession des biens de de Bourbon

Mort de Louis Charles de Bourbon

Louis Jean Marie de Bourbon Duc d'Aumale

Louis Jean Marie de Bourbon Comte de Dreux

Louis XV n'a pas réglé l'achat des biens de Louis Charles de Bourbon.

Louis XVI s'entend avec Louis Jean Marie de Bourbon pour annuler cette transaction trop onéreuse pour les finances royales.

Louis Charles de Bourbon meurt au château de Sceaux le 13 juillet 1775 célibataire et sans enfant.

Il est inhumé dans l'église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux.

Louis Jean Marie de Bourbon, son cousin, hérite de tous ses biens et notamment le château de Bizy.

Louis Jean Marie de Bourbon devient Duc d'Aumale et Comte de Dreux et prend possession du château de Sceaux, du château d'Anet, du château de Gisors.

Gouverneur de Bretagne, Grand amiral de France, Louis Jean Marie de Bourbon réunit entre ses mains tous les biens dont Louis XIV a comblé ses deux fils légitimés.

Ses revenus annuels sont évalués à 6 millions de livres, soient 17 millions d'euros, ce qui faisait de lui l'un des hommes les plus riches d'Europe.

Il passe beaucoup de temps au château de Rambouillet, dont il fait embellir les jardins en les mettant à la mode du temps.

Vertueux et charitable, simple et affable, Louis Jean Marie de Bourbon qui partage sa vie entre la cour, l'Hôtel de Toulouse qu'il possède à Paris et ses nombreux châteaux en province, se plaît particulièrement à Anet où il séjourne fréquemment entouré de l'affection des populations et de quelques familiers parmi lesquels le chevalier de Florian, ce doux poète qui chante souvent Anet dans ses vers,

Anet, ce charmant séjour,

Ce vallon où la Nature

Epuisa ses trésors

Pour contenter l'Amour...

Pendant cette période, le château est parfaitement entretenu et ne subit aucune modification.



Destruction de la statue de Louis XIV place Vendôme

La statue de Louis XIV de la place Vendôme est détruite en 1792.


Château Rothschild à Boulogne-Billancourt

Construction château Rothschild à Boulogne-Billancourt

Le château Rothschild situé à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine est construit de 1855 à 1861 dans le style Louis XIV à la demande du banquier Jacob James Jacques Mayer de Rothschild par Joseph Armand Berthelin.

Il s'inspire du château de Clagny.

Il est entouré de splendides jardins à la française et à l'anglaise sur 30 hectares.

Pendant 80 ans, le château accueille, en des fêtes mémorables, financiers, entrepreneurs, politiciens, mondaines et demi-mondaines, bref, toute la haute-société de l'époque.



Élections législatives en France

Louis Léon César Faidherbe Élu député du département de la Somme

François Ferdinand d'Orléans Député de la Manche et de la Haute-Marne

Henri Eugène Philippe Louis d'Orléans Député de l'Oise

Otto von Bismarck accepte, le 8 février 1871, l'organisation d'élections législatives au suffrage universel en France, sous strict contrôle prussien, afin de disposer d'une assemblée entérinant le traité de Francfort.

Les élections législatives organisées dans la précipitation envoient une forte proportion de monarchistes (400 députés), candidats des listes pour la paix, à l'Assemblée nationale.

Cette assemblée majoritairement royaliste est divisée entre légitimistes et orléanistes.

La plus grande partie des élus représentant Paris sont eux des républicains des listes pour la guerre, souvent extrémistes.

Jules François Camille Ferry se fait élire représentant des Vosges à l'Assemblée nationale,

Pour permettre la restauration monarchique souhaitée par cette assemblée, un accord intervient entre les 2 partis :

Louis Philippe Albert d'Orléans est reconnu par les orléanistes et une grande majorité des légitimistes comme héritier d'Henri d'Artois, sans enfant

Selon la loi salique, il est le cousin le plus proche d'Henri d'Artois.

Jean de Bourbon, Comte de Montizon, est exclu de la succession au trône, notamment en raison :

Louis Léon César Faidherbe est élu député du département de la Somme le 8 février 1871

Louis-Jules Trochu est élu député en février 1871.

Marie François Sadi Carnot est élu député de la Côte-d'Or en 1871, et occupe des postes de haut fonctionnaire, notamment au Conseil supérieur des Ponts et Chaussées.

Marie François Sadi Carnot est nommé préfet de la Seine-Inférieure en 1871.

Léonce-Louis-Melchior de Vogüé est réélu à l'assemblée nationale.

Quatre députés socialistes révolutionnaires sont élus à Paris sur 43 au total.

Louis-Jules Trochu est Président du gouvernement de la Défense nationale jusqu'au 17 février 1871.

Sans succès, Émile Victor Duval est candidat socialiste révolutionnaire aux élections à l'Assemblée nationale.

Le 8 février 1871, François Ferdinand d'Orléans devient député de la Manche et de la Haute-Marne.

François Ferdinand d'Orléans est Réintégré dans son grade.

Henri Eugène Philippe Louis d'Orléans est élu député de l'Oise.


Hôtel particulier 2 rue Bassano

Construction de l'Hôtel 2 rue Bassano à Paris

Louis Raphaël Cahen d'Anvers avec Louise de Morpurgo résident dans un hôtel particulier 2 rue Bassano, construit en 1880 par Gabriel-Hippolyte Destailleur, en style Louis XIV, à l'angle de la place des États-Unis.


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